Marie, Mère de l’unité

Nous nous sentons en communion avec chaque communauté, même la plus petite, dans laquelle demeure vivante la tradition qui consacre le mois de mai à la dévotion mariale.

Chartres-sculptures-porche-sud
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Elle trouve son expression dans de nombreux signes: sanctuaires, petites églises, œuvres d’art et, surtout, dans la prière du saint rosaire, par laquelle le peuple de Dieu rend grâce pour le bien qu’il reçoit sans cesse du Seigneur, à travers l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, et le supplie pour ses nombreux besoins.

La prière — qui trouve son sommet dans la liturgie, dont la forme est conservée par la tradition vivante de l’Église — est toujours une manière de faire une place à Dieu: son action nous fait participer à l’histoire du salut.

Ce soir, en particulier, à l’école de Marie, nous avons été envoyés pour partager les pas de Jésus: à descendre avec Lui au fleuve du Jourdain, pour que l’Esprit confirme en nous la grâce du Baptême; à nous asseoir au banquet de Cana, pour recevoir de Lui le «bon vin» de la fête; à entrer dans la synagogue de Nazareth, comme des pauvres auxquels est adressé le message joyeux du Royaume de Dieu; et encore à monter sur le mont Thabor, pour vivre la croix dans la lumière pascale; et, enfin, à participer au Cénacle au sacrifice nouveau et éternel, qui, en anticipant les cieux nouveaux et la terre nouvelle, régénère toute la création…

C’est Marie qui nous tend le miroir où nous sommes invités à reconnaître notre identité. Sa vie est un appel à reconduire notre être intérieur à l’écoute et à l’accueil de la Parole, en parvenant dans la foi à magnifier le Seigneur, devant lequel notre unique possibilité de grandeur est celle qui s’exprime dans l’obéissance filiale: «Qu’il m’advienne selon ta parole» (Lc 1, 38).

Marie a eu confiance: elle est «bénie» (cf. Lc 1, 42), et elle l’est car elle a cru (cf. Lc 1, 45), jusqu’à s’être ainsi revêtue du Christ pour entrer dans le «septième jour», participant du repos de Dieu. Les dispositions de son cœur — l’écoute, l’accueil, l’humilité, la fidélité, la louange et l’attente — correspondent aux attitudes intérieures et aux gestes qui façonnent le vie chrétienne. L’Église se nourrit d’eux, consciente qu’ils expriment ce que Dieu attend d’elle…

A Éphèse, l’Église unie défendit et confirma pour Marie le titre de Theotókos, Mère de Dieu: titre au contenu christologique, qui renvoie au mystère de l’incarnation et exprime dans le Fils l’unité de la nature humaine avec la nature divine. Du reste, c’est la personne et la vie de Jésus de Nazareth qui éclaire l’Ancien Testament et le visage même de Marie. En elle, on saisit en filigrane le dessein unitaire qui lie les deux Testaments.

Dans son aventure personnelle, il y a la synthèse de l’histoire de tout un peuple, qui place l’Église en continuité avec l’antique Israël. A l’intérieur de cette perspective reçoivent un sens les histoires particulières, à partir de celle des grandes femmes de l’Ancienne Alliance, dans la vie desquelles est représenté un peuple humilié, battu et déporté.

Ce sont elles aussi, toutefois, qui en personnifient l’espérance; elles sont le «reste saint», signe que le projet de Dieu ne demeure pas une idée abstraite, mais trouve une correspondance dans une réponse pure, dans une liberté qui se donne sans restriction, dans un oui qui est un accueil total et un don parfait. Marie en est l’expression la plus élevée.

Sur elle, vierge, descend la puissance créatrice de l’Esprit Saint, celui qui «au commencement» couvrait l’abîme informe (cf. Gn 1, 1) et grâce auquel Dieu convoqua l’être à partir du néant; l’Esprit qui féconde et façonne la création.

En s’ouvrant à son action, Marie engendre le Fils, présence de Dieu qui vient habiter l’histoire et l’ouvre à un commencement nouveau et définitif, qui est une possibilité pour chaque homme de renaître d’en haut, de vivre dans la volonté de Dieu et donc de se réaliser pleinement.

Que l’exemple de Marie ouvre la voie à une société plus juste, mûre et responsable, capable de redécouvrir les valeurs profondes du cœur humain. Que la Mère de Dieu encourage les jeunes, soutienne les familles, réconforte les malades, implore sur chacun une effusion renouvelée de l’Esprit, en nous aidant à reconnaître et à suivre aussi dans notre temps le Seigneur, qui est le vrai bien de la vie, parce qu’il est la vie même.

EXTRAITS DU DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI LORS DE LA RÉCITATION DU ROSAIRE AVEC LES ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE ITALIENNE ET DE L’ACTE DE CONSÉCRATION DE L’ITALIE À LA VIERGE MARIE À L’OCCASION DU 150e ANNIVERSAIRE DE SON UNITÉ – Basilique Sainte-Marie-Majeure – Jeudi 26 mai 2011

la beauté du couple, c’est la ressemblance à Dieu

alliances du mariage
alliances du mariage

Il est vrai qu’il y a des difficultés dans la vie de couple, et dans la famille, mais regardons la beauté du mariage, qui est à l’image de Dieu : le Pape a lancé cette invitation lors de son homélie à la Maison Sainte-Marthe ce matin. Sept couples fêtant leurs 50 ans ou leurs 25 ans de mariage étaient présents.

 

L’extrait de l’Évangile du jour, tiré du texte de saint Marc, a fait référence à l’intention des pharisiens de mettre Jésus à l’épreuve en lui faisant une demande «casuistique». Ces questions de la foi réduisent tout à un «cela se peut, cela ne se peut pas, à un oui ou à un non», qui n’est pas le vrai «oui»  ou «non»  que le Seigneur nous demande d’exprimer, mais la simple expression de positions de principe.

Regardons la beauté du mariage

La question concerne le mariage. Ils veulent savoir s’il est licite ou non pour un mari de répudier sa propre épouse. Mais Jésus va au-delà, plus haut, et «il arrive jusqu’à la Création et parle du mariage qui est peut-être la chose la plus belle» que le Seigneur a créé en ces sept jours.

«Depuis le début de la création, Dieu les a fait homme et femme. C’est pour cela que l’homme laissera son père et sa mère, et s’unira à sa femme, et les deux deviendront une seule chair»«C’est fort ce que dit le Seigneur» il parle «d’une seule chair» qui ne peut pas se diviser. Jésus laisse de côté le problème de la séparation et préfère parler en terme positif de la beauté du couple, qui doit être uni.

«Nous, nous ne devons pas nous arrêter sur un “cela se peut”, “cela ne se peut pas» (…). Parfois, «il est mieux de se séparer pour éviter une guerre mondiale»«mais ceci est une disgrâce. Allons voir le positif».

Toujours aller de l’avant

Le Pape a raconté ensuite sa rencontre avec un couple qui fêtait ses 60 ans de mariage, et en répondant à sa question «Vous êtes heureux ?», les deux se sont regardés, ont pleuré d’émotion et lui ont répondu : «Nous sommes amoureux !».

«Il est vrai qu’il y a des difficultés, il y a des problèmes avec des enfants ou dans le couple, des discussions, des disputes… mais l’important est que la chair demeure une, et qu’ils dépassent»leurs difficultés. «Et ceci est non seulement un sacrement pour eux, mais aussi pour l’Église, comme l’est un sacrement qui attire l’attention. “Mais, regardez que l’amour est possible !” Et l’amour est capable de faire vivre amoureux toute une vie : dans la joie et dans la douleur, avec le problème des enfants et leur problème… mais toujours aller de l’avant. Dans la santé et dans la maladie, mais aller toujours de l’avant. Ceci est la beauté.»

Le couple : image et ressemblance de Dieu

«Le mariage est une prédication silencieuse à tous les autres, une prédication de tous les joursC’est douloureux quand ceci n’est pas une nouvelle : les journaux ne prennent pas cela comme une nouvelle. Mais ce couple, tellement d’années ensemble… cela ne fait pas la une. La une, c’est le scandale, le divorce, ou ceux qui se séparent – parfois ils doivent se séparer, comme je l’ai dit, pour éviter un plus grand mal. Mais l’image de Dieu n’est pas une nouvelle. Et ceci c’est la beauté du mariage. Ils sont à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et ceci est notre nouvelle, la nouvelle chrétienne.»

La patience est la vertu la plus importante

La Première Lecture tirée de la lettre de saint Jacques parle de la patience, «peut-être la vertu la plus importante dans le couple, que ce soit de la part de l’homme ou de la femme», et le Pape a conclu avec une prière au Seigneur «pour qu’il donne à l’Église et à la société une conscience plus profonde, plus belle du mariage, pour que nous réussissions à comprendre et à contempler que dans le mariage il y a l’image et la ressemblance de Dieu».

Que Marie nous donne le don des larmes

la Vierge des larmes - Syracuse
la Vierge des larmes – Syracuse

Le Pape a célébré cette messe en présence du reliquaire contenant les larmes de la Madonne de Syracuse. Il a souligné l’importance des larmes dans la vie spirituelle.

«Ils ont amené de Syracuse la relique des larmes de la Vierge. Aujourd’hui elles sont ici, et nous prions la Vierge pour qu’elle nous donne à nous et aussi à l’humanité, qui en a besoin, le don des larmes, pour que nous puissions pleurer pour nos péchés et pour les si nombreuses calamités qui font souffrir le peuple de Dieu et les enfants de Dieu.»

Ce miracle des larmes de la Vierge s’est produit en 1953, dans la maison d’un jeune couple sicilien, dont la femme enceinte souffrait d’une grave maladie mettant sa vie et celle de son enfant en danger. Lorsqu’elle vit les larmes de la Vierge sortir d’une image du Cœur immaculé de Marie, elle fut instantanément guérie.

Le miracle a été reconnu par les autorités ecclésiastiques et il sert désormais d’appui à une spiritualité conjugale ancrée dans la dévotion à Marie. Le Pape Jean-Paul II s’est rendu en 1994 dans le sanctuaire abritant habituellement ce reliquaire.

exploiter dans le travail est un péché

Prendre de la distance par rapport aux richesses qui séduisent et rendent esclaves , parce qu’elles nous ont été offertes par Dieu pour les donner aux autres : le Pape a rappelé l’importance d’assainir notre relation aux choses, lors de la messe de ce matin, dédié au «noble peuple chinois», en ce 24 mai qui marque la fête de Notre-Dame-de-Sheshan, Marie Auxiliatrice.

La pauvreté est au centre de l’Évangile

En prenant appui sur la Première Lecture, tiré de la lettre de saint Jacques, dans laquelle il est montré que les cris des travailleurs non payés arrivent aux oreilles du Seigneur, l’apôtre dit aux riches «avec force», sans demi-mesure, tout comme Jésus lui-même.

«“Malheureux, vous les riches !”, dans la première invective après les Béatitudes dans la version de Luc. “Malheureux, vous les riches !”. Si quelqu’un faisait aujourd’hui une prédication comme cela, sur les journaux, le jour d’après : “Ce prêtre est communiste !” Mais la pauvreté est au centre de l’Évangile. La prédication sur la pauvreté est au centre de la prédication de Jésus. “Bienheureux les pauvres” est la première des Béatitudes. C’est la carte d’identité avec laquelle Jésus se présente quand il retourne à son village, à Nazareth, dans la synagogue. “L’Esprit est sur moi, j’ai été invité à annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle, aux pauvres, l’heureuse annonce aux pauvres.” Mais dans l’histoire nous avons eu cette faiblesse de chercher à retirer cette prédication sur la pauvreté en croyant que c’est une chose sociale, politique. Non ! C’est l’Évangile pur, c’est l’Évangile pur.»

Aimer Dieu avec tout son cœur

Le raison d’une «prédication si dure». La raison se situe dans le fait que «les richesses sont une idolâtrie», elles sont capables de «séduction». Jésus lui-même dit que «l’on ne peut pas servir deux maîtres : ou tu sers Dieu, ou tu sers les richesses». Il donne donc la catégorie de «maître» aux richesses, car la richesse «te prend et ne te laisse pas, et elle va contre le premier commandement», celui d’aimer Dieu avec tout son cœur. Les richesses vont «contre le deuxième commandement parce qu’elles détruisent le rapport harmonieux entre nous, les hommes», elles «ruinent la vie», elles «ruinent l’âme».

Nous lisons La Parabole du riche, qui pense à «la belle vie», aux fêtes, aux vêtements luxueux, et du mendiant Lazare, «qui n’avait rien». Les richesses «nous éloignent de l’harmonie avec les frères, de l’amour du prochain, elles nous rendent égoïstes». Jacques réclame le salaire des travailleurs qui ont moissonné sur les terres des riches et qui n’ont pas été payés. Certains pourraient considérer l’apôtre Jacques comme «un syndicaliste». Et pourtant, l’apôtre «parle sous l’inspiration de l’Esprit Saint».  Et cette interpellation reste d’actualité.

«Ici aussi, en Italie, pour sauver les grands capitaux, on laisse les gens sans travail. Celui qui fait cela va contre le deuxième commandement. “Gare à vous !” Pas moi, Jésus. Gare à vous qui exploitez les gens, qui exploitez le travail, qui payez au noir, qui ne payez pas les contributions pour la retraite, qui ne donnez pas les vacances. Gare à vous !  Faire des magouilles sur ce qui doit être payé, sur le salaire, c’est un péché, c’est un péché. “Non, mon père, moi je vais à la messe tous les dimanches et je vais à telle association catholique, et je suis très catholique, et je fais la neuvaine de cela…” Mais tu ne paies pas ? Cette injustice est un péché mortel. Tu n’es pas dans la grâce de Dieu. Je ne le dis pas moi, c’est Jésus qui le dit, c’est l’apôtre Jacques qui le dit. C’est pour cela que les richesses t’éloignent du deuxième commandement, de l’amour du prochain.»

Faire prière et pénitence pour les riches

Les richesses, donc, ont une grande capacité à nous rendre «esclaves». Il faut «faire un peu plus de prière et un peu plus de pénitence», non pas pour les pauvres mais pour les riches.

«Tu n’es pas libre devant les richesses. Toi, pour être libre devant les richesses, tu dois prendre de la distance et prier le Seigneur. Si le Seigneur t’a donné des richesses et pour les donner aux autres, pour faire en son nom beaucoup de choses de bien pour les autres. Mais les richesses ont cette capacité de nous séduire, et nous tombons dans cette séduction, nous sommes esclaves des richesses.»

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