personnes et familles blessées…

… en leur amour

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 5 août 2015

Frères et sœurs, avec cette catéchèse nous reprenons notre réflexion sur la famille. Aujourd’hui je voudrais m’arrêter aux personnes qui, à la suite de l’échec irréversible de leurs liens matrimoniaux, ont entrepris une nouvelle union. L’Église sait bien qu’une telle situation contredit le Sacrement chrétien. Mais son regard part toujours de son cœur de mère ; un cœur qui cherche toujours le bien et le salut des personnes. Il est nécessaire, par amour de la vérité, de bien discerner les situations, faisant par exemple la différence entre qui a subi la séparation et qui l’a provoquée. La conscience de la nécessité d’un accueil fraternel, dans l’amour et la vérité, a beaucoup grandi envers les baptisés qui ont établi une nouvelle vie commune après l’échec de leur mariage sacramentel. Ces personnes ne sont nullement excommuniées, et elles ne doivent pas être traitées comme telles : elles font toujours partie de l’Église. Aussi doit-on les encourager à vivre leur appartenance au Christ et à l’Église par la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, la fréquentation de la liturgie, l’éducation chrétienne des enfants, la charité, le service des pauvres et l’engagement pour la justice et la paix. Que les familles chrétiennes collaborent avec le Christ Bon Pasteur, en prenant soin des familles blessées et en les accompagnant dans la vie de foi de la communauté !

* * *

Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Que votre visite aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul soit l’occasion de laisser grandir en vous l’attention envers les personnes et les familles blessées dans leur amour. Que Dieu vous bénisse !


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des pains et des poissons

pains et poissonsL’Évangile nous présente le miracle de la multiplication des pains et des poissons (Mt 14, 13-21). Jésus l’accomplit le long du lac de Galilée, dans un lieu isolé où il s’était retiré avec ses disciples après avoir appris la mort de Jean-Baptiste. Mais beaucoup de personnes les suivirent et les rejoignirent; et Jésus, les voyant, en eut pitié et guérit les malades jusqu’au soir. Alors, les disciples, préoccupés par l’heure tardive, lui suggérèrent de renvoyer la foule afin qu’elle puisse aller dans les villages acheter à manger. Mais Jésus répondit tranquillement: «Donnez-leur vous-mêmes à manger» (Mt 14, 16); et, après avoir fait apporter cinq pains et deux poissons, il les bénit, et commença à les rompre et à les donner aux disciples, qui les distribuaient aux gens. Tous mangèrent et furent rassasiés, et il en resta même!

Dans cet événement, nous pouvons saisir trois messages. Le premier est la compassion. Face à la foule qui le poursuit et — pour ainsi dire — «ne le laisse pas en paix», Jésus ne réagit pas avec irritation, il ne dit pas: «Ces gens me dérangent». Non, non. Mais il réagit avec un sentiment de compassion, parce qu’il sait qu’ils ne le cherchent pas par curiosité, mais par besoin. Mais attention: la compassion — ce que ressent Jésus — ne signifie pas simplement avoir pitié; c’est plus que cela! Cela signifie compatir, c’est-à-dire s’identifier avec la souffrance des autres, au point de l’assumer. Jésus est comme cela: il souffre avec nous, il souffre pour nous, il souffre pour nous. Et le signe de cette compassion sont les nombreuses guérisons qu’il a accomplies. Jésus nous enseigne à placer les nécessités des pauvres avant les nôtres. Nos exigences, bien que légitimes, ne seront jamais aussi urgentes que celles des pauvres, qui n’ont pas le nécessaire pour vivre. Nous parlons souvent des pauvres. Mais quand nous parlons des pauvres, sentons-nous que cet homme, cette femme, ces enfants n’ont pas le nécessaire pour vivre? Qu’ils n’ont pas à manger, ils n’ont pas de quoi se vêtir, ils n’ont pas la possibilité d’acheter des médicaments… Que les enfants n’ont pas non plus la possibilité d’aller à l’école. C’est pourquoi nos exigences ne seront jamais aussi urgentes que celles des pauvres qui n’ont pas le nécessaire pour vivre.

Le deuxième message est le partage. Le premier est la compassion, ce que sentait Jésus, le deuxième le partage. Il est utile de comparer la réaction des disciples, face aux gens qui sont fatigués et qui ont faim, avec celle de Jésus. Elles sont différentes. Les disciples pensent qu’il est préférable de les renvoyer, afin qu’ils puissent aller se procurer de la nourriture. Jésus en revanche dit: donnez-leur vous-mêmes à manger. Deux réactions différentes, qui reflètent deux logiques opposées: les disciples raisonnent selon le monde, dans lequel chacun doit penser à soi; ils raisonnent comme s’ils disaient: «Débrouillez-vous seuls». Jésus raisonne selon la logique de Dieu, qui est celle du partage. Combien de fois nous tournons-nous de l’autre côté pour ne pas voir nos frères dans le besoin! Et regarder de l’autre côté est une façon éduquée de dire, avec des gants blancs, «débrouillez-vous seuls». Et cela n’appartient pas à Jésus, cela est de l’égoïsme. S’il avait renvoyé les foules, beaucoup de personnes n’auraient pas eu à manger. Au contraire, ces quelques pains et poissons, partagés et bénis par Dieu, suffisent pour tous. Et attention! Ce n’est pas de la magie, c’est un «signe»: un signe qui invite à avoir foi en Dieu, le Père de la providence, qui ne nous fait pas manquer «notre pain quotidien», si nous savons le partager en frères.

Compassion, partage. Et le troisième message: le prodige des pains annonce l’Eucharistie. On le voit dans le geste de Jésus qui «bénit» (v. 19) avant de rompre les pains et de les distribuer aux gens. C’est le même geste que Jésus accomplira lors de la Cène, lorsqu’il instituera le mémorial perpétuel de son Sacrifice rédempteur. Dans l’Eucharistie, Jésus ne donne pas un pain, mais le pain de vie éternel, il se donne Lui-même, en s’offrant au Père par amour pour nous. Mais nous devons aller à l’Eucharistie avec ces sentiments de Jésus, c’est-à-dire la compassion et la volonté de partager. Qui va à l’Eucharistie sans avoir de compassion pour les personnes dans le besoin et sans partager, n’est pas en accord avec Jésus.

Compassion, partage, Eucharistie. Tel est le chemin que nous indique Jésus dans cet Évangile. Un chemin qui nous conduit à affronter de façon fraternelle les besoins de ce monde, mais qui nous conduit au-delà de ce monde, parce qu’il part de Dieu le Père et revient à Lui. Que la Vierge Marie, Mère de la divine Providence, nous accompagne sur ce chemin.

PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS du dimanche 3 août 2014

Seul Jésus peut assouvir la faim d’éternité

L’homme porte en lui une faim de vie, d’éternité que seul Jésus peut assouvir. Le Saint-Père l’a rappelé lors de la prière de l’Angélus en ce premier dimanche du mois d’août.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 2 août 2015


Chers frères et sœurs, bonjour,

En ce dimanche se poursuit la lecture du sixième chapitre de l’Évangile de Jean. Après la multiplication des pains, les gens avaient commencé à pencher pour Jésus et ils le trouvent enfin à Capharnaüm. Jésus comprend la raison d’un tel enthousiasme à le suivre et dit clairement: «Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé des pains et avez été rassasiés » (Jn 6, 26). En fait, ces gens le suivent pour le pain matériel qui, le jour précédent, avait apaisé leur faim, quand Jésus a fait le miracle des pains; ils ne se rendent pas compte que le pain rompu pour tant, pour beaucoup, était l’expression de l’amour de Jésus lui-même. Ils ont donné plus de valeur au pain qu’à celui qui donne. Devant cette cécité spirituelle, Jésus insiste sur la nécessité d’aller au-delà du don, et de découvrir, de connaître celui qui donne. Dieu lui-même est le don et aussi le donateur. Et donc à partir de ce pain, par ce geste, les gens peuvent trouver celui qui donne, qui est Dieu. Il nous invite à ouvrir une perspective qui est non seulement l’une des préoccupations quotidiennes, le manger, le vêtir, le succès, la carrière. Jésus parle d’un autre aliment, il parle d’un aliment qui n’est pas périssable, et qu’il est bon d’essayer et d’accommoder. Il exhorte: « Ne travaillez pas pour la nourriture qui périt, mais pour la nourriture qui demeure pour la vie éternelle, que le Fils de l’homme vous donnera (v 27). A savoir chercher le salut, la rencontre avec Dieu.

Et avec ces mots, il veut nous faire comprendre que, en plus de la faim physique l’homme porte en lui une autre faim – nous avons tous cette faim – une faim plus importante, qui ne peut être satisfaite par la nourriture ordinaire. C’est la faim pour la vie, la faim pour l’éternité que Lui seul peut satisfaire, car il est « le pain de vie » (v. 35). Jésus ne supprime pas l’inquiétude et la recherche de la nourriture quotidienne, il n’élimine pas le souci de tout ce qui peut rendre la vie plus développée. Mais Jésus nous rappelle que le vrai sens de notre existence se tient à la fin, dans l’éternité, c’est la rencontre avec lui, qui est le don et le donneur, et également il nous rappelle que l’histoire humaine avec ses souffrances et les joies doit être vue à l’horizon de l’éternité, qui est la rencontre définitive avec Lui. Et cette réunion illumine tous les jours de notre vie. Si nous pensons à cette rencontre, à ce grand cadeau, aux petits cadeaux de la vie, même les souffrances, les soucis seront illuminés par l’espérance de cette rencontre. «Je suis le pain de vie; Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif »(v. 35). Ceci est la référence à l’Eucharistie, le plus beau cadeau satisfaisant l’âme et le corps. Nous rencontrer et nous accueillir en Jésus, le «pain de vie», cela donne du sens et de l’espérance sur le chemin souvent tortueux de la vie. Mais ce «pain de vie» nous donne une tâche, qui est, parce que nous pouvons à son tour satisfaire la faim et matérielles frères spirituels, proclamant l’Évangile partout. Par le témoignage de notre l’attitude fraternelle envers les autres, nous rendons présent le Christ et son amour au milieu des hommes.

Que la Sainte Vierge nous soutienne dans la recherche et la suite de son Fils Jésus, le vrai pain, le pain vivant qui ne se corrompt pas et dure pour la vie éternelle.

 


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