Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

dire « Notre Père »…

… c’est se reconnaître enfant de Dieu

Notre PèreEn priant le “Notre Père”, nous sentons son regard sur nous. C’est ce que le Pape François a affirmé lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe. Le Pape a souligné que, pour un chrétien, les prières ne sont pas des «paroles magiques», et il a rappelé que «Père» est la parole que Jésus prononce toujours dans les moments forts de sa vie.

Jésus s’adresse toujours au Père dans les moments forts de sa vie

Ce Père «sait de quelles choses nous avons besoin, avant que nous ne lui demandions». Un Père qui «nous écoute dans ce qui est caché, dans le secret, comme Lui, Jésus, demande de prier : dans le secret.»

«Ce Père nous donne justement l’identité des enfants. Et quand je dis « Père »,  j’arrive jusqu’aux racines de mon identité : mon identité chrétienne est d’être enfant et ceci est une grâce de l’Esprit. Personne ne peut dire « Père » sans la grâce de l’Esprit. « Père » est la parole que Jésus utilisait dans les moments les plus forts, quand il était plein de joie, d’émotion : « Père, je te rend grâce, car tu as révélé ces choses aux tout-petits », ou en pleurant, devant la tombe de son ami Lazare : « Père, je te rend grâce car tu m’as écouté ». Ou ensuite, à la fin de sa vie», sur la Croix. Dans les moments les plus importants, Jésus «parle avec le Père. C’est la voie de la prière, c’est l’espace de la prière.» «Sans se sentir enfant, sans dire « Père », notre prière est païenne, c’est une prière de mots.»

Prier le Père est la pierre d’angle, Il connaît tous nos besoins

Certes on peut prier la Madone, les anges et les saints. «Mais la pierre d’angle de la prière est de dire « Père ».» Si nous ne sommes pas capables d’initier la prière avec cette parole «la prière n’ira pas bien». «Père. C’est sentir le regard du Père sur moi, sentir que cette parole Père n’est pas un gaspillage comme les paroles des prières païennes : c’est un appel à Celui qui m’a donné l’identité de fils. Ceci est l’espace de la prière chrétienne – « Père » – et ensuite nous prions tous les saints, les anges, nous faisons aussi les processions, les pèlerinages… Tout cela est beau, mais toujours en commençant avec « Père », dans la conscience que nous sommes enfants et que nous avons un Père qui nous aime et qui connaît tous nos besoins. Ceci est l’espace.»

Le Pape a donc évoqué la prière du Notre Père, quand Jésus fait référence au pardon du prochain comme Dieu nous pardonne, nous. «Si l’espace de la prière est de dire « Père », l’atmosphère de la prière est de dire « notre » : nous sommes frères, nous sommes une famille. Il a ainsi rappelé ce qui est arrivé avec Caïn qui a détesté le fils du Père, qui a détesté son frère. Le Père nous donne l’identité et la famille.»

«Pour cela est très importante la capacité de pardon, d’oublier, d’oublier les offenses, cette saine habitude de dire « mais laissons faire, le Seigneur », et ne pas porter la rancœur, le ressentiment, le désir de vengeance.»

«Cela nous fait du bien de faire un examen de conscience sur cela. Pour moi, Dieu est Père, est-ce que le ressens comme Père ? Et si je ne le sens pas comme cela, alors je dois demander à l’Esprit Saint qu’il m’enseigne à l’écouter comme cela. Et ainsi, moi, est-ce que je suis capable d’oublier les offenses, de pardonner, de laisser aller, et sinon, de demander au Père « mais aussi ceux-ci sont tes enfants, ils m’ont fait une mauvaise chose… aide-moi à pardonner » ? Faisons cet examen de conscience sur nous et cela nous fera du bien. Le Père est « notre » : il nous donne l’identité d’enfants et nous donne une famille pour aller ensemble dans la vie.»

nous sommes tous des mendiants…

… qui avons besoin d’être sauvés

15-06-2016 source : Radio Vatican

Jésus et le mendiant aveugle Nicolas Fontaine 1625-1709Le Pape François exhorte les chrétiens à être attentifs aux personnes qui ont besoin d’aide et de consolation. Il l’a dit à l’audience générale ce mercredi 15 juin devant les fidèles, place Saint-Pierre. Commentant le récit évangélique de l’aveugle de Jéricho à qui Jésus rend la vue, le Saint-Père a regretté que des personnes soient encore marginalisées aujourd’hui à cause d’un handicap physique ou parce qu’elles sont réfugiées, immigrées ou dans le besoin.

«C’est une tentation qui nous guette tous. Or l’indifférence et l’hostilité entrainent parfois des attitudes agressives, des insultes: « chassez-les tous, mettez-les ailleurs »».  Cela nous empêche de reconnaitre le Seigneur en nos frères. À l’inverse, l’aveugle voit, lui, avec les yeux de la foi.

Le Souverain pontife a analysé en profondeur le récit du mendiant aveugle et seul face à une foule qui passe affairée, perdue dans ses pensées, «une image triste, qui nous touche personnellement », car «la rue pourrait être un lieu de rencontre, mais elle est souvent un lieu de solitude.» Comme Jésus, qui s’est fait serviteur, nous sommes appelés à placer l’exclu au centre de nos préoccupations. D’autant plus que «nous sommes tous des mendiants», car «nous avons besoin d’être sauvés»; et «nous sommes appelés à devenir des disciples».

prier pour nos ennemis…

… nous rapproche de la perfection de Dieu

la concordeSavoir prier «pour ceux qui nous veulent du mal» rendra meilleurs nos ennemis et nous rendra, nous, plus «enfants du Père». Cette réflexion était centrale dans l’homélie du Pape François lors de la messe matinale célébrée ce mardi matin, 14 juin 2016, à la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Il a abordé l’extrait de l’Évangile dans lequel Jésus exhorte les disciples à tendre vers la perfection de Dieu, «qui fait surgir son soleil sur les mauvais et sur les bons». «La Parole de Dieu, il y a deux façons inconciliables de l’entendre : une liste aride de devoirs et d’interdictions ou l’invitation à aimer le Père et les frères avec tout le cœur, en arrivant au point culminant : prier pour son propre adversaire.»

C’est la dialectique de la confrontation entre les docteurs de la loi et Jésus, entre la Loi proposée en mode schématique au peuple hébraïque par ses chefs et la «plénitude» de cette même Loi que le Christ affirme être venu apporter. Quand Jésus a initié sa prédication, pris en otage par ses adversaires, «l’explication de la loi en ce temps-là était en crise.»

«C’était une explication trop théorique, casuistique : disons que c’était une loi dans laquelle il n’y avait pas le cœur propre de la Loi, qui est l’amour de Dieu, qu’il nous a donné, à nous. Le Seigneur répète donc ce qui était dans l’Ancien Testament : quel est le commandement le plus grand ? Aimer Dieu, avec tout son cœur, avec toutes ses forces, avec toute l’âme, et le prochain comme toi-même. Et dans l’explication des Docteurs de la Loi ceci n’était pas tellement au centre. Au centre, il y avait les cas : mais on peut faire ça ? Jusqu’à quel point peut-on faire ça ? Et si on ne peut pas ? La casuistique propre de la Loi. Et Jésus prend ceci et reprend le vrai sens de la Loi pour pour la porter à sa plénitude.»

Jésus a offert «tellement d’exemples» pour montrer les commandements sous une lumière nouvelle. «Ne pas tuer»  peut vouloir dire aussi ne pas insulter un frère et mettre en évidence à quel point l’amour est «plus généreux que les docteurs de la Loi, dans le manteau ajouté en don pour celui qui avait demandé un vêtement et les deux kilomètres accomplis avec celui qui avait demandé à être accompagné pour un kilomètre».

«C’est un travail qui n’est pas seulement un travail pour l’accomplissement de la Loi, mais est un travail de guérison du cœur. Dans cette explication que Jésus fait de ses commandements, dans l’Évangile de Matthieu surtout, il y a un chemin de guérison : un cœur blessé par le péché originel – nous tous nous avons un cœur blessé par le péché, nous tous -, doit prendre cette voie de guérison et guérir pour ressembler au Père, qui est parfait : « soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Une voie de guérison pour être enfants comme le Père.»

«C’est la perfection que Jésus indique, et celle contenue dans l’extrait du jour de l’Évangile de Matthieu, a précisé François : « Vous avez entendu qu’il fut dit : tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent »». «C’est la dernière marche» de cette voie, la plus difficile. «Dieu demande un examen de conscience.»

«Que le Seigneur nous donne la grâce, seulement cela : prier pour les ennemis, prier pour ceux qui nous veulent du mal, qui ne nous veulent pas du bien ; prier pour ceux qui nous font du mal, qui nous persécutent. Et chacun de nous sait le nom et le prénom : je prie pour celui-ci, celui-ci, celui-ci… Je vous assure que cette prière fera deux choses : elle le rendra meilleur, lui, parce que la prière est puissante, et nous elle nous rendra plus enfants du Père.»