aux racines de la crise écologique

Dans le texte de l’encyclique Laudato si’, le Pape examine la question du pouvoir, c’est pour cela qu’il a relu le théologien philosophe Romano Guardini (La fin des temps modernes, Paris 1952, édition française, p. 92-93). Dans ce type d’analyse, le troisième chapitre doit être pris beaucoup plus en considération. Pour discuter des symptômes, il est bon de comprendre ce que le Pape indique réellement, lorsqu’il veut aller au cœur de la question. En voici une clé de lecture explicite :

« Il ne sert à rien de décrire les symptômes de la crise écologique, si nous n’en reconnaissons pas la racine humaine. Il y a une manière de comprendre la vie et l’activité humaine qui a dévié et qui contredit la réalité jusqu’à lui nuire » (n. 101).

« Nous ne pouvons pas ignorer que l’énergie nucléaire, la biotechnologie, l’informatique, la connaissance de notre propre ADN et d’autres capacités que nous avons acquises, nous donnent un terrible pouvoir. Mieux, elles donnent à ceux qui ont la connaissance, et surtout le pouvoir économique d’en faire usage, une emprise impressionnante sur l’ensemble de l’humanité et sur le monde entier. Jamais l’humanité n’a eu autant de pouvoir sur elle-même et rien ne garantit qu’elle s’en servira toujours bien, surtout si l’on considère la manière dont elle est en train de l’utiliser. Il suffit de se souvenir des bombes atomiques lancées en plein XXème siècle, comme du grand déploiement technologique étalé par le nazisme, par le communisme et par d’autres régimes totalitaires au service de l’extermination de millions de personnes, sans oublier, qu’aujourd’hui, la guerre possède des instruments toujours plus mortifères. En quelles mains se trouve et pourrait se trouver tant de pouvoir ? Il est terriblement risqué qu’il réside en une petite partie de l’humanité » (n. 104). Lire la suite →

multiplication des pains et des poissons

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 26 juillet 2015

pains et poissonsChers frères et sœurs, bonjour !

L’Évangile de ce dimanche (Jn 6,1 à 15) présente le grand signe de la multiplication des pains, dans le récit de l’évangéliste Jean. Jésus est sur la rive du lac de Galilée, et il est entouré par «une grande foule», attirée par les «signes qu’il accomplissait sur les malades» (v 2.). En lui agit la puissance miséricordieuse de Dieu, la guérison de tous les maux du corps et de l’esprit. Mais Jésus est non seulement un guérisseur, il est aussi un maître : il gravit la montagne et se trouve dans l’attitude typique de l’enseignant quand il enseigne sur cette « chaire » naturelle créée par son Père céleste. À ce moment, Jésus, qui sait ce qu’il va faire, teste ses disciples. Que faire pour nourrir tous ces gens ? Philippe, l’un des Douze, fait un rapide calcul : En organisant d’une collecte, on pourrait récolter un maximum de deux cents deniers pour acheter du pain, mais ce ne serait pas assez pour nourrir cinq mille personnes.

Les disciples pensent en termes de «marché», mais Jésus remplace la logique de l’achat par cette autre logique, la logique du don. Et puis André, un autre des Apôtres, le frère de Simon-Pierre, présente un jeune qui fournit tout ce qu’il a, cinq pains et deux poissons ; mais – dit André – ce ne est rien pour une telle foule (cf. v. 9). Mais Jésus attendait juste cela. Il ordonne à ses disciples de les faire asseoir, puis il prend les pains et les poissons, il rend grâces au Père, et les fait distribuer (cf. v. 11). Ces gestes anticipent ceux de la dernière Cène, qui donne au pain de Jésus sa vrai signification. Le pain de Dieu, c’est Jésus lui-même. Prenant la communion avec lui, nous recevons sa vie en nous et nous devenons enfants du Père céleste et frères parmi nous. Prenant la communion avec Jésus nous le rencontrons effectivement ressuscité et vivant! Participer à l’Eucharistie signifie entrer dans la logique de Jésus, la logique de la gratuité, du partage. Et même si nous sommes pauvres, nous pouvons tous donner quelque chose. « Faire communion » signifie aussi puiser du Christ la grâce qui nous permet de partager avec les autres ce que nous sommes et ce que nous avons.

La foule est frappé par le miracle des pains ; mais le don que Jésus offre est la plénitude de la vie pour l’homme qui a faim. Jésus rassasie non seulement la faim matérielle mais, plus profondément, la soif du sens de la vie, la faim de Dieu. Dans le visage de la souffrance, de la solitude, de la pauvreté et des difficultés de tant de gens, que pouvons-nous faire ? Nous plaindre ne résout rien, mais nous pouvons offrir le peu que nous avons, comme le jeune dans l’Évangile. Nous avons certainement quelques heures de notre temps, un certain talent, une certaine expertise… Qui d’entre nous n’a pas ses «cinq pains et deux poissons»? Tous nous les avons ! Si nous sommes prêts à les mettre dans les mains du Seigneur, ils feront dans le monde un peu plus d’amour, de paix, de justice, et surtout de joie. Combien est nécessaire la joie pour le monde ! Dieu est capable de multiplier les petits gestes de solidarité et de nous rendre participants de son don.

Que notre prière soutienne l’engagement commun pour que jamais ne manque à personne le pain du ciel qui donne la vie éternelle et le nécessaire pou une vie digne, et ainsi que soit affermie la logique du partage et de l’amour. Que La Vierge Marie nous accompagne avec son intercession maternelle.

plénitude de vie pour l’homme affamé

26-07-2015 source : Radio Vatican

Ce dimanche 26 juillet, commentant le chapitre six de l’Évangile selon Saint-Jean sur la multiplication des pains, le Pape a invité les chrétiens à prier « pour qu’il ne manque jamais à personne le Pain du ciel qui donne la vie éternelle ainsi que le nécessaire pour mener une vie digne, et que s’affirme la logique du partage et de l’amour ». Il invite chacun à mettre dans les mains de Dieu son talent, ses compétences ou un peu de son temps, car « Dieu est capable de multiplier nos petits gestes de solidarité et de nous rendre ainsi partie prenante de son don » pour insuffler dans le monde un peu plus de paix, de joie et l’amour.

Jésus se trouve sur les rives du lac de Galilée, entouré d’une « grande foule » venue voir les gestes qu’il posait sur les infirmes. En Lui agit la puissance miséricordieuse de Dieu, qui guérit tout mal du corps et de l’esprit. Mais « Jésus n’est pas qu’un guérisseur ». C’est aussi « un maître » qui gravit la colline et s’assied comme le font les maîtres lorsqu’ils enseignent : « il monte sur cette cathedra naturelle créé par son Père céleste. » Jésus met alors ses disciples à l’épreuve. Comment faire pour nourrir toutes ces personnes ? Philippe calcule. En organisant une collecte, on pourrait recueillir au maximum le salaire de deux cents journées pour acheter du pain, mais cela ne suffirait pas à nourrir 5 000 affamés.

De la logique de marché à celle de la gratuité

« Les disciples raisonnent en terme de marché, mais Jésus substitue la logique de l’achat à celle du don ». Et quand un jeune homme se présente, disposé à offrir tout ce qu’il a, à savoir cinq pains d’orge et deux poissons, André estime que ce n’est rien au regard de la foule. C’est pourtant « précisément ce qu’attendait Jésus » qui ordonne à ses disciples de faire assoir les gens.

Jésus prit les pains et les poissons, il rendit grâce à Dieu et les distribua. « Ces gestes rappellent ceux de la dernière Cène, qui donnent au pain de Jésus sa signification la plus profonde et la plus vraie ». « Le pain de Dieu est Jésus lui-même ». En prenant part à l’Eucharistie, « on reçoit sa vie en nous, et on devient fils du Père céleste, frères entre nous ». Participer à l’Eucharistie signifie ainsi « entrer dans la logique de Jésus », celle de la gratuité et du partage. « Même si on est pauvre, on est tous à même de donner quelque chose. Et « être en communion » signifie obtenir du Christ la grâce qui nous rend capable de partager avec les autres ce que nous sommes et ce que nous avons ».

Donner de soi

La foule est émerveillée par la multiplication des pains, mais le don que Jésus offre « la plénitude de vie pour l’homme affamé ». Il rassasie non seulement la faim matérielle, mais celle aussi plus profonde, la faim du sens de la vie, la faim de Dieu. « Face à la souffrance, à la solitude, à la pauvreté et aux difficultés de tant de personnes, que pouvons-nous faire ?  Se plaindre ne sert à rien, mais nous pouvons offrir le peu que nous avons. Nous avons certainement quelques heures, quelques talents, quelques compétences. Qui sont ceux d’entre nous qui n’ont pas cinq pains et deux poissons? Si nous sommes disposés à les mettre dans les mains du Seigneur, ils suffiront à apporter un peu plus d’amour, de paix, de justice et de joie dans le monde. Dieu est capable de multiplier nos petits gestes de solidarité et de nous rendre ainsi partie prenante de son don. »

Le Pape a enfin invité les chrétiens à prier « pour qu’il ne manque jamais à personne le Pain du ciel qui donne la vie éternelle, ainsi que le nécessaire pour mener une vie digne, et que s’affirme la logique du partage et de l’amour ».

site officiel en France