la familiarité avec Dieu nous rend libres

«Ceux qui écoutent la Parole et la mettent en pratique» : voilà le concept de famille pour Jésus, une famille «plus ample que celle dans laquelle on vient au monde». Le Pape l’a dit lors de la messe de ce mardi 26 septembre 2017 dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Dans l’Évangile de Luc aujourd’hui, le Seigneur  utilise lui-même les termes de «mère», «frères» et «famille» en parlant de ceux qui l’entourent et l’écoutent dans la prédication. Et ceci «fait penser au concept de familiarité avec Dieu et avec Jésus» qui est plus par rapport au fait d’être «disciples» ou «amis». Ce n’est pas une attitude «formelle, éduquée ou diplomatique». Et donc, «que signifie cette parole que les pères spirituels dans l’Église ont beaucoup utilisé et nous ont enseigné ?»

Cela signifie avant tout «entrer dans la maison de Jésus : entrer dans cette atmosphère, vivre cette atmosphère, qui est dans la maison de Jésus. Vivre là, contempler, être libres, là. Parce que les enfants sont les libres, ceux qui habitent la maison du Seigneur sont les libres, ceux qui ont une familiarité avec Lui sont les libres. Les autres, en utilisant une parole de la Bible, sont les enfants de l’esclavage, disons-le comme ça, ce sont des chrétiens mais ils n’osent pas se rapprocher, ils n’osent pas avoir cette familiarité avec le Seigneur, il y a toujours une distance qui les sépare du Seigneur.»

Mais la familiarité avec Jésus, comme nous l’enseignent les grands saints signifie aussi «être avec Lui, le regarder, écouter sa Parole, chercher à la mettre en pratique, parler avec Lui». Et la Parole est prière : «Cette prière qui se fait aussi dans la rue : « Mais Seigneur, qu’est-ce que tu en penses ? » Ceci est la familiarité, non ? Les saints en avaient toujours. Sainte Thérèse, c’est beau, parce qu’elle disait qu’elle trouvait le Seigneur partout, elle était familière avec le Seigneur partout, même au milieu des casseroles dans la cuisine, elle était comme ça.»

Enfin, la familiarité, c’est «rester» en présence de Jésus comme lui-même nous le conseille dans la dernière Cène, ou comme nous le rappelle le début de l’Évangile, quand Jean indique : «Ceci est l’agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. Et André et Jean suivirent Jésus», et, comme il est écrit, «ils restèrent avec Lui toute la journée.»

Les chrétiens sont invités à toujours cultiver cette familiarité, en donnant cet exemple contemporain : «Ce chrétien, avec ses problèmes, qui va dans le bus, dans le métro, et parle intérieurement avec le Seigneur, ou qui sait au moins que le Seigneur le regarde, lui est proche : ceci est la familiarité, c’est la proximité, c’est le fait de se sentir dans la famille de Jésus. Demandons cette grâce pour nous tous, pour comprendre ce que signifie la familiarité avec le Seigneur. Que le Seigneur nous donne cette grâce.» 

La consolation de Dieu mène à la paix

Durant son homélie en la chapelle Sainte-Marthe, le Pape François est parti de la première lecture de ce lundi 25 septembre, qui évoque la libération du peuple d’Israël et sa montée à Jérusalem. «Le Seigneur visite son peuple et le ramène à Jérusalem. Le terme « visite » est important dans l’histoire du Salut, parce que chaque libération, chaque acte de rédemption de Dieu est une visite. »

« Quand le Seigneur nous visite, il nous donne la joie, nous apporte un état de consolation. Cette consolation est un état de la vie spirituelle de chaque chrétien, toute la Bible nous enseigne cela ». Le Pape a ainsi exhorté à « attendre » la visite de Dieu à chacun d’entre nous. Il y a des moments de force, d’autres de faiblesse, « mais le Seigneur nous fait sentir sa présence toujours avec la consolation spirituelle, en nous remplissant de joie. »

La vertu de l’espérance

La vertu la plus humble de toute pour attendre est celle de l’espérance, qui est petite mais toujours forte, « elle est comme les braises cachées sous la cendre. » Le chrétien vit ainsi en tension vers la rencontre avec Dieu, vers la consolation que nous apporte cette rencontre. S’il n’est pas en tension vers cette rencontre, alors ce chrétien est fermé, placé dans « le magasin de la vie », sans savoir quoi faire.

Le Pape a aussi dénoncé les “faux prophètes” qui font semblant de nous consoler mais qui en réalité nous trompent. A l’inverse, la vraie consolation du Seigneur nous touche au plus profond, augmente en nous la charité, la foi et l’espérance, et nous pousse aussi à pleurer de nos péchés. La véritable consolation vient quand nous savons pleurer comme le Christ, elle nous élève l’âme aux choses du Ciel, aux choses divines. Cette consolation n’est pas un passe-temps, mais correspond à la paix du Seigneur.

Le Saint-Père a ainsi rappelé de remercier le Seigneur par la prière, lui qui passe nous visiter pour nous aider à aller de l’avant, à espérer, à porter la croix. « La consolation est forte et laisse des traces et conserver ces traces dans la mémoire est faire comme le peuple d’Israël qui a conservé cette libération. Nous sommes revenus à Jérusalem parce qu’Il nous a libérés, il nous a fait demeurer dans la paix, moment ultime de consolation. »

Dieu veut appeler tout le monde à travailler pour son Royaume

Les ouvriers de la dernière heure. Nicolaes Cornelisz Moyaert. Pays-Bas. XVIIe.

« Dieu veut appeler tout le monde à travailler pour son Royaume » et « veut donner à tous la même récompense, c’est-à-dire le salut » : ce sont les deux aspects du Royaume de Dieu que le Pape François a rappelé ce dimanche 24 septembre 2017 avant de prier l’angélus place Saint-Pierre.

Le Saint-Père est revenu sur l’évangile de ce jour qui raconte la parabole du maître de la vigne. Ce dernier décide de payer au même prix tous les ouvriers, quel que soit le temps employé à travailler, ce qui provoque la colère de ceux qui ont été embauché les premiers. Or, par cet épisode, Jésus souligne que l’amour du Père est « gratuit et généreux ».

« Dans le Royaume de Dieu il n’y a pas d’inactifs, tous sont appelés à faire ce qu’ils doivent faire, et il y aura pour tous en fin de compte la récompense qui vient de la justice divine, c’est-à-dire le salut que Jésus Christ a acquis pour nous par sa mort et sa résurrection ». C’est le message essentiel de cette parabole que souligne le Pape qui précise que le salut n’est pas « mérité mais donné » ; c’est pourquoi « les derniers seront les premiers, et les premiers, les derniers ».

C’est toute la logique de l’amour du Père que Jésus déroule dans cette parabole, une logique « gratuite et généreuse ». Il faut se laisser étonner et fasciner par les « pensées » et les « voies » propres à Dieu explique François. Les pensées des hommes sont, elles, marquées par « l’égoïsme et les comptes personnels ».

Dieu « use de la miséricorde, pardonne largement, il est plein de générosité et de bonté qu’il accorde à chacun de nous, il ouvre à tous les territoires immenses de son amour et de sa grâce qui peuvent seuls donner au cœur humain la plénitude de la joie. »

Le regard que le maître de la vigne porte sur les ouvriers est plein « d’attention, de bienveillance » ; il appelle et invite à se lever et à se mettre en chemin. Ce regard, qui n’est autre que celui de Dieu, « veut la vie pour chacun de nous, veut une vie pleine, engagée, sauvée du néant et de l’inertie ». « Dieu n’exclut personne et veut que chacun rejoigne sa plénitude ».

 

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