le remède aux maux de notre temps

Le Christ est le pain semé dans le sein de la Vierge Marie, levé dans la chair, formé dans sa Passion, cuit dans le four du tombeau, conservé dans les églises et distribué chaque jour aux fidèles comme une nourriture céleste placée sur les autels. Saint Pierre Chrysologue – sermon sur le Notre Père

L’adoration eucharistique :

02-06-2013 source : Radio Vatican

C’est une première dans l’Histoire de l’Église, un événement inédit : dimanche, solennité de la Fête-Dieu, a eu lieu une adoration planétaire et simultanée. Pendant une heure, de 15h à 16h (GMT), les catholiques du monde entier, et de tous les fuseaux horaires, ont été en pleine communion spirituelle avec le pape François, qui a présidé l’adoration silencieuse du Saint Sacrement sur l’autel de la Confession de la basilique Saint-Pierre.

Les cathédrales du monde ont été reliées avec la basilique vaticane en mondovision ou par liaison Internet. L’initiative a reçu une adhésion massive, qui présentait l’événement en salle de presse du Saint-Siège, mardi dernier. L’adoration s’étendait non seulement aux cathédrales, mais aussi « aux paroisses, aux congrégations religieuses, et aux associations ». Des fidèles de toute nation ont prié ensemble pour l’Église et le monde souffrant, – aux intentions choisies personnellement par le pape François.

Tout un peuple, celui de Dieu, uni dans la prière, une première qui s’inscrit dans l’année de la Foi, voulue par Benoît XVI et accomplie par le pape François. Les fidèles ont donc chanté, prié, lu et invoqué. Le Pape avait demandé que l’adoration soit offerte pour deux intentions particulières : l’une pour l’Église, pour que le « Seigneur la rende toujours plus obéissante à sa Parole, afin qu’elle se présente au monde « resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut, sainte et irréprochable » ». L’autre intention était dirigée à « tous ceux qui, partout dans le monde, souffrent de nouveaux esclavages, ou sont victimes des guerres, de la traite des personnes, des trafics de drogue et du travail forcé, pour les enfants et les mères qui subissent la violence. » Également concernés « ceux qui vivent des situations de précarité économique, les chômeurs, les vieillards, les immigrés, les sans domicile, les prisonniers, et ceux qui sont marginalisés ».

Dans ces intentions de prière, le pape François a résumé ses principales préoccupations : les exclus de toute sorte, exclus économiques et sociaux, mais aussi les exclus de la paix qui souffrent. Le Pape a souhaité que par cette prière chacun d’entre nous, concernés ou non au premier chef par ces intentions, ait « la force et l’audace pour défendre la dignité de la personne ».

Homélie du dimanche matin : La guerre est le suicide de l’humanité

partager le peu que nous avons

PAPE FRANÇOIS

 ANGÉLUS

 Place Saint-Pierre
Fête du Saint Sacrement
Dimanche 2 juin 2013

Chers frères et sœurs, bonjour !

Jeudi dernier nous avons célébré la fête du Corps et du Sang du Christ, qui en Italie et dans d’autres pays est reportée à ce dimanche. C’est la fête de l’Eucharistie, Sacrement du Corps et du Sang du Christ.

L’Évangile nous propose le récit du miracle des pains (Lc 9,11-17); je voudrais m’arrêter sur un aspect qui me touche toujours et me fait réfléchir. Nous sommes sur la rive du lac de Galilée, le soir se fait proche; Jésus se préoccupe pour la foule qui est avec Lui depuis des heures : ils sont des milliers, et ils ont faim. Que faire ? Les disciples aussi se posent la question, et disent à Jésus : « Renvoie la foule » afin qu’elle aille dans les villages proches pour trouver à manger. Jésus au contraire dit : «Donnez-leur vous-mêmes à manger » (v. 13). Les disciples restent déconcertés, et répondent : « Nous n’avons que cinq pains et deux poissons », ce qui signifie : à peine le nécessaire pour nous.

Jésus sait bien quoi faire, mais il veut impliquer ses disciples, il veut les éduquer. Les disciples font preuve d’une attitude humaine, qui recherche la solution la plus réaliste, qui ne crée pas trop de problèmes : Renvoie la foule – disent-ils – que chacun s’arrange comme il peut, du reste tu as déjà tant fait pour eux : tu as prêché, tu as guéris les malades… Renvoie la foule !

L’attitude de Jésus est complètement différente, elle est dictée par son union avec le Père et par sa compassion pour la multitude, cette pitié de Jésus envers nous tous. Jésus sent nos problèmes, il sent nos faiblesses, il sent nos besoins. Devant ces cinq pains, Jésus pense : voici la providence! De ce peu [de chose], Dieu peut tirer le nécessaire pour tous. Jésus fait totalement confiance au Père céleste, il sait que tout Lui est possible. C’est pourquoi il dit aux disciples de faire asseoir la foule par groupes de cinquante – ce n’est pas par hasard, cela signifie qu’ils ne sont plus une foule, mais qu’ils deviennent des communautés, nourries par le pain de Dieu. Puis il prend ces pains et ces poissons, lève les yeux au ciel, récite la bénédiction – la référence à l’Eucharistie est claire –, puis les rompt et commence à les donner aux disciples, et les disciples les distribuent… et les pains et les poissons ne s’épuisent pas, ils ne s’épuisent pas ! Voici le miracle: plus qu’une multiplication c’est un partage, animé par la foi et par la prière. Ils mangèrent tous et il en resta : c’est le signe de Jésus, pain de Dieu pour l’humanité.

Les disciples virent cela, mais ils ne comprirent pas bien le message. Ils furent pris, comme la foule, par l’enthousiasme du succès. Encore une fois ils suivirent la logique humaine et non celle de Dieu, qui est celle du service, de l’amour, de la foi. La fête du Corpus Domini nous demande de nous convertir à la foi en la Providence, de savoir partager le peu que nous sommes et que nous avons, et de ne pas nous fermer sur nous-mêmes. Demandons à notre Mère Marie de nous aider dans cette conversion, pour suivre vraiment davantage ce Jésus que nous adorons dans l’Eucharistie. Ainsi soit-il.

Paroles du pape François après l’angélus Lire la suite →

le scandale de l’incarnation

01-06-2013 source : L’Osservatore Romano

Le scandale d’un Dieu qui s’est fait homme et est mort sur la croix à été au cœur de l’homélie tenue par le Pape ce matin, samedi 1er juin, lors de la messe qu’il a concélébrée dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe.

Le souvenir du martyr Justin, dont on célébrait la mémoire liturgique, a offert au Pontife l’occasion de réfléchir sur la cohérence de la vie et sur le noyau fondamental de la foi de chaque chrétien: la croix. « Nous pouvons faire toutes les œuvres sociales que nous voulons, – a t-il affirmé – et ils diront: mais qu’elle est bonne l’Église, qu’elles sont bonnes les œuvres sociales que fait l’Église! Mais si nous nous disons que nous faisons cela parce-que ces personnes sont la chair du Christ, alors vient le scandale ».

Sans l’incarnation du Verbe le fondement de notre foi vient à manquer, a souligné le Pape: « Ceci est la vérité, ceci est la révélation de Jésus. Cette présence de Jésus incarné. Tel est le point ». Si on oubli cela, « la séduction » pour les disciples du Christ « de faire des choses bonnes sans le scandale du verbe incarné, sans le scandale de la croix » sera toujours forte.

Justin a été un témoin de cette vérité, parce que précisément pour le scandale de la croix il s’est attiré la persécution du monde. Il a annoncé Dieu qui est venu parmi nous et s’est identifié à ses créatures. L’annonce du Christ crucifié et ressuscité bouleverse ses auditeurs, mais il continu à témoigner de cette vérité  à travers une cohérence de vie. « L’Église, – a commenté le Pape – n’est pas une organisation de culture, de religion, ni même sociale; elle n’est rien de cela. L’Église est la famille de Jésus. L’Église confesse que Jésus est le Fils de Dieu qui s’est fait chair. C’est cela le scandale et c’est pour cela qu’ils persécutaient Jésus ».

Mais pourquoi Jésus constituait-il un problème? « Ce n’est pas parce qu’il faisait des miracles » a répondu le Pape. Et pas plus parce qu’il prêchait et parlait de la liberté  du peuple. « Le problème qui scandalisait ces personnes – a t-il dit – était ce que les démons criaient à Jésus: ‘ Tu es le Fils de Dieu, tu est le saint’. Cela, cela est le point central ». Ce qui scandalise de Jésus est sa nature de Dieu incarné. Et comme à lui, à nous aussi « ils nous tendent des pièges dans la vie; ce qui scandalise de l’Église c’est le mystère de l’incarnation du Verbe: cela ne s’ôte pas, cela le démon ne l’ôte pas ». Même aujourd’hui nous entendons souvent dire: « Mais vous chrétiens, soyez un peu plus normaux, comme les autres personnes, soyez raisonnables, ne soyez pas aussi rigides ». Derrière cette invitation, en réalité se trouve la demande de ne pas annoncer que « Dieu s’est fait homme », parce que « l’incarnation du Verbe est le scandale ».

En conclusion, le Pape François a exhorté les fidèles à demander au Seigneur « de ne pas avoir honte de vivre avec ce scandale de la croix ». Il a invité à invoquer de Dieu la sagesse pour «  ne pas se laisser prendre au piège de l’esprit du monde qui fera toujours des propositions courtoises, des propositions civilisées, des propositions bonnes ». Derrière de telles demandes, l’on nie précisément « le fait que le Verbe s’est incarné », un fait « qui scandalise » et « détruit l’œuvre du diable ».

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