Messagers de paix et d’unité

Messagers de paix et d’unité

VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETÉ FRANÇOIS AU KAZAKHSTAN
(13-15 SEPTEMBRE 2022)

LECTURE DE LA DÉCLARATION FINALE ET CONCLUSION DU CONGRÈS

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Palais de l’Indépendance, Noursoultan
Jeudi 15 septembre 2022

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Chers frères et sœurs!

Nous avons cheminé ensemble. Merci d’être venus de différentes parties du monde, apportant ici la richesse de vos croyances et de vos cultures.

Merci d’avoir vécu intensément ces jours de partage, de travail et d’engagement au nom du dialogue, encore plus précieux en une période si difficile, sur laquelle pèse, en plus de la pandémie, la folie insensée de la guerre. Il y a trop de haines et de divisions, trop d’absence de dialogue et de compréhension de l’autre: dans le monde globalisé, cela est encore plus dangereux et scandaleux.

Nous ne pouvons pas continuer à être connectés et séparés, connectés et déchirés par trop d’inégalités. Merci donc pour les efforts visant à la paix et à l’unité. Merci aux Autorités locales, qui nous ont accueillis, en préparant et en organisant ce Congrès avec grand soin, mais aussi à la population amicale et courageuse du Kazakhstan, capable d’embrasser d’autres cultures tout en préservant sa noble histoire et ses précieuses traditions. Kiop raqmet! Bolshoe spasibo! Thank you very much!

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Ma visite, qui touche maintenant à sa fin, a pour mot d’ordre Messagers de paix et d’unité. Ce mot d’ordre est au pluriel, car le chemin est commun. Et ce septième Congrès, que le Très-Haut nous a donné la grâce de vivre, a marqué une étape importante. Depuis sa création en 2003, l’évènement a pour modèle la Journée de prière pour la paix dans le monde convoquée en 2002 par Jean-Paul II à Assise, pour réaffirmer la contribution positive des traditions religieuses au dialogue et à la concorde entre les peuples.

Après ce qui s’est passé le 11 septembre 2001, il était nécessaire de réagir, et de réagir ensemble, au climat incendiaire auquel la violence terroriste voulait inciter et qui risquait de faire de la religion un facteur de conflit. Mais le terrorisme pseudo-religieux, l’extrémisme, le radicalisme, le nationalisme masqué de sacralité suscitent encore des craintes et des inquiétudes à propos de la religion. Ainsi, il a été providentiel ces jours-ci de nous retrouver et d’en réaffirmer sa véritable et indispensable essence.

À ce propos, la Déclaration de notre Congrès affirme que l’extrémisme, le radicalisme, le terrorisme et toute autre incitation à la haine, à l’hostilité, à la violence et à la guerre, quelle que soit la motivation ou l’objectif qu’ils se fixent, n’ont rien à voir avec l’esprit religieux authentique et doivent être rejetés dans les termes les plus décisifs possibles (cf. n. 5): condamnés, sans «si» et sans «mais».

De plus, partant du fait que le Tout-Puissant a créé tous les hommes égaux, quelle que soit leur appartenance religieuse, ethnique ou sociale, nous avons convenu que le respect et la compréhension mutuels doivent être considérés comme essentiels et indispensables dans l’enseignement religieux (cf. n. 13).

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Le Kazakhstan, au cœur du grand et décisif continent asiatique, était le lieu naturel pour nous rencontrer. Son drapeau nous a rappelé la nécessité de maintenir une relation saine entre la politique et la religion. En effet, si l’aigle royal, présent sur la bannière, rappelle l’autorité terrestre, en rappelant les empires antiques, le fond bleu évoque la couleur du ciel, la transcendance. Il y a donc un lien sain entre la politique et la transcendance, une coexistence saine qui maintient les sphères distinctes.

Distinction, et non confusion ou séparation. «Non» à la confusion, pour le bien de l’être humain, qui a besoin, comme l’aigle, d’un ciel libre pour voler, un espace libre et ouvert à l’infini qui ne soit pas limité par le pouvoir terrestre. Une transcendance qui, en revanche, ne doit pas céder à la tentation de se transformer en pouvoir, sinon le ciel tomberait sur terre, l’au-delà divin serait emprisonné dans l’aujourd’hui terrestre, l’amour du prochain dans des choix partisans.

«Non» à la confusion, donc. Mais «non » également à la séparation entre politique et transcendance, car les plus hautes aspirations humaines ne peuvent être exclues de la vie publique et reléguées à la seule sphère privée. Par conséquent, que ceux qui souhaitent exprimer légitimement leur croyance soient toujours et partout protégés. Combien de personnes, pourtant, sont encore persécutées et discriminées pour leur foi!

Nous avons demandé avec insistance aux gouvernements et aux organisations internationales compétentes à venir en aide aux groupes religieux et aux communautés ethniques qui ont subi des violations de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales, ainsi que des violences commises par des extrémistes et des terroristes, notamment à la suite de guerres et de conflits militaires (cf. n. 6).

Il faut surtout s’engager pour que la liberté religieuse ne soit pas un concept abstrait, mais un droit concret. Défendons pour tous le droit à la religion, à l’espérance, à la beauté: au Ciel. Car non seulement le Kazakhstan, comme le proclame son hymne, est un «Ciel de soleil d’or», mais tout être humain: chaque homme et chaque femme, dans son irremplaçable unicité, s’il est en contact avec le divin, peut irradier une lumière particulière sur la terre.

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C’est pourquoi l’Église catholique, qui ne se lasse pas de proclamer la dignité inviolable de toute personne, créée «à l’image de Dieu» (cf. Gn 1, 26), croit aussi à l’unité de la famille humaine. Elle estime que «tous les peuples forment, en effet, une seule communauté; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter tout le genre humain sur toute la face de la terre» (Conc. Ecum. Vat. II, Déclaration Nostra aetate, n. 1).

C’est pourquoi, depuis le début de ce Congrès, le Saint-Siège y a activement participé, notamment à travers le Dicastère pour le Dialogue Interreligieux. Et il veut continuer ainsi: la voie du dialogue interreligieux est une voie commune de paix et pour la paix et, comme telle, elle est nécessaire et sans retour. Le dialogue interreligieux n’est plus seulement une chance, c’est un service urgent et irremplaçable rendu à l’humanité, à la louange et à la gloire du Créateur de tous.

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Frères et sœurs, en pensant à ce cheminement commun, je me demande: quel est notre point de convergence? Jean-Paul II – qui a visité le Kazakhstan il y a vingt et un ans en ce même mois – a affirmé que «toutes les routes de l’Église conduisent à l’homme» et que l’homme est «la route de l’Église» (Lett. enc. Redemptor hominis, n. 14).

Je voudrais dire aujourd’hui que l’homme est aussi la voie de toutes les religions. Oui, l’être humain concret, affaibli par la pandémie, terrassé par la guerre, blessé par l’indifférence! L’homme, créature fragile et merveilleuse, qui « s’évanouit sans Créateur » (Conc. Ecum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, n. 36) et qui n’existe pas sans les autres!

Il faut penser au bien de l’être humain plus qu’aux objectifs stratégiques et économiques, aux intérêts nationaux, énergétiques et militaires, avant de prendre des décisions importantes. Pour faire des choix vraiment grands, il faut penser aux enfants, aux jeunes et à leur avenir, aux personnes âgées et à leur sagesse, aux gens ordinaires et à leurs vrais besoins.

Et nous élevons la voix pour crier que la personne humaine ne se réduit pas à ce qu’elle produit ou gagne; qu’elle doit être acceptée et jamais rejetée; que la famille, en langue kazakh «nid d’âme et d’amour», est le berceau naturel et irremplaçable à protéger et à promouvoir pour que les hommes et les femmes de demain grandissent et mûrissent.

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Pour tous les êtres humains, les grandes sagesses et religions sont appelées à témoigner de l’existence d’un patrimoine spirituel et moral commun, fondé sur deux piliers: la transcendance et la fraternité. La transcendance, l’Au-delà, l’adoration. Il est beau que chaque jour des millions et des millions d’hommes et de femmes, d’âges, de cultures et de conditions sociales divers, se rassemblent en prière dans d’innombrables lieux de culte.

C’est la force cachée qui fait avancer le monde. Et puis la fraternité, l’autre, la proximité: car il ne peut professer une véritable adhésion au Créateur celui qui n’aime pas ses créatures. C’est l’esprit qui imprègne la Déclaration de notre Congrès, dont je voudrais, pour conclure, souligner trois mots.

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Le premier est la synthèse de tout, l’expression d’un cri du cœur, le rêve et le but de notre voyage: la paix! Beybitşilik, mir, peace! La paix est urgente car tout conflit militaire ou foyer de tension et d’affrontement aujourd’hui ne peut avoir qu’un «effet domino» néfaste et compromet gravement le système des relations internationales (cf. n.4).

Mais la paix «n’est pas une pure absence de guerre et elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses; elle ne provient pas non plus d’une domination despotique», mais elle est «œuvre de justice» (Gaudium et spes, n. 78). Elle naît donc de la fraternité, elle grandit dans la lutte contre l’injustice et les inégalités, elle se construit dans l’ouverture aux autres. Nous, qui croyons au Créateur de tous, devons être à l’avant-garde de la propagation de la coexistence pacifique.

Nous devons la témoigner, la prêcher, l’implorer. C’est pourquoi la Déclaration exhorte les dirigeants du monde à mettre fin partout aux conflits et aux effusions de sang et à abandonner les rhétoriques agressives et destructrices (cf. n. 7). Nous vous prions, au nom de Dieu et pour le bien de l’humanité: engagez-vous pour la paix, non pour les armements! Ce n’est qu’en servant la paix que votre nom restera grand dans l’histoire.

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Si la paix fait défaut, c’est parce que l’attention, la tendresse et la capacité à donner la vie font défaut. Celle-ci doit donc être recherchée en impliquant davantage – le deuxième mot – la femme. Parce que la femme donne le soin et la vie au monde: elle est le chemin de la paix. Nous avons donc soutenu la nécessité de protéger leur dignité et d’améliorer leur statut social en tant que membre à part entière de la famille et de la société (cf. n. 23).

Les femmes doivent également se voir confier des rôles et des responsabilités plus importants. Combien de choix de mort seraient évités si les femmes étaient au centre des décisions! Travaillons afin qu’elles soient plus respectées, reconnues et impliquées.

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Enfin, le troisième mot: les jeunes. Ils sont les messagers de paix et d’unité d’aujourd’hui et de demain. Ce sont eux qui, plus que d’autres, invoquent la paix et le respect de la maison commune de la création. Par contre, les logiques de domination et d’exploitation, l’accaparement des ressources, les nationalismes, les guerres et les zones d’influence dessinent un monde ancien, que les jeunes rejettent, un monde fermé à leurs rêves et à leurs espoirs.

De même, les religiosités rigides et étouffantes n’appartiennent pas à l’avenir, mais au passé. En pensant aux nouvelles générations, on a affirmé ici l’importance de l’instruction qui renforce l’acceptation mutuelle et la coexistence respectueuse entre les religions et les cultures (cf. n. 21). Donnons aux jeunes des opportunités d’instruction, et non des armes de destruction! Et écoutons-les, sans crainte de nous laisser interroger par eux. Par-dessus tout, construisons un monde en pensant à eux!

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Frères, sœurs, le peuple du Kazakhstan, ouvert sur demain et témoin de tant de souffrances passées, avec son extraordinaire caractère multi-religieux et multiculturel, nous offre un exemple pour l’avenir. Il nous invite à le construire sans oublier la transcendance et la fraternité, l’adoration du Très-Haut et l’accueil de l’autre. Continuons ainsi, marchant ensemble sur la terre en enfants du Ciel, tisseurs d’espérance et artisans d’harmonie, messagers de paix et d’unité!


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Rencontre avec le clergé au Kazakhstan

Rencontre avec le clergé au Kazakhstan

VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETÉ FRANÇOIS AU KAZAKHSTAN
(13-15 SEPTEMBRE 2022)

RENCONTRE AVEC LES ÉVÊQUES, LES PRÊTRES, LES DIACRES, LES PERSONNES CONSACRÉES, LES SÉMINARISTES ET LES AGENTS PASTORAUX

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Cathédrale Mère de Dieu du Perpétuel Secours, Noursoultan
Jeudi 15 septembre 2022

Chers frères Évêques, chers prêtres et diacres, chers consacrés, séminaristes et agents pastoraux, bonjour!

Je suis heureux d’être ici parmi vous, de saluer la Conférence des évêques d’Asie centrale et de rencontrer une Église composée de tant de visages, d’histoires et de traditions différentes, tous unis par l’unique foi en Jésus-Christ.

Monseigneur Mumbiela Sierra, que je remercie pour ses mots de salutation, a dit: «La plupart d’entre nous sont des étrangers»; c’est vrai, car vous venez de lieux et de pays différents, mais c’est cela la beauté de l’Église: nous sommes une seule famille, dans laquelle personne n’est étranger.

Je le répète: personne n’est étranger dans l’Église, nous sommes un seul Peuple saint de Dieu enrichi par de nombreux peuples! Et la force de notre peuple sacerdotal et saint réside vraiment dans le fait de faire de la diversité une richesse en partageant ce que nous sommes et ce que nous avons: notre petitesse est multipliée si nous la partageons.

Le passage de la Parole de Dieu que nous venons d’entendre l’affirme précisément: le mystère de Dieu – dit saint Paul – a été révélé à tous les peuples. Pas seulement au peuple élu ou à une élite religieuse, mais à tous. Tout homme a accès à Dieu, car – explique l’Apôtre – toutes les nations «sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile» (Ep 3, 6).

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Je voudrais insister sur deux mots utilisés par Paul: héritage et promesse. D’une part, une Église hérite toujours d’une histoire, elle est toujours fille d’une première annonce de l’Évangile, d’un événement qui la précède, d’autres apôtres et évangélisateurs qui l’ont fondée sur la parole vivante de Jésus; d’autre part, elle est aussi la communauté de ceux qui ont vu la promesse de Dieu s’accomplir en Jésus et qui, en tant que fils de la résurrection, vivent dans l’espérance de l’accomplissement futur.

Oui, nous sommes les destinataires de la gloire promise, qui guide notre chemin dans l’attente. Héritage et promesse: l’héritage du passé est notre mémoire, la promesse de l’Évangile est l’avenir de Dieu qui vient à notre rencontre. C’est sur cela que je voudrais m’attarder avec vous: une Église qui chemine dans l’histoire entre mémoire et avenir.

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Tout d’abord, la mémoire. Si aujourd’hui, dans ce vaste pays multiculturel et multi-religieux, on peut voir des communautés chrétiennes dynamiques et un sens religieux qui traverse la vie de la population, c’est avant tout grâce à la riche histoire qui a précédé.

Je pense à la diffusion du christianisme en Asie centrale, qui a eu lieu dès les premiers siècles, aux nombreux évangélisateurs et missionnaires qui se sont dépensés pour répandre la lumière de l’Évangile, fondant des communautés, des sanctuaires, des monastères et des lieux de culte.

Il y a donc un héritage chrétien, œcuménique, qu’il faut honorer, et préserver, une transmission de la foi qui a eu pour protagonistes tant de gens simples, tant de grands-pères et de grands-mères, de pères et de mères.

Sur le chemin spirituel et ecclésial nous ne devons pas perdre le souvenir de ceux qui nous ont annoncé la foi, car faire mémoire nous aide à développer l’esprit de contemplation pour les merveilles que Dieu a accomplies dans l’histoire, même au milieu des difficultés de la vie et des fragilités personnelles et communautaires.

Mais faisons attention: il ne s’agit pas de regarder en arrière avec nostalgie, en restant bloqué sur les choses du passé et en se laissant paralyser dans l’immobilisme: c’est la tentation du retour en arrière. Le regard chrétien, lorsqu’il se retourne pour faire mémoire, veut nous ouvrir à l’émerveillement devant le mystère de Dieu, pour remplir notre cœur de louange et de gratitude pour ce que le Seigneur a accompli.

Un cœur reconnaissant, qui déborde de louanges, ne nourrit pas de regrets, mais accueille l’aujourd’hui qu’il vit comme une grâce. Et il veut se mettre en route, aller de l’avant, communiquer Jésus, comme les femmes et les disciples d’Emmaüs le jour de Pâques!

C’est cette mémoire vivante de Jésus, qui nous émerveille et que nous puisons surtout dans le Mémorial eucharistique, la force de l’amour qui nous pousse à avancer. C’est notre trésor. Parce que sans mémoire, il n’y a pas d’émerveillement. Si nous perdons la mémoire vivante, la foi, les dévotions et les activités pastorales risquent de faiblir, d’être comme des feux de paille, qui brûlent rapidement mais s’éteignent vite.

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Lorsque nous perdons la mémoire, la joie s’épuise. Nous perdons aussi la gratitude envers Dieu et nos frères, car nous tombons dans la tentation de penser que tout dépend de nous. Le Père Ruslan nous a rappelé une belle chose: être prêtre, c’est déjà beaucoup, car dans la vie sacerdotale on se rend compte que ce qui arrive n’est pas de notre fait, mais c’est un don de Dieu.

Et Sœur Clara, parlant de sa vocation, a voulu tout d’abord remercier ceux qui lui ont annoncé l’Évangile. Merci pour ces témoignages, qui nous invitent à faire mémoire reconnaissante de l’héritage reçu.

Si nous regardons à l’intérieur de cet héritage, que voyons-nous? Cette foi n’a pas été transmise de génération en génération comme un ensemble de choses à comprendre et à faire, comme un code fixé une fois pour toutes. Non, la foi a été transmise par la vie, par le témoignage qui a apporté le feu de l’Évangile au cœur des situations pour illuminer, purifier et répandre la chaleur consolante de Jésus, la joie de son amour qui sauve, l’espérance de sa promesse.

En faisant mémoire, nous apprenons alors que la foi grandit avec le témoignage. Le reste vient après. C’est un appel pour tous, et je voudrais le répéter à tous, fidèles laïcs, évêques, prêtres, diacres, hommes et femmes consacrés qui œuvrent de diverses manières à la vie pastorale des communautés: ne nous lassons pas de témoigner du cœur du salut, de la nouveauté de Jésus, de la nouveauté qu’est Jésus!

La foi n’est pas un bel étalage de choses du passé – cela serait un musée –, mais un événement toujours actuel, la rencontre avec le Christ qui se produit ici et maintenant dans la vie! C’est pourquoi elle ne se communique pas seulement en répétant les choses de toujours, mais en transmettant la nouveauté de l’Évangile. Ainsi, la foi reste vivante et a un avenir. C’est pourquoi j’aime dire que la foi doit être transmise « en dialecte ».

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Voici donc le deuxième mot, l’avenir. La mémoire du passé ne nous enferme pas sur nous-mêmes, mais nous ouvre à la promesse de l’Évangile. Jésus nous a assurés qu’il sera avec nous pour toujours: il ne s’agit donc pas d’une promesse adressée uniquement à un avenir lointain, nous sommes appelés à accueillir aujourd’hui le renouveau que le Ressuscité apporte à la vie. Malgré nos faiblesses, il ne se lasse pas d’être avec nous, de construire avec nous l’avenir de son Église qui est la nôtre.

Bien sûr, face aux nombreux défis de la foi – en particulier ceux concernant la participation des jeunes générations –, ainsi que face aux problèmes et aux épreuves de la vie, et en regardant son nombre, dans l’immensité d’un pays comme celui-ci, on peut se sentir « petit » et insuffisant.

Et pourtant, si nous adoptons le regard plein d’espérance de Jésus, nous faisons une découverte surprenante: l’Évangile dit qu’être petit, pauvre en esprit, est une béatitude, la première béatitude (cf. Mt 5,3), parce que la petitesse nous livre humblement à la puissance de Dieu et nous conduit à ne pas fonder notre agir ecclésial sur nos propres capacités.  Et c’est une grâce!

Je le répète: il y a une grâce cachée en étant une petite Église, un petit troupeau; au lieu de faire étalage de notre force, de notre nombre, de nos structures et de toute autre forme d’importance humaine, nous nous laissons conduire par le Seigneur et nous nous tenons humblement aux côtés des personnes.

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Riches en rien et pauvres en tout, nous marchons avec simplicité, proches des sœurs et des frères de notre peuple, apportant la joie de l’Évangile dans les situations de la vie. Comme le levain dans la pâte et comme la plus petite des graines jetées en terre (cf. Mt 13, 31-33), nous habitons les événements heureux et tristes de la société dans laquelle nous vivons, pour la servir de l’intérieur.

Être petit nous rappelle que nous ne sommes pas autosuffisants: que nous avons besoin de Dieu, mais aussi des autres, de tous les autres: des sœurs et des frères des autres confessions, de ceux qui professent d’autres croyances religieuses que les nôtres, de tous les hommes et femmes de bonne volonté.

Nous sommes conscients, dans un esprit d’humilité, que ce n’est qu’ensemble, dans le dialogue et l’acceptation mutuelle, que nous pouvons vraiment réaliser quelque chose de bon pour tous.

C’est le devoir particulier de l’Église dans ce pays: ne pas être un groupe qui s’éternise dans les mêmes vieilles choses ou qui s’enferme dans sa coquille parce qu’il se sent petit, mais une communauté ouverte à l’avenir de Dieu, enflammée par le feu de l’Esprit: vivante, pleine d’espérance, ouverte à ses nouveautés et aux signes des temps, habitée par la logique évangélique de la semence qui porte du fruit dans un amour humble et fécond.

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De cette manière, la promesse de vie et de bénédiction, que Dieu le Père déverse sur nous par l’intermédiaire de Jésus, s’accomplit non seulement pour nous, mais aussi pour les autres.

Et elle se réalise chaque fois que nous vivons la fraternité entre nous, lorsque nous prenons en charge les pauvres et les blessés de la vie, lorsque dans les relations humaines et sociales nous témoignons de la justice et de la vérité, en disant « non » à la corruption et au mensonge. Les communautés chrétiennes, et en particulier le séminaire, devraient être des « écoles de sincérité »: pas des milieux rigides et formels, mais des gymnases de vérité, d’ouverture et de partage.

Et dans nos communautés – rappelons-nous – nous sommes tous disciples du Seigneur: tous disciples, tous essentiels, tous d’égale dignité. Non seulement les évêques, les prêtres et les consacrés, mais toute personne baptisée a été immergée dans la vie du Christ et en Lui – comme nous l’a rappelé saint Paul – elle est appelée à recevoir l’héritage et à accueillir la promesse de l’Évangile.

Il faut donc donner de l’espace aux laïcs: cela vous fera du bien, afin que les communautés ne deviennent pas rigides et cléricalisées. Une Église synodale, en route vers l’avenir de l’Esprit, est une Église participative et coresponsable.

C’est une Église capable d’aller à la rencontre du monde parce qu’elle est formée dans la communion. Une chose m’a frappé dans tous les témoignages: non seulement le Père Ruslan et les sœurs, mais aussi Kirill le père de famille nous ont rappelé que dans l’Église, au contact de l’Évangile, nous apprenons à passer de l’égoïsme à l’amour inconditionnel.

C’est une sortie de soi dont tout disciple a constamment besoin: c’est le besoin de nourrir le don reçu au Baptême, qui nous pousse partout, dans nos rassemblements ecclésiaux, dans les familles, au travail, dans la société, à devenir des hommes et femmes de communion et de paix, qui sèment le bien là où ils se trouvent. L’ouverture, la joie et le partage sont les signes de l’Église primitive: et ils sont aussi les signes de l’Église de l’avenir.

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Rêvons et, avec la grâce de Dieu, construisons une Église davantage habitée par la joie du Ressuscité, qui rejette les peurs et les plaintes, qui ne se laisse pas raidir par des dogmatismes et des moralismes.

Chers frères et sœurs, demandons tout cela aux grands témoins de la foi dans ce pays. Je voudrais rappeler en particulier le bienheureux Bukowiński, un prêtre qui a passé sa vie à s’occuper des malades, des nécessiteux et des marginaux, payant de sa vie sa fidélité à l’Évangile par la prison et les travaux forcés.

On m’a dit que même avant sa béatification, il y avait toujours des fleurs fraîches et une bougie allumée sur sa tombe. C’est une confirmation que le peuple de Dieu sait reconnaître là où il y a de la sainteté, là où il y a un pasteur amoureux de l’Évangile.

Je tiens particulièrement à le dire aux évêques et aux prêtres, ainsi qu’aux séminaristes: telle est notre mission: ne pas être des administrateurs du sacré ou des gendarmes chargés de faire respecter les normes religieuses, mais des pasteurs proches des gens, des icônes vivantes du cœur compatissant du Christ.

Je me souviens aussi des bienheureux martyrs grecs catholiques, l’évêque Mgr Budka, le prêtre P. Zaryczkyj et Gertrude Detzel, dont le procès de béatification est maintenant ouvert. Comme nous l’a dit Mme Miroslava: ils ont apporté l’amour du Christ dans le monde. Vous êtes leur héritage: soyez la promesse d’une nouvelle sainteté!

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Je suis proche de vous et je vous encourage! vivez de cet héritage avec joie et témoignez-en généreusement, afin que ceux que vous rencontrez puissent percevoir qu’il existe une promesse d’espérance qui leur est adressée à eux aussi. Je vous accompagne dans la prière et maintenant nous nous confions de manière particulière au cœur de Marie Très Sainte, que vous vénérez de manière particulière comme Reine de la Paix.

J’ai lu un beau signe maternel qui s’est produit en des temps difficiles: alors que tant de personnes étaient déportées et étaient forcées de mourir de faim et de froid, elle, une Mère tendre et attentionnée, écoutait les prières que ses enfants lui adressaient. Au cours de l’un des hivers les plus froids, la neige a rapidement fondu, donnant naissance à un lac riche en poissons, qui a nourri tant de personnes affamées.

Que la Vierge fasse fondre la froideur des cœurs, insuffle à nos communautés une chaleur fraternelle renouvelée, nous donne une nouvelle espérance et un nouvel enthousiasme pour l’Évangile! Avec affection, je vous bénis et vous remercie. Et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi.


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MESSE EN LA FÊTE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

!VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETÉ FRANÇOIS AU KAZAKHSTAN
(13-15 SEPTEMBRE 2022)

MESSE EN LA FÊTE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

HOMELIE DU SAINT-PÈRE

Place de l’Expo, Noursoultan
Mercredi 14 septembre 20

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La croix est un gibet de mort, et pourtant, en ce jour de fête, nous célébrons l’exaltation de la Croix du Christ. C’est parce que sur ce bois, Jésus a pris sur lui notre péché et le mal du monde, et il les a vaincus par son amour. Voilà pourquoi nous la célébrons aujourd’hui. La Parole de Dieu que nous avons entendue nous le raconte, en opposant, d’une part, les serpents qui mordent et, d’autre part, le serpent qui sauve. Arrêtons-nous sur ces deux images.

Tout d’abord, les serpents qui mordent. Ils attaquent le peuple qui est tombé pour la énième fois dans le péché du murmure. Murmurer contre Dieu ce n’est pas seulement dire du mal et se plaindre de Lui ; cela signifie plus profondément, que, dans le cœur des Israélites, la confiance en Lui, en Sa promesse, a fait défaut.

Le peuple de Dieu, en effet, marche dans le désert vers la terre promise et accablé par la fatigue, il ne supporte pas le voyage (cf. Nb 21,4). Alors il se décourage, il perd espoir, et, à un certain moment, c’est comme s’il oublie la promesse du Seigneur : ils n’ont plus la force de croire que c’est Lui qui conduit leur voyage vers une terre riche et féconde.

Ce n’est pas une coïncidence si, alors que leur confiance en Dieu s’épuise, le peuple est mordu par des serpents qui tuent. Ceux-ci rappellent le premier serpent mentionné dans la Bible, dans le livre de la Genèse, le tentateur qui empoisonne le cœur de l’homme pour le faire douter de Dieu.

En effet, le diable, précisément sous la forme d’un serpent, séduit Adam et Ève, les trompe et les rend méfiants en les convainquant que Dieu n’est pas bon, mais qu’il est plutôt envieux de leur liberté et de leur bonheur.

A présent, dans le désert, les serpents reviennent, des « serpents brûlants » (v. 6) ; c’est dire que le péché des origines revient : les Israélites doutent de Dieu, ils ne lui font pas confiance, ils murmurent, se rebellent contre Celui qui leur a donné la vie et vont ainsi à leur mort. Voilà où mène la défiance du cœur !

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Chers frères et sœurs, cette première partie du récit nous demande de regarder de plus près les moments de notre histoire personnelle et communautaire où la confiance, dans le Seigneur et entre nous, a failli. Combien de fois, découragés et impatients, nous nous sommes desséchés dans nos déserts, perdant de vue le but du voyage !

Dans ce grand pays aussi, il existe un désert qui, tout en offrant un paysage splendide, nous parle de cette peine, de cette aridité que nous portons parfois dans notre cœur. Ce sont les moments de fatigue et d’épreuve, dans lesquels nous n’avons plus la force de regarder vers le haut, vers Dieu.

Ce sont les situations de la vie personnelle, ecclésiale et sociale dans lesquelles nous sommes mordus par le serpent de la méfiance qui nous injecte les poisons de la désillusion et du découragement, du pessimisme et de la résignation, en nous enfermant dans notre ego, en éteignant l’enthousiasme.

Mais dans l’histoire de cette terre, il y a eu d’autres morsures douloureuses : je pense aux serpents brûlants de la violence, de la persécution athée, à un parcours parfois troublé au cours duquel la liberté du peuple a été menacée et sa dignité blessée.

Il est bon que nous gardions le souvenir de ce que nous avons souffert : nous ne devons pas effacer de notre mémoire certaines obscurités, au risque de croire qu’elles appartiennent au passé et que le chemin du bien est tracé pour toujours.

Non, la paix n’est jamais acquise une fois pour toutes, elle doit être conquise chaque jour, tout comme la coexistence entre les différentes ethnies et traditions religieuses, le développement intégral et la justice sociale.

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Et pour que le Kazakhstan grandisse encore plus « dans la fraternité, le dialogue et la compréhension […] pour construire des ponts de solidarité et de coopération avec d’autres peuples, nations et cultures » (St Jean Paul II, Discours lors de la cérémonie d’accueil, 22 septembre 2001), l’engagement de tous est nécessaire. Avant tout, un acte de foi renouvelé envers le Seigneur est nécessaire : lever les yeux, regarder vers Lui et apprendre de son amour universel et crucifié.

Nous en arrivons ainsi à la deuxième image : le serpent qui sauve. Alors que le peuple meurt à cause des serpents brûlants, Dieu entend la prière d’intercession de Moïse et lui dit : « Fais-toi un serpent et dresse-le au sommet d’un mât ; celui qui sera mordu et qui le regardera restera en vie » (Nb 21,8).

En effet, « quand un serpent avait mordu quelqu’un, s’il regardait le serpent d’airain, il restait en vie » (v. 9). Nous pourrions toutefois nous demander pourquoi Dieu, au lieu de donner ces instructions pénibles à Moïse, n’a-t-il pas simplement détruit les serpents venimeux ? Cette manière de faire nous révèle sa façon d’agir face au mal, au péché et à la méfiance de l’humanité.

Alors comme maintenant, dans le grand combat spirituel qui anime l’histoire jusqu’à la fin, Dieu n’anéantit pas les bassesses que l’homme poursuit librement : les serpents venimeux ne disparaissent pas, ils sont toujours là, embusqués, ils peuvent toujours mordre. Qu’est-ce qui a changé alors, que fait Dieu ?

Jésus l’explique dans l’Évangile : « Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle » (Jn 3, 14-15). Voici le tournant : le serpent qui sauve est arrivé parmi nous: Jésus qui, élevé sur le bois de la croix, ne permet pas aux serpents venimeux qui nous assaillent de nous conduire à la mort.

Face à nos bassesses, Dieu nous donne une nouvelle hauteur : si nous gardons le regard tourné vers Jésus, les morsures du mal ne peuvent plus nous dominer, parce que, sur la croix, il a pris sur Lui le poison du péché et de la mort et en a anéanti le pouvoir destructeur.

C’est ce que le Père a fait face à propagation du mal dans le monde ; il nous a donné Jésus, qui s’est fait proche de nous d’une manière telle que nous n’aurions jamais pu l’imaginer : « Lui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait péché pour nous » (2 Co 5, 21).

Telle est l’infinie grandeur de la miséricorde divine : Jésus qui s’est « fait péché » pour nous, Jésus qui sur la croix s’est « fait serpent » – pourrions-nous dire – afin qu’en regardant vers Lui, nous puissions résister aux morsures empoisonnées des serpents mauvais qui nous assaillent.

Frères et sœurs, voici la route, la voie de notre salut, de notre renaissance et de notre résurrection : regarder Jésus crucifié. De cette hauteur, nous pouvons voir nos vies et l’histoire de nos peuples d’une manière nouvelle. Car de la Croix du Christ, nous apprenons l’amour, et non la haine ; nous apprenons la compassion, et non l’indifférence ; nous apprenons le pardon, et non la vengeance.

Les bras ouverts de Jésus sont l’étreinte de tendresse avec laquelle Dieu veut nous accueillir. Et ils nous montrent la fraternité que nous sommes appelés à vivre entre nous et avec tous.

Ils nous montrent le chemin, le chemin chrétien : non pas le chemin de l’imposition et de la contrainte, du pouvoir et de l’importance, jamais le chemin qui brandit la croix du Christ contre d’autres frères et sœurs pour lesquels il a donné sa vie ! La voie de Jésus, la voie du salut est autre : c’est la voie de l’amour humble, gratuit et universel, sans « si » et sans « mais ».

Oui, parce que sur le bois de la croix, le Christ a enlevé le poison du serpent du mal, et qu’être chrétien signifie vivre sans poisons : ne vous mordez pas, ne murmurez pas, n’accusez pas, ne bavardez pas, ne répandez pas d’œuvres mauvaises, ne polluez pas le monde avec le péché et la méfiance qui vient du Malin.

Frères et sœurs, nous renaissons du côté ouvert de Jésus sur la croix : qu’il n’y ait pas en nous de poison de mort (cf. Sg 1, 14). Prions plutôt pour que, par la grâce de Dieu, nous devenions de plus en plus chrétiens : témoins joyeux de la vie nouvelle, de l’amour et de la paix.

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Remerciements à la fin de la Messe

Merci, Mgr Peta, pour vos paroles, merci pour tous vos efforts déployés dans la préparation de cette célébration et de ma visite. À cet égard, je tiens à renouveler ma cordiale gratitude aux Autorités civiles et religieuses du pays.

Je vous salue tous, frères et sœurs, en particulier ceux qui sont venus d’autres pays d’Asie centrale, et de régions éloignées de cette terre sans limites. Je bénis de tout cœur les personnes âgées et les malades, les enfants et les jeunes.

Aujourd’hui, fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, sentons-nous spirituellement unis au sanctuaire national de la Reine de la Paix, d’Oziornoje. Mgr Tomash a rappelé qu’il y a là une grande croix, sur laquelle est notamment écrit : « Au peuple du Kazakhstan merci » et « paix aux hommes ».

La gratitude envers le Seigneur pour le saint peuple de Dieu qui vit dans ce grand pays se combine avec la gratitude pour son engagement à promouvoir le dialogue, et se transforme en une invocation pour la paix, une paix dont notre monde a soif.

Je pense à tant de lieux marqués par la guerre, notamment à la chère Ukraine. Ne nous habituons pas à la guerre, ne nous résignons pas à son caractère inévitable. Allons au secours de ceux qui souffrent, et insistons pour que nous essayions réellement de parvenir à la paix.

Que faut-il de plus, combien de morts faut-il attendre avant que les affrontements ne cèdent le pas au dialogue pour le bien des personnes, des peuples et de l’humanité ? La seule issue est la paix et la seule voie pour y arriver est le dialogue. J’ai appris avec inquiétude que de nouveaux foyers de tension se sont allumés au cours de ces heures dans la région dans la région du Caucase.

Continuons à prier afin que, même dans ces territoires, la confrontation pacifique et la concorde l’emportent sur les querelles. Le monde apprenne à construire la paix, notamment en limitant la course aux armements et en convertissant les énormes dépenses de guerre en soutien concret aux populations. Merci à tous ceux qui y croient, merci à vous et à tous ceux qui sont des messagers de paix et d’unité !


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