Je prendrai soin de toi

05-03-2015 L’Osservatore Romano

La véritable mission de l’Église n’est pas de mettre au point une machine efficace d’aides, sur le modèle d’une ONG. Le profil de l’apôtre – qui annonce dans la simplicité et la pauvreté l’Évangile avec le seul véritable pouvoir qui vient de Dieu – se reconnaît en revanche dans l’expression claire de Jésus aux disciples rentrés heureux de la mission: « Nous sommes des serviteurs inutiles ». Et ainsi, le Pape, lors de la Messe célébrée le jeudi 5 février, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, a réaffirmé que la véritable « mission de l’Église est de guérir les blessures du cœur, ouvrir les portes, libérer, dire que Dieu est bon, pardonne tout, est père, Dieu est tendre et nous attend toujours ».

Dans le passage de l’évangile de Marc (6, 7-13), proposé par la liturgie, « nous avons entendu que Jésus appelle ses disciples » et les envoie « apporter l’Évangile: c’est lui qui les appelle ».

« L’Évangile est ainsi si riche et si fort qu’il n’a pas besoin de l’action de grandes entreprises pour être annoncé ». Parce que l’Évangile « doit être annoncé dans la pauvreté, et le véritable pasteur est celui qui va comme Jésus: pauvre, annoncer l’Évangile, avec ce pouvoir ».

Et « que commande-t-il de faire aux disciples, quel est son programme pastoral? ». Simplement celui de « soigner, guérir, élever, libérer, chasser les démons: c’est un programme simple ». Qui coïncide avec « la mission de l’Église: l’Église qui guérit, qui soigne ». Au point que « parfois, j’ai parlé de l’Église comme d’un hôpital de campagne: c’est vrai! Combien de blessés y a-t-il, combien de blessés! Combien de gens qui ont besoin que leurs blessures soient guéries! ».

Précisément la phrase adressée à Jésus par les disciples heureux, selon ce que rapporte l’Évangile, « nous explique tout ». Ils racontent: « Nous avons fait cela et cela, et cela… ». Ainsi, après les avoir écoutés, Jésus ferme les yeux et dit: « J’ai vu Satan tomber du ciel ». Une phrase qui révèle quelle est « la guerre de l’Église: c’est vrai, nous devons aider et créer des organisations qui aident, parce que le Seigneur nous donne des dons pour cela »; mais, « quand nous oublions cette mission, nous oublions la pauvreté, nous oublions le zèle apostolique et nous plaçons notre espérance dans ces moyens, l’Église glisse lentement vers une ONG et devient une belle organisation: puissante, mais non évangélique, parce que manquent cet esprit, cette pauvreté, cette force de guérison ».

Plus encore : à leur retour, Jésus emmène ses disciples « se reposer un peu, passer une journée à la campagne, en mangeant des sandwichs avec des boissons ». En somme, le Seigneur veut « passer ensemble un peu de temps pour faire la fête ». Et ensemble, ils parlent de la mission qui vient d’être accomplie. Mais Jésus ne leur dit pas « Vous êtes grands, hein! La prochaine sortie, à présent, organisez mieux les choses! ». Il se limite à leur dire: « Quand vous aurez fait tout ce que vous devez faire, dites-vous à vous-mêmes: « Nous sommes des serviteurs inutiles » » (Luc 17, 10). Dans ces paroles du Seigneur, il y a le profil de l’apôtre. En conclusion, le Pape a invité à lire ce passage de l’Évangile, en soulignant « quelles sont les choses les plus importantes pour Jésus, pour l’annonce de l’Évangile: ce sont celles-ci, ces petites vertus ». Et « ensuite, c’est lui, c’est l’Esprit Saint qui fait tout ».

L’accueil des anciens

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 4 mars 2015

Frères et sœurs, la qualité d’une civilisation se juge en partie dans la manière dont elle traite les personnes âgées. Grâce aux progrès de la médecine, la vie s’est allongée, mais nos sociétés ne sont pas assez organisées pour leur laisser une place, respectant leur fragilité et leur dignité. Une certaine culture du profit les considère comme une charge : elles ne produisent rien et sont donc à rejeter. Au contraire, les anciens devraient être, pour toute la société, des porteurs de sagesse. L’Église a toujours encouragé la proximité avec eux, l’accompagnement affectueux et solidaire de cette dernière étape de la vie. Ce sont des hommes et des femmes dont nous avons beaucoup reçu, qui sont passés avant nous, sur la même route que nous ; et bientôt, nous serons comme eux. Nous ne devons pas les abandonner à leur destin mais réveiller envers eux nos sentiments de gratitude, d’estime et d’hospitalité.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les prêtres Chaldéens d’Europe, accompagnés de Monseigneur Ramsi Garmou, et les groupes de jeunes venus nombreux.

Je vous invite tous à vous faire proche des personnes âgées qui vous entourent et de leur faire sentir votre affection, votre estime et votre reconnaissance. Sachez profiter de leur expérience et de leur sagesse.

Bon pèlerinage.

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apprendre à faire le bien sans hypocrisie

03-03-2015 source : Radio Vatican

Si on « apprend à faire le bien », Dieu « pardonne généreusement » chaque péché. Ce qu’Il ne pardonne pas, c’est l’hypocrisie, la « prétendue sainteté », comme l’affirme le Pape François dans son homélie mardi matin, lors de la messe dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe, au Vatican.

Aux faux saints, qui même au ciel se préoccupent davantage de l’apparence que de l’être, s’opposent les pêcheurs sanctifiés, qui au-delà du mal fait ont appris à « faire » un bien plus grand : il n’y a pas de doute sur qui préfère Dieu.

Les paroles de la lecture du livre du prophète Isaïe  sont un impératif, mais aussi une « invitation » qui vient directement de Dieu : « cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien », en défendant la veuve et l’orphelin, autrement dit « ceux dont personne ne se rappelle » parmi lesquels il y a aussi « les personnes âgées abandonnées, les enfants qui ne vont pas à l’école » et ceux « qui ne savent pas faire le signe de croix ». Derrière cet impératif, il y a l’invitation de toujours à la conversion.

« La saleté du cœur ne s’enlève pas comme une tache, en allant chez le teinturier. Elle s’ôte en “faisant” : en prenant une route différente de celle du mal, en faisant le bien. Comment ? En portant secours à l’oppressé, en rendant justice à l’orphelin, en défendant la cause de la veuve ».

La promesse d’un cœur lavé, c’est-à-dire pardonné, vient de Dieu lui-même, qui ne tient pas la comptabilité des péchés de ceux qui aiment concrètement leur prochain. « Le Seigneur pardonne toujours tout, explique le Saint-Père. Mais si vous voulez être pardonnés, il faut prendre la route du bien ».

« Nous sommes tous rusés et nous trouvons toujours une route qui n’est pas la bonne, celle pour sembler plus justes que ce que nous sommes ». Il s’agit de la « route de l’hypocrisie », comme dans l’Évangile du jour, qui décrit « ceux qui disent les choses justes, mais font le contraire ».

Ces personnes font « semblant de se convertir, leur cœur est un mensonge. Leur cœur n’appartient pas au Seigneur, mais au père du mensonge, à Satan. C’est cela la “prétendue sainteté”. Jésus préférait mille fois les pécheurs à ces personnes. Pourquoi ? Les pécheurs disaient la vérité sur eux-mêmes ».

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