Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Eucharistie et charité

eucharistie-foi-esperance-et-chariteEn poursuivant la réflexion sur le Mystère eucharistique, cœur de la vie chrétienne, je voudrais aujourd’hui mettre en lumière le lien qui existe entre l’Eucharistie et la charité. « Charité » – en grec agape, en latin caritas – ne signifie pas avant tout l’acte ou le sentiment généreux, mais le don spirituel, l’amour de Dieu que l’Esprit Saint répand dans le cœur humain et qui le pousse à se donner à son tour à Dieu lui-même et au prochain (cf. Rm 5, 5).

Toute l’existence terrestre de Jésus, de sa conception à la mort sur la Croix, a été un unique acte d’amour, si bien que nous pouvons résumer notre foi dans ces paroles : Jesus Caritas, Jésus Amour. Au cours de la Dernière Cène, sachant que « son heure était venue » (Jn 13, 1), le Maître divin offrit à ses disciples un exemple suprême d’amour en leur lavant les pieds et leur confia son héritage le plus précieux, l’Eucharistie, dans laquelle est concentré tout le mystère pascal, comme l’a écrit le vénéré Pape Jean-Paul II dans l’Encyclique Ecclesia de Eucharistia (n. 5).

« Prenez, mangez, ceci est mon corps… buvez-en tous, car ceci est mon sang » (Mt 26, 26-27). Les paroles de Jésus au Cénacle anticipent sa mort et manifestent la conscience avec laquelle Il l’a affrontée, la transformant en un don de soi, dans l’acte d’amour qui se donne totalement. Dans l’Eucharistie, le Seigneur se donne à nous à travers son Corps, son âme et sa divinité, et nous devenons une seule chose avec lui et entre nous.

Notre réponse à son amour doit alors être concrète, elle doit s’exprimer dans une authentique conversion à l’amour, dans le pardon, dans l’accueil réciproque, et dans l’attention aux besoins de tous. Il existe de nombreuses et multiples formes de service que nous pouvons rendre au prochain dans la vie de tous les jours avec un peu d’attention. L’Eucharistie devient ainsi la source de l’énergie spirituelle qui renouvelle notre vie chaque jour et renouvelle ainsi également le monde dans l’amour du Christ.

Des témoins exemplaires de cet amour sont les saints, qui ont puisé dans l’Eucharistie la force d’une charité active et souvent héroïque. Je pense notamment à présent à saint Vincent de Paul, dont nous célébrerons après-demain la mémoire liturgique. Saint Vincent de Paul a dit : « Quelle joie de servir la personne de Jésus Christ dans ses pauvres membres ! ». Et il l’a fait avec toute sa vie. Je pense également à la bienheureuse Mère Teresa, fondatrice des Missionnaires de la Charité, qui dans les plus pauvres parmi les pauvres, aimait Jésus, reçu et contemplé chaque jour dans l’Hostie consacrée.

Avant et plus que tous les saints, la charité divine a empli le cœur de la Vierge Marie. Après l’Annonciation, poussée par Celui qu’elle portait dans son sein, la Mère du Verbe incarné, courut rendre visite à sa cousine Élisabeth pour l’aider. Prions afin que chaque chrétien, se nourrissant du Corps et du Sang du Seigneur, croisse toujours plus dans l’amour envers Dieu et dans le service généreux à ses frères. Dans la prière de l’Angélus, nous contemplons la Vierge Marie, qui a cru à la parole du Seigneur et qui a accepté de faire pleinement sa volonté. Puissions-nous suivre son exemple, trouvant ainsi la vraie voie et la vraie liberté.

BENOÎT XVI ANGÉLUS Castel Gandolfo dimanche 25 septembre 2005 (© Copyright 2005 – Libreria Editrice Vaticana)

La vanité est l’ostéoporose de l’âme

22-09-2016 source : Radio Vatican

Lors de la messe matinale de ce jeudi 22 septembre 2016 à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François est revenu sur l’inquiétude que nous inspire l’Esprit Saint, comme un antidote à la «conscience sale», à «la vanité qui falsifie la vie comme une ostéoporose de l’âme».

Les deux inquiétudes

L’Évangile du jour présente le roi Hérode inquiet car, après avoir tué Jean-Baptiste, maintenant. il se sent menacé par Jésus. Il était préoccupé comme son père, Hérode le Grand, après la visite des Mages. «Il y a dans notre âme la possibilité d’avoir deux inquiétudes : la bonne, l’inquiétude qui nous donne l’Esprit Saint, et la mauvaise inquiétude, celle qui naît d’une conscience sale». Et les deux Hérode résolvent leur inquiétude en tuant, en passant «au-dessus des cadavres des gens».

«Ces gens qui ont fait tant de mal, qui ont la conscience sale et ne peuvent pas vivre en paix, parce qu’ils vivent dans un prurit continu, dans un urticaire qui ne les laissent pas en paix… Ces gens ont fait le mal, mais le mal a toujours la même racine, quel que soit le mal : la cupidité, la vanité et l’orgueil. Et tous les trois ne te laissent pas la conscience en paix, tous les trois ne laissent pas entrer la saine inquiétude de l’Esprit Saint, mais te portent à vivre ainsi : inquiets, avec peur. Cupidité, vanité et orgueil sont la racine de tous les maux.»

La vanité, ostéoporose de l’âme

La première lecture du jour, tiré du Livre de Qohélet (l’Ecclésiaste), parle de la vanité : «La vanité qui nous fait gonfler. La vanité qui n’a pas longue vie, parce qu’elle est comme une bulle de savon. La vanité qui ne nous donne pas un vrai gain. Quel gain vient à l’homme pour toute la fatigue avec laquelle il s’angoisse ? Il s’angoisse pour apparaître, pour feindre, pour sembler. C’est la vanité. Si nous voulons le dire simplement : la vanité, c’est falsifier sa propre vie. Et ceci rend l’âme malade, parce qu’on falsifie sa propre vie pour apparaître, pour sembler, et toutes les choses qu’on fait sont pour feindre, par vanité, mais à la fin qu’est-ce qu’on gagne ? La vanité est comme une ostéoporose de l’âme : les os, vus de l’extérieur, semblent bons, mais à l’intérieur ils sont ruinés. La vanité nous porte à la tromperie.»

Un visage photogénique, mais la vérité est autre

Comme les escrocs «signent les cartes» pour vaincre, a-t-il ajouté, et ensuite «cette victoire est feinte, elle n’est pas vraie. Ceci est la vanité : vivre pour feindre, vivre pour sembler, vivre pour paraître. Et ceci inquiète l’âme». Saint Bernard dit une parole forte aux vaniteux : «Mais pense à ce que tu seras. Tu seras le repas des vers. Et tout ce que tu as falsifié dans ta vie sera un mensonge, parce que les vers te mangeront, et tu ne seras rien.»

Nous en connaissons beaucoup des gens qui sont dans l’apparence. « »Mais quelle bonne personne ! Elle va à la messe tous les dimanches, elle fait de grosses offrandes à l’Église. » Ceci est ce qui se voit, mais l’ostéoporose, c’est la corruption qu’ils ont à l’intérieur.»

«La vanité, c’est cela : elle te fait apparaître avec un visage photogénique, mais ensuite, la vérité est autre. Et où est notre force, où est notre refuge ? Nous l’avons lu dans le psaume : « Seigneur tu as été pour nous un refuge de générations en générations ». Et avant l’Évangile, nous nous sommes souvenus des paroles de Jésus : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ». Ceci est la vérité, ce n’est pas la tromperie de la vanité. Que le Seigneur nous libère de ces trois racines de tous les maux : la cupidité, la vanité, et l’orgueil. Mais surtout de la vanité, qui nous fait tellement de mal. »

le chemin du pardon et du don

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 21 septembre 2016

 

Frères et sœurs, dans le passage de l’Évangile que nous avons entendu, Jésus nous invite à être miséricordieux comme le Père. Mais cela est-il possible ? L’histoire du salut nous montre un Dieu qui aime, comme un père et comme une mère, d’un amour infini qu’il répand avec abondance sur toute créature. Face à cet amour sans mesure, notre amour sera toujours en défaut ! Mais quand Jésus nous demande d’être miséricordieux comme le Père, il nous demande d’être des signes, des canaux, des témoins de sa miséricorde. Jésus explique ce que veut dire être miséricordieux avec deux verbes : « pardonner » et « donner ». Le pardon est le pilier qui régit la vie de la communauté chrétienne, car il montre la gratuité de l’amour dont Dieu nous a aimé le premier. Condamner le pécheur c’est briser le lien de fraternité avec lui et mépriser la miséricorde de Dieu qui ne veut abandonner aucun de ses enfants. Jésus nous indique encore un second pilier : « donner ». Dieu donne bien au-delà de nos mérites et il sera encore plus généreux pour ceux qui sur terre auront été généreux. C’est avec la mesure de l’amour que nous donnerons que nous décidons comment nous serons jugés. L’amour miséricordieux est donc l’unique chemin à parcourir.

En cette Année de la Miséricorde, accueillons avec foi l’amour du Seigneur dans nos vies et marchons avec courage sur le chemin du pardon et du don que Jésus nous propose. Que Dieu vous bénisse !


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