Archives de catégorie : prière

JE RESTE À LA MAISON, SEIGNEUR

JE RESTE À LA MAISON, SEIGNEUR !

Prière inspirée de celle d’un prêtre italien en quarantaine, dont le frère prêtre est mort du covid-19

Je reste à la maison, Seigneur
Je reste à la maison, Seigneur

Je reste à la maison, Seigneur, et aujourd’hui, je t’en rends compte.
Trente ans à la maison de Nazareth, tu as appris l’écoute et la docilité,
Avant de prendre la route de Jérusalem d’où explosera la vérité.

Je reste à la maison, Seigneur, comme toi dans l’atelier de Joseph.
De la règle impérieuse et du tranchant de l’outil, je fais connaissance,
J’apprends à travailler, à obéir, à dégauchir les aspérités de l’existence.

Je reste à la maison, Seigneur, je le fais de manière responsable pour mon propre bien,
Pour la santé de ma ville, de mes proches éloignés de moi pour l’heure.
Avec lenteur et timidité, j’entre dans mon jardin intérieur.

Je reste à la maison, Seigneur, et dans le même silence qu’à Nazareth,
Je retiens mon souffle à l’unisson de la planète.
Je sais que tu m’attends dans la prière, la lecture, la méditation.

Je reste à la maison, Seigneur ! Au matin, je cherche un signe de confiance,
Tâchant de commencer le jour dans l’émerveillement,
Et de le poursuivre dans la persévérance.

Je reste à la maison, Seigneur, et à midi, j’accueillerai la salutation de l’ange.
Moi aussi, je saluerai Marie qui a répondu au don de ton amour.
Selon ta parole, je revêtirai moi aussi le tablier qui dérange.

Je reste à la maison, Seigneur, et si le soir me prend la mélancolie,
Je t’inviterai comme les disciples d’Emmaüs à rester avec nous,
Tandis qu’il se fait tard et que le soleil faiblit.

Je reste à la maison, Seigneur, je sais que tu iras auprès de ton ami Lazare, malade,
Dans la maison de Béthanie, chez Marthe qui s’inquiète du service,
Et chez Marie qui se tient à ton écoute admiratrice.

Je reste à la maison, Seigneur, habité par la pensée des malades et soignants à l’hospice,
J’entends la tempête qui fait rage sur l’océan du monde,
Réveille-toi Seigneur, s’il est vrai que la mer et le vent t’obéissent.

Je reste à la maison, Seigneur, appuyé sur ta promesse d’être avec nous tous les jours.
En ces jours de retrait et d’impuissance, reliés par la grâce des réseaux,
Je prépare le parfum et les aromates pour le jour où tu rouleras la pierre du tombeau.

Amen !

Arnaud FAVART
Prêtre de la Mission de France

Arnaud Favart, 66 ans,  prêtre de la Mission de France, a commencé son ministère comme prêtre ouvrier dans les bâtiments et travaux publics et passé deux années à Marseille, il habitait au Castellas avec Denis Lombard. Il a vécu longtemps en Limousin, curé rural et chauffeur de bus scolaire, en Creuse. De 2012 à 2019, vicaire général de la Mission de France. Aujourd’hui, il démarre un nouveau projet de présence d’Église dans le Puy de Dôme, à Issoire.

prier pour l’aide et l’accueil des sans-abri

prier pour l’aide et l’accueil des sans-abri

Lors de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Saint-Père a adressé ses pensées à ceux qui n’ont pas de toit en ce moment. Dans son homélie, il a invité les fidèles à contempler Jésus sur la Croix : le Seigneur a pris nos péchés sur Lui pour nous sauver.
le serpent d'airain et la croix
le serpent d’airain et la croix

En ce mardi de la 5ème semaine de Carême, l’antienne d’entrée était issue du psaume 26: «Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur» (Ps 26, 14).

Le Pape François a ensuite formulé l’intention de prière suivante: «Prions aujourd’hui pour les sans-abri, en ce moment où l’on nous demande d’être chez nous. Que la société des hommes et des femmes prenne conscience de cette réalité et apporte son aide, et que l’Église les accueille».

Homélie :

Dans son homélie, commentant les lectures du jour, issues du Livre des Nombres (Nb 21, 4-9) et de l’Évangile de Jean (Jn 8, 21-30), le Saint-Père a proposé une méditation sur Jésus crucifié.

«Le serpent n’est certainement pas un animal sympathique: il est toujours associé au mal. Dans la révélation également, le serpent est précisément l’animal que le diable utilise pour nous inciter à pécher. Dans l’Apocalypse, le diable est appelé l’ancien serpent, celui qui mord dès le début, qui empoisonne, détruit, tue. Pour cela, il ne peut pas sortir.

Si l’on veut sortir comme quelqu’un qui propose de belles choses, ce sont des fantasmes: nous y croyons et donc nous péchons. C’est ce qui est arrivé au peuple d’Israël: il n’a pas pu supporter le voyage. Il était fatigué. Et le peuple a parlé contre Dieu et contre Moïse. C’est toujours la même musique, n’est-ce pas ? «Pourquoi nous avez-vous fait sortir d’Égypte ? Pour nous faire mourir dans ce désert ?

Parce qu’il n’y a ni pain ni eau et que nous en avons assez de cette nourriture légère, la manne». Et l’imagination – nous l’avons lu ces derniers jours – va toujours en Égypte: «Mais, là-bas, nous étions bien, nous avons bien mangé …». Et aussi, il semble que le Seigneur n’ait pas supporté le peuple à ce moment-là. Il s’est mis en colère: on voit parfois la colère de Dieu…

Et puis le Seigneur a envoyé parmi le peuple des serpents brûlants qui ont mordu le peuple et sont morts. «Un grand nombre d’Israélites sont morts». À ce moment-là, le serpent est toujours l’image du mal: le peuple voit dans le serpent le péché, il voit dans le serpent ce qui a fait le mal. Et il vient chez Moïse et dit: «Nous avons péché parce que nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi.

Supplie le Seigneur de nous enlever ces serpents». Il se repent. Voici l’histoire dans le désert. Moïse a prié pour le peuple et l’Éternel lui a dit: «Fais un serpent et mets-le sur une tige de métal. Celui qui est mordu et qui le regarde restera en vie».

Mais voilà ce qui me vient à l’esprit: n’est-ce pas de l’idolâtrie ? Il y a le serpent, là, une idole, qui me donne la santé… On ne comprend pas. C’est logique, on ne comprend pas, parce que c’est une prophétie, c’est une annonce de ce qui va se passer.

Car nous avons aussi entendu comme une prophétie proche, dans l’Évangile: « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis, et que je ne fais rien par moi-même». Jésus s’est élevé: sur la croix. Moïse fait un serpent et l’élève. Jésus sera élevé, comme le serpent, pour donner le salut.

Mais le cœur de la prophétie est précisément que Jésus s’est fait péché pour nous. Il n’a pas péché : il s’est fait péché. Comme le dit saint Pierre dans sa Lettre: «Il a pris sur Lui nos péchés». Et quand nous regardons le crucifié, pensons au Seigneur qui souffre: tout cela est vrai.

Mais nous nous arrêtons avant d’arriver au centre de cette vérité : en ce moment, tu sembles être le plus grand pécheur, tu as pris sur nous nos péché. Il a pris sur lui tous nos péchés, Il s’est anéanti jusque-là. La croix, c’est vrai, c’est un tourment, il y a la vengeance des docteurs de la Loi, de ceux qui ne voulaient pas de Jésus: tout cela est vrai.

Mais la vérité qui vient de Dieu est qu’Il est venu dans le monde pour prendre nos péchés sur Lui au point de devenir un péché. Tout péché. Nos péchés sont là.

Nous devons nous habituer à regarder l’homme crucifié dans cette lumière, qui est la plus vraie, la lumière de la rédemption. En Jésus fait péché, nous voyons la défaite totale du Christ. Il ne fait pas semblant de mourir, il ne fait pas semblant de souffrir, seul, abandonné… «Père, pourquoi m’as-tu abandonné ?». Un serpent : je suis élevé comme un serpent, comme celui qui est tout péché.

Ce n’est pas facile à comprendre et, si nous réfléchissons, nous n’arriverons jamais à une conclusion. Seulement contempler, prier et rendre grâce».

Le Pape François a conclu cette messe par un temps d’adoration et la  bénédiction eucharistique, en invitant les fidèles à faire la communion spirituelle.

Prière récitée par le Pape :

«Je crois, mon Jésus, que tu es réellement présent au très Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus toute chose et je désire ardemment te recevoir dans mon âme. Puisque je suis incapable de Te recevoir de façon sacramentelle, entre au moins spirituellement dans mon cœur. Je T’embrasse comme si Tu y étais déjà et je m’unis entièrement à Toi. Ne permets jamais que je sois séparé de Toi. Ainsi soit-il.»

Avant que le Pape ne quitte la chapelle, dédiée au Saint-Esprit, l’antienne mariale Ave Regina Caelorum a été chantée.

prier pour ceux qui pleurent, comme Marthe et Marie à la mort de Lazare

prier pour ceux qui pleurent,
comme Marthe et Marie à la mort de Lazare

À la messe de ce 5ème dimanche de Carême 29 mars, célébrée en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, le Pape François a adressé sa prière aux personnes qui pleurent : celles isolées ou en quarantaine, les malades et ceux qui ne peuvent pas nourrir leurs enfants.

 

Cela fait trois semaines que la célébration eucharistique est diffusée en direct à la demande du Pape qui souhaite toucher les fidèles qui ne peuvent pas assister à la messe en raison de la pandémie de coronavirus.

résurrection de Lazare Ducio di Buoninsegna 1310 - Kimbell Art Museum USA
résurrection de Lazare Ducio di Buoninsegna 1310 – Kimbell Art Museum USA

Aujourd’hui, il a donc prié pour ceux qui sont affligés.

«Je pense à toutes ces personnes qui pleurent : des personnes isolées, des personnes en quarantaine, des personnes âgées seules, des personnes hospitalisées et des personnes en thérapie, des parents qui voient que parce qu’ils n’ont pas de salaire, ils ne pourront pas nourrir leurs enfants. Beaucoup de gens pleurent. Nous aussi, de tout notre cœur, nous les accompagnons. Et cela ne nous fera pas de mal de pleurer un peu avec les pleurs du Seigneur pour tout son peuple.»

Dans son homélie, il a commenté l’Évangile de Jean (Jn 11, 1-45) sur la résurrection de Lazare et parlé des pleurs de Jésus pour son ami. «Jésus pleure avec amour, il pleure avec ses propres pleurs, il pleure toujours par amour, il a un cœur plein de compassion. Aujourd’hui, face à un monde qui souffre de la pandémie, sommes-nous capables de pleurer comme Jésus ? Nombreux sont ceux qui pleurent aujourd’hui. Nous demandons la grâce de pleurer.»

homélie :

«Jésus avait des amis. Il aimait tout le monde, mais il avait des amis avec lesquels il avait une relation spéciale, comme on le fait avec les amis, plus d’amour, plus de confiance … Et bien, bien des fois il est resté chez ces frères : Lazare, Marthe, Marie …

Et Jésus a ressenti de la douleur pour la maladie et la mort de son ami. Il est arrivé au tombeau et, profondément ému et très bouleversé, il a demandé : « Où l’avez-vous mis ? » Et Jésus a éclaté en sanglots. Jésus, Dieu mais homme, a pleuré.

Une autre fois dans l’Évangile, il est dit que Jésus a pleuré : quand il a pleuré sur Jérusalem. Et comme Jésus a pleuré tendrement ! Il pleure du cœur, il pleure d’amour, il pleure avec ses propres pleurs. Les pleurs de Jésus. Peut-être a-t-il pleuré à d’autres moments de sa vie – nous ne le savons pas -, certainement au Jardin des Oliviers. Mais Jésus crie par amour, toujours.

Il était profondément ému et très bouleversé, il a pleuré. Combien de fois avons-nous entendu cette émotion de Jésus dans l’Évangile, avec cette phrase qui est répétée : « Voyant, il en eut compassion« . Jésus ne peut pas voir les gens et ne pas ressentir de compassion. Ses yeux sont avec son cœur ; Jésus voit avec ses yeux, mais il voit avec son cœur et est capable de pleurer.

Aujourd’hui, devant un monde qui souffre tant, devant tant de personnes qui subissent les conséquences de cette pandémie, je me demande : suis-je capable de pleurer, comme Jésus l’aurait sûrement fait et comme Jésus le fait maintenant ? Mon cœur ressemble-t-il à celui de Jésus ?

Et si c’est trop dur, si je suis capable de parler, de faire le bien, d’aider, mais mon cœur n’entre pas, je ne suis pas capable de pleurer, de demander cette grâce au Seigneur : Seigneur, que je pleure avec toi, que je pleure avec ton peuple qui souffre en ce moment.

Beaucoup pleurent aujourd’hui. Et nous, de cet autel, de ce sacrifice de Jésus, de Jésus qui n’a pas eu honte de pleurer, nous demandons la grâce de pleurer. Que ce jour soit pour nous tous comme le dimanche des pleurs.»

Le Pape François a conclu cette messe par un temps d’adoration et la bénédiction eucharistique, en invitant les fidèles à faire la communion spirituelle.

Prière récitée par le Pape :

«Mon Jésus, je t’adore dans le Saint-Sacrement de ton amour, désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que t’offre mon cœur. En attente du bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, Ô mon Jésus, pour que je vienne à Toi. Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et pour la mort. Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit-il.»

Avant que le Pape ne quitte la chapelle, dédiée au Saint-Esprit, l’antienne mariale Ave Regina Caelorum a été chantée.