Laudate Deum

Laudate Deum,
exhortation apostolique du Pape François sur la crise climatique

Huit ans après sa grande encyclique sociale Laudato si’, au jour de la saint François d’Assise, le Pape apporte un complément sous forme d’un appel vigoureux à toutes les personnes de bonne volonté au sujet de la crise climatique. En août 2023, il avait annoncé dans un discours écrire une deuxième partie de Laudato Si’ « pour mettre à jour les problèmes actuels. »

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Ouverture du Synode

Ouverture du Synode:
le Pape prône une Église hospitalière et miséricordieuse

Synode 2021 2024
Synode 2021 2024

L’Assemblée du Synode des Évêques se tient en deux sessions :« Dans le but d’avoir un temps de discernement plus important, j’ai établi que cette assemblée synodale se tiendra en deux sessions, la première du 4 au 29 octobre 2023, la deuxième en octobre 2024 » a déclaré le pape François lors de l’Angélus dominical 16 octobre place Saint-Pierre. Il reconnaît que les fruits de ce processus synodale sont nombreux mais pour « qu’ils arrivent à maturation, il ne faut pas être pressé ».

Le Pape François ouvre la première Congrégation générale du Synode sur la synodalité et  rappelle à tous les participants réunis dans la salle Paul VI que l’assemblée « n’est pas un parlement, ni une rencontre entre amis » : « Si parmi nous il y a d’autres manières d’avancer pour intérêts humains, personnels, idéologiques, ce ne serait pas un Synode ». Le Pape rappelle que « le protagoniste » est l’Esprit Saint : « Ne l’attristons pas avec des paroles vides de sens et des bavardages, une maladie courante dans l’Église ».

Le Synode est une convocation dans l’Esprit Saint, un lieu de grâce et de communion, a déclaré le Pape, qui a placé le Synode sur la synodalité sous le signe du regard de Jésus «qui bénit et qui accueille». Concélébrée notamment par les nouveaux cardinaux, l’Eucharistie a rassemblé place Saint-Pierre 25 000 fidèles, dont les 464 participants au Synode.Elle a été célébrée par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège cardinalice.

Le synode signifie marcher ensemble dans une Église «qui bénit et qui accueille». Il n’est pas un rassemblement politique, ni une réunion parlementaire, a rappelé le Pape dans son homélie, lors de la messe d’ouverture du Synode sur l’avenir de l’Église, mercredi 4 octobre.

Partir du regard de Jésus, «qui bénit et qui accueille»

En ce début du synode, l’Église n’a pas besoin d’un regard immanent, «fait de stratégies humaines, de calculs politiques ou de batailles idéologiques». Les participants n’y sont pas réunis pour une réunion parlementaire ou pour élaborer un plan de réforme; mais plutôt pour «marcher ensemble sous le regard de Jésus, qui bénit le Père et accueille tous ceux qui sont fatigués et opprimés». C’est ce regard du Christ que le Pape a invité à prendre comme point de départ.

Dans des moments de désolation pastorale, Jésus ne s’est pas laissé abattre par la tristesse. Il a levé les yeux vers le ciel, il a béni le Père. «Au moment de la désolation, Jésus a donc un regard capable de voir au-delà: il loue la sagesse du Père et il est capable de discerner le bien caché qui grandit, la semence de la Parole accueillie par les simples, la lumière du Royaume de Dieu qui se fraye un chemin même dans la nuit».

Ne pas se laisser emprisonner dans la déception

Malgré le rejet et l’adversité rencontrés dans sa mission, Jésus ne se laisse pas emprisonner dans la déception et l’amertume. Même dans la tempête, il reste serein, enraciné dans le primat du Père. À l’exemple du Seigneur, nous sommes invités à être une Église joyeuse, qui contemple l’action de Dieu, discerne le temps présent.

Une Église qui, «au milieu des vagues parfois agitées de notre temps, ne se décourage pas, ne cherche pas d’échappatoires idéologiques, ne se barricade pas derrière des convictions acquises, ne cède pas aux solutions faciles, ne se laisse pas dicter son agenda par le monde». Un écho de François au discours de saint Jean XXIII à l’ouverture du Concile Vatican II, une sagesse spirituelle que l’Église doit conserver, en tenant ensemble l’héritage sacré et les exigences du temps présent.

Première tâche du synode, recentrer le regard sur Dieu

Le Pape François a par ailleurs souligné la nécessité d’une Église unie, fraternelle, qui écoute et dialogue; qui bénit et encourage, qui accompagne ceux qui cherchent le Seigneur et secoue avec bienveillance les indifférents; qui initie les personnes à la beauté de la foi. Centrée sur Dieu, une telle Église ne peut se diviser de l’intérieur, ni être dure à l’extérieur.

En effet, le regard qui bénit de Jésus invite aussi à être une Église qui affronte les défis et les problèmes d’aujourd’hui en tournant les yeux vers Dieu qui est communion, plutôt que dans un esprit de division et de conflit. La question fondamentale à nous poser est celle de savoir comment pouvons-nous porter l’Évangile à l’homme d’aujourd’hui, pour qu’il devienne annonce du salut. La tâche première du synode est celle de «recentrer notre regard sur Dieu, pour être une Église qui regarde l’humanité avec miséricorde».

Devenir une «une Église hospitalière»

Parlant du regard du Christ qui accueille, François a souligné que tout au de sa vie, Jésus a adopté «ce regard hospitalier envers les plus faibles, les souffrants, les laissés-pour-compte». Ce regard accueillant, a indiqué le Pape, nous invite à être «une Église hospitalière», afin d’apporter une attitude intérieure cordiale et douce, que requiert une époque complexe comme la nôtre où de nouveaux défis culturels et pastoraux apparaissent.

Cela nous conduira à nous confronter sans crainte. Ainsi, dans le dialogue synodal, «dans cette belle « marche dans l’Esprit Saint » que nous entreprenons ensemble en tant que Peuple de Dieu, nous pouvons grandir dans l’unité et l’amitié avec le Seigneur pour regarder les défis d’aujourd’hui avec son regard; pour devenir, une Église qui « se fait conversation »», selon une expression de saint Paul VI.

Sur les traces de saint François d’Assise

Face aux défis qui nous attendent, ce regard qui bénit et accueille nous empêche de tomber dans certaines tentations dangereuses, celles d’«être une Église rigide, qui s’arme contre le monde et regarde en arrière;… une Église tiède, qui se soumet aux modes du monde;… une Église fatiguée, repliée sur elle-même», a déclaré le Pape.

François a invité à marcher ensemble, humbles, ardents et joyeux; sur les traces de saint François d’Assise, le saint de la pauvreté et de la paix, le “fou de Dieu”, dont la fête liturgique se célèbre ce 4 octobre. A ce saint italien fut confiée la mission de «réparer» l’Église.

Aujourd’hui encore, notre Mère l’Église a besoin d’être purifiée, d’être «réparée», «parce que tous nous sommes un Peuple de pécheurs pardonnés», appelé à revenir à la source qu’est Jésus et à se remettre sur les chemins de l’Esprit pour rejoindre tout le monde avec son Évangile.

C’est en effet avec les armes de l’Évangile que sont l’humilité et l’unité, la prière et la charité, que le «Poverello» a résisté, dans une époque marquée par de grandes luttes et de divisions entre les pouvoirs temporel et religieux, entre l’Église institutionnelle et les courants hérétiques, entre les chrétiens et les autres croyants.

L’Esprit Saint brise toute prédiction et toute négativité

En concluant son homélie, le Pape s’est voulu rassurant face aux attentes, aux espoirs et à quelques craintes que nourrissent le saint Peuple de Dieu et ses pasteurs à l’égard du Synode qui commence. Le Saint Père a rappelé qu’il ne s’agit pas «d’un rassemblement politique, mais d’une convocation dans l’Esprit; non pas d’un parlement polarisé, mais d’un lieu de grâce et de communion».

Le Pape  François a invité à s’ouvrir à l’Esprit Saint, le protagoniste qui «brise souvent nos attentes pour créer quelque chose de nouveau qui dépasse nos prédictions et notre négativité».

« POUR UNE ÉGLISE SYNODALE : COMMUNION, PARTICIPATION ET MISSION » (page 2)

Il y a plus d’espérance à être pécheur que corrompu

Il y a plus d’espérance à être pécheur que corrompu

Pour le premier Angélus du mois d’octobre, le Pape François devant la foule place Saint-Pierre une a médité  sur la sincérité et l’honnêteté de chacun, commentant l’épisode de l’Évangile selon saint Matthieu dans lequel le père demande à ses deux fils d’aller travailler à la vigne. Après la prière mariale, appel pour le Haut-Karabakh, l’Ukraine, annonce d’une initiative avec des enfants du monde entier, le 6 novembre, et d’une Exhortation apostolique, le 15 octobre, dédiée à Sainte Thérèse.

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint Pierre
Dimanche 1er octobre 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour.

Aujourd’hui, l’Évangile parle de deux enfants, à qui le père demande à aller travailler dans le vignoble (cf. Mt 21:28-32). L’un d’eux répond immédiatement «oui», mais il ne part pas. L’autre, il dit non, mais ensuite il regrette et s’en va.

Qu’en est-il de ces deux comportements ? On pense tout de suite qu’aller travailler à la vigne demande des sacrifices et que sacrifier des coûts, cela ne vient pas spontanément, malgré la beauté de se savoir enfants et héritiers.

Mais le problème ici n’est pas tant lié à la résistance à aller travailler à la vigne, mais à la sincérité ou non envers le père et envers soi-même. En effet, si aucun des deux enfants ne se comporte de manière impeccable, le premier ment, tandis que l’autre fait des erreurs, mais reste sincère.

Nous regardons le fils qui dit «oui», mais ensuite il ne s’en va pas. Il ne veut pas faire la volonté de son père, mais il ne veut pas en discuter et lui parler. Il se cache donc derrière un «oui», derrière un faux assentiment, qui cache sa paresse et pour l’instant sauve son visage, c’est un hypocrite. Il s’en sort sans conflit, mais il trompe et déçoit son père, le méprisant d’une manière pire qu’il n’aurait fait avec un « non » franc.

Le problème d’un homme qui se comporte comme ça est qu’il n’est pas seulement un pécheur, mais un homme corrompu, parce qu’il se cache sans problème pour dissimuler et camoufler sa désobéissance, sans accepter aucun dialogue ou confrontation honnête.

L’autre fils, celui qui dit « non » mais qui s’en va, est sincère. Ce n’est pas parfait, mais sincère. Bien sûr, nous aurions aimé qu’il dise « oui » immédiatement. Ce n’est pas le cas, mais à tout le moins il manifeste un sens franc et, dans un certain sens, sa réticence. Il assume la responsabilité de son comportement et agit à la lumière du soleil.

Puis, avec cette honnêteté fondamentale, il finit par s’interroger, allant jusqu’à se rendre compte qu’il avait tort et revenir sur ses pas. C’est, on pourrait dire, un pécheur, mais pas un homme corrompu. Ressentez-vous bien: c’est un pécheur, mais ce n’est pas un homme corrompu. Et pour le pécheur, il y a toujours un espoir de rédemption, car c’est cependant beaucoup plus difficile.

En fait, son faux « oui », ses semblances élégantes mais hypocrites et ses fictions qui sont devenues des habitudes sont souvent comme un « mur en caoutchouc », derrière lequel il s’abrite des appels de la conscience. Et ces hypocrites ont tellement fait mal. Frères et sœurs, pécheurs oui – nous sommes tous – corrompus, non pas. Les pécheurs, oui, corrompus non.

Regardons-nous maintenant et, à la lumière de tout cela, posons-nous quelques questions. Face à l’effort pour vivre une vie honnête et généreuse, pour m’engager selon la volonté du Père, suis-je prêt à dire « oui » tous les jours, même si ça coûte ? Et quand je ne peux pas le faire,  suis-je sincère en confrontant Dieu à propos de mes difficultés, de mes chutes, de mes faiblesses ?

Et quand je dis « non », alors est-ce que je reviens en arrière ? Parlons-en au Seigneur. Quand j’ai tort, suis-je prêt à me repentir et à revenir sur mes pas ? Ou est-ce que je fais comme si de rien n’était et que je vis avec un masque, en me souciant uniquement de paraître bon et décent ? En fin de compte, suis-je un pécheur, comme tout le monde, ou y a-t-il quelque chose de corrompu en moi ? N’oubliez pas : Pécheurs, oui. Corrompus, non.

Que Marie, miroir de sainteté, nous aide à être des chrétiens sincères.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Hier, à Plaisance, a été reconnu bienheureux Don Giuseppe Beotti, qui a été tué en haine de la foi en 1944. Pasteur selon le cœur du Christ, il n’a pas hésité à offrir sa vie pour protéger le troupeau qui lui a été confié. Une série d’applaudissements au nouveau bienheureux.

Je suis ces jours-ci la situation dramatique des personnes déplacées du Haut-Karabakh. Je renouvelle mon appel au dialogue entre l’Arménie et l’’Azerbaidjian, en espérant que les pourparlers entre les parties, avec l’appui de la communauté internationale, favoriseront un accord durable qui mettra fin à la crise humanitaire. Je vous assure de mes prières pour les victimes de l’explosion d’un dépôt de carburant près de la ville de Stepanakert.

Aujourd’hui commence le mois d’octobre, le mois du Rosaire et des missions. J’exhorte chacun à faire l’expérience de la beauté de la prière du Rosaire, en contemplant avec Marie les mystères du Christ et en invoquant son intercession pour les besoins de l’Église et du monde.

Prions pour la paix en Ukraine tourmentée et dans tous les pays blessés par la guerre. Nous prions pour l’évangélisation des peuples. Prions aussi pour le Synode des évêques, qui vivra ce mois-ci la première Assemblée sur le thème de la synodalité de l’Église.

Aujourd’hui, nous célébrons sainte Thérèse de l’Enfant de Jésus,  la sainte de la confiance. Le 15 octobre, une Exhortation apostolique sera publiée sur son message. Nous prions sainte Thérèse et Notre-Dame. Aidez-nous Sainte Thérèse à avoir confiance et à travailler pour les missions.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins venus d’Italie et de nombreux pays.  Aujourd’hui, à côté de moi, vous pouvez voir cinq enfants, représentant les cinq continents. Avec eux, je voudrais annoncer que dans l’après-midi du 6 novembre, dans la salle Paul VI, je rencontrerai des enfants du monde entier. Cette manifestation, parrainée par le Dicastère pour la culture et l’éducation, aura pour thème « Apprenons des garçons et des filles ».

C’est une rencontre pour manifester le rêve de tous : revenir à des sentiments purs comme des enfants, parce que pour ceux qui sont comme un enfant appartient le Royaume de Dieu. Les enfants nous enseignent la clarté des relations et l’acceptation spontanée de ceux qui sont étrangers et le respect de toute la création. Chers enfants, j’attends d’apprendre de vous tous aussi.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît n’oubliez pas de prier pour moi. Passe un bon déjeuner et adieu.


Dicastère pour la communication – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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