Le Pape au sanctuaire de Cobre

Vierge de Cobre
Vierge de Cobre

Le Pape François est allé hier au soir, avec les évêques cubains, dans le Sanctuaire de la Vierge de la Charité de Cobre, à une trentaine de kilomètres de Santiago de Cuba. Ici est conservée l’image de Marie avec l’Enfant Jésus tenant le monde, trouvée en 1612 dans la baie de Nipe par trois jeunes pêcheurs, deux Indiens et un enfant noir en esclavage. La Vierge de Cobre a été proclamée patronne de Cuba par le pape Benoît XV en 1916 et est vénéré par tous les Cubains. Il a déposé un bouquet de fleurs au pied de la statue de la Vierge et est resté plusieurs minutes dans une profonde méditation. Puis il a récité une prière à la Patronne de Cuba et a offert un vase d’argent avec des fleurs et des pétales en céramique symbolisant le geste que font tous les Cubains pour donner un bouquet à la Vierge. Voici quelques extraits de la prière prononcée par le pape :

« Vierge de la Charité de Cobre ! Patronne de Cuba ! … Votre nom et votre image sont sculptés dans l’esprit et le cœur de tous les Cubains, à l’intérieur et à l’extérieur de la maison, comme signe d’espoir et centre de communion fraternelle. Sainte Marie, Mère de Dieu et notre Mère ! Priez pour nous votre Fils Jésus-Christ, intercédez pour nous avec votre cœur maternel, rempli de l’amour de l’Esprit. Augmentez notre foi, animez notre espérance, augmentez et renforcez l’amour en nous. Protégez nos familles, protégez les jeunes et les enfants, réconfortant ceux qui souffrent … Mère de la réconciliation ! Rassemblez votre peuple dispersé à travers le monde. Faites de la nation cubaine une maison des frères et de sœurs pour que ce peuple ouvre grand son esprit, son cœur et sa vie au Christ, le seul Sauveur et Rédempteur … »

« Reste avec nous, Seigneur … sois dans nos familles, éclaire-les et soutiens-les en cas de difficultés. Reste avec nos enfants et nos jeunes. En eux est l’espérance et la richesse de notre pays. Reste avec ceux qui souffrent, réconforte-les et protège-les. Reste avec nous, Seigneur, quand nous sommes dans doutons, la fatigue ou les difficultés; éclaire nos esprits avec ta parole; infirmières avec le Pain de Vie que nous avons dans chaque Eucharistie ; nous aide à sentir la joie de croire en toi. »

s’identifier à l’apôtre Matthieu

21-09-2015 source : Radio Vatican

Le Pape François a poursuivi ce lundi son voyage à Cuba en se déplaçant à Holguin, une ville d’un million et demi d’habitants, considérée comme le berceau du christianisme cubain. Il est le premier Pape à s’y rendre. Avant la bénédiction de la ville, depuis une colline qui abrite une immense croix, le Pape François a célébré une messe devant des milliers de fidèles. En cette fête liturgique de l’apôtre Saint-Matthieu, il a insisté sur la figure de Matthieu, un pécheur appelé par le Christ. Un pécheur auquel il a appelé chacun à s’identifier.

« Aujourd’hui nous célébrons l’histoire d’une conversion. » « Nous savons que Matthieu était un publicain, c’est-à-dire qu’il percevait les impôts des Juifs pour les donner aux Romains. Les publicains étaient mal vus et même considérés comme des pécheurs, si bien qu’ils vivaient marginalisés, méprisés par les autres. On ne pouvait pas manger avec eux, ni parler, ni prier. »

« Cependant, Jésus s’est arrêté, il l’a regardé avec des yeux de miséricorde ; il l’a regardé comme personne ne l’avait fait auparavant. Ce regard a ouvert son cœur, l’a rendu libre, l’a guéri, lui a donné l’espérance, une vie nouvelle comme à Zachée, à Bartimée, à Marie Madeleine, à Pierre, ainsi qu’à chacun d’entre nous. Bien que nous n’osions pas lever les yeux vers le Seigneur, lui nous regarde en premier. C’est notre histoire personnelle ; de même que beaucoup d’autres, chacun de nous peut dire : moi aussi je suis un pécheur sur qui Jésus a posé son regard. »

« Le regard de Jésus génère une activité missionnaire, de service, de don. Son amour soigne nos myopies et nous stimule à regarder au-delà, à ne pas nous arrêter aux apparences ou au politiquement correct. »

« Jésus va de l’avant, il nous précède, il ouvre le chemin et nous invite à le suivre. Son regard transforme nos regards, son cœur transforme notre cœur. Dieu est le Père qui cherche le salut de tous ses enfants. »

« Laissons-nous regarder par le Seigneur dans la prière, dans l’Eucharistie, dans la confession, dans nos frères surtout ceux qui se sentent abandonnés, les plus esseulés. Et apprenons à regarder comme lui nous regarde. Partageons sa tendresse et sa miséricorde avec les malades, les prisonniers, les personnes âgées ou les familles en difficulté. »

Et à la fin de son homélie le Pape a salué l’existence à Cuba de « maisons de mission » qui, « face au manque de lieux de culte et de prêtres, permettent à de nombreuses personnes d’avoir un espace de prière, d’écoute de la Parole, de catéchèse et de vie de communauté. Ce sont des petits signes de la présence de Dieu dans nos quartiers. » Il avait aussi développé ce système dans son ancien diocèse, à Buenos Aires. Il voulait que chaque habitant de la ville puisse trouver à moins de 500 mètres de son domicile un point de contact avec l’Église catholique.

Jeunes, espérance d’un peuple

21-09-2015 source : Radio Vatican

Dimanche soir à La Havane, le Pape s’est rendu au centre Felix Varela, voisin de la cathédrale. Ce centre, qui porte le nom d’un prêtre cubain du XIXe siècle dont le procès en béatification est en cours, accueille de jeunes Cubains, de toute sensibilité religieuse. Rebondissant sur le témoignage d’un jeune, le Pape a insisté sur l’importance d’être capables d’être capables de rêver. « Plus grande est la capacité de rêver, plus grand sera le chemin de la vie. » Il a mis l’accent sur la notion d’amitié sociale, qui doit permettre d’unir les forces de personnes de sensibilités différentes.

« Les jeunes sont l’espérance d’un peuple. » L’espérance n’est pas une notion passive, mais elle consiste au contraire à « savoir souffrir, se sacrifier, pour aller de l’avant dans un projet. »  Car « L’espérance (est) un chemin fait de mémoire et de discernement ; l’espérance, un chemin d’accompagnement ; l’espérance, un chemin solidaire. »

Le Pape François a évoqué un « problème très grave en Europe : la quantité de jeunes sans travail », rappelant la situation des pays qui comptent 40% voire 50% de jeunes sans travail. « Un peuple qui ne se préoccupe pas du travail des jeunes n’a pas de futur. Les jeunes font partie de cette culture du rejet, on jette les choses, les personnes. On écarte les jeunes, les anciens, car ils ne produisent pas. Il y a des lois d’euthanasie dans certains pays, et dans d’autres, il y a une euthanasie cachée. »

Il a donc appelé les jeunes Cubains à préserver leur identité culturelle, et à prendre leur destin en main leur destin, au nom de « cette douce espérance de la patrie », une expression de l’écrivain José Marti, figure très admirée à Cuba.

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