la dévotion à l’Enfant Jésus

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 30 décembre 2015


 

Frères et sœurs, en ce temps de Noël, nous nous retrouvons devant la crèche. La dévotion à l’Enfant-Jésus est très répandue. Je pense en particulier à sainte Thérèse de Lisieux qui a voulu porter le nom de  Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face. Elle a su vivre et témoigner de l’enfance spirituelle qui s’assimile en méditant, à l’école de la Vierge Marie, l’humilité de Dieu qui, pour nous, s’est fait petit. Que Dieu se soit fait petit enfant doit avoir un sens particulier pour notre foi. Il est vrai que nous connaissons peu de choses sur l’enfance de Jésus. Mais nous pouvons apprendre beaucoup de Jésus enfant si nous regardons la vie des enfants. Nous découvrons d’abord que les enfants veulent notre attention. Ils doivent être au centre parce qu’ils ont besoin de se sentir protégés. Il est donc nécessaire de mettre Jésus au centre de notre vie et de savoir, même si cela peut sembler paradoxal, que nous avons la responsabilité de le protéger. Il veut être entre nos bras et pouvoir fixer son regard sur le nôtre. Prenons l’Enfant-Jésus entre nos bras et mettons-nous à son service, pour lui montrer notre amour et notre joie. Il est venu parmi nous pour nous montrer le visage du Père riche d’amour et de miséricorde.

Je souhaite qu’en ce temps de Noël, chacun de vous puisse se mettre au service des plus petits et découvrir en eux le visage de Jésus, source d’amour et de sérénité. Que Dieu vous bénisse !


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Angélus de la Sainte Famille

FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE DE NAZARETH

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
27 décembre 2015

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans le climat de joie qu’est Noël, nous célébrons en ce dimanche la fête de la Sainte Famille. Je repense à la grande réunion à Philadelphie, de septembre dernier; à tant de familles rencontrées lors du voyage apostolique; et à celles du monde entier. Je tiens à les saluer toutes avec affection et gratitude, surtout à notre époque, dans laquelle la famille est sujette à des malentendus et des difficultés de toutes sortes qui l’affaiblisse.

L’Évangile d’aujourd’hui invite les familles à saisir la lumière d’espoir en provenance de la maison de Nazareth Elle s’est développée dans la joie de l’enfance de Jésus, qui – dit saint Luc – « grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes » (2,52). La famille de Jésus, Marie et Joseph est pour chaque croyant, et surtout pour les familles, une véritable école d’Évangile. Ici, nous admirons l’accomplissement du plan de Dieu pour faire de la famille une communauté particulière de vie et d’amour. Ici nous apprenons que chaque famille chrétienne est appelée à être une «Église domestique», pour donner la lumière des vertus évangéliques et devenir un levain pour de bien de la société. Les caractéristiques typiques de la Sainte Famille sont : la méditation et la prière, la compréhension mutuelle et le respect, le sacrifice de soi, le travail et la solidarité.

Par l’exemple et le témoignage de la Sainte Famille, chaque famille peut tirer de précieux conseils pour les choix de style et de mode de vie, et peut puiser de la force et la sagesse pour le cheminement de chaque jour. Notre-Dame et Saint-Joseph apprennent à accueillir les enfants comme un don de Dieu, pour les engendrer et de les éduquer à coopérer d’une manière merveilleuse le travail aux œuvres du Créateur et donner au monde, en chaque enfant, un nouveau sourire. C’est dans les familles unies que les enfants portent à maturité leur existence, vivent l’expérience significative et efficace de l’amour gratuit, de la tendresse, du respect mutuel, de la compréhension mutuelle, du pardon et de la joie.

Je veux me concentrer surtout sur la joie. La vraie joie que l’on ressent dans la famille n’est pas quelque chose de casuel et de fortuit. C ‘est le fruit d’une joie profonde parmi les gens qui goûtent la beauté d’être ensemble, de se soutenir mutuellement sur le chemin de la vie. Mais derrière la joie, il y a toujours la présence de Dieu, de son amour accueillant, aimable et patient envers tous. Si la famille n’ouvre pas la porte à la présence de Dieu et à son amour, elle perd l’harmonie, et c’est l’individualisme qui prévaut, et qui éteint la joie. Au lieu de cela, la famille qui vit la joie, la joie de la vie, la joie de la foi, qui communique spontanément, est sel de la terre et lumière du monde, elle est levain pour la société tout entière.

Que Jésus, Marie et Joseph bénissent et protègent toutes les familles du monde, parce qu’en elles règnent la sérénité et la joie, la justice et la paix, que le Christ en naissant a porté comme don à l’humanité.


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MESSE POUR LES FAMILLES

MESSE POUR LES FAMILLES

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Basilique vaticane
Dimanche 27 décembre 2015
Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph


Les lectures bibliques que nous avons écoutées nous ont présenté l’image de deux familles qui accomplissent leur pèlerinage vers la maison de Dieu.  Elkana et Anne portent leur fils Samuel au temple de Silo et le consacrent au Seigneur (cf. 1 Sam 1, 20-22.24-28). De la même manière, Joseph et Marie, pour la fête de la Pâque, se font pèlerins à Jérusalem avec Jésus (cf. Lc 2, 41-52).

Nous avons souvent sous les yeux les pèlerins qui se rendent aux sanctuaires et aux lieux chers à la piété populaire. En ces jours, beaucoup se sont mis en chemin pour rejoindre la Porte Sainte ouverte dans toutes les cathédrales du monde et aussi dans de nombreux sanctuaires. Mais la chose la plus belle mise en relief aujourd’hui par la Parole de Dieu est que toute la famille accomplit le pèlerinage. Papa, maman et les enfants, ensemble, se rendent à la maison du Seigneur pour sanctifier la fête par la prière. C’est un enseignement important qui est offert aussi à nos familles. Nous pouvons même dire que la vie de la famille est un ensemble de petits et de grands pèlerinages.

Par exemple, comme cela nous fait du bien de penser que Marie et Joseph ont enseigné à Jésus à réciter les prières !  Et cela est un pèlerinage, le pèlerinage de l’éducation à la prière. Et cela nous fait aussi du bien de savoir que durant la journée ils priaient ensemble ; et qu’ensuite le samedi, ils allaient ensemble à la synagogue pour écouter les Écritures de la Loi et des Prophètes et louer le Seigneur avec tout le peuple. Et certainement durant le pèlerinage vers Jérusalem, ils ont prié en chantant avec les paroles du Psaume : « Quelle joie quand on m’a dit : “Nous irons à la maison du Seigneur!”. Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! » (122, 1-2).

Comme il est important pour nos familles de marcher ensemble et d’avoir un même but à atteindre ! Nous savons que nous avons un parcours commun à accomplir ; une route où nous rencontrons des difficultés mais aussi des moments de joie et de consolation. Dans ce pèlerinage de la vie, nous partageons aussi le moment de la prière. Qu’y-a-t-il de plus beau pour un papa et une maman que de bénir leurs enfants au début de la journée et à sa conclusion ? Tracer sur leur front le signe de la croix comme le jour du Baptême. N’est-ce pas peut-être la prière la plus simple des parents pour leurs enfants ? Les bénir, c’est-à-dire les confier au Seigneur, comme l’ont fait Elkana et Anne, Joseph et Marie, pour qu’il soit leur protection et leur soutien dans les différents moments de la journée. Comme il est important pour la famille de se retrouver aussi pour un bref moment de prière avant de prendre ensemble les repas, pour remercier le Seigneur de ces dons, et pour apprendre à partager ce qui est reçu avec celui qui est davantage dans le besoin. Ce sont de tout-petits gestes qui expriment cependant le rôle de formation que possède la famille dans le pèlerinage de tous les jours.

Au terme de ce pèlerinage, Jésus retourne à Nazareth et il était soumis à ses parents (cf. Lc 2, 51). Cette image contient aussi un bel enseignement pour nos familles. Le pèlerinage, en effet, ne finit pas quand on arrive au but du sanctuaire, mais quand on revient à la maison et qu’on reprend la vie de tous les jours, mettant en acte les fruits spirituels de l’expérience vécue. Nous savons ce que Jésus avait fait cette fois. Au lieu de revenir à la maison avec les siens, il s’était arrêté à Jérusalem dans le Temple, causant une grande peine à Marie et à Joseph qui ne le trouvaient plus. Pour cette “escapade”, Jésus a dû aussi probablement faire des excuses à ses parents. L’Évangile ne le dit pas, mais je crois que nous pouvons le supposer. La question de Marie, d’ailleurs, manifeste une certaine réprobation, rendant évidente sa préoccupation et son angoisse ainsi que celle de Joseph. Revenant à la maison, Jésus s’est certainement soumis à eux pour montrer toute son affection et son obéissance. Ces moments qui, avec le Seigneur, se transforment en opportunité de croissance, en occasion de demander pardon et de le recevoir, de montrer l’amour et de l’obéissance, font aussi partie du pèlerinage de la famille.

Au cours de l’Année de la Miséricorde, que chaque famille chrétienne puisse devenir un lieu privilégié de ce pèlerinage où s’expérimente la joie du pardon. Le pardon est l’essence de l’amour qui sait comprendre l’erreur et y porter remède. Pauvres de nous si Dieu ne nous pardonnait pas ! C’est à l’intérieur de la famille qu’on s’éduque au pardon, parce qu’on a la certitude d’être compris et soutenus malgré les erreurs qui peuvent se commettre.

Ne perdons pas confiance dans la famille ! C’est beau de s’ouvrir toujours le cœur les uns aux autres, sans rien cacher. Là où il y a l’amour, là aussi il y a compréhension et pardon. Je confie à vous toutes, chères familles, ce pèlerinage domestique de tous les jours, cette mission si importante, dont le monde et l’Église ont plus que jamais besoin.


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