le « dialogue constructif » pour le présent

27-07-2013 source : Radio Vatican

Politiques, diplomates, chefs d’entreprise, universitaires, représentants de la société civile, du monde de la culture et des principales communautés religieuses. Samedi en fin de matinée, les élites du Brésil s’étaient rassemblées au théâtre municipal de Rio, icône de l’architecture brésilienne du 19° siècle. Les rencontres avec la classe dirigeante du pays figurent presque toujours sur l’agenda des voyages pontificaux à l’étranger. Et c’est en espagnol, sa langue maternelle, que le pape François s’est adressé à ce parterre prestigieux pour mieux exprimer – a-t-il dit – ce qu’il porte dans son cœur. Le pape qui souhaite des actions audacieuses face aux cris qui continuent de réclamer justice.
Rétablir le sens éthique
La responsabilité sociale, pour le pape argentin, c’est une priorité. Il ne pouvait manquer d’en parler devant les décideurs d’un immense pays émergeant. Le Saint- Père a plaidé en faveur d’une vision humaniste de l’économie et pour une plus large participation politique afin d’éviter les élitismes et de déraciner la pauvreté. Personne – a-t-il martelé – ne peut être privé du nécessaire ; la dignité, la fraternité et la solidarité, tout le monde y a droit. C’est l’avenir qui l’exige et c’est la route à suivre. Pour le pape François, le grand défi historique aujourd’hui est de rétablir le sens éthique ; un défi sans précédent. La rationalité scientifique et technique ne suffit pas ; dans la situation actuelle elle doit aller de paire avec une responsabilité sociale profondément solidaire. Or cela passe résolument par le dialogue – a insisté le Souverain pontife.
Le dialogue pour trouver une solution aux conflits sociaux
Entre l’indifférence égoïste et la protestation violente il y a une option toujours possible : le dialogue, entre les générations, avec les peuples, entre les différentes richesses culturelles. Les démocraties – a-t-il averti – ne sont pas à l’abri du risque de représenter uniquement les intérêts constitués. D’où la nécessité d’une forte contribution des énergies morales. Le pape François est favorable à la laïcité de l’Etat à condition qu’elle respecte et valorise la présence du facteur religieux dans la société avec ses expressions concrètes – a-t-il précisé. Il a souhaité que la nation brésilienne puisse continuer à se développer dans le plein respect des principes éthiques fondés sur la dignité transcendante de la personne. Une vision qui a beaucoup reçu de la sève de l’Evangile par l’intermédiaire de l’Eglise catholique. Le christianisme unit transcendance et incarnation. Pour les chrétiens, le bien commun passe par l’humanisation intégrale de la société et par la culture de la rencontre. C’est là-dessus qu’il faut miser, faute de quoi tous seront perdants.
Le témoignage poignant d’un jeune sorti de la drogue
Auparavant, un jeune de 28 ans avait pris la parole devant le Souverain Pontife au nom de la société civile. Orphelin, ancien drogué ayant vécu dans une favela, il a raconté son histoire avec émotion. Il s’en est sorti grâce à sa communauté paroissiale, et a pu achever ses études d’histoire à l’Université catholique de Rio gérée par les jésuites. Il a évoqué la souffrance sociale des jeunes et les efforts déployés pour rétablir la paix, la justice, l’espérance. Il a parlé des dangers sournois qui se cachent dans l’univers numérique, les incohérences et les inégalités, la pauvreté et la mort, la misère et la souffrance. Des jeunes drogués et sans abris participent aux JMJ – a-t-il noté – Mais il y a aussi tant de jeunes violents ou violentés. Il y a des jeunes qui rêvent d’une nouvelle aube, qui sont descendus dans la rue pour revendiquer une vie plus digne, qui veulent construire un monde nouveau mais qui manquent de figures de référence. Il s’est félicité que ces JMJ laisseront un héritage social, un nouveau pavillon de l’hôpital Saint François visité par le pape mercredi.

Confessions, prisons et Angelus

26-07-2013 source :  Radio Vatican

Après l’accueil très chaleureux de centaines de milliers de jeunes jeudi soir sur la plage de Copacabana, une nouvelle journée chargée pour le pape François qui retrouve ces mêmes jeunes vendredi soir au même endroit pour un chemin de croix. Mais le Pape prend le temps aussi de rencontres plus réservées, en tête à tête. Et notamment au Parc Quinta da Boa Vista, la confession de cinq jeunes de langue italienne, espagnole et portugaise.
Signe de la miséricorde de Dieu, la confession est l’une des dimensions importantes des JMJ. Des milliers de prêtres, de toutes les langues sont à la disposition des jeunes pour leur administrer le sacrement du pardon. Certains auront donc la chance d’être confessés directement par le pape.
Au cinquième jour de son voyage au Brésil, vendredi matin, le pape François a confessé une italienne, trois brésiliens et un vénézuélien. A Madrid, Benoît XVI avait lui aussi administré le sacrement de réconciliation. La confession, c’est depuis des années l’un des points forts des journées mondiales de la jeunesse. A Rio, selon les organisateurs, entre 10 et 15 000 confessions ont lieu chaque jour. Pas moins de 50 confessionnaux ont été installés sur les lieux de la Foire aux vocations, dans un parc magnifique, le Parco Quinta da Boa Vista, ancienne propriété de la Compagnie de Jésus, qui fut également résidence officielle de la famille impériale brésilienne au 19° siècle. Les confessionnaux en bois blanc évoquent la forme du Corcovado, la colline de Rio sur laquelle se trouve l’emblématique statue du Christ Rédempteur, surplombant la ville. C’est donc là que le Saint-Père s’est rendu dans la matinée de vendredi pour confesser lui-même des jeunes.
C’est à la résidence de l’archevêque de Rio de Janeiro que le pape s’est ensuite rendu pour rencontrer cinq jeunes détenus, troisième et dernière des rencontres symboliques avec des personnes en difficulté qu’il a voulu ajouter à son programme, après les toxicomanes mercredi et les habitants d’une favela jeudi. Le pape François s’y est entretenu en privé avec les détenus, à l’abri des caméras. Le jeudi Saint, à Rome, quelques jours après son élection, le Saint-Père avait lavé les pieds de douze détenus, dont deux jeunes filles, dans un centre de détentions pour mineurs, dans la banlieue de Rome, un geste sans précédent. Déjà quand il était archevêque de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio avait coutume de rencontrer les détenus et il est resté en contact téléphonique avec eux ; il les appelle tous les quinze jours. Rien d’étonnant à ce qu’il ait voulu ajouter à ces JMJ une perspective résolument sociale, en profonde cohérence avec les quatre premiers mois de son pontificat.

L’angélus, une prière simple, belle expression populaire

A la mi-journée, le Pape François est apparu au balcon de l’archevêché pour la prière de l’Angélus, et devant une foule nombreuse et chaleureuse, saluer au passage le Comité d’Organisation et les sponsors de ces JMJ sans qui rien n’aurait pu se réaliser. C’est alors de la richesse que représentent les grands-parents que le Pape a voulu parler, en ce jour où l’Église célèbre les parents de la Vierge Marie, les grands-parents de Jésus : les saints Joachim et Anne, et alors qu’on célèbre donc au Brésil et dans d’autres pays la Journée des grands-parents. « Ils sont importants dans la vie de la famille pour transmettre ce patrimoine d’humanité et de foi qui est essentiel pour toute société ». « Le dialogue entre générations, a ajouté le Pape, est un trésor à conserver et à entretenir. A l’occasion de cette Journée mondiale, les jeunes des JMJ veulent remercier leurs grands-parents pour le témoignage de sagesse qu’ils nous offrent continuellement ». Le pape prononçait la prière de Marie, l’Angélus, qu’il définissait comme « une très belle expression populaire », une « prière simple » qu’il a conseillé de réciter « le matin, à la mi-journée et au coucher du soleil ».
Le Pape déjeunait ensuite, toujours à l’archevêché, en compagnie de douze jeunes de diverses nationalités, représentant tous les continents, ainsi que de deux jeunes brésiliens, leur pays étant le pays hote de ces JMJ 2013. Vendredi soir, le Pape doit retrouver des centaines de milliers de Jmjistes pour un chemin de croix sur la plage de Copacabana. Autre signe fort de ce vendredi à l’enseigne de la pénitence et de la confession.

mettre le Christ dans sa vie

Malgré la pluie battante et le vent glacial, des pèlerins de tous les pays ont convergé par centaines de milliers jeudi soir vers la célèbre plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, pour accueillir le pape François, une marée humaine en liesse venue participer à la traditionnelle « cérémonie d’accueil », un des temps forts des Journées mondiales de la jeunesse. Certains s’étaient acheminés très tôt, à pied, sous un ciel de plomb.

Brandissant les drapeaux de leurs pays, chantant à tue-tête, criant et applaudissant les jeunes ne se sont pas laissé décourager par le mauvais temps et le froid inhabituel. L’ambiance était à la fête. Et quand la voiture découverte du Saint-Père est arrivée sur le bord de mer, l’enthousiasme était à son comble. Plusieurs rues avaient été interdites à la circulation comme cela est d’ordinaire le cas pour le réveillon de la Saint-Sylvestre. Visiblement ravi, le pape François a embrassé des enfants, échangé sa calotte avec celle que lui tendait un jeune, adressé des gestes d’encouragements à la foule compacte à perte de vue.

Le pape François a cité la jeune française tué à Cayenne

Après avoir relevé que la présence des jeunes était la preuve que la foi est plus forte que le froid et la pluie, le pape François a rappelé le tragique accident en Guyane française où a perdu la vie la jeune Sophie Morinière, et où d’autres jeunes ont été blessés. Il a invité l’assemblée qui l’écoutait dans la nuit à observer une minute de silence. Puis, il a suscité l’enthousiasme de la foule en exprimant sa reconnaissance envers Benoît XVI qui a convoqué ces JMJ et qui –a-t-il confié – lui a promis avant son départ de les suivre à la télévision.

« Comme on ajoute du sel ou de l’huile dans un plat », il a exhorté les jeunes à mettre le Christ dans leur vie. La foi – a-t-il dit – accomplit dans notre vie une révolution que nous pourrions appeler copernicienne, parce qu’elle nous enlève du centre et le rend à Dieu. Et le Saint-Père a demandé aux jeunes d’être des disciples et des missionnaires. Des jeunes représentant les cinq continents ont pris la parole devant lui. Une jeune s’est émue jusqu’aux larmes. La soirée a été animée par des chants et des danses typiques. Elle s’est terminée par le chant du Notre Père et la bénédiction en latin.

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