pour une vraie culture de la rencontre

Le pape François a appelé, jeudi 23 janvier, les catholiques à être des « citoyens du numérique » constructifs, en utilisant Internet, qualifié de « don de Dieu », pour manifester leur solidarité. Son premier message sur les communications sociales, traditionnellement délivré chaque année à l’occasion de la fête de Saint-François de Sales, patron des journalistes, est intitulé « la communication au service d’une authentique culture de la rencontre », qui ne peut s’établir sans proximité et dialogue.

Message du Saint Père Lire la suite →

Comment nouer le dialogue

24-01-2014 source : L’Osservatore Romano

Le dialogue se noue à travers l’humilité, même au prix d’ « avaler des couleuvres », parce qu’il ne faut pas laisser grandir dans notre cœur « des murs » de ressentiment et de haine. Ce sont les mots du Pape François à la Messe célébrée vendredi matin, 24 janvier, mémoire liturgique de saint François de Sales, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Le point de départ de l’homélie a été le passage du premier livre de Samuel (24, 3-21), qui raconte la confrontation entre Saul et David. « Hier nous avons entendu la parole de Dieu » qui nous faisait voir ce que fait la jalousie, ce que fait l’envie dans les familles, dans les communautés chrétiennes ». Ce sont des attitudes négatives qui « conduisent toujours à beaucoup de disputes, de divisions. Voire à la haine ». Et « cette histoire nous l’avons vue dans le cœur de Saul contre David: il éprouvait cette jalousie » au point « qu’il voulait le tuer ».

Mais « aujourd’hui la parole de Dieu nous fait voir une autre attitude : celle de David ». Qui « savait très bien » qu’il était « en danger ; il savait que le roi voulait le tuer. Et il s’est trouvé dans la situation de pouvoir tuer le roi : et cela aurait été la fin de l’histoire ». Pourtant « il a choisi une autre voie » ; il a préféré « la voie du rapprochement, pour éclaircir la situation, s’expliquer. La voie du dialogue pour faire la paix ».

En revanche le roi Saul «ruminait dans son cœur cette amertume », il insultait « David parce qu’il croyait qu’il était son ennemi. Et celle-ci grandissait dans son cœur ». Malheureusement, « ces pensées grandissent toujours lorsque nous les écoutons, à l’intérieur de nous. Et elles forment un mur qui nous éloigne de l’autre personne ». Ainsi finissons-nous par rester « isolés dans ce bouillon amer de notre ressentiment ».

« Humilité, douceur et se faire tout pour tous » sont les trois éléments de base du dialogue. Mais même si « ce n’est pas écrit dans la Bible, nous savons tous que pour faire ces choses-là, il faut avaler beaucoup de couleuvres : nous devons le faire parce que c’est ainsi qu’on fait la paix ! ». On fait la paix « avec l’humilité, l’humiliation ». Il faut la disponibilité à reconnaître face à l’autre : « Écoute, excuse-moi, moi j’ai cru cela… ». La juste attitude est « s’humilier : il est toujours bon de faire le pont, toujours, toujours ! ». Tel est le style de qui veut « être chrétien » ; même si « Ce n’est pas facile, pas facile ! ».

Le Pape a ensuite suggéré un autre conseil pratique : pour ouvrir le dialogue « il est nécessaire que ne passe pas trop de temps ». Les problèmes en effet doivent être affrontés « le plus tôt possible, au moment où on peut le faire dès qu’est passée la tourmente ». Il faut immédiatement « s’approcher du dialogue, parce que le temps fait grandir le mur », « comme il fait grandir la mauvaise herbe qui empêche au blé de pousser ». Et « quand les murs grandissent, la réconciliation est très difficile ». L’évêque de Rome a fait référence au mur à Berlin qui pendant des années a été un élément de division. Et il a noté que « dans notre cœur aussi » il y a la possibilité de devenir comme à Berlin, avec un mur élevé vers les autres. D’où l’invitation à « ne pas laisser passer trop de temps » et « à chercher la paix le plus tôt possible ».

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Le Pape a reçu dans la matinée François Hollande qui a effectué ce vendredi sa première visite au Vatican, vingt mois après son élection alors qu’il s’était déjà rendu quatre fois en Italie. Lire la suite →

jalousie et envie derrière les commérages

23-01-2014 source : Radio Vatican

Que les chrétiens ferment les portes aux jalousies, aux commérages qui divisent et détruisent nos communautés : voilà l’exhortation lancée par le Pape François, ce jeudi matin, durant la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe, au sixième jour de prière pour l’unité des chrétiens. La réflexion du Pape est partie de la première Lecture du jour qui parle de la victoire des israélites sur les philistins grâce au courage du jeune David. La joie de la victoire se transforme vite en tristesse et jalousie pour le roi Saül face aux femmes qui louent David pour avoir tué Goliath.

Alors « cette grande victoire commence à devenir défaite dans le cœur du roi » où elle s’insinue, comme cela arrive à Caïn, le « ver de la jalousie et de l’envie ». Et comme Caïn avec Abel, le roi décide de tuer David. « Voilà ce que crée la jalousie dans nos cœurs, c’est une méchante inquiétude, qui ne tolère nullement qu’un frère ou une sœur ait quelque chose que je n’ai pas. » Saül, « au lieu de louer Dieu, comme le faisaient les femmes d’Israël, pour cette victoire, préfère s’enfermer en soi-même », « se désoler » et « cuisiner ses sentiments dans le bouillon de l’amertume » :

« La jalousie porte au meurtre. L’envie porte au meurtre. C’est cette porte, la porte de l’envie, par laquelle le diable est entré dans le monde. La Bible dit : ‘Par l’envie du diable, le mal est entré dans le monde’. La jalousie et l’envie ouvrent les portes à toutes les mauvaises choses. Et cela divise la communauté. Une communauté chrétienne, quand elle souffre – certains de ses membres – d’envie, de jalousie, finit par être divisée : l’un contre l’autre. C’est un poison très puissant. Un poison que nous trouvons dans les premières pages de la Bible avec Caïn. »

La jalousie engendre l’amertume

Dans le cœur d’une personne frappée par la jalousie et par l’envie se passent « deux choses très claires ». La première chose, c’est l’amertume :

« La personne envieuse, la personne jalouse, est une personne amère: elle ne sait pas chanter, ni louer, elle ne sait pas ce qu’est la joie, vu qu’elle regarde ce qu’a l’autre et qu’elle n’a pas. Cette attitude crée une amertume, une amertume qui se répand sur toute la communauté. Ces personnes sèment l’amertume. Et la deuxième attitude qu’engendrent la jalousie et l’envie, ce sont les commérages. Parce que cette personne ne supporte pas qu’une autre ait telle ou telle chose, alors la solution c’est de l’abaisser. Par quel moyen ? Les commérages, les médisances. En cherchant vous verrez que derrière les commérages on trouve toujours la jalousie et l’envie. Et cela divise la communauté, la détruit. Ce sont les armes du diable. »

Celui qui déteste son frère est un assassin

« De si nombreuses communautés chrétiennes » allaient bien, mais ensuite chez quelques-uns de ses membres est entré le ver de la jalousie et de l’envie, et avec cela, la tristesse, le ressentiment des cœurs et les commérages. « Une personne qui est sous l’influence de l’envie et de la jalousie, tue », comme le dit l’apôtre Jean: « Celui qui hait son frère est un assassin”. Et « l’envieux, le jaloux, commence par détester son frère. »

« Aujourd’hui, durant cette Messe, prions pour nos communautés chrétiennes, pour que cette graine de jalousie ne soit pas semée parmi nous, pour que l’envie ne prenne pas place dans nos cœurs, dans le cœur de nos communautés, et que nous puissions aller de l’avant en louant le Seigneur, dans la joie. C’est une grâce immense, cette grâce de ne pas tomber dans la tristesse, dans la jalousie et l’envie. »

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