Discours devant l’ONU

sauvegarde de la maison commune

C’était l’autre discours très attendu de ce voyage du Pape François aux États-Unis. Pendant 45 minutes, le Souverain Pontife s’est adressé à la communauté internationale à la tribune des Nations-Unies à New York, dans la salle de l’Assemblée Générale, invitant avec des mots forts chaque nation et chaque responsable politique à prendre leurs responsabilités pour la « sauvegarde de la maison commune ». Le Pape a livré une leçon de géopolitique telle que le conçoit le Saint-Siège, en donnant les clés pour une coopération internationale au service de la justice et de la dignité humaine.

Pour le Pape François il existe un droit de l’environnement. Or, la crise écologique, avec la destruction d’une bonne partie de la biodiversité, peut mettre en péril l’existence même de l’espèce humaine. De plus, l’abus et la destruction de l’environnement sont accompagnés d’un processus implacable d’exclusion. Dans son discours, le Saint-Père a dénoncé la gestion irresponsable de l’économie mondiale, guidée seulement par l’ambition du profit et du pouvoir. La défense et de l’environnement et la lutte contre l’exclusion exigent la reconnaissance d’une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même. Celle-ci comprend la distinction naturelle entre l’homme et la femme et le respect absolu de la vie à toutes ses étapes et dans toutes ses dimensions.

Un appel à la responsabilité des décideurs

Avec des mots forts, le Souverain Pontife a rappelé l’urgence des communautés et des citoyens de la planètes, face aux grands déséquilibres et lancé un véritable appel à la responsabilité : « Le monde réclame de tous les gouvernants une volonté effective, pratique, constante, des pas concrets et des mesures immédiates, pour préserver et améliorer l’environnement naturel et vaincre le plus tôt possible le phénomène de l’exclusion sociale et économique, avec ses tristes conséquences de traites d’êtres humains, de commerce d’organes et de tissus humains, d’exploitation sexuelle d’enfants, de travail esclave – y compris la prostitution -, de trafic de drogues et d’armes, de terrorisme et de crime international organisé.» 

Le Pape François s’en est pris sans détours, à ceux qui sous prétexte de progrès social et de liberté promeuvent une colonisation idéologique à travers l’imposition de modèles et de styles de vie anormaux, étrangers à l’identité des peuples et en dernier ressort irresponsables. Sur le plan économique, il a pointé du doigt les systèmes de crédit qui loin de promouvoir le progrès assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d’exclusion et de dépendance. Une fois encore, le Souverain Pontife a plaidé en faveur d’un monde sans armes nucléaires et de l’application du Traité de non-prolifération. Devant un auditoire conquis, le Pape a rendu hommage à la capacité d’arbitrage de l’ONU, en se référant à sa Charte « Si l’on respecte et applique la Charte des Nations Unies dans la transparence et en toute sincérité, sans arrière-pensées, comme point de référence obligatoire de justice et non comme instrument pour masquer des intentions inavouées, on obtient des résultats de paix. »

Réquisitoire contre le trafic de drogue

Dans la foulée, il a salué dans une allusion à peine voilée, le récent accord sur le programme nucléaire iranien qui divise la classe politique aux États-Unis. En revanche il a fustigé les interventions politiques et militaires qui n’ont pas été coordonnées entres les membres de la communauté internationale et qui ont des conséquences néfastes : au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans d’autres pays africains, les chrétiens et d’autres groupes culturels ou ethniques, ont perdu leurs lieux de culte, leur patrimoine culturel et religieux, leurs propriétés. Ces réalités doivent constituer un sérieux appel à un examen de conscience de la part de ceux qui sont en charge de la conduite des affaires internationales.

Parmi les dossiers qui l’inquiètent particulièrement, le Pape François a cité le narcotrafic, « un autre genre de conflit pas toujours clairement déclaré, mais qui, en silence, provoque la mort de millions de personnes ». Le trafic de drogue est accompagné par la traite des personnes, le blanchiment des actifs, le trafic des armes, l’exploitation des enfants et par d’autres formes de corruption.

L’avenir exige des décisions critiques et globales. L’organisation des Nations Unies, perfectible mais nécessaire peut être le gage d’un avenir sûr et heureux, à condition que les représentants des Etats sachent laisser de côté les intérêts sectoriels et idéologiques et cherchent sincèrement le service du bien commun.

 

Voici le texte intégral du discours du Pape à l’ONU : 

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visite aux Nations-Unis – ONU

Quelques minutes avant de prononcer son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le Pape François a été accueilli par Ban Ki Moon avec lequel il s’est entretenu en privé, puis il a prononcé une courte allocution afin de saluer le personnel travaillant à l’ONU. Le Saint-Père les a encouragés dans leur travail pour la justice et la paix, insistant sur « l’Organisation de la famille humaine unie » que chacun est appelé à bâtir.

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Texte de son intervention

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rencontre avec les SDF à St Patrick

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS
À CUBA, AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE
ET VISITE AU SIÈGE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
(19-28 SEPTEMBRE 2015)

VISITE AU CENTRE CARITATIF DE LA PAROISSE DE ST PATRICK
ET RENCONTRE AVEC LES SANS DOMICILE FIXE

SALUT DU SAINT-PÈRE

Washington, D.C.
Jeudi 24 septembre 2015


C’est un plaisir de vous rencontrer. Bonjour ! Vous allez entendre deux prédications, un en espagnol et l’autre en anglais. La première parole que je vous voudrais vous adresser, c’est merci. Merci de me recevoir et de l’effort que vous avez réalisé afin que cette rencontre ait lieu.

Ici, je me rappelle une personne que j’aime beaucoup, qui est et qui a été très importante tout au long de ma vie. Elle a été un soutien et une source d’inspiration. C’est à elle que je recours lorsque je suis un peu ‘‘à l’étroit’’. Vous me rappelez saint Joseph. Vos visages me parlent de son visage.

Dans la vie de Joseph, il y a eu des situations difficiles à affronter. L’une d’elles, ce fut quand Marie était sur le point d’accoucher, d’avoir Jésus. La Bible dit : « Pendant qu’ils étaient à Bethléem, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (Lc 2, 6-7). La Bible est très claire, il n’y avait pas de logement pour eux. J’imagine Joseph, avec son épouse sur le point d’avoir un enfant, sans toit, sans maison, sans logement. Le Fils de Dieu est entré dans ce monde comme un ‘‘homeless’’. Le Fils de Dieu a su ce que c’est que de commencer la vie sans un toit. Nous pouvons imaginer les questions de Joseph à ce moment-là : comment se fait-il que le Fils de Dieu n’ait pas un toit pour vivre ? Pourquoi sommes-nous sans foyer, pourquoi sommes-nous sans toit ? Ce sont des questions que beaucoup parmi vous peuvent se poser chaque jour, et vous vous les posez. Comme Joseph, vous vous demandez : pourquoi sommes-nous sans toit, sans foyer ? Et nous qui avons un toit et un foyer, ce sont des questions qui nous feraient du bien également : pourquoi ces frères sont-ils sans foyer, pourquoi ces frères n’ont-ils pas un toit ?

Les questions de Joseph sont actuelles ; elles habitent tous ceux qui, au long de l’histoire, ont vécu et sont sans un foyer.

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