Prière de saint Maximilien Kolbe à la Vierge Marie
Saint Maximilien Kolbe, un fervent de la Vierge Marie
Ô Vierge Immaculée,
Élue entre toutes les femmes
Pour donner au monde le Sauveur,
Servante fidèle du mystère de la Rédemption,
Donnez-nous de répondre à l’appel de Jésus
Et de le suivre sur le chemin de la vie
Qui conduit au Père.
Vierge toute sainte,
Arrachez-nous au péché,
Transformez nos cœurs.
Reine des apôtres,
Faites de nous des apôtres !
Qu’en vos mains toutes pures nous devenions
Des instruments dociles et aimants
Pour achever de purifier et de sanctifier
Notre monde pécheur.
Partagez en nous le grave souci
Qui pèse sur votre cœur maternel,
Et aussi votre vive espérance :
Qu’aucun homme ne soit perdu.
Que la création entière puisse avec vous,
O Mère de Dieu, tendresse de l’Esprit Saint,
Célébrer la louange de la Miséricorde
Et de l’Amour Infini.
Par Marie, nous entrons dans le plan divin de paix pour le monde
En la solennité de l’Annonciation, coïncidant cette année avec le début de l’initiative «24 heures pour le Seigneur», le Pape François a célébré ce 25 mars une célébration pénitentielle en la Basilique Saint-Pierre, suivie d’un acte spirituel fort: la consécration au Cœur Immaculé de l’Ukraine et de la Russie. Dans son homélie, le Saint-Père a parlé du sens de la confession, «le sacrement de la joie», mais aussi de cette consécration, à la lumière de l’Évangile de l’Annonciation.
CÉLÉBRATION DE LA PÉNITENCE
ET ACTE DE CONSÉCRATION AU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE
HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
Basilique Saint-Pierre
vendredi 25 mars 2022
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Dans l’évangile d’aujourd’hui de la solennité d’aujourd’hui, l’ange Gabriel parle trois fois et s’adresse à la Vierge Marie.
La première fois, en la saluant, il dit : « Réjouis-toi, pleine de grâce : le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28). La raison de se réjouir, la raison de la joie, se révèle en quelques mots : le Seigneur est avec vous. Frère, sœur, aujourd’hui tu peux entendre ces paroles qui s’adressent à toi, à chacun de nous; tu peux les faire tiennes chaque fois que tu t’approches du pardon de Dieu, car là le Seigneur te dit : « Je suis avec toi ».
C’est Lui qui nous visite
Trop souvent nous pensons que la Confession consiste à aller à Dieu la tête inclinée. Mais ce n’est pas d’abord nous qui retournons au Seigneur ; c’est lui qui vient nous visiter, nous combler de sa grâce, nous réjouir de sa joie. Se confesser, c’est donner au Père la joie de se relever. Au centre de ce que nous vivrons il n’y a pas nos péchés, ils seront là, mais ils ne sont pas au centre; son pardon : c’est le centre.
Essayons d’imaginer si au centre du sacrement il y avait nos péchés : presque tout dépendrait de nous, de notre repentir, de nos efforts, de nos engagements. Mais non, au centre c’est Lui, qui nous libère et nous remet sur pied.
Rendons le primat à la grâce et demandons le don de comprendre que la Réconciliation n’est pas d’abord notre pas vers Dieu, mais son étreinte qui nous enveloppe, nous émerveille, nous émeut. C’est le Seigneur qui, comme à Nazareth de Marie, entre dans notre maison et apporte un émerveillement et une joie jusque-là inconnus : la joie du pardon.
Mettons la perspective de Dieu au premier plan : nous reviendrons pour aimer la Confession. Nous en avons besoin, parce que toute renaissance intérieure, tout tournant spirituel part d’ici, du pardon de Dieu.Ne négligeons pas la Réconciliation, mais redécouvrirons-la comme sacrement de la joie.
Oui, le sacrement de la joie, où le mal qui nous fait honte devient l’occasion de faire l’expérience de l’étreinte chaleureuse du Père, de la douce force de Jésus qui nous guérit, de la « tendresse maternelle » de l’Esprit Saint. C’est le cœur de la Confession.
Et puis, chers frères et sœurs, continuons à recevoir le pardon. Vous, frères qui administrez le pardon de Dieu, soyez ceux qui offrent à ceux qui s’approchent la joie de cette annonce : Réjouissez-vous, le Seigneur est avec vous. Pas de raideur, s’il vous plaît, pas d’obstacles, pas d’inconfort ; portes ouvertes à la miséricorde !
Surtout dans la Confession, nous sommes appelés à personnifier le Bon Pasteur qui ramasse ses brebis et les caresse ; nous sommes appelés à être des canaux de grâce qui versent l’eau vive de la miséricorde du Père dans la sécheresse du cœur. Si un prêtre n’a pas cette attitude, s’il n’a pas ces sentiments dans son cœur, il vaut mieux qu’il ne se confesse pas.
Se tourner vers Dieu avec confiance
Pour la deuxième fois, l’Ange parle à Marie. A elle, troublé par l’accueil reçu, il dit : « N’aie pas peur » (v. 30). Premièrement : « Le Seigneur est avec vous » ; deuxième mot : « N’ayez pas peur ».
Dans l’Écriture, lorsque Dieu se présente à ceux qui l’accueillent, il aime dire ces deux mots : n’ayez pas peur. Il les dit à Abraham (cf. Gn 15, 1), il les répète à Isaac (cf. Gn 26, 24), à Jacob (cf. Gn 46, 3) et ainsi de suite, jusqu’à Joseph (cf. n’aie pas peur, n’ai pas peur.
Il nous envoie ainsi un message clair et consolant : chaque fois que la vie s’ouvre à Dieu, la peur ne peut plus nous retenir en otage. Parce que la peur nous tient en otage. Toi, sœur, frère, si tes péchés t’effrayent, si ton passé t’inquiète, si tes blessures ne guérissent pas, si les chutes continues te démoralisent et que tu sembles avoir perdu espoir, s’il te plaît, n’aie pas peur.
Dieu connaît vos faiblesses et est plus grand que vos erreurs. Dieu est plus grand que nos péchés : Il est bien plus grand ! Une chose qu’il vous demande : vos fragilités, vos misères, ne les gardez pas en vous ; Amenez-les à Lui, déposez-les en Lui, et de motifs de désolation ils deviendront des occasions de résurrection. N’ai pas peur! Le Seigneur nous demande pour nos péchés.
Je me souviens de l’histoire de ce moine du désert, qui avait tout donné à Dieu, tout, et mené une vie de jeûne, de pénitence, de prière. Le Seigneur lui a demandé plus. « Seigneur, je t’ai tout donné », dit le moine, « que manque-t-il ? ». « Donnez-moi vos péchés ». Alors le Seigneur nous demande. N’ai pas peur.
La Vierge Marie nous accompagne : elle-même a jeté son trouble en Dieu, l’annonce de l’Ange lui a donné de sérieux motifs de crainte. Il lui proposa quelque chose d’impensable, qui dépassait ses forces et qu’elle ne pouvait gérer seule : il y aurait trop de difficultés, de problèmes avec la loi mosaïque, avec Joseph, avec les gens de son pays et son peuple. Ce sont là des difficultés : n’ayez pas peur.
Mais Marie ne soulève aucune objection. Ne pas avoir peur lui suffit, le réconfort de Dieu lui suffit, elle s’accroche à Lui, comme nous voulons le faire ce soir. Parce que nous faisons souvent le contraire : nous partons de nos certitudes et ce n’est que lorsque nous les perdons que nous allons vers Dieu.
La Madone, par contre, nous enseigne à partir de Dieu, confiants qu’ainsi tout le reste sera qui nous est donné (cf. Mt 6, 33 ). Il nous invite à aller à la source, à aller au Seigneur, qui est le remède radical contre la peur et le mal de vivre.
Ceci est rappelé par une belle phrase, reproduite au-dessus d’un confessionnal ici au Vatican, qui s’adresse à Dieu par ces mots : « S’éloigner de Toi c’est tomber, revenir à Toi c’est se relever, demeurer en Toi c’est exister » (cf. Saint Augustin, Soliloque I, 3).
Ces jours-ci, des nouvelles et des images de mort continuent d’entrer dans nos maisons, tandis que des bombes détruisent les maisons de beaucoup de nos frères et sœurs ukrainiens non armés. La guerre brutale, qui a frappé beaucoup et fait souffrir tout le monde, provoque la peur et la consternation en chacun.
Nous ressentons un sentiment d’impuissance et d’insuffisance à l’intérieur. On a besoin qu’on nous dise « n’ayez pas peur ». Mais la réassurance humaine ne suffit pas, il faut la présence de Dieu, la certitude du pardon divin, le seul qui annule le mal, désamorce le ressentiment, redonne la paix au cœur. Revenons à Dieu, revenons à son pardon.
Invoquer l’Esprit Saint
Pour la troisième fois, l’Ange reprend la parole. Maintenant, il dit à Notre-Dame : « Le Saint-Esprit viendra sur vous » (Lc 1, 35). « Le Seigneur est avec vous »; « N’ai pas peur »; et le troisième mot est « le Saint-Esprit viendra sur vous ». C’est ainsi que Dieu intervient dans l’histoire : en donnant son propre Esprit. Parce que dans ce qui compte, notre force ne suffit pas.
Nous sommes seuls incapables de résoudre les contradictions de l’histoire ou même celles de notre cœur. Nous avons besoin de la force sage et douce de Dieu, qui est le Saint-Esprit. Nous avons besoin de l’Esprit d’amour, qui dissout la haine, éteint le ressentiment, éteint l’avidité, nous réveille de l’indifférence. Cet Esprit qui nous donne l’harmonie, parce qu’il est l’harmonie.
Nous avons besoin de l’amour de Dieu car notre amour est précaire et insuffisant. Nous demandons tant de choses au Seigneur, mais nous oublions souvent de lui demander ce qui est le plus important et ce qu’Il veut nous donner : l’Esprit Saint, c’est-à-dire la force d’aimer. Sans amour, en effet, qu’offrirons-nous au monde ?
Quelqu’un a dit qu’un chrétien sans amour est comme une aiguille qui ne coud pas : ça pique, ça fait mal, mais si ça ne coud pas, si ça ne tisse pas, si ça n’unit pas, ça ne sert à rien. J’ose dire : il n’est pas chrétien. Pour cela, il faut puiser la puissance de l’amour dans le pardon de Dieu, puiser le même Esprit qui est descendu sur Marie.
Car, si nous voulons que le monde change, notre cœur doit d’abord changer. Pour ce faire, aujourd’hui, laissons-nous prendre par la main de Notre-Dame. Nous regardons vers son Cœur Immaculé, où Dieu s’est reposé, vers l’unique Cœur d’une créature humaine sans ombres.
Elle est « pleine de grâce » (v. 28), et donc vide de péché : en elle il n’y a aucune trace de mal et donc avec elle Dieu a pu commencer une nouvelle histoire de salut et de paix. Là, l’histoire a pris un tournant. Dieu a changé l’histoire en frappant sur le Cœur de Marie.
Pas une « formule magique »
Et aujourd’hui nous aussi, renouvelés par le pardon, frappons à ce Cœur. En union avec les Évêques et les fidèles du monde, je désire solennellement apporter au Cœur Immaculé de Marie tout ce que nous vivons : lui renouveler la consécration de l’Église et de toute l’humanité et lui consacrer, dans une manière particulière, le peuple ukrainien et le peuple russe, qui avec une affection filiale la vénèrent comme Mère.
Ce n’est pas une formule magique, non, ce n’est pas cela; mais c’est un acte spirituel. C’est le geste de la pleine confiance des enfants qui, dans la tribulation de cette guerre cruelle et de cette guerre insensée qui menace le monde, ont recours à la Mère. Comme les enfants, quand ils ont peur, ils vont vers leur mère pour pleurer, chercher protection.
Nous avons recours à la Mère, jetant la peur et la douleur dans son Cœur, nous abandonnant à elle. C’est déposer dans ce Cœur limpide et non contaminé, où Dieu se reflète, les biens précieux de la fraternité et de la paix, tout ce que nous avons et sommes, afin qu’elle, la Mère que le Seigneur nous a donnée, nous protège et nous garde.
De la bouche de Marie sort la plus belle phrase que l’Ange puisse rapporter à Dieu : « Qu’il me soit fait selon ta parole » (v. 38). Celui de Notre-Dame n’est pas une acceptation passive ou résignée, mais le vif désir d’adhérer à Dieu, qui a « des projets de paix et non de malheur » (Jr 29, 11). C’est la participation la plus étroite à son plan de paix mondial.
Nous nous consacrons à Marie pour entrer dans ce dessein, pour nous mettre à la pleine disposition des desseins de Dieu.La Mère de Dieu, après avoir dit son oui, entreprit un long voyage en montée vers une région montagneuse pour rendre visite à sa cousine enceinte (cf. 1.39 ). Elle est partie en hâte.
J’aime penser à Notre-Dame pressée, toujours comme ça, Notre-Dame qui se dépêche de nous aider, de nous protéger. Prenez notre chemin par la main aujourd’hui : guidez-le sur les chemins escarpés et fatigants de la fraternité et du dialogue, guidez-le sur le chemin de la paix.
PRIÈRE DE SAINT JEAN-PAUL II
À SAINT FRANÇOIS D’ASSISE
Il y a quarante ans exactement
Saint-François-d’Assise
Regardant avec les yeux de l’esprit
votre figure
et méditant les paroles de la lettre aux Galates,
avec laquelle la liturgie d’aujourd’hui nous parle,
nous souhaitons apprendre de vous
cette « appartenance à Jésus »,
dont toute votre vie constitue
un exemple et un modèle si parfaits.
« Mais pour moi,
que la croix de notre Seigneur Jésus Christ
reste ma seule fierté.
Par elle, le monde est crucifié pour moi,
et moi pour le monde. » (Ga 6, 14).
Écoutons les paroles de Paul,
qui sont aussi, François,
vos mots.
Votre esprit s’exprime en eux.
Jésus-Christ vous a permis,
comme autrefois
il avait permis à cet Apôtre,
devenu un « instrument d’élection » (Actes 9:15),
de se « vanter », seulement et exclusivement,
dans la Croix de notre Rédemption.
De cette façon, vous êtes arrivé au cœur même
de la connaissance de la vérité sur Dieu,
sur le monde et sur l’homme ;
vérité visible
seulement avec les yeux de l’amour.
Maintenant que nous sommes devant vous,
comme successeurs des Apôtres,
envoyés aux hommes de notre temps
avec le même Évangile de la Croix du Christ,
nous demandons : enseignez-nous, tout comme l’apôtre Paul
vous l’a appris,
à n’avoir « d’autre orgueil que
dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Que chacun de nous,
avec toute la perspicacité du don de crainte,
de sagesse et de force,
sache pénétrer la vérité
de ces mots sur la Croix
où la « nouvelle créature » commence,
la Croix qu’il porte constamment
à l’humanité, « paix et miséricorde ».
[…]
Et pour cela le Fils
« qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché. »
(2 Co 5, 21 ; cf. Ga 3, 13)
S’il est « traité comme un péché »
Lui qui était absolument
sans aucun péché,
il l’a fait pour révéler l’amour
qui devient le plus en plus grand
de toute la création,
l’amour qui est lui-même,
car « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16) »
(Saint Jean-Paul II, Redemptor Hominis, 9).
C’est vrai que avez regardé les choses
vous, François.
On vous appelait le « Pauvre d’Assise »,
et vous étiez et vous êtes resté
l’un des hommes qui a fait le don de soi-même
le plus généreusement envers les autres.
Vous aviez donc d’énormes richesses,
un grand trésor.
C’est le secret de votre richesse,
il se cachait dans la Croix du Christ.
Enseignez-nous,
Évêques et pasteurs du XXe siècle
qui se dirige vers la fin,
à nous glorifier également dans la Croix,
enseignez-nous cette richesse dans la pauvreté
et ce don de soi en abondance.
(Lors de la Messe dans la Basilique de Saint François
à Assise, 12 mars 1982)