Courage, ma fille

« Il leur parlait encore quand un chef vint se prosterner devant lui, en disant :  » Ma fille est morte à l’instant. Mais viens poser la main sur elle et elle vivra.  » Et, se levant, Jésus le suivit ainsi que ses disciples.

Et voici qu’une femme, atteinte d’une perte de sang depuis douze années, s’avançant par-derrière, toucha la frange de son manteau. Car elle se disait :  » Si seulement je touche son manteau, je serai sauvée.  » Jésus, se retournant, la regarda et dit :  » Courage, ma fille, ta foi t’a sauvée.  » Et la femme fut guérie dès cette heure-là. » (Matthieu, 9-18 à 22.)

Impure, l’hémorroïsse ne touche pas Jésus pour ne pas le souiller, elle se contente d’effleurer son manteau. Elle espère follement en l’efficacité magique de ce contact indirect. A côté du chef de la synagogue, elle ne représente rien, pauvre petite bonne femme anonyme perdue dans la foule. Mais elle a le mérite inouï de vouloir l’impossible et elle l’obtient.

Dans cette croyance primitive, Jésus reconnaît une foi éblouissante. Il la rassure et l’adopte : « Courage, ma fille. »

Ma fille… apostrophe unique dans l’Évangile : Jésus se proclame le père de cette misérable créature. Si je l’avais rencontrée, je l’aurais sans doute méprisée, imputant sa démarche à une superstition d’illettrée. Lui, dans cette ingénuité, il découvre une confiance illimitée dont je me révèle à chaque instant incapable. Sa guérison, elle ne la doit qu’à elle-même.

Ma fille… Jésus assume sa parenté avec l’humble croyante qui soulève des montagnes.

Françoise Verny – Mais si, messieurs, les femmes ont une âme

Les missionnaires du Règne de Dieu

la prédication du règne de DieuCe dimanche 3 juillet 2016, le Pape a demandé à la foule des fidèles réunie place Saint-Pierre de prier avec lui. Dans le silence, ils ont récité un Ave Maria pour les victimes des attentats de Dacca au Bangladesh, prises en otage dans la nuit de vendredi à samedi avant d’être exécutées dans un local de la capitale. Ensemble, ils ont également prié pour les victimes de l’attentat à la voiture piégée perpétré ce dimanche matin dans un quartier chiite de Bagdad en Irak. On parle d’au moins 75 morts. Le Pape a exprimé sa proximité aux familles endeuillées, et prié le Seigneur afin «qu’il convertisse le cœur de ceux qui sont aveuglés par la haine».

La vie de missionnaire

Avant cet appel à la conversion et de réciter l’Angélus, le Pape a commenté l’Évangile de saint Luc de ce 14e dimanche de temps ordinaire qui parle de la vie missionnaire des disciples. «Les missionnaires du Règne de Dieu annoncent toujours le message du Salut qui s’adresse à tous et qui est pour chacun. Ce n’est pas seulement la tâche des missionnaires qui vont loin, c’est aussi la nôtre.»

«En Jésus, Dieu règne parmi nous, son amour miséricordieux triomphe du péché et de la misère humaine.» C’est cette Bonne Nouvelle que «les ouvriers» du Seigneur doivent transmettre : «Un message d’espérance et de consolation, de paix et de charité». Le Règne de Dieu se construit «jour après jour.» Et «il offre déjà sur la terre ses fruits de conversion, de purification, d’amour et de consolation parmi les hommes». Il faut construire et non détruire.

L’esprit missionnaire

Dans quel esprit accomplir sa mission ? Il faut d’abord être conscient des difficultés réelles et parfois de l’hostilité que l’on peut rencontrer. «L’hostilité est la cause de persécution des chrétiens.» «L’œuvre du malin fait obstacle», prévient-il. Pour cette raison, le missionnaire doit être «libre des conditionnements humains», ne pas porter de bourse, de sac et de sandales et s’en remettre à Dieu. «Cela signifie qu’il faut abandonner tout motif d’orgueil personnel, le carriérisme, la célébrité, le pouvoir, et se faire humblement instrument du Salut.»

Cette mission destinée à tous -«il n’y a pas d’exclu» – est «magnifique». Elle nécessite de la générosité, un cœur tourné vers le ciel, mais elle comble de joie. «L’Église se réjouit» de voir tant d’hommes et de femmes, prêtres, religieuses et religieux annoncer chaque jour l’Évangile.

« N’ayez pas peur ! »

À quelques jours de son départ pour la Pologne où il rencontrera la jeunesse catholique du monde lors des 31e JMJ de Cracovie, le Pape a enfin invité les jeunes qui se sentent appelés par le Seigneur à le suivre. « N’ayez pas peur ! » leur a dit le Pape François.

Après la prière de l’Angélus, il a salué plusieurs groupes de fidèles. Il a demandé à la foule d’applaudir une «fille courageuse». «En cette Année sainte de la Miséricorde, il m’est précieux de rappeler que mercredi prochain nous célébrerons la mémoire de Sainte Maria Goretti, une jeune fille martyre qui avant de mourir avait pardonné à son assassin.»

MARIE DANS LA GLOIRE DE DIEU

Assomption Basilique Notre-Dame de Bon-Secours 1848-1849Au cœur du mois d’août, l’Église solennise l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de notre Dieu et Seigneur Jésus Christ, qui, au terme de sa vie terrestre, fut élevée en son corps et en son âme à la gloire du ciel selon la doctrine de foi, reçue de la Tradition de l’Église, que le pape Pie XII a solennellement définie en 1950. Fête très douce à nos cœurs. Comme l’Ascension, elle est un peu teintée de mélancolie, mais irradiée de lumière.

Tous d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus et avec ses frères.” (Actes 1, 14)  Telle est dans le Nouveau Testament la dernière mention explicite de Marie, dont on sait qu’après la mort de Jésus, le disciple Jean l’a prise chez lui. Que devient-elle alors ? Une tradition la fait vivre quelque temps avec Jean à Éphèse.

Mais c’est probablement à Jérusalem qu’elle termine son séjour terrestre. D’après des récits apocryphes remontant au Ve siècle, les apôtres furent mystérieusement avertis de se retrouver à Jérusalem. Ils purent alors entourer la Mère de Dieu dans ses derniers instants et sa Dormition. Trois jours après sa mort, les anges la portèrent ressuscitée vers le ciel. Ainsi cet événement marial correspond à la fois à la mort, à la Résurrection et à l’Ascension du Christ.

Au VIe siècle, l’empereur byzantin étend à l’ensemble de l’Église byzantine une fête mariale le 15 août et lui donne le nom de Dormition de la Mère de Dieu. Cette fête se répand ensuite dans l’Église universelle. En Occident elle prend le nom d’Assomption. Ce sont deux aspects  du même mystère.

Saint Jean Damascène fait une réflexion qui illumine tout : “Aujourd’hui, la Vierge immaculée, qui n’était alourdie par aucune affection terrestre, mais vivait très haut dans les pensées célestes, ne retourna pas en terre ; mais parce qu’elle était comme un ciel vivant, elle fut placée dans les tabernacles éternels”. ■

Jean-Daniel Planchot

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