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Quatrième Parole de Jésus sur la Croix

Quatrième Parole de Jésus sur la Croix

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15,34)

Jésus à Gethsémani
Jésus à Gethsémani

Mots criés « à voix forte » en araméen Eloï, Eloï, lama sabbaqthani ? Souffrance suprême du sentiment d’abandon : la nuit obscure de l’homme Jésus. De nombreux psaumes parlent des souffrances physiques du Seigneur (Ps 22), d’autres des souffrances morales (Ps 88). C’est la seule parole dite par Jésus durant les heures de ténèbres. Durant celles-ci, il parle à son Dieu et non pas à son Père.

Jésus est descendu dans la profondeur du drame du monde, de la tragédie du péché. Il l’a prise sur lui, il s’en est revêtu, il en a épuisé les amertumes, jusqu’à la mort de la croix.

Seigneur, toi qui as connu les ténèbres, les souffrances et le sentiment d’abandon, entends les cris de détresse de tous ceux qui souffrent et rends-les forts dans la foi..

Le Christ a souffert pour nous et comme nous .

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné ? » Cette parole scandalise, en ce qu’elle donne un argument aux incrédules. Sur la croix soufferte pour le rachat des hommes, Dieu fait homme laisse échapper ce cri de désespoir.

Pourquoi ? Car pour le rachat de l’homme, il accepte de souffrir cet « écartèlement » spirituel entre la vision pure de Dieu et la souffrance de la condition humaine dégradée par le péché, révoltée contre Dieu. Par ces mots, le Christ reprend aussi le commencement du Psaume 21 (22), qui n’est pas un chant de désespoir mais d’espérance messianique véritable.

« Fais qu’en redisant dans mon cœur les paroles que l’excès de ta souffrance pour les hommes t’a arrachées, je sente mon angoisse se dissoudre dans la tienne, comme une larme dans l’océan.»

«À midi, l’obscurité se fit sur la terre entière, qui dura jusqu’à trois heures et, à trois heures, Jésus poussa un grand cri :  « Eloï, Eloï, lema sabachthani ? » qui signifie « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

À ce moment crucial, on a ces mots de pure désolation. Ici, ce qu’on entend, c’est un cri de souffrance et de solitude. Est-ce une question sans réponse ? Y a-t-il quelque chose à ajouter ?

Ces mots terribles de Jésus sont une citation du Psaume 22. Quelqu’un, plusieurs siècles auparavant, avait connu l’angoisse et avait écrit ces mots. Maintenant, Jésus les reprend et se les approprie. Il fait l’expérience de la même désolation. Même l’expérience de l’absence de Dieu est, d’une certaine manière, assumée au cœur de la vie de Dieu.

Quand nous balbutions des mots d’angoisse totale, nous nous rappelons que Jésus les a faits siens, sur la croix. Et quand nous ne trouvons plus aucun mot, quand nous ne pouvons même plus pousser un cri, alors nous pouvons nous emparer du sien.

Psaume 22(21)

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis.
Mon Dieu, j’appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; même la nuit, je n’ai pas de repos.

Toi, pourtant, tu es saint, toi qui habites les hymnes d’Israël !
C’est en toi que nos pères espéraient, ils espéraient et tu les délivrais.
Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ; en toi ils espéraient et n’étaient pas déçus.

Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple.
Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre ! Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »

C’est toi qui m’as tiré du ventre de ma mère, qui m’a mis en sûreté entre ses bras.
À toi je fus confié dès ma naissance ; dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu.
Ne sois pas loin : l’angoisse est proche, je n’ai personne pour m’aider.

Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m’encerclent.
Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi.

Je suis comme l’eau qui se répand, tous mes membres se disloquent.
Mon cœur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles.
Ma vigueur a séché comme l’argile, ma langue colle à mon palais.

Tu me mènes à la poussière de la mort.
Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m’entoure.
Ils me percent les mains et les pieds ; je peux compter tous mes os.

Ces gens me voient, ils me regardent.
Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.

Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide !
Préserve ma vie de l’épée, arrache-moi aux griffes du chien ;
sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles.

Tu m’as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur,
glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob, vous tous, redoutez-le, descendants d’Israël.

Car il n’a pas rejeté, il n’a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ;
il ne s’est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte.

Tu seras ma louange dans la grande assemblée ;
devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses.

Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ;
ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent :
« À vous, toujours, la vie et la joie ! »

La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur,
chaque famille de nations se prosternera devant lui :
« Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! »

Tous ceux qui festoyaient s’inclinent ; promis à la mort, ils plient en sa présence.
Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ;
on annoncera le Seigneur aux générations à venir.
On proclamera sa justice au peuple qui va naître :

Voilà son œuvre !

PRIÈRE

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Pourquoi m’as-tu abandonné ? Qui voit là le signe de la divinité ? Qui peut concevoir ce mystère ? O Dieu de la force et de la puissance, ô Dieu de la puissance et de l’énergie, nous sommes l’œuvre de tes mains, et ton amour, ô Seigneur, nous a sauvés. O Seigneur, nous te remercions de tout cœur.

A cause de nous, tu as connu la souffrance, la dérision, l’abandon, la peur et le tourment. Seigneur, qui pourrait ne pas t’aimer, t’affliger encore par ses péchés ? Qui pourrait ne pas t’aimer ? Qui peut méconnaître ta clémence ? Non, rien ne doit nous séparer de Toi, ici et là-bas pour l’éternité.

LES TROIS HEURES avant la mort de Jésus (page 2)

Neuvaine de Notre-Dame des Sept Douleurs 5

Cinquième jour de la neuvaine – Tout Fils qu’il était, il apprit l’obéissance

Jésus en croix et les trois Marie vitrail d'Arthur Schouler - église de Bonnefontaine
Jésus en croix et les trois Marie vitrail d’Arthur Schouler – église de Bonnefontaine

Hébreux 5, 7-8 : « C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes. »

Jean 19,25 : « Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. »

Douleur physique d’une mère qui voit souffrir le fils de ses entrailles, le fils de sa chair.

La mère de Jésus se laisse transpercer par la Parole biblique, véritable épée à deux tranchants; et peut-être a-t-elle prié la suite du psaume 22 :

« Je peux compter tous mes os, les gens me voient, ils me regardent; ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin, ô ma force, vite à mon aide… J’annoncerai ton nom à mes frères, en pleine assemblée je te louerai.»

« Cinquième douleur : La mort de Jésus. Les mères craignent d’être présentes à l’agonie de leurs enfants, et si l’une d’elles est contrainte de demeurer près de son fils qui se meurt, elle s’efforce de lui donner tous les soulagements possibles. Elle arrange son lit pour lui donner une position plus commode, elle lui présente des rafraîchissements : ainsi la pauvre mère console-t-elle sa douleur. Mais vous, ô Marie, ô Mère la plus affligée de toutes les mères, vous devez être présente à l’agonie de votre Fils, et il ne vous est pas permis de lui donner le moindre soulagement. » Alphonse de Liguori

Ô Mère des douleurs, je compatis à la très amère passion que souffrit votre cœur généreux lorsque, debout au pied de la Croix, vous assistiez à l’agonie de Jésus et que vous entendîtes le cri déchirant dans lequel il rendit l’esprit : par votre cœur martyrisé, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce d’une douce compassion aux peines et souffrances de mes frères.

Reine des Martyrs, Marie, Mère de Douleurs ! Au nom de cette Douleur excessive qui pénétra votre cœur lorsque vous avez vu votre divin Fils Jésus cloué à la Croix, puis y demeurant suspendu trois heures entières, abîmé dans d’immenses souffrances, jusqu’à ce qu’enfin il expire et remette son âme entre les mains de son Père ; obtenez moi, je vous en prie, que par les mérites de la mort et de la Passion de votre Fils Jésus, je fasse une sainte mort, assisté de Jésus et de vous, ô Marie, et que mon âme exhale son dernier soupir entre vos mains. Amen.

Cinquième jour : O Mère du Perpétuel Secours, je trouve en votre sainte image un autre motif d’espérer en votre bonté. Vous vous y montrez aussi la Mère des douleurs. Celui que vous étreignez dans vos bras, c’est Jésus, crucifié dans son cœur avant de l’être dans sa chair. Déjà lui sont représentés les instruments de la passion et vous souffrez avec lui à cette vue prophétique.

Comme vous, ô Marie, je compatis aux souffrances de votre Fils et, comme lui, je compatis aux vôtres. Ma compassion est d’autant plus vive que ce sont nos péchés qui, en clouant Jésus à la croix, ont torturé votre âme si aimante. Aujourd’hui, c’est au nom de vos douleurs que je vous prie.

Donnez-moi la contrition de tous mes péchés et le courage de les éviter désormais. Daignez aussi agréer favorablement la requête que je vous adresse dans cette neuvaine.

Prières quotidiennes

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Troisième Parole de Jésus sur la Croix

Troisième Parole de Jésus sur la Croix

« Femme, voici ton fils. Fils, voici ta mère » (Jean 19,26–27).

Parole adressées à sa mère et son disciple Jean. Au-delà du devoir filial ainsi accompli, la tradition a perçu ces mots comme la maternité spirituelle de Marie vis-à-vis des croyants représentés par le « disciple qu’il aimait ».

Notre Mère à Tous

« Puis il dit au disciple : voici ta mère » (Jean 19, 27)

Marie au pied de la croix de Jésus
Marie au pied de la croix de Jésus

Si nous sommes tous unis dans le Christ, alors nous sommes tous enfants de Marie. Mais plus encore, nous lui sommes explicitement confiés par Celui qu’elle a physiquement enfanté. Tous ceux qui souffrent dans le Christ ont, debout, digne et pleine de compassion au pied de leur croix, cette Mère Médiatrice.

Dieu confie ainsi l’humanité à celle qui, toute humaine, est néanmoins la plus proche, la plus intimement liée au Christ Dieu fait homme. Marie est aussi celle qui à Cana, a par ses mots fait que Jésus débute sa vie publique en accomplissant son premier miracle. Elle est donc l’intercession la plus directe, la plus efficace et la plus aimante que nous puissions solliciter.

Femme, voici ton fils. (…) Voici ta mère. » (Jn 19,26.27)

« Jésus voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : “Femme, voici ton Fils.” Puis il dit au disciple : “Voici ta mère.” Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. »

Le vendredi saint a vu se désintégrer la communauté de Jésus. Judas l’a trahi, Pierre l’a renié et la plupart des disciples se sont enfuis. Tout le travail de Jésus pour créer une petite communauté semble réduit à rien. C’est alors, au moment le plus sombre, que nous voyons cette communauté renaître au pied de la Croix. Sa mère reçoit un fils, son ami le plus proche, et le disciple aimé reçoit une mère.

Ce n’est pas n’importe quelle communauté. C’est notre communauté. C’est l’Église qui naît. Jésus n’appelle pas Marie « mère », il dit « Femme ». Car elle est la nouvelle Ève. L’ancienne Ève était la « mère de tous les vivants ». Cette nouvelle Ève est la mère de tous ceux qui vivent par la foi. Voici donc notre famille : nous voyons ici notre mère et notre frère.

Être chrétien, c’est reconnaître qu’au pied de la Croix est née une famille dont personne ne peut être exclu. Nous sommes frères et sœurs. Dans le Christ, nous sommes vraiment de la même famille ; nous avons le même sang – le sang de la Croix.

PRIÈRE

Du Bienheureux Mgr Pierre Claverie (1938-1996), Évêque d’Oran, assassiné le 1er août 1996 :
« Comme Marie, comme St Jean, nous sommes là, au pied de la Croix où Jésus meurt, abandonné des siens, raillé par la foule. Est-ce que ce n’est pas essentiel pour un chrétien d’être là, dans les lieux de souffrances, dans les lieux de déréliction, d’abandon ?

Où serait l’Église de Jésus-Christ, elle-même Corps du Christ, si elle n’était pas là d’abord ? Je crois qu’elle meurt de n’être pas assez proche de la Croix de Jésus. Si paradoxal que cela puisse vous paraître, et St Paul le montre bien, la force, la vitalité, l’espérance, la fécondité chrétienne, la fécondité de l’Église viennent de là. Pas d’ailleurs ni autrement. Tout, tout le reste n’est que poudre aux yeux, illusion mondaine. »

Femme, voici ton Fils ; Et toi, voici ta Mère ! Mère de Jésus, pleurant, soupirant, éplorée, debout près de la croix, tu ressentais sept fois plus fort les tourments de sa Passion. Tout juste capable de contenir ta tristesse, et inébranlable et calme cependant, tu prends pour fils le disciple fidèle et, avec lui, nous aussi pour tes enfants.

Mère de Jésus, refuge de tous les pécheurs, entends les supplications de tes enfants. O toi, refuge de tous les pécheurs, assiste-nous dans notre dernier combat, Mère pleine de tendresse, ô secours-nous tous !
Lorsque nous luttons avec la mort et que, de nos cœurs oppressés, montent vers toi nos soupirs, ne nous laisse pas succomber !

Aide-nous alors à vaincre l’ennemi. Et assiste-nous dans le dernier combat ! Lorsque nous luttons avec la mort, ô révèle-toi comme Mère et recommande-nous à ton Fils, ô Mère !

Seigneur, par ta mort tu as donné la vie aux hommes et tu les as confiés à Marie ta Mère pour faire de nous tes enfants. Nous te confions notre Pape et tout le peuple de notre Église en ces jours saints ; que chacun puisse se reconnaître fils bien aimé et appelé à la vie.

LES TROIS HEURES avant la mort de Jésus