Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le Pape canonise Junípero Serra

Junípero Serra, apôtre de la Californie

Junípero_Serra

La première journée du Pape François dans la capitale américaine avait des tonalités très hispaniques. Le Saint-Père a en effet célébré la messe au sanctuaire national de l’Immaculée Conception, au cours de laquelle il a canonisé le Bienheureux Junípero Serra, un franciscain espagnol qui évangélisa l’Ouest des États-Unis et donna une impulsion décisive au catholicisme dans le pays. Il est devenu ainsi le premier Saint hispanique proclamé pour l’Église américaine.

Cette messe avait d’ailleurs des accents très hispaniques, dans un pays où près de la moitié des catholiques sont de langue espagnole. La première lecture a été lue par un Amérindien dans sa langue traditionnelle. Au cours de son homélie, prononcée en langue espagnole, le Pape est d’abord revenu sur la mission joyeuse à laquelle nous appelle le Seigneur. « Il y a quelque chose en nous qui nous invite à la joie et à ne pas nous satisfaire de placébos qui simplement veulent nous apaiser » a dit le Pape, tout en reconnaissant que les tensions de la vie quotidienne peuvent être un frein.

Renouveler le sens de la mission

« Mais voulons-nous, oui ou non, que la résignation soit le moteur de notre vie ? » a demandé le Pape, qui a pointé le danger que représente une anesthésie du cœur, face au conformisme du monde. Les chrétiens ont la responsabilité d’annoncer le message de Jésus. En effet, « la source de notre joie naît de ce désir inépuisable d’offrir la miséricorde, fruit de l’expérience de l’infinie miséricorde du Père et de sa force communicative. C’est pour cela que le Christ nous envoi en mission, qui nous mène à la joie.» Cette joie, le chrétien la trouve dans une invitation : « allez et annoncez », et la renouvelle dans un appel : « allez et oignez« .

« La mission ne naît jamais d’un projet parfaitement élaboré ou d’un manuel très structuré et planifié ; elle naît toujours d’une vie qui s’est sentie recherchée et guérie, rencontrée et pardonnée. Cette mission n’a jamais faibli depuis 2000 ans : « Nous sommes des débiteurs d’une Tradition, d’une chaîne de témoins qui ont permis que la Bonne Nouvelle de l’Évangile continue d’être, de génération en génération, Nouvelle et Bonne » a ainsi expliqué le Pape en citant l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium.

La figure de Junípero Serra

Le Pape François a ainsi voulu rappeler que Junípero Serra fut de ces infatigables témoins. « Il a su vivre ce qu’est ‘‘l’Église en sortie’’, en parlant du nouveau Saint, cette Église qui sait sortir et aller par les chemins, pour partager la tendresse réconciliatrice de Dieu. Il a su quitter sa terre, ses coutumes, il a eu le courage d’ouvrir des chemins, il a su aller à la rencontre de tant de personnes en apprenant à respecter leurs coutumes et leurs particularités. » 

« Junípero a su dire, mais surtout il a su vivre, en disant : toujours de l’avant. Ce fut sa manière  de vivre la joie de l’Évangile, pour que son cœur ne s’anesthésie pas. Comme lui hier, aujourd’hui nous pouvons dire : toujours de l’avant ! »

Rencontre avec les familles

La Vierge de Cobre
La Vierge de Cobre

Vers 10h30 heure locale, deux heures après y avoir célébré une messe,  où dans son homélie il avait invité les fidèles présents à  apprendre comme Marie à quitter leurs maisons pour se mettre en chemin de «Visitation», le Pape François est retourné à la basilique de Notre Dame del Cobre pour une rencontre avec les familles, dernière étape de son séjour à Santiago de Cuba. Après avoir écouté le témoignage d’un couple, le Pape a tenu à remercier le peuple de Cuba pour son accueil fraternel. « Nous sommes en famille. Et lorsqu’on est en famille, on se sent chez soi. Merci, familles cubaines, merci, Cubains, de faire que je me sens tous les jours en famille, de faire que je me sens chez moi. Cette rencontre avec vous est comme la ‘‘cerise sur le gâteau’’ ! »

Le Pape François a évoqué les noces de Cana, rappelant qu’il n’est pas anodin que Jésus ait commencé sa vie publique à la faveur d’un mariage. « Manger avec diverses personnes, visiter diverses maisons a été une occasion, privilégiée par Jésus, pour faire connaître le projet de Dieu. » « Jésus choisit ces moments pour nous montrer l’amour de Dieu, Jésus choisit ces espaces pour entrer dans nos maisons et nous aider à découvrir l’Esprit vivant et agissant dans notre vie quotidienne. C’est à la maison que nous apprenons la fraternité, la solidarité, à ne pas être des dominateurs. C’est à la maison que nous apprenons à recevoir la vie et à en être reconnaissants comme une bénédiction, et c’est là que nous apprenons que chacun a besoin des autres pour aller de l’avant. »

« Dans beaucoup de cultures, aujourd’hui, ces espaces disparaissent progressivement, ces moments en famille sont en train de disparaître ; peu à peu tout conduit à la séparation, à l’isolement. Les moments passés en commun, pour être ensemble, pour être en famille, deviennent rares. » Cet isolement croissant n’est pas sans conséquence sur l’équilibre des sociétés, car « la famille protège de deux phénomènes actuels : la fragmentation et la massification, qui fait des personnes des individus isolés, faciles à manipuler et à gouverner. »

« Des sociétés divisées, cassées, séparées ou très affectées par le phénomène de masse sont une conséquence de la rupture des liens familiaux. On oublie ces relations qui sont pourtant le fondement du nom que nous avons. » « Les familles ne sont pas un problème, elles sont d’abord une opportunité. Une opportunité que nous devons préserver, protéger, accompagner. »

Le Pape François a alors dit sa joie de bénir régulièrement des femmes enceintes lors des Audiences Générales du mercredi à Rome, car « ces femmes sont enceintes de l’espérance. Un enfant, c’est de l’espérance. »

« Dans quelques jours, je participerai avec les familles du monde entier à la Rencontre Mondiale des Familles et, dans moins d’un mois, au Synode des Évêques, qui a comme thème la Famille. Je vous invite à prier spécialement à ces deux intentions, pour que nous sachions tous nous aider à prendre soin de la famille, pour que nous sachions continuer à découvrir l’Emmanuel, le Dieu qui vit au milieu de son Peuple en faisant des familles son foyer. »

Le Pape s’est ensuite rendu sur la parvis de la basilique pour donner sa bénédiction à la foule. « Je veux dire une parole d’espérance : il faut garder la mémoire de ceux qui nous ont donné la vie, des grands-parents. Ils sont notre mémoire vive. Et il faut prendre soin de la jeunesse et les enfants. Un pays qui prend soin de ses grands-parents et de ses jeunes tient le triomphe assuré ! »  Puis il a demandé à la foule de prier pour lui.

s’identifier à l’apôtre Matthieu

21-09-2015 source : Radio Vatican

Le Pape François a poursuivi ce lundi son voyage à Cuba en se déplaçant à Holguin, une ville d’un million et demi d’habitants, considérée comme le berceau du christianisme cubain. Il est le premier Pape à s’y rendre. Avant la bénédiction de la ville, depuis une colline qui abrite une immense croix, le Pape François a célébré une messe devant des milliers de fidèles. En cette fête liturgique de l’apôtre Saint-Matthieu, il a insisté sur la figure de Matthieu, un pécheur appelé par le Christ. Un pécheur auquel il a appelé chacun à s’identifier.

« Aujourd’hui nous célébrons l’histoire d’une conversion. » « Nous savons que Matthieu était un publicain, c’est-à-dire qu’il percevait les impôts des Juifs pour les donner aux Romains. Les publicains étaient mal vus et même considérés comme des pécheurs, si bien qu’ils vivaient marginalisés, méprisés par les autres. On ne pouvait pas manger avec eux, ni parler, ni prier. »

« Cependant, Jésus s’est arrêté, il l’a regardé avec des yeux de miséricorde ; il l’a regardé comme personne ne l’avait fait auparavant. Ce regard a ouvert son cœur, l’a rendu libre, l’a guéri, lui a donné l’espérance, une vie nouvelle comme à Zachée, à Bartimée, à Marie Madeleine, à Pierre, ainsi qu’à chacun d’entre nous. Bien que nous n’osions pas lever les yeux vers le Seigneur, lui nous regarde en premier. C’est notre histoire personnelle ; de même que beaucoup d’autres, chacun de nous peut dire : moi aussi je suis un pécheur sur qui Jésus a posé son regard. »

« Le regard de Jésus génère une activité missionnaire, de service, de don. Son amour soigne nos myopies et nous stimule à regarder au-delà, à ne pas nous arrêter aux apparences ou au politiquement correct. »

« Jésus va de l’avant, il nous précède, il ouvre le chemin et nous invite à le suivre. Son regard transforme nos regards, son cœur transforme notre cœur. Dieu est le Père qui cherche le salut de tous ses enfants. »

« Laissons-nous regarder par le Seigneur dans la prière, dans l’Eucharistie, dans la confession, dans nos frères surtout ceux qui se sentent abandonnés, les plus esseulés. Et apprenons à regarder comme lui nous regarde. Partageons sa tendresse et sa miséricorde avec les malades, les prisonniers, les personnes âgées ou les familles en difficulté. »

Et à la fin de son homélie le Pape a salué l’existence à Cuba de « maisons de mission » qui, « face au manque de lieux de culte et de prêtres, permettent à de nombreuses personnes d’avoir un espace de prière, d’écoute de la Parole, de catéchèse et de vie de communauté. Ce sont des petits signes de la présence de Dieu dans nos quartiers. » Il avait aussi développé ce système dans son ancien diocèse, à Buenos Aires. Il voulait que chaque habitant de la ville puisse trouver à moins de 500 mètres de son domicile un point de contact avec l’Église catholique.