Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Rameaux, migrants et JMJ

RameauxLe Pape François a célébré la messe solennelle du dimanche des Rameaux sur la place Saint-Pierre. La belle célébration qui inaugure la Semaine Sainte a commencé par la procession traditionnelle. Le Pape s’est dirigé du Portail de Bronze vers le parvis de la basilique, tenant dans sa main une crosse en bois d’olivier. Près de l’obélisque, il a béni les palmes et les rameaux d’olivier brandis par des dizaines de milliers de fidèles du monde entier.

Dans son homélie, le Pape François a dénoncé l’égoïsme, la recherche du pouvoir et de la gloire. Commentant le récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem sous les acclamations de la foule enthousiaste peu avant sa Passion, il a souligné que le Seigneur ne nous a pas sauvés par une entrée triomphale ni par le biais de miracles puissants. Il a vécu parmi nous une condition de serviteur ; il a été humilié, trahi, renié.

Comme les migrants aujourd’hui, il a connu aussi l’indifférence lorsque personne n’a voulu assumer la responsabilité de son destin. En pardonnant sur la croix, au faîte de l’anéantissement, Jésus a révélé le vrai visage de Dieu, qui est miséricorde. Et le Souverain Pontife a exhorté les fidèles à répondre à son amour infini par un peu d’amour concret. Il semble que nous sommes loin de la manière d’agir de Dieu, lorsque nous ne parvenons pas à nous oublier un peu nous-mêmes, à renoncer à quelque chose pour Lui et pour les autres, lorsque nous sommes attirés par les mille flatteries de l’apparence en oubliant que « l’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a » (Gaudium et spes, n. 35) .

Au début de la Semaine Sainte, le Pape François presse les chrétiens de choisir la route du service, du don, de l’oubli de soi, d’apprendre l’amour humble qui sauve et qui donne la vie. Par son humiliation, Jésus nous invite à purifier notre vie. Il désire entrer dans nos villes et dans nos vies, comme il est entré à Jérusalem, humblement mais « au nom du Seigneur ». Si le mystère du mal est abyssal, la réalité de l’Amour qui l’a transpercé est infinie. Que rien ne nous empêche de trouver en lui la source de notre joie, de la vraie joie, qui demeure et qui donne la paix.

À l’issue de la célébration liturgique, avant la prière de l’Angelus, le Pape François a invité les jeunes à se rendre nombreux fin juillet à Cracovie à l’occasion des JMJ. Le dimanche des Rameaux coïncide avec la célébration diocésaine de la Journée mondiale de la Jeunesse. Mais c’est en Pologne, pays natal de Jean-Paul II, qu’aura lieu la prochaine rencontre mondiale. À l’occasion de l’Année Sainte de la Miséricorde, a indiqué le Saint-Père, les JMJ de Cracovie constitueront le Jubilé des jeunes au niveau de l’Église universelle. Sur la place Saint-Pierre se trouvaient de nombreux jeunes du diocèse de Rome ainsi que des jeunes volontaires de Cracovie. Ces derniers sont venus à Rome avec des rameaux d’olivier de Jérusalem, d’Assise et du Mont Cassin. Le Pape François les a bénis pour qu’ils puissent les porter aux responsables polonais comme une invitation à cultiver des desseins de paix, de réconciliation et de fraternité.

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le Verbe et le mystère de l’Incarnation

Tout énoncé d’un paradoxe sous la forme de deux contraires réunis provoque inévitablement la question d’un «comment». C’est le cas de l’énoncé même de la foi chrétienne qui vénère le Dieu fait homme, le Verbe fait chair: définition de l’Incarnation sous la forme du premier paradoxe de sa culture. Lorsque l’ange Gabriel annonce à Marie la venue d’un Dieu fait homme, elle questionne: «Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais point d’homme?» (Lc 1, 34).

Rien de psychologique dans cette interrogation qui situe la Vierge devant le processus du mystère de l’Incarnation. L’annonce faite à Marie de l’événement qui la rend mère en étant vierge est en effet une théologie. Qui dit théologie dit pensée de nature humaine concernant la nature divine, en vue d’une communication entre l’une et l’autre au moyen d’une parole vivante.

Le récit de l’Annonciation est écrit avec de tels mots de vie. Victor Hugo (1802-1885) le dit magnifiquement dans les vers suivants: «Car le mot, qu’on le sache, est un être vivant […] / Car le mot, c’est le Verbe, et le Verbe, c’est Dieu». Aussi, l’annonce faite à Marie est comme écrite dans une langue vivante. Dans le langage courant, pour exprimer le vivant, on dira autrement que ce récit parle à chacun d’entre nous.

D’après des extraits de l’intervention de Sylvie Barnay: «Un air de déjà vu encore jamais vu. Imaginer l’art demain» prononcée le 6 mars, dans le cadre des conférences de Carême à Notre-Dame de Paris, consacrées au thème«Culture et évangélisation. Le sens spirituel des cultures.»

l’espérance en Dieu ne déçoit jamais

17-03-2016 source : Radio Vatican

Abraham chapiteau Saint Georges de Boscherville - Abraham, descendant de Noé, est le premier monothéiste et le premier patriarche. Il aurait vécu entre le XXe et le XVe siècle avant JC. C'est une figure centrale pour les trois religions que sont le christianisme, le judaïsme et l'islam. Sur l'ordre de Dieu, il quitte sa patrie (Ur, en Chaldée), puis Harran, où il s'était arrêté, pour parcourir le pays de Canaan, semant sur son passage des autels en l'honneur de son Dieu. L’espérance chrétienne est une vertu humble et forte qui nous soutient et nous permet de ne pas sombrer face aux difficultés de la vie. Le Pape François a insisté sur ce point, lors de la messe célébrée en la chapelle de la maison Sainte Marthe, au Vatican, ce jeudi 17 mars 2016. L’espérance dans le Seigneur ne déçoit jamais, elle est une source de joie et de paix dans nos cœurs. Jésus parle aux docteurs de la loi et affirme qu’Abraham «exulte dans l’espérance» à la pensée de voir son jour. Le Saint-Père a pris appui sur l’Évangile du jour pour souligner combien l’espérance est fondamentale dans la vie du chrétien. Abraham a dit, «j’ai eu ses tentations sur le chemin de l’espérance», mais il a cru et obéi au Seigneur, et ainsi il s’est mis en chemin vers la terre promise.

L’espérance nous fait avancer et nous donne de la joie

Il y a comme un «fil d’espérance » qui lie « toute l’histoire du salut» et elle est « source de joie» : Aujourd’hui, l’Église nous parle de la joie de l’espérance. Dans la première prière de la messe, nous avons demandé la grâce de Dieu pour prendre soin de l’espérance de l’Église, pour qu’elle «n’échoue pas». « Et Paul, en parlant d’ Abraham, nous dit : “espérer contre toute espérance”. Quand il n’y a pas d’espérance humaine, il y a cette vertu qui te fait avancer, humble, simple, mais qui te donne une joie, parfois une grande joie, parfois seulement la paix, mais la sécurité que cette espérance ne déçoit pas. L’espérance ne déçoit pas».

Cette « joie d’Abraham», cette espérance «se développe dans l’Histoire». « Parfois elle se cache, on ne peut la voir; d’autres fois elle se manifeste ouvertement». Et le Saint-Père cite l’exemple d’Élisabeth enceinte qui se réjouit quand sa cousine Marie vient lui rendre visite. C’est la «joie de la présence de Dieu» qui marche avec son peuple. « Et quand il y a la joie, il y a la paix. C’est la vertu de l’espérance : de la joie à la paix ». Cette espérance «ne déçoit jamais», même pas dans les «moments d’esclavage», quand le peuple de Dieu se trouvait sur une terre étrangère.

L’espérance nous soutient face aux difficultés

Ce «fil d’espérance» débute avec Abraham, «Dieu qui parle à Abraham», et « finit » avec Jésus. Le Saint-Père s’attarde alors sur les caractéristiques de cette espérance. Si, l’on peut affirmer avoir la foi et éprouver de la charité, il est plus difficile de s’exprimer sur l’espérance. «Tu as de l’espérance ? tu as la joie de l’espérance ?» Il n’est pas facile de répondre à cette question. «L’espérance est cette vertu humble, cette vertu qui ruisselle sous l’eau de la vie, mais qui nous soutient pour ne pas être submergé par les nombreuses difficultés, pour ne pas perdre ce désir de trouver Dieu, trouver ce merveilleux visage que nous allons tous voir un jour : l’espérance».

C’est «le même Dieu qui appela Abraham et lui fit quitter sa terre sans savoir où il allait, qui va sur la croix, pour accomplir la promesse qu’il a faite» : «c’est le même Dieu qui, dans la plénitude des temps fait en sorte que cette promesse devienne une réalité pour nous tous. C’est le fil de l’espérance; celui qui unit ma vie chrétienne à notre vie chrétienne, à tout moment, et permet d’aller de l’avant – pécheurs, mais en allant de l’avant – c’est l’espérance; c’est celui qui nous donne la paix dans les mauvais moments, dans les moments les plus sombres de la vie. L’espérance ne déçoit pas, elle est toujours là : silencieuse, humble, mais forte».