avec le Seigneur, miséricorde et rédemption

JUBILÉ EXTRAORDINAIRE DE LA MISÉRICORDE

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE JUBILAIRE

Samedi 10 septembre 2016


Frères et sœurs, le terme « rédemption » désigne la libération la plus radicale que Dieu, dans sa miséricorde, a accomplie pour nous par le sang de son Fils Jésus. L’homme d’aujourd’hui s’illusionne souvent sur sa propre liberté, et il s’imagine pouvoir se sauver seul, alors que nous avons besoin du secours de Dieu. Jésus, l’Agneau sans tache, a été sacrifié pour nous afin de nous libérer de la domination du péché et de la mort, et nous donner une vie nouvelle faite de pardon, d’amour et de joie. Certes, notre vie est souvent traversée par la souffrance et nous met à l’épreuve. Mais nous devons alors fixer du regard Jésus crucifié, preuve certaine que Dieu ne nous abandonne pas. Au milieu même des angoisses et des douleurs de la vie quotidienne, nous sommes libérés par la main de Dieu qui nous conduit.

L’amour de Dieu est infini: nous en découvrons de nouveaux signes indiquant son attention envers nous et surtout sa volonté de nous atteindre et de se présenter devant nous. Toute notre vie, bien que marquée par la fragilité du péché, est placée sous le regard de Dieu qui nous aime. Combien de pages de l’Écriture Sainte nous renseignent sur la présence de la proximité et de la tendresse de Dieu pour tous les peuples, en particulier pour les petits, les pauvres et les affligés! Dieu a une grande tendresse, un grand amour pour les petits, pour les faibles, pour les mis à l’écart. Plus nous sommes dans le besoin, plus son regard sur nous se remplit de miséricorde. Plus il éprouve une compassion pleine de pitié envers nous parce qu’il connaît nos faiblesses. Il connaît nos péchés et nous pardonne; il pardonne toujours! Il est si bon, si bon est notre Père.

Par conséquent, chers frères et sœurs, ouvrons-nous à Lui, recevons sa grâce! Parce que, comme le dit le Psaume, « avec le Seigneur est la miséricorde, / et grande avec lui est la rédemption » (130,7).

En cette Année jubilaire de la Miséricorde, je vous invite à vous approcher sans crainte de Jésus. Accueillons sa grâce pour qu’il guérisse nos blessures, nous réconcilie avec nos frères et renouvelle nos vies dans la paix et dans la joie des enfants de Dieu.


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donner le témoignage du Christ

Il ne faut pas réduire l’évangélisation au fonctionnalisme ni à une simple «promenade». C’est l’appel lancé par le Pape François lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, ce vendredi 9 septembre 2016.

Il a souligné l’importance que doit assumer le témoignage dans la vie des chrétiens, en mettant en garde de la tentation de faire du prosélytisme ou de convaincre à force de paroles.

Que signifie évangéliser et comment pouvons-nous le faire ? Le Pape François a pris appui sur la Première lecture, un extrait de la Lettre de Saint-Paul aux Corinthiens, pour s’interroger sur ce que signifie donner le témoignage du Christ. Avant tout, il s’est arrêté sur ce que ne veut pas dire évangéliser : le réduire «à une fonction».

Évangéliser n’est pas un honneur, ni un fonctionnalisme

Malheureusement on voit aujourd’hui des chrétiens qui vivent le service comme une fonction, des laïcs et des prêtres qui se vantent de ce qu’ils font. Mais cela revient à «réduire justement l’Évangile à une fonction ou aussi à un honneur : Moi, je vais évangéliser et j’en ai amené beaucoup à l’Église.» «Faire du prosélytisme : c’est aussi une vanité. Évangéliser, ce n’est pas faire du prosélytisme. Donc, ne pas faire une promenade, ni réduire l’Évangile à une fonction, ni faire du prosélytisme : ceci n’est pas évangéliser. C’est ce que dit Paul : « Pour moi, ce n’est pas un honneur. Pour moi, c’est une nécessité qui s’impose. » Un chrétien a l’obligation, mais avec cette force, comme une nécessité de porter le nom de Jésus, mais du propre cœur.»

Annoncer l’Évangile ne peut pas être un honneur, mais, comme nous y exhorte saint Paul, «une obligation». Mais «comment puis-je être sûr de ne pas faire une promenade, de ne pas faire du prosélytisme, et de ne pas réduire l’évangélisation à un fonctionnalisme ?» La réponse est de «se faire tout à tous», «aller et partager la vie des autres, accompagner dans le chemin de la foi, faire croître dans le chemin de la foi».

Évangéliser, c’est donner témoignage, sans trop de paroles

Nous devons nous mettre dans la condition de l’autre : «S’il est malade, me rapprocher, ne pas l’encombrer avec des arguments, être proche, l’assister, l’aider». Il faut évangéliser «avec cette attitude de miséricorde, se faire tout à tous. C’est le témoignage qui porte la Parole.» Le Pape a donc rappelé que durant le déjeuner avec des jeunes lors des JMJ de Cracovie, un garçon lui a demandé ce qu’il devait dire à son ami athée : «C’est une belle question ! Nous connaissons tous des gens éloignés de l’Église : que devons-nous leur dire ? Et moi je lui ai répondu : écoute, la dernière chose que tu dois faire, c’est de lui dire quelque chose ! Commence par faire, et lui, il verra ce que tu fais, et il te demanderas. Et quand il te demandera, tu lui diras. Évangéliser, c’est donner ce témoignage : moi je vis comme ça, parce que je crois en Jésus-Christ. Moi je réveille en toi la curiosité de la question mais pourquoi tu fais ces choses ? Parce que je crois en Jésus-Christ et j’annonce Jésus-Christ, et non seulement avec la Parole, mais avec la vie.»

Ceci, c’est évangéliser, et ça se fait gratuitement «parce que nous avons reçu gratuitement l’Évangile», «la grâce, le salut ne s’achète pas et ne se vend pas non plus : c’est gratuit ! Et nous devons le donner gratuitement.»

Annoncer le Christ, c’est vivre la foi, en donnant gratuitement l’amour de Dieu
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la paix se joue dans les gestes quotidiens

colombe-de-la-paixDemander à Dieu la «sagesse» de faire la paix dans les choses de chaque jour, parce que c’est de ces petits gestes quotidiens que naît la possibilité de la paix sur l’échelle mondiale. C’est sur cette réflexion que le Pape a repris, ce jeudi 8 septembre, le cycle de ses homélies matinales à la maison Sainte-Marthe.

La paix ne se construit pas tellement dans les grands forums internationaux. La paix est un don de Dieu qui naît dans des petits endroits. Dans un cœur, par exemple. Ou dans un rêve, comme c’est arrivé à Joseph, quand un ange lui dit de ne pas avoir peur de prendre Marie comme épouse, parce qu’elle donnera au monde l’Emmanuel, «Dieu avec nous», qui apporte la paix au monde.

Un don à travailler chaque jour

Le Pape s’est arrêté sur cette expression de la liturgie : «que nous tous puissions croître dans l’unité et dans la paix». «Croître» parce que la paix est un don qui «a son chemin de vie» et donc chacun doit «travailler» pour le faire se développer.

«Et ce chemin de saints et de pécheurs nous dit que nous aussi nous devons prendre ce don de la paix et en faire une voie dans notre vie, le faire entrer en nous, le faire entrer dans le monde. La paix ne se fait pas d’un jour à l’autre ; la paix est un don, mais un don qui doit être pris et travaillé chaque jour. Pour cela, nous pouvons dire que le paix est un don qui devient artisanal dans les mains des hommes. Faire un pas chaque jour vers la paix, c’est notre travail.»

Guerre dans les cœurs, guerre dans le monde

Mais comment on peut réussir dans cet objectif ? Dans la liturgie du jour, il y a une autre parole clé qui parle de «petitesse». Celle de la Vierge, et aussi celle de Bethléem, «aussi petite qu’elle soit sur les cartes géographiques».

«La paix est un don, un don artisanal que nous devons travailler, tous les jours, mais le travailler dans les petites choses, dans les petitesses quotidiennes.» Les grands manifestes pour la paix ou les grandes rencontres internationales, si après on ne fait rien, ne suffisent pas. La paix se fait dans les petites choses. Ainsi, «tu peux parler de la paix avec des paroles splendides, faire une grande conférence… Mais si dans ta petitesse, dans ton cœur, il n’y a pas de paix, si dans ta famille il n’y a pas de paix, si dans ton quartier il n’y a pas de paix, si dans ton poste de travail il n’y a pas de paix, si dans ton poste de travail il n’y a pas de paix, il n’y en aura pas non plus dans le monde.»

La question à se poser

Il faut demander à Dieu la grâce de «la sagesse de faire la paix, dans les petites choses de chaque jour, mais en pointant l’horizon de toute l’humanité», justement aujourd’hui, alors que «nous sommes en train de vivre une guerre et tous demandent la paix». Et donc il sera bien de partir de cette question : «Comment est ton cœur, aujourd’hui ? Est-il en paix ? S’il n’est pas en paix, avant de parler de paix, met ton cœur en paix. Comment va ta famille aujourd’hui ? Elle est en paix ? Si toi tu n’es pas capable de faire avancer ta famille, ton presbyterium, ta congrégation, fais-la avancer en paix, les paroles de paix pour le monde ne suffisent pas… Ceci est la demande que aujourd’hui je voudrais faire : comment est le cœur de chacun de nous? Il est en paix ? Comment est la famille de chacun de nous ? Elle est en paix? C’est comme ça, non? Pour arriver au monde en paix.»

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