Disponibilité et ouverture d’esprit et de cœur

Disponibilité et ouverture d’esprit et de cœur

Ce sont les deux ingrédients par lesquels passe la foi. C’est ce qu’a exprimé le Pape François, lors de l’angélus, en commentant le passage de l’évangile de saint Luc qui relate la première prédication de Jésus à Nazareth. Ses concitoyens accueillent Jésus avec hostilité, ils croient bien le connaître, c’est le fils du charpentier. Le Seigneur se présente comme on ne s’y attendait pas et nous demande d’accepter ses voies.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 23 janvier 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans la Liturgie d’aujourd’hui, l’Évangile raconte la première prédication de Jésus dans son pays, Nazareth. Le résultat est amer : au lieu d’être approuvé, Jésus rencontre incompréhension et même hostilité (cf. Lc 4, 21-30). Ses concitoyens, plus qu’une parole de vérité, voulaient des miracles, des signes prodigieux.

[Pour eux,] le Seigneur ne travaille pas avec lui et ils le refusent, parce qu’ils disent qu’ils l’ont connu déjà  enfant, qu’il est le fils de Joseph (cf. v. 22) et ainsi de suite. Ainsi Jésus prononce une phrase devenue proverbiale : « Aucun prophète n’est le bienvenu dans son pays » (v. 24).

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Ces mots révèlent que l’échec pour Jésus n’était pas entièrement inattendu. Il connaissait les siens, il connaissait les cœurs des siens, il savait le risque qu’il courait, il tenait compte du refus. Alors on peut se demander : mais si c’était le cas, s’il prévoit l’échec, pourquoi va-t-il quand même dans son pays ? Pourquoi faire du bien aux personnes qui ne veulent pas vous accueillir ?

C’est une question que nous nous posons souvent. Mais c’est une question qui nous aide à mieux comprendre Dieu qui, devant nos fermetures, ne se retient pas : il n’arrête pas son amour. Devant nos fermetures, Il continue.

Nous en voyons le reflet chez ces parents qui sont conscients de l’ingratitude de leurs enfants, mais qui ne cessent pas de les aimer et de leur faire du bien pour cela. Dieu est comme ça, mais à un niveau beaucoup plus élevé. Et aujourd’hui, il nous invite aussi à croire au bien, à ne ménager aucun effort pour faire le bien.

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Dans ce qui se passe à Nazareth, cependant, nous trouvons autre chose : l’hostilité envers Jésus de la part des « siens » nous provoque : ils n’étaient pas accueillants, et nous ? Pour le vérifier, regardons les modèles d’accueil que Jésus offre aujourd’hui, à ses concitoyens et à nous.

Ce sont deux étrangers : une veuve de Sarepta de Sidon et Naaman, le Syrien. Tous deux ont accueilli des prophètes : le premier Élie, le second Élisée. Mais ça n’a pas été un accueil facile, ça a traversé des épreuves.

La veuve a accueilli Élie, malgré la famine et bien que le prophète ait été persécuté (cf. 1 Rois 17 : 7-16), il a été persécuté politiquement et religieusement. Naaman, d’autre part, bien qu’étant une personne du plus haut niveau, a accepté la demande du prophète Élisée, ce qui l’a amené à s’humilier, à se baigner sept fois dans le fleuve (cf. 2 Rois 5 : 1-14) , comme s’il était un enfant ignorant.

Bref, la veuve et Naaman les ont accueillis par leur disponibilité et leur humilité. La manière d’accueillir Dieu est d’être toujours disponible, de l’accueillir et d’être humble. La foi passe par là : disponibilité et humilité. La veuve et Naaman n’ont pas rejeté les voies de Dieu et de ses prophètes ; ils étaient dociles, pas rigides et fermés.

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Frères et sœurs, Jésus suit aussi le chemin des prophètes : il se présente comme on ne s’y attendrait pas. Ceux qui recherchent des miracles ne le trouvent pas – si nous cherchons des miracles, nous ne trouverons pas Jésus – ceux qui recherchent de nouvelles sensations, des expériences intimes, des choses étranges ; ceux qui recherchent une foi faite de puissance et de signes extérieurs. Non, ils ne le trouveront pas.

Seuls ceux qui acceptent ses voies et ses défis le trouvent, sans plaintes, sans soupçons, sans critiques et sans longs visages.

En d’autres termes, Jésus vous demande de l’accueillir dans la réalité quotidienne que vous vivez ; dans l’Église d’aujourd’hui, telle qu’elle est; dans ceux que vous avez à proximité tous les jours; dans le concret des nécessiteux, dans les problèmes de ta famille, dans les parents, dans les enfants, dans les grands-parents, accueillez Dieu là.

Le voilà qui nous invite à nous purifier dans le fleuve de la disponibilité et dans de nombreux bains sains d’humilité. Il faut de l’humilité pour rencontrer Dieu, pour se laisser rencontrer par lui.

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Et nous, sommes-nous accueillants ou ressemblons-nous à ses concitoyens qui pensaient tout savoir de lui? « J’ai étudié la théologie, j’ai suivi ce cours de catéchèse… Je sais tout de Jésus ! ». Oui, comme un imbécile! Ne sois pas stupide, tu ne connais pas Jésus. Peut-être qu’après tant d’années d’être croyants, nous pensons que nous connaissons bien le Seigneur, avec nos idées et nos jugements, plusieurs fois.

Le risque est de s’y habituer, de s’habituer à Jésus, et comment s’y habituer ? Nous fermant, nous fermant à ses nouveautés, au moment où Il frappe à ta porte et nous dit quelque chose de nouveau, Il veut entrer en nous. Faut-il s’en sortir en restant figés sur nos positions? Le Seigneur demande un esprit ouvert et un cœur simple.

Et quand une personne a l’esprit ouvert, un cœur simple, elle a la capacité d’être surprise, d’être émerveillée. Le Seigneur nous surprend toujours, c’est la beauté de la rencontre avec Jésus. Que Notre-Dame, modèle d’humilité et de disponibilité, nous montre le chemin pour accueillir Jésus.

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Après l’angélus

Chers frères et sœurs,

c’est aujourd’hui la journée mondiale des malades de la lèpre. J’exprime ma proximité envers ceux qui souffrent de cette maladie et j’espère qu’ils ne manqueront pas de soutien spirituel et de soins de santé.

Il est nécessaire de travailler ensemble pour la pleine intégration de ces personnes, en surmontant toute discrimination associée à une maladie qui, malheureusement, touche encore beaucoup de personnes, en particulier dans des contextes sociaux plus défavorisés.

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Après-demain, le 1er février, le Nouvel An lunaire sera célébré dans tout l’Extrême-Orient, ainsi que dans diverses parties du monde. À cette occasion, j’adresse mes salutations cordiales et exprime le souhait qu’au cours de la nouvelle année, chacun puisse jouir de la paix, de la santé et d’une vie paisible et sûre.

Comme c’est beau quand les familles trouvent des occasions de se réunir et de vivre ensemble des moments d’amour et de joie ! Malheureusement, de nombreuses familles ne pourront pas se réunir cette année en raison de la pandémie.

J’espère que nous pourrons bientôt passer le test. Enfin, j’espère que grâce à la bonne volonté des individus et à la solidarité des peuples, toute la famille humaine pourra atteindre les objectifs de prospérité matérielle et spirituelle avec un dynamisme renouvelé.

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A la veille de la fête de saint Jean Bosco, je voudrais saluer les Salésiens, qui font tant de bien dans l’Église. J’ai suivi la messe célébrée dans le sanctuaire de Marie Auxiliatrice [à Turin] par le Recteur Majeur Ángel Fernández Artime, j’ai prié avec lui pour tous.

Pensons à ce grand saint, père et maître de la jeunesse. Il ne s’enfermait pas dans la sacristie, il ne s’enfermait pas dans ses affaires. Il est sorti dans la rue à la recherche des jeunes, avec cette créativité qui était sa marque de fabrique. Meilleurs vœux à tous les salésiens et salésiennes !

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Je vous salue tous, fidèles de Rome et pèlerins de diverses parties du monde. Je salue en particulier les fidèles de Torrejón de Ardoz, Espagne, et les étudiants de Murça, Portugal.

Avec affection, je salue les garçons et les filles de l’Action Catholique du Diocèse de Rome ! Chers enfants, cette année encore, accompagnés de parents, d’éducateurs et de prêtres auxiliaires, vous êtes venus – en petit groupe, pour la pandémie – à la fin de la Caravane de la Paix. Votre devise est : Réparons la paix. Jolie devise ! C’est important!

Il y a un grand besoin de « raccommoder », à partir de nos relations personnelles, jusqu’aux relations entre États. Je vous remercie! Continuez! Et maintenant lâchez vos ballons vers le ciel en signe d’espoir… Ici ! C’est un signe d’espérance que nous apportent aujourd’hui les jeunes de Rome, cette « caravane pour la paix ».

Je souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

La rencontre avec le Christ s’exprime par l’Évangile

La rencontre avec le Christ s’exprime par l’Évangile

Pour saint Paul VI, la rencontre ou le choc avec le Christ se produit parce qu’il est, en sa personne, tout ce qui s’exprime par le terme Évangile ou Royaume de Dieu.

Le Christ et l'Évangile
Le Christ et l’Évangile

Après avoir parlé des autodéfinitions que Jésus se donne à lui-même, du profil personnel du Christ qui ressort de certaines de ses expressions comme celle si religieuse et si humaine « Venez à moi vous tous qui souffrez et qui êtes fatigués et moi vous rafraîchira », saint Paul VI se souvient de la question posée par le Christ à Césarée de Philippe et de la réponse de Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ».

Cette réponse, dont Jésus dit qu’elle n’est pas issue de la chair et du sang, mais révélée par le Père qui est aux cieux, est celle que l’Église et le Pape lui-même répètent avec une conviction inébranlable. Saint Paul VI dit confidentiellement que cette réponse constitue le souci de son ministère.

Il doit répéter à tous que Jésus est le Fils de Dieu et qu’il n’y a pas de salut en dehors de lui. Est-ce peut-être fatiguant pour le Pape de faire cette déclaration ? Est-ce un problème pour lui ? Non! s’exclame saint Paul VI, exprimant sa conviction intérieure inébranlable quant à la véracité de l’affirmation.

Aussi faible que puisse être humainement sa personne, il y a en lui une force qui vient d’en haut, ce qui le confirme dans ce que Pierre premier et inspiré a déclaré. Jésus, pour défendre cette définition, a affronté la potence et la mort. En fait, il a été condamné par le Sanhédrin pour s’être appelé le Fils du Béni du Ciel.

Saint Paul VI poursuit en exhortant à élargir le cercle des témoignages. En réalité, ils montrent comment notre monde, apparemment apathique et réfractaire à une relation avec le Christ, se trouve à un moment donné obligé d’en dire quelque chose.

Jésus l’avait prédit : « Quand je serai exalté sur la croix, j’attirerai tout le monde à moi ». Certes, l’attitude envers lui est double. Celui qui écoute et accueille l’invitation du Christ entre en harmonie avec lui, en un certain sens « christise ». Ceux qui ne l’écoutent pas restent au bord de son mystère. Mais il est déjà écrit dans l’Évangile : « Il est venu parmi les siens, et ils ne l’ont pas accepté ».

Samedi 29 janvier 1972 – il y a exactement 50 ans !

Assise – Journée de prière pour la paix il y a 20 ans !

Assise – Journée de prière pour la paix il y a 20 ans !

Saint JEAN-PAUL II, lors de l’ANGÉLUS du dimanche 27 janvier 2002

le rameau de la paix
le rameau de la paix

1. J’ai encore l’émotion que j’ai ressentie jeudi dernier à Assise pour la Journée de prière pour la paix. « Plus de guerre ! Plus de terrorisme ! Au nom de Dieu, que chaque religion apporte justice et paix sur la terre, pardon et vie, amour ! »

C’est l’appel solennel que j’ai adressé, avec les chefs de diverses religions, aux peuples de notre temps, rejetant fermement la tentation de résoudre les graves problèmes de l’humanité par l’usage des armes et de la violence. Ainsi, nous avons posé une nouvelle étape sur la voie de l’édification d’une civilisation de paix et d’amour.

Aujourd’hui, encore une fois, je voudrais remercier les chefs religieux qui ont répondu à mon invitation. A Assise, nous avons réaffirmé ensemble que la tâche des religions, dans le respect mutuel, est de favoriser la coexistence pacifique entre les peuples et les cultures.

J’exprime également ma profonde gratitude à l’immense peuple des croyants, aux innombrables personnes de toutes les parties du monde, qui nous ont accompagnés de leur soutien spirituel ; ainsi qu’à ceux qui, bien qu’éloignés de la religion, ont partagé « l’esprit » de ce jour unique et sont prêts à s’engager pour la défense et la promotion des valeurs humaines authentiques.

2. Une pensée toute particulière va aux jeunes qui, avec leur enthousiasme typique, ont animé la ville de San Francesco à l’occasion de cette rencontre. C’est à eux, aux nouvelles générations, qu’est confié l’avenir du monde.

C’est pourquoi je me réjouis que, quelques jours après la rencontre d’Assise, les jeunes de l’Action catholique de Rome, accompagnés du cardinal vicaire Camillo Ruini, soient venus aujourd’hui sur la place Saint-Pierre pour célébrer leur « Journée de la paix ».

Deux d’entre eux, ici à côté de moi, lâcheront bientôt deux colombes dans le ciel, symbole de paix. C’est un geste significatif, dédié aux nombreux enfants qui, malheureusement, sont encore victimes de guerres et de graves injustices. Que l’engagement de chacun garantisse le respect des droits fondamentaux de chaque être humain né sur la face de la Terre.

3. Parmi les droits de l’homme à défendre et à promouvoir figure celui de la santé, encore absent ou très insuffisant dans de nombreuses régions de la planète. Des maladies, qui sur le papier seraient vaincues, continuent de se propager, comme la maladie de Hansen, communément appelée lèpre.

La Journée mondiale des malades de la lèpre d’aujourd’hui contribue à maintenir l’attention de l’opinion publique envers les personnes touchées par cette maladie et à encourager les efforts pour l’éradiquer complètement.

Que la Sainte Vierge, avec sa protection maternelle, console nos frères malades. À elle, Mère de l’espérance, nous demandons que germent les graines de l’espérance qui, ces jours-ci, ont été semées dans le cœur de beaucoup. Que Marie nous aide à construire une paix authentique et durable.

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