pèlerinage pour le centenaire des apparitions mariales

Centenaire de Fatima
Centenaire de Fatima

Le voyage que le Pape accomplit les 12 et 13 mai à Fatima (Portugal), à l’occasion du centenaire des apparitions de la Vierge à la Cova da Iria et de la canonisation des deux pastoureaux Francisco et Jacintha Marto, n’est pas un voyage apostolique, mais un pèlerinage.

Lors de sa rencontre avec les membres du collège pontifical portugais de Rome, le 8 mai, le Pape François a évoqué la rencontre de la Vierge avec les petits bergers : « Cela a été pour eux une expérience de grâce qui leur a fait aimer Jésus. Comme une Maîtresse tendre et compétente, Marie introduit les petits voyants dans la connaissance profonde de l’Amour trinitaire. »

Le Pape n’arrive pas dans la capitale, Lisbonne, mais sur la base aérienne de Monte Real. Il y est accueilli par le président de la République, avec lequel il doit avoir une rencontre privée, mais à part ce moment et une brève rencontre avec le premier ministre portugais, dans la matinée du 13 à la maison Nossa Senhora do Carmo à Fatima, le reste du programme, condensé en moins de 24 heures, sera entièrement marial.

La prière et l’action de grâce sont donc au cœur de ce voyage au Portugal, qui est le 28 e pays visité par le Pape au cours de 19 voyages en dehors de l’Italie. A Fatima, le Pape François va prononcer trois discours et réciter une prière, en s’exprimant toujours en portugais. Le programme prévoit, après la cérémonie de bienvenue à 16h20, heure locale, et la rencontre privée avec le chef de l’Etat, M. Marcelo Rebelo de Sousa, la visite à la chapelle de la base aérienne.

Puis il doit se rendre en hélicoptère au stade de Fatima et de là, dans une voiture découverte, il rejoindre le sanctuaire. L’après-midi sera caractérisé par une première visite à la petite chapelle des apparitions, dans laquelle le Pape doit guider une prière et, comme le font les pèlerins qui se rendent là du monde entier, il rendra lui aussi hommage à la Vierge à travers un don.

Dans la soirée, toujours dans la petite chapelle, il présidera le rite de la bénédiction des cierges et la récitation du rosaire, puis il prononcera un discours. Ensuite, après le départ du Pape de l’esplanade, la Messe sera célébrée par le cardinal Parolin.

Demain matin, après la visite au sanctuaire et une brève halte sur les tombes des pastoureaux, le Pape présidera la Messe sur le parvis, avec le rite de canonisation des bienheureux Francisco et Jacinta Marto, qui se conclura par l’adoration eucharistique et la bénédiction des malades présents, auxquels il adressera un salut.

Il reviendra ensuite à la maison Nossa Senhora do Carmo, où il déjeunera avec les évêques portugais. En début d’après-midi aura lieu la cérémonie de congé sur la base aérienne de Monte Real, avec le salut du président de la République et le retour à Rome, prévu pour 19h00.

Au cours de ces deux journées est prévue la présence de centaines de milliers de fidèles — l’esplanade du sanctuaire peut en contenir jusqu’à 600.000 — qui arriveront des cinq continents avec cent pèlerinages organisés. Les plus nombreux, outre ceux du Portugal, viendront d’Espagne et d’Italie. Mais certaines personnes arriveront de Chine, de Corée et du Japon.

Est également prévue la présence de huit cardinaux, de soixante-et-onze évêques, de deux mille prêtres et de plusieurs chefs d’État. Le Pape François, qui sera accompagné, entre autres, par les cardinaux portugais Saraiva Martins et Monteiro de Castro, sera le quatrième Pape pèlerin à Fatima.

Le premier fut Paul  VI , à l’occasion du cinquantième anniversaire des apparitions. Jean-Paul  II s’y rendit trois fois: en 1982, en 1991 et en 2000. Enfin, Benoît XVI visita le sanctuaire en 2010.  

Le message de Marie aux trois enfants de Fatima

Le Sanctuaire de Fatima attend le Pape François. Le Saint-Père s’y rend en pèlerin les 12 et 13 mai 2017. Un déplacement au Portugal à l’occasion des cent ans des apparitions de la Vierge à trois petits bergers en 1917.

Lucia, Francesco et Jacintha, les trois enfants des apparitions de Fatima

Les frère et sœur Francesco et Jacintha, deux des enfants qui ont reçu le message de Marie seront canonisés le 13 mai lors d’une messe sur le parvis de ce haut lieu de pèlerinage.

Le secret de Fatima, délivré en trois parties, a été confié par Sœur Lucia, troisième enfant de ces apparitions, à un évêque portugais en 1941 et rendus publics par Pie XII en 1942.

Le premier secret, « une grande mer de feu avec des démons et des âmes », évoque la vision de l’enfer.

Dans le contexte de la Première guerre mondiale et de la Révolution russe, le deuxième annoncerait « une guerre encore pire que celle en cours ».

La troisième partie ne sera révélée qu’en 2000 par Jean-Paul II. Elle a été interprétée comme une vision prophétique de l’attentat perpétré contre le Saint-Père le 13 mai 1981, place Saint-Pierre à Rome. Un message qui annonçait plus largement les « souffrances » de l’Église, avait affirmé Benoît XVI en 2010.

Le Sanctuaire de Fatima est fréquenté par plus de cinq millions de fidèles du monde entier chaque année, et d’abord par les Portugais eux-mêmes. Le pays commémore avec fierté l’évènement de ces apparitions de Notre-Dame du Rosaire reconnues par l’Église en 1930.

peuple en chemin vers la plénitude des temps

C’est un cadre qui embrasse toute l’histoire du salut qu’a tracé le Pape François dans l’homélie de la Messe célébrée à Sainte-Marthe le jeudi 11 mai.

Arbre de vie – église sainte Jeanne d’Arc Nice

Un « peuple en chemin » qui, entre grâce et péché », va de l’avant dans l’histoire vers « la plénitude des temps ». Et dans ce peuple, il y a chaque chrétien qui parcourt son itinéraire personnel vers le jour où il se retrouvera « face à face » avec ce Dieu qui entre temps, « ne nous laisse jamais seuls ».

« Dieu s’est fait connaître dans l’histoire : le salut de Dieu, cette merveille de sa miséricorde que nous avons mentionnée dans la prière, aujourd’hui, au début, a une grande histoire, une longue histoire : une histoire de grâce et de péché ».

Avec la lecture  des généalogies de Jésus écrites par Matthieu et Luc, l’on rencontre « de nombreux hommes et femmes bons, tant de saints et tant de pécheurs. » Dans cette séquence, « allait de l’avant la promesse de Dieu et quand ce fut la plénitude des temps, il envoya son Fils. »

Voilà la première considération : « Le salut de Dieu est en chemin vers la plénitude des temps », un chemin où il y a des « saints et des pécheurs ». Le Seigneur « guide son peuple, avec des moments bons et des moments mauvais, avec liberté et esclavage ; mais il guide son peuple vers la plénitude », c’est-à-dire quand « est apparu Jésus. »

« Ce n’est pas fini là : Jésus s’en est allé, mais il ne nous a pas laissés seuls : il nous a laissé l’Esprit ». Cet Esprit qui « nous fait comprendre le message de Jésus. » Ainsi commence « un second chemin, celui du peuple de Dieu après Jésus », dans l’attente d’« une autre plénitude des temps, quand Jésus viendra pour la deuxième fois ». C’est le chemin de l’Église qui « va de l’avant. »

Ce second chemin sert « pour comprendre, pour approfondir la personne de Jésus, pour approfondir la foi », grâce à l’« Esprit Saint que Jésus nous a laissé. » Et il sert aussi à « comprendre la morale, les commandements. »

En effet, « une chose qui autrefois semblait normale, qui n’était pas un péché », aujourd’hui est considérée comme « un péché mortel » : en réalité, « c’était un péché, mais le moment historique ne permettait pas de le percevoir comme tel. »

Pour mieux comprendre ce concept,  commençons par l’esclavage : « Quand nous allions à l’école, on nous racontait ce que l’on faisait aux esclaves, on les emmenait dans un endroit, on les vendait dans un autre, en Amérique latine on les vendait, on les achetait. »

Aujourd’hui cela est considéré comme un péché mortel, autrefois non : « et même, certains disaient que l’on pouvait faire cela, parce que ces personnes n’avaient pas d’âme ! » De toute évidence, « il fallait aller de l’avant pour mieux comprendre la foi, pour mieux comprendre la morale. » D’ailleurs, aujourd’hui, il ne manque pas d’esclaves: « Il y en plus, mais au moins nous savons que c’est un péché mortel. »

Le même processus a eu lieu en ce qui concerne la « peine de mort qui autrefois, était normale. Et aujourd’hui, nous disons que c’est inadmissible. » Ou encore, nous pensons aux guerres de religion » : aujourd’hui « nous savons que ce n’est pas seulement un péché mortel, c’est un sacrilège, véritablement, une idolâtrie. »

Ce chemin est constellé également de nombreux saints qui aident à « éclairer » la foi et la morale.

« Une autre plénitude des temps, la troisième », c’est « la nôtre ».  « Chacun de nous est en chemin vers la plénitude de son propre temps. Chacun de nous arrivera au moment du temps plein et la vie finira et il devra trouver le Seigneur. Et cela est notre moment, personnel. »

Tant de saints de l’Ancien Testament (comme David) et également après la venue de l’Esprit Saint (comme Saül) « ont demandé pardon », mais il faut comprendre que « demander pardon à Dieu n’est pas une chose automatique. »

C’est, en revanche, comprendre que je suis en chemin, dans un peuple en chemin et qu’un jour, peut-être aujourd’hui, demain ou dans trente ans, je serai face à face avec ce Seigneur qui ne nous laisse jamais seuls, mais qui nous accompagne sur le chemin. » Il faut donc comprendre que ce chemin « est la grande œuvre de miséricorde de Dieu. »

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