une Année Sainte de la Miséricorde

2015-03-13 Radio Vatican

Ce vendredi soir, au cours d’une liturgie pénitentielle, dans la basilique Saint-Pierre, le Pape François a annoncé la convocation d’une Année Sainte de la Miséricorde. Elle commencera le 8 décembre 2015, solennité de l’Immaculée Conception, par l’ouverture de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre et s’achèvera le 20 novembre 2016, en la fête du Christ Roi.

L’organisation de ce Jubilé extraordinaire a été confiée au Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Son ouverture coïncidera avec le cinquantenaire de la conclusion du Concile Vatican II en 1965. Le dernier Jubilé extraordinaire, l’Année Sainte de la Rédemption, s’était déroulé en 1983, pendant le pontificat de Jean-Paul II. La Miséricorde est un thème particulièrement cher au Pape François. Dans son exhortation apostolique Evangelii gaudium, le mot miséricorde figure 31 fois.

Pour expliquer son choix, le Pape a expliqué qu’il avait souvent pensé à « comment l’Église pouvait rendre plus évidente sa mission d’être témoin de la miséricorde. C’est un chemin qui commence comme une conversion spirituelle. » Il a ainsi invité tous les fidèles à être miséricordieux, insistant tout particulièrement sur les confesseurs.

« toute l’Église, qui a besoin de recevoir la miséricorde, parce que nous sommes pécheurs, pourra trouver dans ce jubilé la joie de retrouver et de rendre féconde la miséricorde de Dieu avec laquelle nous sommes tous appelés à donner la consolation à chaque homme et à chaque femme de notre temps. »

Dans son homélie, le Pape François est revenu sur l’évangile de Luc et la parabole de la pécheresse et du pharisien pour expliquer le parcours que chacun d’entre nous doit entreprendre pour faire preuve de miséricorde et être objet de la miséricorde de Dieu.

« Chaque geste de cette femme parle d’amour et exprime son désir d’avoir une certitude inébranlable dans sa vie : celle d’être  pardonnée. Cette certitude est très belle. Et Jésus lui donne cette certitude. En l’accueillant, il lui montre l’amour de Dieu pour elle, une pécheresse publique ! Il est grand l’amour de Dieu. »

Si cette femme a parlé avec son cœur, ce n’est pas le cas du pharisien, Simon, qui « reste fermé au seuil de la formalité. C’est une mauvaise chose, l’amour formel ». Simon n’invoque que la justice et qu’il se trompe en faisant ainsi. « Il s’est arrêté à la surface, à la formalité, il n’a pas été capable de regarder le cœur. »

Or, Jésus nous pousse « à ne jamais s’arrêter à la surface des choses surtout quand nous sommes face à une personne. Plus le péché est grand et plus l’Église doit exprimer son amour envers ceux qui se convertissent. »

deux années bien remplies

12-03-2015 source : Radio Vatican

Le 13 mars 2013, il y a deux ans ce vendredi, le cardinal Bergoglio était élu 266ème Pape de l’Église catholique. Il prenait le nom de François et, à peine apparu à la loggia de la basilique Saint-Pierre, désarmait par sa simplicité les fidèles réunis place Saint-Pierre. Après deux jours de conclave, le cardinal Jorge Maria Bergoglio était élu par les cardinaux pour succéder à Benoît XVI.

Deux ans plus tard, le Pape François a imposé un style très personnel qui lui vaut une popularité qui dépasse toutes les frontières. Elu sur un projet réformateur, le souverain pontife a lancé des chantiers tous azimuts : réforme de la Curie romaine et des finances du Saint-Siège, commission de protection des mineurs, décentralisation, sans oublier la vaste réflexion sur la famille à travers deux synodes.

Des changements qui ont créé des tensions et mis à jours des fractures dans l’Église et provoqué parfois l’inquiétude de certains catholiques quant aux intentions réelles du Saint-Père. Mais si ces grandes réformes sont le reflet du volontarisme du Pape argentin et jettent la lumière sur son caractère, il semble que sa nature profonde est avant tout celle d’un pasteur pour qui l’essentiel est la Parole. D’où un attrait inédit pour ses homélies.

Par choix personnel du Pape, le centre de gravité de la vie pontificale s’est déplacé des splendides palais pontificaux à la simplicité de la Maison Sainte-Marthe. C’est tous les matins, dans la chapelle de cette résidence que le Saint-Père célèbre la messe, entouré d’une cinquantaine de fidèles. A l’issue de la cérémonie, il vient s’assoir au milieu d’eux pour se recueillir. C’est là, qu’avant même d’être le successeur de Pierre, ou encore l’évêque de Rome le Pape François est avant tout « curé de paroisse ».

« L’homélie est la pierre de touche pour évaluer la proximité et la capacité de rencontre d’un pasteur avec son peuple »  rappelle le souverain pontife dans « Evangelli Gaudium ». L’homélie à laquelle il consacre dans cette exhortation apostolique pas moins de 24 paragraphes. Pour le Pape argentin, l’urgence est d’abord celle de rappeler l’Évangile au sens littéral, à travers la vie de Jésus, dans l’imprégnation de sa Parole.

« L’annonce évangélique doit être plus simple, profonde, irradiante » a-t-il expliqué dans son interview aux revues jésuites, soulignant même que « l’annonce de l’amour salvifique de Dieu est premier par rapport à l’obligation morale et religieuse. » Pour le pontife argentin, la mission première de l’Église est bien de retrouver la « fraîcheur de l’Évangile » pour mieux la transmettre au monde.

Retrouver la « fraîcheur de l’Évangile »
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Les Saints portent la vie de l’Église…

… pas les puissants

12-03-2015 source : Radio Vatican

Un chrétien ne peut pas céder au compromis : s’il ne se laisse pas toucher par la miséricorde de Dieu, s’il n’aime pas son prochain, comme le font les Saints, il finit par être un hypocrite qui détruit et se perd plutôt que de faire le Bien. C’est le message transmis par le Pape François, dans son homélie, ce jeudi matin.

Lors de la messe, célébrée en la chapelle de la maison Sainte Marthe au Vatican, le Saint-Père rappelle que Dieu a construit au fil du temps l’histoire de sa relation avec les hommes, avec les prophètes, puis avec les Saints. Pourtant, en dépit de leurs enseignements et de leurs actions, l’histoire du Salut a été accidentée, marquée par de nombreuses hypocrisies et infidélités.

Dieu « a tout donné »  mais en retour il n’a reçu que de « mauvaises choses ». « La fidélité a disparu, vous n’êtes pas un peuple fidèle » : « Voilà l’histoire de Dieu. Il semble que Dieu pleurait, ici, je t’ai tant aimé, je t’ai tant donné et toi … Même Jésus a pleuré en regardant Jérusalem. Parce qu’il y avait dans le cœur de Jésus toute cette histoire où la fidélité avait disparu ».

Nous agissons selon notre volonté, mais dans le cheminement de la vie nous suivons une voie de « durcissement » : « le cœur se durcit, se pétrifie ». « Et la Parole du Seigneur ne nous parvient pas. Et le peuple s’éloigne. Même notre histoire personnelle peut devenir ainsi. Et aujourd’hui, en ce temps de carême, nous pouvons nous demander : est-ce que j’écoute la voix du Seigneur, ou est-ce que je fais ce que je veux, ce qui me plait ? »

« Même l’Évangile de ce jour nous montre un exemple de cœur endurcit, sourd à la voix de Dieu, lorsque Jésus guérit un homme possédé par le démon et qu’en échange il est accusé d’être un sorcier démoniaque » : “ C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons”.

C’est l’excuse typique des “légalistes” « qui croient que la vie est régie par les lois qu’ils font ». Et « cela est arrivé aussi dans l’Histoire de l’Église » : l’exemple de « la pauvre Jeanne d’Arc : aujourd’hui Sainte ». Elle a été brulée vive rappelle le Pape parce qu’elle était « accusée d’hérésie » … Mais ce sont ceux-là même qui l’accusaient, « ceux qui connaissaient la doctrine sûre : ces Pharisiens, qui étaient éloignés de l’amour de Dieu ».

Le Saint-Père évoque également la figure du bienheureux Rosmini : « mis à l’Index pour certains de ses écrits et qui est aujourd’hui Bienheureux ». Dans l’histoire de Dieu avec son peuple, le Seigneur a envoyé les Prophètes, pour dire à son peuple qu’il l’aimait. Dans l’Église, le Seigneur envoie les Saints. « Ce sont les Saints qui font avancer la vie de l’Église, non pas les puissants, les hypocrites ». Les Saints sont « des hommes et des femmes qui n’ont pas peur de se laisser caresser par la miséricorde de Dieu. C’est pourquoi ils comprennent tant de misère, tant de misères humaines, et accompagnent le peuple. Ils ne méprisent pas le peuple ».

« Jésus a dit: “celui qui n’est pas avec moi est contre moi”. Il n’y a pas d’autre voie de compromis. Ou tu es sur le chemin de l’amour, ou tu es sur le chemin de l’hypocrisie. Ou tu te laisses aimer par la miséricorde de Dieu, ou tu fais ce que tu veux, selon ton cœur qui s’endurcit de plus en plus ».

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