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MOIS DU ROSAIRE – jour 11 – Excellence de la dévotion du Rosaire (Suite)

MOIS DU ROSAIRE – jour 11 – Excellence de la dévotion du Rosaire (Suite)

Icône de Marie avec Jésus en mandorle
Icône de Marie  avec Jésus en mandorle

Nous avons vu hier que la dévotion du rosaire est justifiée ; nous allons voir aujourd’hui qu’elle a été consacrée par l’autorité de l’Église et confirmée par la tradition.

Les souverains Pontifes sont les organes de l’Église ; leur autorité doit nous servir de règle et leurs jugements faire loi, surtout lorsqu’ils attestent des faits de tradition ou qu’ils préconisent une dévotion pour la proposer à la piété des fidèles.

Leur suffrage doit donc être à nos yeux d’un grand poids ; il y a 24 Papes au moins qui ont donné des bulles pour en relever l’excellence et pour en propager la dévotion ou la justifier, depuis Urbain IV contemporain de Saint Dominique et le premier promoteur du rosaire. Nous ne pouvons citer que quelques-unes de ces bulles.

Léon X, le 6 Octobre 1520, reconnaît d’abord que la dévotion du rosaire est très utile pour obtenir de Dieu des secours miraculeux dans les nécessités les plus pressantes ; il atteste les grands fruits de cette dévotion et les miracles éclatants qu’elle a produits dans beaucoup de contrées.

Adrien VI, après avoir attesté que le rosaire est très utile aux moribonds, et qu’il leur offre de puissants secours contre les artifices et les illusions du démon, à l’heure de la mort, accorde des indulgences aux membres de la confrérie, pourvu qu’ils aient récité une fois le rosaire pendant le cours de leur vie.

Clément VII, le 8 Mai 1524, considérant tous les avantages de la confrérie du rosaire, soit pour l’âme, soit pour le corps, les grands biens qui en ont résulté dans l’Église, la ferveur qu’elle a ranimée dans les âmes, les grâces extraordinaires qu’elle leur a obtenues, et les miracles mêmes que Dieu a opérés en faveur de ceux qui en ont rempli les devoirs, s’exprime ainsi :

« Suivant les traces de nos prédécesseurs qui ont confirmé ou augmenté les indulgences et les privilèges de cette confrérie, y étant porté de notre propre mouvement, et par une dévotion particulière pour cette confrérie du rosaire, nous approuvons, etc. »

Saint Pie V, le 18 Juin 1569, après avoir dit que la dévotion du rosaire est une source de paix, de consolation et de ferveur, ajoute que c’est dans cette vue et pour cette fin, qu’il confirme et augmente les indulgences accordées aux confréries du rosaire, afin que tous les associés, appuyés sur la miséricorde de Dieu et sur l’autorité des bienheureux apôtres Saint Pierre et Saint Paul, reçoivent un nouvel accroissement de grâces et de bénédictions.

Sixte-Quint (1585-1590), après avoir proclamé que la confrérie du rosaire a procuré toutes sortes de biens à l’Église et aux fidèles, s’exprime ainsi : « Ayant considéré mûrement l’utilité du rosaire de la glorieuse Vierge Marie, institué par Saint Dominique et qui lui a été inspire du ciel, selon une pieuse croyance, et y étant excité par la même dévotion envers la sainte Vierge, confirmons, etc. »

Il résulte de toute cette série de 24 Papes qui, selon les circonstances, se sont empressés d’honorer de leur suffrage le rosaire, de préconiser son auteur et de combler de faveurs spirituelles et de privilèges les membres de la confrérie, que l’Église a toujours proposé aux fidèles cette dévotion comme appuyée sur de solides fondements, et digne de leur juste appréciation et de leur piété.

Une dévotion déjà si autorisée par l’Église dans la personne de ses chefs depuis Urbain IV jusqu’au Pape actuel, ne pouvait manquer d’être adoptée, encouragée, préconisée et propagée par l’épiscopat et par tous tes saints personnages qui ont illustré l’Église depuis Saint Dominique.

Il n’est pour ainsi dire pas d’évêque qui n’ait établi ou conservé, dans les différentes églises de son diocèse, la dévotion du rosaire. De plus, Saint François de Sales avait fait le vœu de dire tous les jours cinq dizaines du rosaire, c’est-à-dire le chapelet.

Saint Charles Borromée, archevêque de Milan, non content d’être fidèle à cette dévotion par la pratique journalière du rosaire, en établit la confrérie dans son église métropolitaine.

Saint Alphonse de Liguori, si éminemment dévot à la sainte Vierge, portait un rosaire au cou et un autre à sa ceinture ; il avait fait le vœu de le réciter tous les jours et il ne cessait de le recommander dans toutes ses prédications. Les membres de la congrégation qu’il a établie, montrent partout le même zèle à propager cette dévotion. En France, des évêques s’efforcent encore de ranimer dans leurs diocèses cette pratique de dévotion.

Comme du temps de Saint Dominique, on peut dire en se servant des paroles de Moïse : Si quelqu’un de vous est au Seigneur, qu’il se joigne à moi pour adresser à Dieu une prière qu’il a prouvé si souvent lui être agréable. Celte pratique de dévotion ranimera ce feu de la charité et de la dévotion éteint dans le sein de milieux éloignés de l’Église de Jésus-Christ.

Les hommes apostoliques ont toujours prêché dans tous les pays, avec zèle et avec succès, cette dévotion ; dans tous les temps, ils ont célébré les louanges de Marie et l’excellence du rosaire.

Tous les auteurs qui ont traité des pratiques de piété envers Marie, ont proposé aux fidèles cette dévotion, en la présentant comme l’une des plus solides que l’on puisse établir en l’honneur de la très sainte Vierge, soit que l’on considère son institution qui n’a pas eu d’autre motif que d’honorer le Fils dans les grands privilèges dont il a comblé sa sainte Mère, et d’honorer la Mère qui, par son humilité, s’est montrée si digne des faveurs singulières qu’elle a reçues de son Fils ; soit que l’on considère les fruits de l’institution du rosaire.

De là il n’est pas étonnant que cette pratique de dévotion, cette prière, que le bienheureux Alain de La Roche appelle la plus noble et, pour ainsi dire, la reine de toutes les prières, soit universelle et étendue dans tous les endroits où Jésus-Christ est adoré ; et que, comme elle est propre à tous les âges, à toutes les conditions, à tous les lieux, il n’y ait pas de ville, de village, de famille catholique qui ne soit sous la protection de la très sainte Vierge par le rosaire.

 Résolution

Comme nous avons le bonheur d’être des enfants non seulement soumis et obéissants à notre mère la sainte Église, mais de plus, désireux de mettre en pratique tout ce que nous savons être l’objet de ses désirs et de ses conseils, la pensée de ce jour doit nous faire prendre la résolution de nous faire une habitude de réciter chaque jour au moins une partie du rosaire et de nous faire inscrire dans une équipe du rosaire, puisque celle dévotion a été, à tant de reprises différentes,  signalée par les souverains Pontifes comme très utile et pratiquée par les plus illustres serviteurs de Jésus-Christ qui ont brillé dans l’Église depuis Saint Dominique.

 PRIÈRE

Seigneur, Dieu de bonté, qui m’as accordé la grâce ineffable d’être membre de ton Église et de l’aimer comme ma mère, donne-moi toujours à son égard les sentiments de l’amour filial le plus pur et le plus vif, afin que non seulement j’obéisse en tout à ses lois, mais que j’aille toujours au-devant de ses désirs.

C’est ce que je te demande en particulier relativement à la dévotion du rosaire ; que je la pratique avec foi, ferveur et confiance, et qu’elle me procure le secret de bien prier, le moyen de bien vivre et l’avantage de bien mourir. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

LE SEIGNEUR EST AVEC TOI

Avant tout « elles reprennent les paroles » que, par l’intermédiaire de son messager, Dieu lui-mê­me a adressées à Marie.

Ceux qui aiment la salutation angélique à Marie répètent « les paroles qui proviennent de Dieu ». En récitant le Rosaire nous disons plusieurs fois ces paroles. Ce n’est pas une répétition simpliste. Les paroles adressées par Dieu lui-même à Marie et prononcées par le messager divin renferment « un contenu insondable ».

« Je te salue, ô pleine de grâce, le Seigneur est avec toi… » (Le 1, 28), « tu es bénie entre toutes les femmes. » (Le 1, 42).
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 11-10-1983

MOIS DU ROSAIRE – jour 10 – De l’excellence de la dévotion du Rosaire

MOIS DU ROSAIRE – jour 10 – De l’excellence de la dévotion du Rosaire

mois du rosaire10
mois du rosaire10  manuel Liège 1847

La dévotion du rosaire se justifie par elle-même ; il suffit d’en connaître l’objet et la fin, l’esprit et les pratiques. Son objet est de faire connaître Dieu et Jésus-Christ, son Fils ; d’honorer Marie et de rendre des actions de grâces à la très sainte Trinité ; ses pratiques sont la méditation des saints mystères chrétiens et la récitation des trois plus belles prières de l’Église, le Pater, l’Ave Maria et le Gloria Patri, on y joint le Credo pour commencer.

Or, une dévotion appuyée sur ces fondements, ne peut être qu’une dévotion solide et excellente ; aussi est-elle justifiée par la raison, consacrée par l’autorité, confirmée par le suffrage de la tradition, autorisée par des miracles, favorisée par le concours unanime des fidèles, enrichie enfin de la précieuse indulgence du Saint-Siège.

La dévotion du rosaire est justifiée par la raison. Pour connaître l’excellence de la dévotion du rosaire, il suffit de parcourir les médiations des vingt mystères du rosaire et de paraphraser les prières qu’on récite ; on voit que le rosaire est tout à la fois un livre de méditation, de prières et d’actions de grâces.

C’est un livre de méditation sur la venue, la vie, la passion et la gloire du Fils de Dieu, Jésus-Christ Notre-Seigneur ; c’est la substance de tout l’Évangile, le précis de sa doctrine et l’abrégé des grandeurs de Marie.

En effet, dans les mystères joyeux, le fidèle découvre combien Dieu nous a aimés, jusqu’à nous donner son propre Fils ; quel a été le zèle de Jésus-Christ pour notre salut ; par quelles voies il a marché le premier pour nous tracer la route que nous devons suivre.

Il y apprend encore quels sont les obstacles au salut qu’il faut vaincre; les honneurs, les richesses et les plaisirs qu’il faut dédaigner ; les vertus d’humilité, de pauvreté et d’obéissance qu’il faut pratiquer ; en un mot, il voit dans la vie du divin Sauveur tout ce que son amour infini a fait pour nous, et tout ce que nous devons faire pour lui.

Dans les mystères lumineux, le chrétien va à la source des deux sacrements principaux, baptême et eucharistie, à travers le propre baptême de Jésus et la sainte Cène du Jeudi Saint.

Provoqué par Marie, le signe de Cana montre le premier signe de la mission de Jésus. Dans les béatitudes se trouve le cœur de l’enseignement du Maître. Et la transfiguration dévoile sa qualité divine, comme déjà au baptême : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

Dans les mystères douloureux, le chrétien comprend quelle est la malice du péché ; l’horreur qu’il doit nous inspirer ; les châtiments qu’il nous prépare et quelle vengeance Dieu tirera des pécheurs impénitents, puisqu’il n’a pas épargné son propre Fils.

Il voit ce que c’est que le péché, puisqu’il a fallu offrir une si grande victime à Dieu pour le réparer ; ce que c’est que l’enfer, puisqu’il a fallu tant de douleurs pour nous en arracher ; ce que c’est que le paradis, puisqu’il a fallu la mort du Fils de Dieu pour nous le mériter ; ce que vaut notre âme et ce qu’elle a coûté, puisqu’elle a été achetée à un si haut prix, au prix du sang d’un Dieu.

Eh ! qui pourrait, à la vue des tourments de Notre-Seigneur, refuser de souffrir et de porter ses croix avec patience ? Combien elles doivent nous paraître légères, en comparaison de nos offenses, et avec quelle reconnaissance nous devons les recevoir de la main de Dieu.

Dans les mystères glorieux, le fidèle entrevoit les biens et la gloire que Jésus-Christ prépare dans le ciel à ceux qui l’auront imité sur la terre ; le bonheur d’une âme ressuscitée à la grâce par l’Esprit – Saint, et l’inébranlable fondement de notre espérance, Jésus, au plus haut des cieux, où il est notre pontife, notre avocat et notre intercesseur.

Enfin, il découvre dans l’élévation de Marie et dans son couronnement, les grandeurs de la mère de Dieu, et le motif de notre confiance en la puissance et en la Unité de celle qui a été établie la reine du ciel et de la terre, la dispensatrice des grâces, la mère et la médiatrice de tous les chrétiens, la protectrice de tous les peuples et de tous les empires.

Le rosaire est aussi un livre de prières ; il se compose des prières les plus usitées dans l’Église, et les plus parfaites. Quoi de plus parlait que la prière du Pater, l’Oraison dominicale, c’est-à-dire, l’oraison que le Seigneur a daigné nous apprendre lui-même ?

Pouvons-nous réciter une prière plus sublime que cette prière divine descendue des cieux, qui renferme tout ce que nous pouvons demander pour la gloire de Dieu, pour nous-mêmes et pour le prochain ?

Nous demandons d’abord la gloire de Dieu, l’accomplissement de sa volonté sur la terre, comme les Anges l’accomplissent dans le ciel ; pour nous et le prochain, les biens spirituels du salut, les biens temporels de la vie présente, et les biens éternels du royaume de Dieu ; enfin, la grâce d’être délivrés des maux passés, par le pardon de nos fautes, et des maux présents, par la préservation du péché ; et des maux futurs, par le triomphe sur nos passions, afin de jouir de la paix de cette vie et du bonheur de l’autre.

Quoi de plus touchant que la prière de l’Ave Maria que nous avons expliquée et paraphrasée longuement les premiers jours de ce mois ? Cette prière est composée des paroles de la sainte Écriture et de celles de l’Église qui nous rappelle les grandeurs et les privilèges de Marie et y joint les louanges de la mère de Dieu, pour augmenter les motifs de notre confiance et la ferveur de notre prière.

Quoi de plus noble que cette doxologie du Gloria Patri, qui termine chaque dizaine ? Profession de foi si précise à l’égard du mystère ineffable d’un seul Dieu en trois personnes, que nous ne saurions trop louer et bénir ; hymne de reconnaissance sublime, que les fidèles à l’exemple des chœurs célestes, répètent souvent avec l’Église dans l’office divin, en l’honneur de la très-sainte Trinité.

Enfin, quoi de plus propre à nourrir et à entretenir la foi que la récitation du Credo, du symbole des Apôtres, qui contient l’abrégé des principales vérités que nous devons croire ? Voilà tout le plan du rosaire développé ; voilà son esprit mis à la portée de tous : eh bien ! je le demande à toute personne sensée, y a-t-il la moindre chose que la raison puisse désavouer ?

Ce serait donc faire trop d’honneur à l’irréligion, que de vouloir traiter sérieusement les questions oiseuses que son ignorance a mises quelquefois en avant sur la simplicité, sur l’uniformité des prières du rosaire sur l’ordre et la division des mystères qui le composent ; si, d’un autre côté, il n’est rien de plus simple, de plus naturel, de plus populaire, de l’autre, est-il rien de plus beau, de plus profond et de plus élevé ?

Est-il rien de plus agréable à Jésus-Christ et à Marie, de plus utile aux hommes et, par conséquent, de plus digne de Dieu ? Que pouvez-vous désirer à Dieu de plus grand que la sanctification de son saint nom, l’avènement de son règne et l’accomplissement de sa volonté ? Que pouvez-vous demander à Dieu de plus nécessaire pour vous que votre pain quotidien, le pardon de vos offenses, le secours contre les tentations, la délivrance des vrais maux ?

Que pouvez-vous dire à Marie de plus agréable que les paroles de l’Archange, en lui annonçant le mystère du Verbe incarné ? Et pouvez-vous employer plus utilement la protection de Marie, qu’en la priant d’être votre médiatrice pendant la vie et à la mort ?

Admirez la divine Providence ; elle n’a pas voulu confier à l’éloquence humaine le modèle de nos prières, ni l’éloge des vertus de Marie ; le Fils de Dieu est venu nous apprendre lui-même à bien prier, et il a envoyé un Archange pour nous apprendre à louer sa Mère.

L’Oraison dominicale est l’abrégé de toute la religion, la règle de nos devoirs, le symbole de la foi le plus sublime, le code de morale le plus parfait, et la leçon de charité la plus touchante : le Père qui nous promet  ; le Fils qui pardonne ; le Saint-Esprit qui accorde : rien n’est oublié ; et dans la Salutation Angélique le mystère ineffable d’un Dieu fait homme, d’une Vierge Mère de Dieu : quels sujets divins à contempler !

Peut-on se lasser de les admirer, et peut-on ne pas répéter souvent et avec transport les paroles qui sont consacrées pour nous les rappeler ? Quel plaisir de les dire et de les redire cent fois ! N’est-il pas infiniment doux de se rappeler ce qu’on aime ? Il n’y a qu’un cœur indifférent qui puisse en trouver la répétition ennuyante. Quant à l’ordre et à la division de ces mystères, rien n’est plus adapté à l’économie de notre sainte religion.

Les mystères du premier ordre sont les objets de la joie de Marie, parce qu’ils sont le principe de notre salut ; les mystères du second ordre sont éclairants sur le Mission de Jésus, à laquelle participe Marie ; les mystères du troisième ordre sont les motifs de ses douleurs, parce qu’ils accusent notre ingratitude ; les mystères du quatrième ordre sont les sujets de sa gloire, parce qu’ils nous ouvrent le paradis.

Or, quelles leçons instructives dans tous ces détails et dans tous ces objets, dans ces motifs, dans ces exemples? Quoi de plus propre à éclairer notre esprit, à toucher notre cœur et à diriger nos actions ?

Le rosaire nous apprend à bien prier, à bien vivre et à bien mourir ; que les fidèles étudient donc tous le rosaire avec soin : pour s’instruire, pour se convertir, pour se sanctifier, pour persévérer dans la perfection des voies divines : la raison nous en ferait un devoir, si la foi n’en avait déjà révélé les avantages.

Résolution.

Ne négligeons pas de réfléchir aux motifs que le simple bon sens nous donne pour montrer l’excellence de la dévotion du rosaire. Saint Paul exige des fidèles de rendre à Dieu un culte raisonnable.

Sans doute, il suffit à tout fidèle de savoir une pratique de dévotion reçue dans l’Église, pour être sûr qu’elle est raisonnable ; mais il n’en doit pas être moins consolant pour nous d’avoir acquis aujourd’hui la conviction que le rosaire est une dévotion très appropriée aux besoins spirituels humains ; par conséquent, que nous ferons chose agréable à Dieu en la pratiquant.

PRIÈRE

Nous te rendons mille actions de grâces, Seigneur, d’avoir daigné faire connaître aux fidèles une pratique de dévotion si à la portée de tous, si aisée et si propre à leur inspirer les sentiments qui seuls peuvent t’être agréables.

Ne permets pas, Seigneur, que nous la négligions, ni que nous l’accomplissions sans cette ferveur et sans cet esprit de foi, d’espérance et de confiance filiale qui doivent distinguer tes vrais servantes et serviteurs. Nous te demandons ces grâces par l’intercession de Marie, notre bonne Mère. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

ELLE FUT BOULEVERSÉE

« Elle fut bouleversée et ‘elle se demandait ce que signifiait cette salutation’. »

Luc l’Évangéliste dit que Marie fut « bouleversée » par les paroles que l’Archange Gabriel lui adressa au moment de l’Annonciation, et qu’« elle se demandait ce que signifiait cette salutation » (Le 1, 23).

Cette « méditation de Marie » constitue le premier modèle de la prière du Rosaire. Elle est la prière de ceux qui aiment la salutation angélique à Marie. Les personnes qui récitent le Rosaire reprennent, par la pensée et le cœur, la méditation de Marie et, en le récitant, ils méditent « ce que signifie une telle salutation ».
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 11-10-1983

MOIS DU ROSAIRE – jour 9 – Du Rosaire en général

MOIS DU ROSAIRE – jour 9 – Du Rosaire en général

Le rosaire, en général, est un chapelet plus étendu ou l’application d’un chapelet de vingt dizaines aux vingt principaux mystères chrétiens.

MOIS DU ROSAIRE - jour 9 - Marie et la Trinité
MOIS DU ROSAIRE – Marie et la Trinité

L’étymologie du mot rosaire est la même que celle du chapelet ; il dérive aussi de couronne ou bouquet de roses. On l’appelle ainsi, parce que de même qu’on dit que nos prières sont, devant Dieu, un encens d’agréable odeur, de même la couronne du saint rosaire est l’hommage d’une couronne spirituelle, formée de louanges et de prières, que l’on offre à la sainte Vierge et à son divin Fils, comme on dépose à leurs pieds des couronnes de fleurs et de roses.

Saint Grégoire de Nazianze avait donné la première idée du chapelet ; sainte Brigide en avait inventé la forme et promulgué la dévotion ; saint Dominique perfectionna l’une et l’autre, et lui donna le nom de Rosaire.

Le chapelet ordinaire de Sainte Brigide était composé de 6 dizaines ou de 68 Ave Maria, en l’honneur des 63 années de la très-sainte Vierge ; saint Dominique, pour honorer les mystères du Verbe incarné composa le rosaire, de 150 Ave Maria distribués en 15 dizaines, précédées chacune d’un Pater et terminées par le Gloria Patri, qu’il substitua au Credo qui termine chaque dizaine du chapelet de Sainte Brigide.

Ce nombre de 150 Ave Maria, qui répond au chiffre des psaumes de David, et ce verset du Gloria Patri imité de l’usage introduit par le pape Damase, en 868, à la fin de chaque psaume de l’office divin, firent appeler le rosaire le Psautier de la sainte Vierge.

Le rosaire consiste à réciter les Ave Maria sur les dix grains unis et le Pater sur les grains isolés et à méditer à chaque dizaine, sur l’un des mystères que l’on divise en mystères joyeux, douloureux, glorieux auxquels saint Jean-Paul II a depuis ajouté les mystères lumineux.

Les cinq mystères joyeux sont : l’Annonciation, la Visitation, la Naissance de Jésus-Christ, sa présentation et son recouvrement dans le temple. Les cinq mystère lumineux sont : le baptême de Jésus, les noces de Cana, les béatitudes, la transfiguration et l’eucharistie.

Les cinq mystères douloureux sont : l’agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers, la flagellation, le couronnement d’épines, le porte ment de la croix et le crucifiement. Les cinq mystères glorieux sont : la Résurrection du Sauveur, sou Ascension, la descente du Saint-Esprit, l’Assomption de la sainte Vierge et son couronnement dans le ciel.

Ces vingt mystères sont un abrégé de l’Évangile, un précis de l’histoire, de la vie, des souffrances et des triomphes de Jésus-Christ mis dans un ordre à la portée de tout le monde, et propre à graver dans la mémoire l’essentiel du christianisme.

Il ne suffit pas de connaître le rosaire superficiellement, pour se déterminer à embrasser cette dévotion ; il faut encore connaître à fond la formule des prières et des méditations dont elle se compose, son excellence, ses avantages, les devoirs et les usages des groupes, afin de se conformer aux règles tracées par l’Église, et de pouvoir ainsi jouir des fruits qui en résultent, comme des faveurs qui y sont attachées.

Nous développerons, les jours suivants, tout ce qui pourra éclairer notre piété, nourrir et perfectionner notre dévotion par rapport au rosaire, de manière à rendre ce qui concerne cette dévotion aussi complète que possible.

Le rosaire perpétuel est une dévotion dans le genre de l’adoration perpétuelle. On lui donne le nom de céleste, d’abord, parce qu’il imite et fait la fonction des esprits célestes qui sont continuellement en adoration, dans le ciel devant le trône de Dieu.

Ensuite, parce qu’il remplace l’office divin continuel et successif qui avait lieu autrefois dans plusieurs abbayes où les religieux divisés en plusieurs chœurs, se succédaient perpétuellement dans l’église, et se relevaient successivement même la nuit, pour y chanter sans aucune interruption les louanges de Dieu.

Quelle dévotion plus céleste, en effet,. que celle qui, dans toutes les parties du monde, laisse près de l’autel, en tout temps et à toute heure du jour cl de la nuit, des âmes ferventes, pour offrir à Jésus et à Marie les hommages, les vœux et les prières de tant de personnes unies par les liens de la charité ? Est-il rien de plus touchant, de plus doux, de plus consolant que la pensée de ce spectacle qui est en si parfaite harmonie avec celui des cieux ?

Tandis que vous vaquez aux affaires de votre état et aux sollicitudes du jour et de la vie, des milliers de membres  offrent humblement dans le sanctuaire,  en votre nom et pour vous, la prière qui  réjouit la terre et ouvre les cieux. Vous en recueillez le fruit, le mérite et les bénédictions qui y sont attachées.

Nous rapportons aujourd’hui les paroles de Grégoire XVI, dans son bref du 27 Janvier 1842 :

« Nous n’avons pas hésité de revêtir une pratique si salutaire de notre autorité et de notre approbation pontificale et de l’accréditer, parce que nous nous rappelons les grands avantages qu’a ressentie toute l’Église catholique, lorsque le peuple fidèle a commencé à implorer la puissante protection de la sainte Vierge par la récitation du rosaire. Car nous avons la ferme confiance qu’un des heureux effets de cet exercice sera de contribuer par sa facilité même, à rendre plus fréquente la récitation d’une prière si propre à honorer saintement la Mère de Dieu, en tout temps et en tout lieu, et à lui communiquer une nouvelle force par l’union et le concert de tant d’associés qui le récitent. »

Résolution.

Que notre résolution de ce jour soit d’unir la méditation à la prière ; c’est le moyen de bien prier le mois d’octobre, et nous avons déjà une idée assez nette du rosaire, pour comprendre qu’il a pour but d’accoutumer à la méditation les personnes qui le récitent. Joignons-nous, au moins d’esprit, aux fidèles qui le récitent, en tout ou en partie, chaque jour, avec une nouvelle ferveur pour toucher le cœur de Dieu et attirer sa divine miséricorde.

PRIÈRE

Je me joins, Seigneur, à tes fervents serviteurs et servantes, attentifs à te  payer chaque jour leur tribut d’hommages, de prières et d’actions de grâces, en récitant en tout ou en partie le rosaire, qui a procuré et qui procure encore de si grands avantages à l’Église, en faisant implorer avec tant de ferveur la puissante protection de la sainte Vierge. Mon désir est de voir s’établir davantage dans ce pays le saint rosaire ; je te promets, Seigneur, de m’y tenir ; dès maintenant, je me propose de me  consacrer à la récitation des vingt dizaines du rosaire, faite avec attention et ferveur. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

LA PLUS HAUTE EXPRESSION DE L’HUMANITÉ EN PRIÈRE

Le Chapelet s’adresse avec insistance à Celle qui est l’expression la plus élevée de l’humanité en prière, modèle de l’Église orante et suppliante, dans le Christ, la miséricorde du Père. De même que le Christ est « toujours vivant pour intercéder en notre faveur » (cf. He 7, 25), ainsi Marie continue au ciel sa mission de Mère et devient pour chaque homme la voix de tout homme, jusqu’au couronne­ment définitif du nombre des élus (cf. L G, 62).

En la priant, nous la supplions de nous venir en aide dans le cours entier de notre vie présente et par-des­sus tout à ce moment décisif pour notre destinée éternelle, que sera l’« heure de notre mort ». Le Chapelet est la prière qui indique la prospective du Royaume de Dieu et oriente les hommes à recevoir les fruits de la Rédemption.
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 04-10-1983