Église qui sort plutôt qu’Église fermée

18-05-2013 source : Radio Vatican

« Je préfère une Église qui sort et a des accidents, plutôt qu’une Église qui pourrit de l’intérieur ! »

Temps fort du grand rassemblement des mouvements ecclésiaux pour la fête de la Pentecôte : la veillée place Saint-Pierre avec le pape François a rassemblé plus de 250.000 fidèles, soit le double qu’annoncé. Après s’être offert un bain de foule d’une vingtaine de minutes sur la place Saint-Pierre et, pour la première fois, tout le long de la Via della Conciliazione (l’avenue qui relie le Tibre à la place Saint-Pierre), le pape a répondu à des questions posées par cinq participants au rassemblement.

« Pas d’Église fermée, que le Seigneur nous guide, dehors et en avant ! »

Dans un long discours improvisé, le pape est d’abord revenu sur sa vocation, qu’il a reçue le 21 septembre 1953 : il a expliqué avoir voulu devenir prêtre après s’être confessé à un nouveau prêtre de sa paroisse à Buenos Aires. Le pape a ensuite longuement exhorté l’Église à ne pas se refermer sur elle-même car en adoptant cette attitude, elle se fait du mal.

« Imaginez une pièce fermée pendant un an, elle va sentir l’humidité et la pourriture. L’Église ne doit pas être une pièce fermée, elle doit sortir d’elle-même, ouvrir ses portes et aller à la rencontre des autres, parce que la foi est une rencontre avec Jésus. » Aller à la rencontre de l’autre, c’est aussi se confronter à la pauvreté, a-t-il ajouté. Mais il faut devenir des chrétiens courageux. Je préfère une Église qui sort et qui a des accidents, plutôt qu’une Église fermée qui pourrit de l’intérieur ! » a-t-il lancé.

« Il faut devenir des chrétiens courageux ! »

Dans un discours très fort, le pape a plaidé pour un dialogue avec tous, y compris ceux qui ont une autre religion ou qui n’en ont pas du tout. « Ce que nous avons en commun, c’est que nous sommes tous des images de Dieu, chaque homme et chaque femme doit être libre de vivre sa confession religieuse » a-t-il déclaré.

« Ce qui est important, c’est la rencontre avec Dieu, a insisté le pape. N’ayez pas peur, il n’y a pas de problème quand on est avec le Seigneur. Comme un enfant se sent protégé avec ses parents, nous sommes en sécurité dans la main du Seigneur. »

« Le Seigneur nous devance toujours, il nous attend toujours ! »

Au-delà de ses conseils, le pape a aussi fait un reproche bienveillant à la foule : « Vous criez « François, François » mais où est Jésus ? C’est lui dont il faut scander le nom ! ». Le pape a ensuite repris une image déjà utilisée dans l’un de ses discours : il a répété que l’Église n’est pas une ONG, ni une organisation politique.

« La solidarité est une valeur de l’Église, pas la recherche de l’efficacité. L’évangélisation ne se décide pas autour d’une table : il faut vivre l’Évangile au quotidien et témoigner » a-t-il ajouté. Le souverain pontife a fustigé la mondanité spirituelle et le manque d’éthique de plus en plus présent dans la vie publique et qui fait tant de mal à l’humanité.

Le pape a conclu en invitant chacun à toujours répondre au mal par le bien, même si c’est difficile. « Il faut entrer dans la patience et le faire savoir au Seigneur ».

La veillée s’est terminée avec la profession de foi prononcée par les 250.000 pèlerins présents.

bonnes manières et mauvaises habitudes

18-05-2013 source : L’Osservatore Romano

Après les « chrétiens de salon », ce sont les « chrétiens qui commèrent » la nouvel appel du Pape François à l’égard de ceux qui ont perdu le sens de leur appartenance à l’Eglise, au peuple de Dieu.

Ainsi ce matin, samedi 18 mai, lors de la célébration matinale dans la chapelle de la Maison sainte Marthe, le Pape a souligné les « mauvaises habitudes » qui s’ajoutent aux « bonnes manières » dont témoignent de si nombreux chrétiens. Et parmi les mauvaises habitudes précisément celle de s’écorcher l’un l’autre avec des mots, à travers la désinformation et la calomnie. « Les commérages, a-t-il conclu, sont destructifs dans l’Eglise ». Jésus parlait beaucoup avec Pierre et avec tous les autres, tout comme les apôtres parlaient entre eux et avec les autres, mais il s’agissait « d’un dialogue d’amour ».

Jésus a rappelé le Pape en commençant son homélie, avait demandé à plusieurs reprises à Pierre « s’il l’aimait, s’il l’aimait plus que les autres. Pierre avait dit oui et le Seigneur lui a donné comme  mission: pais mes brebis ». Cela a été précisément « un dialogue d’amour », mais à un certain point a expliqué le Saint-Père, Pierre a eu la tentation de s’immiscer dans la vie d’un autre, Judas, et après avoir su qu’il aurait trahi il demanda à Jésus la raison pour laquelle il lui permettait de le suivre encore. « Jésus une autre fois lui fit un reproche: ‘que t’importe ?’ (cf Jn 21, 20-25). Ne t’immisces pas dans la vie de l’autre. Que t’importe si c’est ce que je veux? ».

Pierre, a expliqué le Pape est un homme et donc il subit lui aussi la tentation d’interférer dans la vie des autres, c’est-à-dire « comme l’on dit de manière courante, de mettre son nez partout ». A nous aussi dans notre vie chrétienne cela arrive « combien de fois – s’est demandé le Pape François – sommes nous tentés de faire cela? Le dialogue, ce dialogue avec Jésus, est dévié sur une autre voie. Et le fait de s’immiscer dans la vie des autres a de nombreuses modalités ». Il en a souligné deux: se comparer toujours aux autres et les commérages.

La comparaison, a t-il expliqué , est de toujours se demander « pourquoi cela à moi et non à celui-ci? Dieu n’est pas juste! ». Pour clarifier le concept il a cité en exemple la petite Thérèse qui « quand elle était enfant, a eu la curiosité de comprendre pourquoi Jésus ne semblait pas juste: à un il donnait beaucoup, et à l’autre bien peu. Elle était une enfant et elle a posé la question à sa sœur ainée et cette dernière – sage cette sœur! – a pris un dé à coudre et un verre. Elle les a rempli d’eau tous les deux et puis a demandé: dis-moi Thérèse, quel est le plus plein des deux? Mais tous les deux sont pleins! Et Jésus est comme cela avec nous: cela ne l’intéresse pas si tu es grand, petit. Ce qui l’intéresse c’est si tu es plein d’amour de Jésus et de la grâce de Jésus! C’est ainsi que Jésus fait avec nous ». Lorsque l’on fait des comparaisons « on termine dans l’amertume et l’envie. Ce que le diable veut. On commence en louant Jésus et puis sur ce chemin de comparaison, on termine dans l’amertume et l’envie ».

La deuxième modalité à laquelle s’est référé le Saint-Père est constituée par les commérages. On commence par beaucoup d’éducation: « Mais moi je ne veux parler mal de personne mais il me semble que… » et puis on termine par « écorcher son prochain. C’est précisément comme cela! ». «Combien de commérages dans l’Eglise! Combien nous commérons nous chrétiens » et le commérage « est justement écorcher, se faire du mal l’un l’autre » comme si l’on voulait rabaisser l’autre pour s’élever soi-même. « Cela ne se fait pas! Il semble beau de commérer, je ne sais pas pourquoi, mais cela semble beau. Comme les bonbons au miel, n’est-ce pas? Tu en prends un et tu dis: c’est bon, puis tu en prends un autre, puis un autre et à la fin te viens un mal d’estomac ». Le commérage est ainsi: « c’est doux au début et puis cela te détruit, cela te détruit l’âme! Les commérages  sont destructeurs dans l’Eglise. C’est un peu l’esprit de Caïn: tuer son frère, avec la langue ». Et on le fait « avec de bonnes manières. Mais sur cette voie nous devenons  des chrétiens aux bonnes  manières et aux mauvaises habitudes! Des chrétiens éduqués mais méchants ».

Le Pape a ensuite énoncé les trois comportements négatifs: la désinformation à savoir « seulement la moitié qui nous convient et pas l’autre moitié »; vient ensuite la diffamation: « quand une personne a vraiment un défaut, a fait une grosse bêtise » il faut la raconter, « faire le journaliste, non? Et la réputation de cette personne est ruinée»! La troisième est la calomnie: « Dire des choses qui ne sont pas vraies. Cela est vraiment tuer son frère! ».

promouvoir l’esprit missionnaire universel

2013-05-17 source : Radio Vatican

Le Pape s’est adressé vendredi matin aux « Œuvres Pontificales Missionnaires ». Elles ont pour objectif commun de « promouvoir l’esprit missionnaire universel au sein du Peuple de Dieu ».

Elles reposent sur quatre piliers :
– faire connaitre la vie des chrétiens sur tous les continents,
– prier en communion avec les Eglises du monde,
– harmoniser les forces missionnaires,
– partager financièrement avec les Eglises les plus démunies.

En pleine année de la Foi où la nouvelle évangélisation est au cœur des attentions de l’Église, le pape François leur a adressé des paroles d’encouragement et de reconnaissance.

Appelée pontificale parce qu’elle est au service direct du Pape, cette institution est plus que jamais utile. « Il existe tant de peuples qui n’ont toujours pas connu le Christ, pour lesquels il faut trouver de nouveaux moyens pour que tout homme soit touché par la grâce et porté à Dieu… C’est une mission difficile mais, sous l’impulsion de l’Esprit, tellement enthousiasmante!… Savoir que la force d’évangéliser vient de Dieu et lui appartient nous donne courage. Nous sommes appelés à nous ouvrir toujours plus à l’action du Saint Esprit…afin d’être des instruments de la miséricorde divine, de la tendresse et de l’amour que Dieu porte à toute femme et à tout homme, avant tout aux plus pauvres, aux exclus et aux marginaux. C’est valable pour chaque fidèle comme pour l’Eglise entière. C’est fondamental et aucunement facultatif ».

Les Œuvres pontificales missionnaires doivent aussi être « un instrument d’éducation à l’esprit missionnaire universel et de meilleure communion et collaboration entre les communautés en vue d’annoncer l’Evangile au monde. Face aux tentations de se refermer sur leurs problèmes, il faut aider les Eglises locales à soutenir la Mission Ad Gentes, à témoigner prophétiquement…de sa mission universelle ». Les jeunes Eglises qui vivent souvent dans un contexte de discrimination ou de persécution, « il faut les soutenir et les aider à témoigner de l’Evangile en paroles et en actes… Continuez donc votre généreux engagement auprès d’elles pour qu’elles assument bien leur part de responsabilité dans la mission universelle de l’Eglise ».

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