Dévotion parfaite envers la Vierge

Dévotion parfaite envers la Vierge

Marie médiatrice de toutes grâces - Béatitudes
Marie médiatrice de toutes grâces – Béatitudes

Quiconque veut que sa dévotion envers la Vierge soit digne d’elle et parfaite, doit tendre, par tous les efforts, à l’imitation de ses exemples.

C’est une loi divine, en effet, que ceux-là seuls obtiennent l’éternelle béatitude qui se trouvent avoir reproduit en eux, par une fidèle imitation, la forme de la patience et de la sainteté de Jésus-Christ : « car ceux qu’il a connus dans sa prescience, il les a prédestinés pour être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit l’aîné entre plusieurs frères » (Rom. VIII, 29).

Mais telle est généralement notre infirmité, que la sublimité de cet exemplaire aisément nous décourage. Aussi a-ce été, de la part de Dieu, une attention toute providentielle, que de nous en proposer un autre aussi rapproché de Jésus-Christ qu’il est permis à l’humaine nature, et néanmoins merveilleusement accommodé à notre faiblesse.

C’est la Mère de Dieu, et nul autre. « Telle fut Marie, dit à ce sujet saint Ambroise, que sa vie, à elle seule, est pour tous un enseignement ». D’où il conclut avec beaucoup de justesse : « Ayez donc sous vos yeux, dépeintes comme dans une image, la virginité et la vie de la bienheureuse Vierge, laquelle réfléchit, ainsi qu’un miroir, l’éclat de la pureté et la forme même de la vertu ».

Or, s’il convient à des fils de ne laisser aucune des vertus de cette Mère très sainte sans l’imiter, toutefois désirons-nous que les fidèles s’appliquent de préférence aux principales et qui sont comme les nerfs et les jointures de la vie chrétienne, nous voulons dire la foi, l’espérance et la charité à l’égard de Dieu et du prochain.

Vertus dont la vie de Marie porte, dans toutes ses phases, la rayonnante empreinte, mais qui atteignirent à leur plus haut degré de splendeur dans le temps qu’elle assista son Fils mourant. Jésus est cloué à la croix, et on lui reproche, en le maudissant, « de s’être fait le Fils de Dieu » (Jean 19, 7).

Marie, elle, avec une indéfectible constance, reconnaît et adore en lui la divinité. Elle l’ensevelit après sa mort, mais sans douter un seul instant de sa résurrection.

Quant à la charité dont elle brille pour Dieu, cette vertu va jusqu’à la rendre participante des tourments de Jésus-Christ et l’associée de sa Passion ; avec lui, d’ailleurs, et comme arrachée au sentiment de sa propre douleur, elle implore pardon pour les bourreaux, malgré ce cri de leur haine : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Matthieu 27, 25).

Extrait de la lettre encyclique de saint PIE X Ad diem illum laetissimum du 2 février 1904

Le Cœur Immaculé de Marie

Le Cœur Immaculé de Marie

Beauraing Le Cœur immaculé de Marie | DR
Beauraing Le Cœur immaculé de Marie | DR

Comme l’Église nous le recommande avec la  fête du Cœur Immaculé de Marie, vouons le samedi un culte spécial de vénération et d’amour à ce Cœur, le plus généreux  qui soit sorti des mains du Créateur.

Supplions-le de nous apprendre à aimer Jésus, à souffrir pour lui, à supporter avec amour et résignation les peines de la vie, les souffrances et les croix que  nous avons à subir.

Recourons sans cesse à ce Cœur incomparable et nous ferons l’expérience certaine de sa bienveillance, de sa mansuétude et de sa tendresse.

« Adressons-nous à la Vierge Marie : son cœur immaculé, cœur de mère, a partagé au plus haut degré la « pitié » de Dieu, spécialement à l’heure de la passion et de la mort de Jésus. Que Marie nous aide à être doux, humbles et miséricordieux avec nos frères. » (Pape François – Angélus dimanche 9 juin 2013)

Acte de consécration au Cœur immaculé de Marie de Benoit XVI

Autre consécration au Cœur immaculé de Marie

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Consécration au Cœur Immaculé de Marie de PIE XII

Reine du très saint Rosaire, secours des chrétiens, refuge du genre humain, victorieuse de toutes les batailles de Dieu, nous voici prosternés suppliants  aux pieds de votre trône, dans la certitude de recevoir les grâces, l’aide et la protection opportunes dans les calamités présentes, non en vertu de nos mérites, dont nous ne saurions nous prévaloir, mais uniquement par l’effet de l’immense bonté de votre cœur maternel.

C’est à vous, c’est à votre Cœur immaculé, qu’en cette heure tragique de l’histoire humaine, nous nous confions et nous nous consacrons, non seulement en union avec la Sainte Église – corps mystique de votre Fils Jésus – qui souffre et verse son sang, en proie aux tribulations en tant de lieux et de tant de manières, mais en union aussi avec le monde entier, déchiré par de farouches discordes, embrasé d’un incendie de haine et victime de ses propres iniquités.

Laissez-vous toucher par tant de ruines matérielles et morales, par tant de douleurs, tant d’angoisses de pères et de mères, de frères, d’enfants innocents, par tant de vies fauchées dans la fleur de l’âge, tant d’âmes torturées et agonisantes, tant d’autres en péril de se perdre éternellement.

O Mère de miséricorde, obtenez-nous de Dieu la paix, et surtout les grâces qui peuvent en un instant convertir le cœur des hommes, ces grâces qui préparent, concilient, assurent la paix! Reine de la paix, priez pour nous et donnez au monde en guerre la paix après laquelle les peuples soupirent, la paix dans la vérité, dans la justice, dans la charité du Christ.

Donnez-lui la paix des armes et la paix des âmes, afin que dans la tranquillité de l’ordre s’étende le règne de Dieu. Accordez votre protection aux infidèles et à tous ceux qui gisent encore dans les ombres de la mort; donnez-leur la paix, faites que se lève pour eux la soleil de la vérité et qu’ils puissent avec nous, devant l’unique Sauveur du monde, répéter: Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté!

Aux peuples séparés par l’erreur ou par la discorde, particulièrement à ceux qui professent pour vous une singulière dévotion et chez lesquels il n’y avait pas de maison qui n’honorât votre vénérable icône (peut-être aujourd’hui cachée et réservée pour des jours meilleurs), donnez la paix et reconduisez-les à l’unique bercail du Christ, sous l’unique vrai Pasteur.

Obtenez à la sainte Église de Dieu une paix et une liberté complètes; arrêtez les débordements du déluges néo-païen; développez dans le cœur des fidèles l’amour de la pureté, la pratique de la vie chrétienne et le zèle apostolique, afin que le peuple des serviteurs de Dieu augmente en mérite et en nombre.

Enfin, de même qu’au Cœur de votre Fils Jésus furent consacrés l’Église et le genre humain tout entier, afin que, toutes les espérances étant placées en lui, il devînt pour eux signe et gage de victoire et de salut, ainsi et pour toujours nous nous consacrons à vous, à votre Cœur immaculé, ô notre Mère et Reine du monde, pour que votre amour et votre protection hâtent le triomphe du règne de Dieu et que toutes les nations, en paix entre elles et avec Dieu, vous proclament bienheureuse et entonnent avec vous, d’une extrémité du monde à l’autre, l’éternel Magnificat de gloire à celui en qui seul elles peuvent trouver la vérité, la vie et la paix.

Consécration instituée par le Pape Pie XII en 1942 et en 1944 pendant la Seconde Guerre Mondiale

La mère au cœur attentif

La mère au cœur attentif

Dans l’orbite de la fête du Cœur immaculé de Marie ce samedi, voici une méditation de 1943 qui, malgré son âge,  peut nous aider en toute simplicité à mieux saisir la présence de ce Cœur près du Cœur de Jésus sur notre médaille.

Les noces de Cana - Giotto 1266-1337 fresque chapelle Scrovogni Padoue
Les noces de Cana – Giotto 1266-1337 fresque chapelle Scrovogni Padoue

« Le vin étant venu à manquer, Marie dit à Jésus : ils n’ont plus de vin ! »  (Saint Jean 2, 3)

Vous êtes, ô Très Sainte Vierge Marie, la plus délicate et la plus délicieuse des mamans! Et ce miracle de Cana que nous a raconté saint Jean nous fait pénétrer mieux qu’un long discours dans ce tréfonds de votre âme toute bonne et condescendante!

Oui, condescendante. Et j’insiste sur cette qualité, dût ce que je vais dire me faire juger sévèrement. Mais il faut voir les choses telles qu’elles sont.

C’est entendu: le vin manquait. (Il manquait, du moins, en ce sens qu’il n’y en avait plus.) Mais en avaient-ils vraiment besoin? Si je lis la suite du récit, je vois qu’on en était arrivé à ce moment des repas de noces où les convives ne distinguent plus la piquette du bon vin. Est-ce bien la minute opportune pour remplir de nouveau les bouteilles?

C’est pourtant ce que Vous avez fait faire, ô Marie!

Vous n’avez vu qu’une chose : non pas les yeux des convives qui commençaient à devenir vagues, — mais l’embarras cruel de ces pauvres jeunes mariés.

Jusqu’à cette minute, ils ne goûtaient que leur bel amour. Ils se grisaient à tel point l’un de l’autre, rien qu’en se regardant, que tout le reste leur était indifférent.

Et brusquement, la catastrophe : il n’y a plus de vin!

Au fond, quelle importance cette brusque disette pouvait-elle avoir pour Jésus et pour Vous? Et c’était bien l’avis de votre Enfant, Lui qui Vous a répondu : Ceci n’est point notre affaire.

Mais Vous avez vu les regards sans aménité qui s’accrochaient aux jeunes époux rougissants. Et l’embarras de ces derniers. Et leur brusque chagrin.

C’est alors que Vous êtes intervenue.

C’est là que je Vous trouve admirable et délicieuse, très sainte Mère. Parce que Vous avez eu cette idée, devant la confusion de ces pauvres enfants, de mettre au service de leur détresse intime la toute-puissance de votre Fils!

Combien parmi nous se seraient crus déshonorés de s’occuper d’aussi mesquins détails! Combien, perdus dans le brouillard des spéculations intellectuelles ou dans les enivrements de la contemplation mystique, seraient passés indifférents à côté de ce gros chagrin humilié!

Ce qui est grave, c’est que nous ne péchons pas seulement par inattention. Il y a aussi notre dureté de cœur; notre rigidité d’hommes à cheval sur les principes; notre stricte exigence envers les autres. Toutes ces manières de penser et de vivre qui nous font des âmes sans bonté!

Ah! que nous sommes loin de Vous, ô Marie. Et loin de votre Fils Jésus.

Eh! oui, je sais bien que votre bonté et ce premier miracle de votre Fils scandalisent bien des gens. Comment expliquer que Vous, la Toute Détachée, Vous soyez inquiétée de ces détails? Comment justifier le geste de votre Enfant qui, à ces braves gens qui n’ont point épargné les rasades, donne encore deux barriques de vin délicieux? N’est-ce point là encourager le vice?

C’est vrai. Peut-être. Mais ceux qui pensent cela ont-ils vraiment eu faim et soif? Ont-ils connu cette angoisse et ce serrement de cœur de vos jeunes amis?

Très Sainte Vierge, je Vous en supplie, intercédez pour moi. Obtenez-moi la grâce d’être bon; de comprendre les humbles chagrins des petits et les désirs des pauvres. Mettez en moi cette délicate prévenance qui pense à tout. Et cette persévérance.

Afin qu’en toutes choses, éclate la bonté de votre Fils Jésus.

Louis Mendigal – Silhouettes évangéliques

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