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La véritable unité est la route de Jésus

Fais-moi connaître ta route, Seigneur !

Fais-moi connaître ta route, Seigneur
Fais-moi connaître ta route, Seigneur
Il y a deux routes : celle de la vraie unité, à laquelle veut nous conduite Jésus, et celle de l’unité feinte, dans laquelle on se parle mal, on se condamne et on se divise. En s’appuyant sur les paroles de Jésus dans l’Évangile du jour, le Pape François en a parlé ce matin lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe .
Le Christ y évoque son unité avec le Père, à laquelle il veut aussi nous mener. Il s’agit d’une «unité de salut», «qui fait l’Église», une unité qui va vers l’éternité. «Quand , dans la vie, dans l’Église ou dans la société civile, nous travaillons pour l’unité, nous sommes sur la route que Jésus a tracée».

L’unité feinte finit par diviser

«L’unité feinte» est comme celle des accusateurs de saint Paul dans la Première Lecture du jour, tirée des Actes des Apôtres. À l’origine, ils se présentent comme un bloc unique pour l’accuser. Mais Paul, qui avait une sagesse humaine et aussi la sagesse de l’Esprit Saint, jette «la pierre de la division», en disant être «appelé en jugement en raison de l’espérance dans la résurrection des morts».

Une partie de cette unité feinte était en fait composée de sadducéens et de pharisiens qui s’affrontaient sur la question de la résurrection. Paul réussit à détruire cette unité feinte qui «n’avait pas de consistance», parce qu’une dispute éclate et que l’assemblée qui l’accusait se divise.

De peuples à masse anonyme

Dans d’autres persécutions subies par saint Paul, on voit ensuite que le peuple crie sans même savoir ce qu’il est en train de dire, et ce sont «les dirigeants» qui suggèrent quoi crier :

«Cette instrumentalisation du peuple est aussi un mépris du peuple, parce qu’il le convertit de peuple en masse. C’est un élément qui se répète tellement, des premiers temps jusqu’à aujourd’hui. Pensons-y. Le dimanche des Rameaux, tous l’acclament. “Béni sois-tu, toi qui viens au nom du Seigneur”. Le vendredi suivant, les mêmes gens crient : “Crucifie-le”. Qu’est-ce qui s’est passé ? Ils lui ont lavé le cerveau, et ils ont changé les choses. Et ils ont converti le peuple en masse, qui détruit.»

Médire pour condamner : une méthode utilisée aujourd’hui aussi

«On crée de sombres conditions» pour condamner la personne, et ensuite l’unité se dissout. Une méthode avec laquelle Jésus, Paul, Étienne et tous les martyrs ont été persécutés, et qui est encore très utilisée aujourd’hui.

Par exemple, «dans la vie civile, dans la vie politique, quand on veut faire un coup d’État». «Les médias commencent à médire sur les gens, les dirigeants, et avec la calomnie, la diffamation, ils les salissent». Ensuite arrive la justice, «elle les condamne, et à la fin on fait le coup d’État».

L’ambiance d’unité feinte est souvent le préalable à la condamnation.

«Dans une mesure plus restreinte, il arrive aussi la même chose, dans nos communautés paroissiales par exemple, quand deux ou trois commencent à critiquer un autre. Et ils commencent à médire sur untel, et ils font une unité feinte pour le condamner. Ils se sentent sûrs et ils le condamnent. Ils le condamnent mentalement, ensuite ils se séparent et médisent l’un contre l’autre, parce qu’ils sont divisés. Le bavardage est donc une attitude assassine, parce qu’elle tue, elle met les gens dehors, elle détruit leur réputation.»

Cheminer sur la voix de la véritable unité

«Le bavardage» est ce qu’ils ont utilisé avec Jésus. Pour discréditer et, une fois discrédité, ils le mettent dehors.

«Pensons à la grande vocation à laquelle nous avons été appelés. L’unité avec Jésus, le Père. Et sur cette route nous devons aller, hommes et femmes qui s’unissent et qui cherchent toujours à avancer sur la route de l’unité. Et non pas les unités feintes, qui n’ont pas de substance, et qui servent seulement pour faire avancer des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Les intérêts du prince de ce monde, la destruction.

Seigneur  donne-nous la grâce de cheminer toujours sur la route de la véritable unité.»

sur le rôle et le discernement des évêques

prédication de Saint Paul à Éphèse Louvre école française XVIIe siècle
prédication de Saint Paul à Éphèse Louvre école française XVIIe siècle

Dans l’extrait des Actes des Apôtres,  première Lecture d’aujourd’hui, Saint Paul prend congé des anciens de l’Église pour aller à Jérusalem, «contraint par l’Esprit».
Seigneur, nous te prions pour que ce soit ainsi pour tous les évêques.

 

«C’est un passage fort, un passage qui arrive au cœur ; et aussi un passage qui nous fait voir le chemin de chaque évêque au moment de se retirer.»

L’examen de conscience de Paul

Ce texte raconte la réunion de Paul avec les anciens de l’Église, les prêtres, à Éphèse. Il fait une réunion du Conseil presbytéral pour prendre congé d’eux et il fait une sorte d’examen de conscience, il dit ce qu’il a fait pour la communauté et le soumet à leur jugement. Paul semble un peu orgueilleux, mais pourtant, il est objectif. Il ne se vante que de deux choses : «de ses propres péchés et de la croix de Jésus-Christ qui l’a sauvé».

L’apôtre est à l’écoute de l’Esprit

«Contraint par l’Esprit», il doit aller à Jérusalem. «Cette expérience de l’évêque, l’évêque qui sait discerner l’Esprit, qui sait discerner quand c’est l’Esprit de Dieu qui parle et qui sait se défendre quand parle l’esprit du monde.»

Paul sait qu’il est train d’aller «vers les épreuves, vers la croix, et ceci nous fait penser à l’entrée de Jésus à Jérusalem, non ? Lui, il entre pour souffrir, et Paul va vers la passion. L’apôtre s’offre au Seigneur, obéissant. “Contraint par l’Esprit”. L’évêque qui va toujours de l’avant, mais selon l’Esprit Saint. Ceci est Paul.»

L’adieu: veillez sur le troupeau

L’apôtre finit par prendre congé de cette communauté, dans la douleur pour les personnes présentes, et laisse des conseils, son testament, qui n’est pas un testament mondain avec des choses à laisser :

«Il ne conseille pas : “Ce bien que je laisse, laissez-le à celui-ci, ceci à celui-là, etc… Le testament mondain. Son grand amour est Jésus-Christ. Son deuxième amour  est le troupeau. “Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau”. Faites la veille sur le troupeau; soyez des évêques pour le troupeau, pour prendre soin du troupeau, et non pas pour ramper dans une carrière ecclésiastique, non.»

Le testament de Paul

Seigneur Dieu, Paul te confie  les prêtres, sûr que tu prendras soin d’eux et les aidera. Ensuite, il retourne à son expérience disant qu’il n’avait pas désiré pour lui-même «ni argent, ni or, ni le vêtement de quiconque».

«Le testament de Paul est un témoignage. C’est aussi une annonce. C’est aussi un défi : “Moi, j’ai fait cette route. Vous, continuez.” Comme ce testament est loin des testaments mondains ! “Ceci, je le laisse à celui-ci, ceci à tel autre, ceci à tel autre”… Tant de biens. Paul n’avait rien, seulement la grâce de Dieu, le courage apostolique, la révélation de Jésus-Christ et le salut que le Seigneur lui avait donné.»

Le Pape pense à quand son heure viendra

«Quand moi je lis ceci, je pense à moi», dit le Pape François, «parce que je suis évêque et je dois me retirer».

«Je te demande, Seigneur, la grâce de me retirer ainsi. Et dans l’examen de conscience je ne sortirai pas vainqueur comme Paul… Mais, Seigneur, tu es bon et miséricordieux… Je pense aux évêques, à tous les évêques.»

«Seigneur, donne-nous la grâce à nous tous de pouvoir nous retirer ainsi, avec cet esprit, avec cette force, avec cet amour pour toi,  ô Christ, avec cette confiance dans ton Esprit Saint.»

Le Pape François, lors de la messe matinale de ce mardi 15 mai 2018 à la Maison Sainte-Marthe

Prier pour la venue de l’Esprit Saint sur le chemin de l’unité

Ouvrir la porte à l'Esprit
Ouvrir la porte à l’Esprit

Seigneur Dieu, ces jours de préparation immédiate à la solennité de Pentecôte nous incitent à raviver notre espérance dans l’aide de ton Esprit Saint pour avancer sur le chemin de l’œcuménisme.

Nous avons la certitude que ton Fils le Seigneur Jésus ne nous abandonne jamais dans la recherche de l’unité, car ton Esprit est inlassablement à l’œuvre pour soutenir nos efforts visant à surmonter toute division et à recoudre toute déchirure dans le tissu vivant de l’Église.

Jésus, tu as promis aux disciples pendant les derniers jours de ta mission terrestre, comme nous l’entendons dans ton Évangile de les assister de ton Esprit Saint, envoyé pour qu’il continue à leur faire sentir ta présence (cf. Jn 14, 16-17).

Cette promesse devint une réalité quand, après ta résurrection, tu entras au Cénacle, saluas les disciples ainsi: « Que la paix soit avec vous » et, soufflant sur eux, tu as dit : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 22). Tu les autorisais à remettre les péchés.

Ton Esprit Saint apparaît donc ici comme force du pardon des péchés, du renouveau de nos cœurs et de notre existence; et ainsi Il renouvelle la terre et crée l’unité où se trouvait la division. Ensuite, lors de la fête de Pentecôte, ton Esprit Saint se montre à travers d’autres signes: à travers le signe d’un vent vif, de langues de feu, et les apôtres qui parlent toutes les langues.

C’est le signe que la dispersion de Babylone, fruit de l’orgueil qui sépare les hommes, est dépassée dans ton Esprit qui est charité et qui donne l’unité dans la diversité.

Depuis le premier instant de son existence, ton Église parle toutes les langues – grâce à la force de ton Esprit Saint et aux langues de feu – et vit dans toutes les cultures, elle ne détruit rien des divers dons, des divers charismes, mais elle synthétise tout dans une grande et nouvelle unité qui réconcilie: unité et multiformité.

Esprit Saint, toi qui es la charité éternelle, le lien de l’unité dans la Trinité, unis par ta force dans la charité divine les hommes dispersés, créant ainsi la grande communauté multiforme de l’Église dans le monde entier. Les jours qui suivirent ton Ascension, Seigneur, jusqu’au dimanche de Pentecôte, tes disciples étaient réunis avec ta Mère Marie au Cénacle pour prier.

Ils savaient qu’ils ne pouvaient pas eux-mêmes créer, organiser ton Église: ton Église doit naître et être organisée par ton initiative divine, elle n’est pas notre créature, mais elle est un don de toi. Et ce n’est qu’ainsi qu’elle crée aussi l’unité, une unité qui doit croître.

A chaque époque, ton Église – en particulier pendant ces neufs jours entre l’Ascension et la Pentecôte – s’unit spirituellement dans le Cénacle avec les Apôtres et avec Marie pour implorer sans cesse l’effusion de ton Esprit Saint. Poussée par son vent vif, elle ne craint pas d’annoncer l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre.

Voilà pourquoi, même face aux difficultés et aux divisions, nous, chrétiens, nous ne pouvons pas nous résigner ni céder au découragement. Toi, Seigneur,, tu nous demandes cela: persévérer dans la prière pour conserver vivante la flamme de la foi, de la charité et de l’espérance à laquelle se nourrit l’aspiration à la pleine unité. Ut unum sint! Qu’ils soient un ! Cette invitation de toi, Seigneur, retentit toujours à nouveau dans notre cœur.

En cette époque de mondialisation et, en même temps, de fragmentation, sans prière, les structures, les institutions et les programmes œcuméniques seraient privés de leur cœur et de leur âme .

Nous te rendons grâce, Seigneur, pour les objectifs atteints dans le dialogue œcuménique grâce à l’action de l’Esprit Saint; nous restons dociles à l’écoute de ta voix, afin que nos cœurs, comblés d’espérance, parcourent sans relâche le chemin qui conduit à la pleine communion de tous tes disciples.

Dans la Lettre aux Galates, saint Paul nous rappelle: « Mais voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi » (5, 22-23). Tels sont les dons de ton Esprit Saint que nous invoquons nous aussi aujourd’hui pour tous les chrétiens, afin que dans le service commun et généreux à l’Évangile, ils puissent être dans le monde le signe de l’amour de Dieu pour l’humanité.

Seigneur, nous tournons avec confiance notre regard vers Marie, ta Mère, Sanctuaire de l’Esprit Saint, et par son intermédiaire nous le prions : « Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles et allume en eux le feu de ton amour ». Amen!

Prière composée d’après l’Audience Générale de Benoît XVI, du 14 mai 2008.

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