Saint Joseph, migrant persécuté et courageux

Saint Joseph, migrant persécuté et courageux

Le Pape François, dans sa dernière catéchèse de l’année lors de l’audience générale du 29 décembre en Salle Paul VI,  a médité sur saint Joseph «comme un migrant persécuté et courageux», tel que l’évangéliste Matthieu le décrit.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 29 décembre 2021

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Catéchèse sur saint Joseph – 5.

Résumé

Aujourd’hui, je voudrais vous présenter saint Joseph comme un migrant persécuté et courageux, ainsi qu’il est décrit par saint Matthieu dans l’évangile.

Joseph est le contraire du roi Hérode, et les attitudes de ces deux personnages manifestent les deux faces de notre humanité : alors qu’Hérode cherche à défendre son pouvoir par l’intimidation et la violence, Joseph affronte avec courage les vicissitudes d’un long et dangereux voyage en Égypte, confiant et obéissant dans la parole de l’ange.

Voici l’enseignement que Joseph nous laisse aujourd’hui : devant les adversités que la vie nous réserve, nous pouvons nous sentir menacés et avoir peur. Ce n’est pourtant pas en faisant ressortir le pire qui est en nous, comme Hérode, que nous pourrons surmonter ces moments, mais en nous comportant comme Joseph qui réagit à la peur par le courage de faire confiance à la Providence de Dieu.

Le courage n’est pas la vertu exclusive du héros. Il est aussi nécessaire pour affronter avec détermination les difficultés de la vie quotidienne. Prions aujourd’hui pour tous les migrants et tous les persécutés, qui se sentent abandonnés et qui se découragent. Que le Seigneur guide leurs pas et ouvre le cœur de ceux qui pourront leur venir en aide.

Catéchèse

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, je voudrais vous présenter Saint Joseph en tant que migrant persécuté et courageux. C’est ainsi que l’évangéliste Matthieu le décrit. Cet événement particulier de la vie de Jésus, qui voit aussi Joseph et Marie comme protagonistes, est traditionnellement appelé « la fuite en Égypte » (cf. Mt 2, 13-23).

La famille de Nazareth a subi cette humiliation et a vécu de première main la précarité, la peur, la douleur de devoir quitter sa terre. Encore aujourd’hui, beaucoup de nos frères et beaucoup de nos sœurs sont contraints de vivre la même injustice et la même souffrance. La cause est presque toujours l’arrogance et la violence des puissants. Cela s’est également produit pour Jésus.

Le roi Hérode apprend des mages la naissance du « roi des Juifs », et la nouvelle le bouleverse. Il se sent en insécurité, il se sent menacé en son pouvoir. Alors il rassemble toutes les autorités de Jérusalem pour s’enquérir du lieu de sa naissance, et demande aux Mages de le lui faire savoir précisément, afin que – dit-il faussement – lui aussi puisse aller l’adorer.

Réalisant, cependant, que les mages étaient partis pour un autre chemin, il conçut un dessein méchant : tuer tous les enfants de Bethléem à partir de deux ans parce que, selon le calcul des mages, c’était l’époque à laquelle Jésus est né.

Pendant ce temps, un ange ordonne à Joseph : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, fuis en Égypte et reste-y jusqu’à ce que je t’en avertisse. Hérode, en effet, veut chercher l’enfant pour le tuer » (Mt 2,13). Aujourd’hui, nous pensons à tant de personnes qui ressentent cette inspiration à l’intérieur : « Fuyons, fuyons, car il y a du danger ici ».

Le plan d’Hérode rappelle celui de Pharaon de jeter tous les enfants mâles du peuple d’Israël dans le Nil (cf. Ex 1,22). Et la fuite en Égypte évoque toute l’histoire d’Israël depuis Abraham, qui y résida aussi (cf. Gn 12, 10), jusqu’à Joseph, fils de Jacob, vendu par ses frères (cf. Gn 37, 36) puis devenu « Chef du pays » (cf. Gn 41, 37-57) ; et à Moïse, qui a libéré son peuple de l’esclavage des Égyptiens (cf. Ex 1, 18).

La fuite de la Sainte Famille en Égypte sauve Jésus, mais elle n’empêche malheureusement pas Hérode de procéder à son massacre. Nous sommes ainsi confrontés à deux personnalités opposées : d’une part Hérode avec sa férocité et d’autre part Joseph avec son souci et son courage.

Hérode veut défendre son pouvoir, sa propre « peau », avec une cruauté impitoyable, comme l’attestent également les exécutions d’une de ses épouses, de certains de ses enfants et de centaines d’opposants. C’était un homme cruel : pour résoudre les problèmes, il n’avait qu’une recette : « tuer ». Il est le symbole de tant de tyrans d’hier et d’aujourd’hui.

Et pour eux, pour ces tyrans, les gens ne comptent pas : le pouvoir compte, et s’ils ont besoin d’espace pour le pouvoir, ils tuent des gens. Et cela se produit aussi aujourd’hui : nous n’avons pas besoin d’aller à l’histoire ancienne, cela se produit aujourd’hui.

C’est l’homme qui devient un « loup » pour les autres hommes. L’histoire regorge de personnalités qui, vivant à la merci de leurs peurs, tentent de les conquérir en exerçant le pouvoir de manière despotique et en mettant en œuvre des intentions de violence inhumaines. Mais il ne faut pas penser qu’on ne vit dans la perspective d’Hérode que si on devient des tyrans, non !

En réalité c’est une attitude dans laquelle nous pouvons tous tomber, à chaque fois que nous essayons de bannir nos peurs avec arrogance, ne serait-ce que verbales ou constituées de petits abus mis en œuvre pour mortifier notre entourage. Nous aussi, nous avons dans nos cœurs la possibilité d’être des petits Hérode.

Joseph est le contraire d’Hérode : il est d’abord « un juste » (Mt 1,19), tandis qu’Hérode est un dictateur ; il se montre aussi courageux dans l’exécution de l’ordre de l’Ange. On peut imaginer les vicissitudes qu’il a dû affronter au cours du long et dangereux voyage et les difficultés rencontrées pour rester dans un pays étranger, avec une autre langue : autant de difficultés.

Son courage se manifeste aussi au moment de son retour, quand, rassuré par l’Ange, il surmonte des peurs compréhensibles et avec Marie et Jésus il s’installe à Nazareth (cf. Mt 2, 19-23). Hérode et Joseph sont deux personnages opposés, qui reflètent comme toujours les deux visages de l’humanité. C’est une idée fausse que le courage est la vertu exclusive du héros.

En réalité, la vie quotidienne de chacun – la vôtre, la mienne, de nous tous – demande du courage : vous ne pouvez pas vivre sans courage ! Le courage d’affronter les difficultés du quotidien. De tout temps et dans toutes les cultures, nous trouvons des hommes et des femmes courageux qui, pour être cohérents avec leurs croyances, ont surmonté toutes sortes de difficultés, enduré des injustices, des condamnations et même la mort.

Le courage est synonyme de force d’âme qui, avec la justice, la prudence et la tempérance, fait partie du groupe des vertus humaines, appelées « cardinales ».

La leçon que Joseph nous laisse aujourd’hui est celle-ci : la vie nous réserve toujours des épreuves, c’est vrai, et devant elles on peut aussi se sentir menacé, effrayé, mais ce n’est pas en faisant ressortir le pire en nous, comme le fait Hérode, que nous pouvons surmonter. certains moments, mais plutôt en se comportant comme Joseph qui réagit à la peur avec le courage de se confier à la Providence de Dieu.

Aujourd’hui, je crois que nous avons besoin d’une prière pour tous les migrants, tous persécutés et tous ceux qui sont victimes de circonstances défavorables : qu’il s’agisse de circonstances politiques, historiques ou personnelles.

Mais, pensons à tant de personnes victimes de guerres qui veulent fuir leur patrie et ne le peuvent pas ; on pense aux migrants qui commencent ce chemin pour être libres et beaucoup finissent sur la route ou dans la mer ; nous pensons à Jésus dans les bras de Joseph et de Marie en fuite, et nous voyons en lui chacun des migrants d’aujourd’hui.

C’est une réalité de la migration d’aujourd’hui, devant laquelle nous ne pouvons pas fermer les yeux. C’est un scandale social de l’humanité.

Prière

Saint-Joseph,
vous qui avez connu la souffrance de ceux qui doivent fuir
vous qui avez été forcé de fuir
pour sauver la vie d’êtres chers,
protégez tous ceux qui fuient la guerre,
la haine, la faim.
Accompagnez-les dans leurs difficultés,
fortifiez-les dans l’espérance et faites-leur rencontrer acceptation et solidarité.
Guidez leurs pas et ouvrez le cœur de ceux qui peuvent les aider. Amen.

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Salutations

Je salue cordialement les personnes de langue française présentes aujourd’hui. Que la joie de Noël ne nous fasse pas oublier ceux qui, comme la Sainte Famille en Égypte, sont loin de chez eux et de leurs proches. Que Dieu vous bénisse.

Je salue les pèlerins et visiteurs anglophones. Dans la paix de notre Seigneur Jésus-Christ, que chacun de vous et vos familles chérissent la joie de ce temps de Noël et s’approchent ainsi dans la prière du Sauveur qui est venu habiter parmi nous. Que Dieu vous bénisse!

Chers frères et sœurs germanophones, je vous demande vos prières pour les migrants, pour les persécutés et pour tous ceux qui se sentent abandonnés et découragés. Que le Seigneur leur donne l’espérance et nous aide à être proches d’eux. Bonnes fêtes!

Je salue cordialement les pèlerins hispanophones. En ce temps de Noël, implorons le Seigneur Jésus, par l’intercession de la Vierge et de saint Joseph, de nous accorder la grâce de nous confier en tout temps à la divine Providence, et aussi le courage d’accueillir avec un esprit chrétien de charité et de solidarité tous nos frères et sœurs qui ont dû fuir leur terre et abandonner leurs maisons. Que le Seigneur nous accorde une nouvelle année pleine de ses dons et bénédictions. Merci beaucoup.

Chers frères et sœurs lusophones, je vous salue tous du fond du cœur. Je souhaite à chacun de vous que la lumière du Sauveur resplendisse toujours dans vos cœurs et sur votre famille et votre communauté, nous révélant le visage tendre et miséricordieux du Père céleste. Tenons l’Enfant Jésus dans nos bras et mettons-nous à son service : il est source d’amour et de sérénité. Qu’il vous bénisse pour une nouvelle année paisible et heureuse !

Je salue les fidèles arabophones. Que le courage de Joseph, confié à la Providence de Dieu, soit pour nous tous une source d’inspiration et d’engagement devant les enfants, pour leur apprendre que ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de rejeter tout mal et d’endiguer sans crainte toute fuite. Je souhaite à tous une bonne année !

Je salue cordialement les pèlerins polonais. Chers frères et sœurs, alors que nous approchons de la fin de cette année, nous remercions le Seigneur pour les grâces reçues et pour tout le bien qu’il nous a permis de vivre, malgré toutes les difficultés de notre temps. Par l’intercession de Marie Très Sainte Mère de Dieu et de Saint Joseph son époux, nous prions pour que l’année prochaine soit heureuse pour nous et pour tous les hommes, que la pandémie cesse et que nous puissions jouir de la paix dans nos cœurs, dans nos familles, dans nos nos sociétés et dans le monde. Que la bénédiction de Dieu soit toujours avec vous ! Merci.]

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Dans la joie de l’ambiance de Noël, je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. En particulier, je salue les Apôtres du Sacré-Cœur de Jésus et je les exhorte à renouveler leur adhésion au Christ pauvre, humble et obéissant afin de transmettre l’amour et la miséricorde de Dieu dans le contexte d’aujourd’hui. Ensuite, je salue les adolescents et les jeunes de Librino, San Fermo della Battaglia, Villa d’Almé, Portogruaro, Clusone, Celadina di Bergamo, Gravedona et Trento qui sont arrivés à Rome en cette période de Noël pour vivre des expériences formatrices et caritatives : allez de l’avant avec joie et ténacité dans le chemin parcouru.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés. Sachez être fort dans la foi, en regardant vers l’Enfant divin qui, dans le mystère de Noël, s’offre en cadeau à toute l’humanité.

Ma bénédiction à tous.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Le Pape encourage les familles et s’inquiète de l’hiver démographique

Le Pape encourage les familles et s’inquiète de l’hiver démographique

À l’Angélus, en évoquant la publication de sa « Lettre aux époux » en ce dimanche de la Sainte-Famille, le Pape s’est inquiété de la diminution du nombre de naissances. « Pour préserver l’harmonie au sein de la famille, il faut combattre la ‘dictature de soi : quand, au lieu de parler, on s’isole avec nos téléphones portables. Les conflits naissent de trop longs silences et d’égoïsmes non traités, voire physiques. et de la violence morale. »

 

FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE DE NAZARETH

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 26 décembre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, nous célébrons la Sainte Famille de Nazareth. Dieu a choisi une famille humble et simple pour venir parmi nous. Nous contemplons la beauté de ce mystère, en soulignant aussi deux aspects concrets pour nos familles.

La première : la famille est l’histoire d’où nous venons. Chacun de nous a sa propre histoire, personne n’est né par magie, avec une baguette magique, chacun de nous a une histoire et la famille est l’histoire d’où nous venons. L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous rappelle que Jésus aussi est le fils d’une histoire familiale.

Nous le voyons voyager à Jérusalem avec Marie et Joseph pour la Pâque ; puis il inquiète papa et maman, qui ne le trouvent pas ; retrouvé, il rentre chez lui avec eux (cf. Lc 2, 41-52). Il est agréable de voir Jésus inséré dans le réseau des affections familiales, qui naît et grandit dans l’étreinte et l’inquiétude de ses parents.

C’est aussi important pour nous : nous venons d’une histoire tissée de liens d’amour et la personne que nous sommes aujourd’hui n’est pas tant née des biens matériels dont nous avons joui, mais de l’amour que nous avons reçu de l’amour au sein de la famille.

Nous ne sommes peut-être pas nés dans une famille exceptionnelle et sans problème, mais c’est notre histoire – chacun doit y penser : c’est mon histoire -, ce sont nos racines : si on les coupe, la vie se tarit ! Dieu ne nous a pas créés pour être des maîtres solitaires, mais pour marcher ensemble.

Remercions et prions pour nos familles. Dieu pense à nous et nous veut ensemble : reconnaissants, solidaires, capables de préserver les racines. Et nous devons réfléchir à cela, à notre propre histoire.

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Le deuxième aspect : être une famille, on apprend tous les jours. Dans l’Évangile, nous voyons que même dans la Sainte Famille, tout ne va pas bien : il y a des problèmes inattendus, des angoisses, des souffrances. La Sainte Famille de petites images n’existe pas. Marie et Joseph pardonnent à Jésus et dans l’angoisse ils le cherchent, pour le trouver au bout de trois jours.

Et quand, assis parmi les docteurs du Temple, il répond qu’il doit prendre soin des choses de son Père, ils ne comprennent pas. Ils ont besoin de temps pour apprendre à connaître leur enfant. Il en est de même pour nous : chaque jour, en famille, nous devons apprendre à nous écouter et à nous comprendre, à cheminer ensemble, à affronter les conflits et les difficultés.

C’est le défi quotidien, et il se gagne avec la bonne attitude, avec de petites attentions, avec des gestes simples, en soignant les détails de nos relations. Et cela nous aide aussi tellement à parler en famille, à parler à table, le dialogue entre parents et enfants, le dialogue entre frères, nous aide à vivre cette racine familiale qui vient des grands-parents. Dialogue avec les grands-parents !

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Et comment cela se fait-il ? Regardons Marie qui, dans l’Évangile d’aujourd’hui, dit à Jésus : « Ton père et moi t’avons cherché » (v. 48). Ton père et moi, ton père et moi ne disons pas : avant le moi il y a le toi ! Apprenons ceci : avant le je, il y a le vous. Dans ma langue il y a un adjectif pour les gens qui disent d’abord le je puis le tu : « moi, moi et avec moi et pour moi et pour mon profit. »

Les gens qui sont comme ça, d’abord le moi puis le toi. Non, dans la Sainte Famille, avant le toi et après le moi. Pour préserver l’harmonie dans la famille, il faut combattre la dictature de l’ego, quand l’ego enfle.

C’est dangereux quand, au lieu de s’écouter, on se reproche ses fautes ; quand, au lieu d’avoir des gestes de sollicitude pour les autres, nous nous fixons dans nos besoins ; quand, au lieu de parler, on s’isole avec le téléphone portable – c’est triste de voir une famille au déjeuner, chacun avec son téléphone portable sans se parler, tout le monde parle au téléphone portable.

Quand on s’accuse, en répétant toujours les phrases habituelles, en mettant en scène une comédie déjà vue où tout le monde veut avoir raison et à la fin un silence glacial tombe. Ce silence sec et froid, après une discussion de famille, c’est mal, très mal ! Je répète un conseil : le soir, après tout, faites la paix, toujours.

Ne jamais s’endormir sans avoir fait la paix, sinon le lendemain il y aura une « guerre froide » ! Et c’est dangereux car une histoire de reproches, une histoire de ressentiments va commencer. Combien de fois, malheureusement, des conflits surgissent et grandissent à la maison à cause de trop longs silences et d’un égoïsme non traité ! Parfois, il s’agit même de violences physiques et morales.

Cela déchire l’harmonie et tue la famille. Convertissons-nous de moi en toi. Ce qui doit être le plus important dans la famille, c’est le vous. Et chaque jour, s’il vous plaît, priez un peu ensemble, si vous pouvez faire l’effort, pour demander à Dieu le don de la paix dans la famille. Et engageons-nous tous – parents, enfants, Église, société civile – à soutenir, défendre et soigner la famille qui est notre trésor !

Que la Vierge Marie, épouse de Joseph et mère de Jésus, protège nos familles.

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Après l’Angélus

Je me tourne maintenant vers les jeunes mariés du monde entier.

Aujourd’hui, en la fête de la Sainte Famille, paraît une Lettre que j’ai écrite en pensant à vous. Elle  se veut mon cadeau de Noël pour vous les conjoints : un encouragement, un signe de proximité et aussi une occasion de méditation. Il est important de réfléchir et d’expérimenter la bonté et la tendresse de Dieu qui guide les pas des époux sur le chemin du bien d’une main paternelle.

Que le Seigneur donne à tous les époux la force et la joie de continuer le chemin entrepris. Je veux aussi vous rappeler que nous approchons de la Rencontre mondiale des familles : je vous invite à vous préparer à cet événement, notamment par la prière, et à le vivre dans vos diocèses, avec d’autres familles.

Et en parlant de famille, j’ai un souci, un vrai souci, du moins ici en Italie : l’hiver démographique. Il semble que beaucoup aient perdu l’aspiration à continuer avec des enfants et que de nombreux couples préfèrent rester sans ou avec un seul enfant. Pensez-y, c’est une tragédie.

Il y a quelques minutes, j’ai vu dans l’émission « À son image » comment ils parlaient de ce grave problème, l’hiver démographique. Faisons tous de notre mieux pour reprendre conscience, pour gagner cet hiver démographique qui va contre nos familles contre notre patrie, voire contre notre avenir.

Je vous salue maintenant tous, pèlerins venus d’Italie et de divers pays : – Je vois ici des Polonais, des Brésiliens, et là aussi des Colombiens – des familles, des groupes paroissiaux, des associations. Je renouvelle mon espérance que la contemplation de l’Enfant-Jésus, cœur et centre des vacances de Noël, puisse susciter des attitudes de fraternité et de partage dans les familles et les communautés.

Et pour fêter un peu Noël, ce fera bien de visiter la crèche ici sur la place et les 100 crèches qui se trouvent sous la colonnade, cela nous aidera aussi.

Ces jours-ci, j’ai reçu de nombreuses salutations de Rome et d’autres parties du monde. Malheureusement, il ne m’est pas possible de répondre à tout le monde, mais je prie pour chacun et je vous remercie surtout pour les prières que tant d’entre vous ont promis de faire. Priez pour moi, n’oubliez pas. Merci beaucoup et bonne fête de la Sainte Famille. Bon déjeuner et au revoir !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Urbi et Orbi: demander à l’Enfant Jésus la force de s’ouvrir au dialogue

Urbi et Orbi: demander à l’Enfant Jésus la force de «s’ouvrir au dialogue»

Le Pape François, en ce 25 décembre 2021, a donné sa bénédiction Urbi et Orbi -à la ville et au monde, depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre. Dans un contexte plus qu’incertain, caractérisé par une multiplicité de crises complexes et interminables, il appelle à toujours choisir la voie du dialogue pour les résoudre.

 

MESSAGE URBI  ET ORBI DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS

NOËL 2021

samedi 25 décembre 2021

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Chers frères et sœurs, Joyeux Noël !

La Parole de Dieu, qui a créé le monde et donne sens à l’histoire et au cheminement de l’homme, s’est fait chair et est venue habiter parmi nous. Il est apparu comme un murmure, comme le murmure d’une brise légère, pour remplir d’étonnement le cœur de chaque homme et femme qui s’ouvre au mystère.

Le Verbe s’est fait chair pour dialoguer avec nous. Dieu ne veut pas faire un monologue, mais un dialogue. Car Dieu lui-même, Père et Fils et Esprit Saint, est dialogue, communion éternelle et infinie d’amour et de vie.

Venu au monde, dans la Personne du Verbe incarné, Dieu nous a montré le chemin de la rencontre et du dialogue. En effet, il a lui-même incarné ce Chemin en lui, afin que nous puissions le connaître et le suivre avec confiance et espérance.

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Sœurs, frères, « que serait le monde sans le dialogue patient de tant de personnes généreuses qui ont maintenu ensemble les familles et les communautés ? (Enc. Frères tous, 198). En cette période de pandémie on s’en rend encore plus compte. Notre capacité de relations sociales est mise à rude épreuve ; la tendance à se retirer, à le faire par soi-même, à renoncer à sortir, à se rencontrer, à faire des choses ensemble est renforcée.

Et aussi au niveau international il y a le risque de ne pas vouloir dialoguer, le risque que la crise complexe conduise à choisir des raccourcis plutôt que des voies plus longues de dialogue ; mais ceux-ci seuls, en réalité, conduisent à la résolution des conflits et à des bénéfices partagés et durables.

En effet, alors que l’annonce de la naissance du Sauveur, source de paix véritable, résonne autour de nous et à travers le monde, nous voyons encore de nombreux conflits, crises et contradictions. Ils semblent ne jamais finir et nous ne le remarquons presque plus. Nous nous y sommes tellement habitués que d’immenses tragédies sont passées sous silence ; nous risquons de ne pas entendre le cri de douleur et de désespoir de tant de nos frères et sœurs.

Pensons au peuple syrien, qui vit depuis plus d’une décennie dans une guerre qui a fait de nombreuses victimes et un nombre incalculable de réfugiés. Tournons-nous vers l’Irak, qui peine encore à se relever après un long conflit. Écoutons le cri des enfants qui monte du Yémen, où une immense tragédie, oubliée de tous, se déroule depuis des années en silence, faisant chaque jour des morts.

Nous nous souvenons des tensions persistantes entre Israéliens et Palestiniens, qui s’éternisent sans solution, avec des conséquences sociales et politiques toujours plus grandes.

N’oublions pas Bethléem, le lieu où Jésus a vu la lumière et qui vit des temps difficiles aussi en raison des difficultés économiques causées par la pandémie, qui empêche les pèlerins d’atteindre la Terre Sainte, avec des effets négatifs sur la vie de la population. Pensons au Liban qui souffre d’une crise sans précédent avec des conditions économiques et sociales très préoccupantes.

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Mais voici, au milieu de la nuit, le signe de l’espoir ! Aujourd’hui, « l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles » (Par., XXXIII, 145), comme dit Dante, s’est fait chair. Il est venu sous forme humaine, a partagé nos drames et a brisé le mur de notre indifférence.

Dans le froid de la nuit, il tend ses petits bras vers nous : il a besoin de tout mais il vient tout nous donner. Demandons-lui la force de nous ouvrir au dialogue. En ce jour de fête, implorons-le de susciter dans le cœur de tous les désirs de réconciliation des désirs de fraternité. C’est à lui que nous adressons notre plaidoyer.

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Enfant Jésus, donne la paix et l’harmonie au Moyen-Orient et au monde entier. Soutiens ceux qui se sont engagés à fournir une assistance humanitaire aux populations contraintes de fuir leur patrie ; réconforte le peuple afghan qui, depuis plus de quarante ans, est mis à rude épreuve par des conflits qui ont poussé nombre d’entre eux à quitter le pays.

Roi des peuples, aide les autorités politiques à pacifier les sociétés bouleversées par les tensions et les conflits. Soutiens le peuple du Myanmar, où l’intolérance et la violence affectent souvent la communauté chrétienne et les lieux de culte, et obscurcissent le visage apaisé de la population.

Sois lumière et soutien à ceux qui croient et travaillent, voire à contre-courant, en faveur de la rencontre et du dialogue, et ne laisse pas les métastases d’un conflit gangrené se répandre à travers l’Ukraine.

Prince de la paix, aide l’Éthiopie à redécouvrir le chemin de la réconciliation et de la paix à travers une discussion sincère qui place les besoins de la population au premier plan. Écoute le cri des peuples de la région du Sahel, qui subissent la violence du terrorisme international.

Tourne ton regard vers les peuples des pays d’Afrique du Nord en proie aux divisions, au chômage et aux disparités économiques ; et soulage les souffrances des nombreux frères et sœurs qui souffrent des conflits internes au Soudan et au Soudan du Sud.

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Que les valeurs de solidarité, de réconciliation et de coexistence pacifique prévalent dans le cœur des peuples du continent américain, à travers le dialogue, le respect mutuel et la reconnaissance des droits et valeurs culturelles de tous les êtres humains.

Fils de Dieu, console les victimes des violences faites aux femmes qui sévit en cette période de pandémie. Offre de l’espoir aux enfants et aux adolescents qui sont victimes d’intimidation et de maltraitance. Apporte consolation et affection aux personnes âgées, en particulier à celles qui sont plus seules. Offre aux familles sérénité et unité, lieu privilégié de l’éducation et socle du tissu social.

Dieu-avec-nous, accorde la santé aux malades et inspire toutes les personnes de bonne volonté à trouver les solutions les plus adaptées pour surmonter la crise sanitaire et ses conséquences. Rends les cœurs généreux, pour apporter les soins nécessaires, notamment les vaccins, aux populations les plus démunies. Récompense tous ceux qui font preuve d’attention et de dévouement envers les membres de la famille, les malades et les plus faibles.

Enfant de Bethléem, permets aux nombreux prisonniers de guerre, civils et militaires, des conflits récents, et à ceux emprisonnés pour des raisons politiques de rentrer bientôt chez eux. Ne nous laisse pas indifférents face au sort des migrants, des déplacés et des réfugiés. Leurs yeux nous demandent de ne pas nous détourner, de ne pas renier l’humanité qui nous unit, de faire nôtres leurs histoires et de ne pas oublier leurs drames. [1]

Verbe éternel qui t’es fait chair, rends-nous attentifs à notre maison commune, souffrant aussi de la négligence avec laquelle nous la traitons souvent, et encourageons les autorités politiques à trouver des accords efficaces pour que les générations futures puissent vivre dans un environnement respectueux de la vie.

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Chers frères et sœurs,

il y a beaucoup de difficultés de notre temps, mais l’espérance est plus forte, car « un enfant nous est né » (Is 9, 5). Il est la Parole de Dieu et il est devenu un enfant, capable seulement de gémir et ayant besoin de tout. Il a voulu apprendre à parler, comme tout enfant, pour que nous apprenions à écouter Dieu, notre Père, à nous écouter et à dialoguer en frères et sœurs. Christ, né pour nous, apprends-nous à marcher avec toi sur les chemins de la paix.

Joyeux Noël à tous!

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[1] Voir Adresse au « Centre d’accueil et d’identification », Mytilène, 5 décembre 2021.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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