San Marcello al Corso, l’église du Crucifix miraculeux

San Marcello al Corso, l’église du Crucifix miraculeux

Dans cette église, station de Carême, nous retrouvons l’image du Christ en croix, objet d’une profonde dévotion de la part des Romains. Les fidèles viennent y prier pour obtenir des grâces, mais au fil des siècles, il a surtout été invoqué pour conjurer les épidémies.

***

Il y a tout juste un an, le 27 mars, le Pape François a prié sur la place Saint-Pierre pour la fin de la pandémie, devant deux objets profondément vénérés par les Romains et les fidèles du monde entier: l’icône de la Salus populi romani et le Crucifix de San Marcello, situé dans l’église du même nom sur la Via del Corso.

Déjà, dans l’après-midi du dimanche 15 mars, le Pape, après un arrêt à Sainte-Marie-Majeure, était allé prier devant le Crucifix de San Marcello, à l’époque où l’épidémie s’était transformée en pandémie. Le monde était terrifié, les nouvelles dramatiques. Parmi les images qui accompagneront à jamais notre mémoire, figure celle du Pape François marchant sur le trottoir et vers l’église, comme en pèlerinage.

En ce jour pluvieux d’il y a un an, le crucifix s’est détaché dans l’obscurité devant le Pape, qui a voulu assumer la douleur et la peur de l’humanité et invoquer l’aide du Très-Haut, suivant une ancienne tradition: dans les moments les plus critiques de l’histoire et en particulier pendant le mal obscur des épidémies, l’on se tournait vers l’icône de la Vierge et vers cette image en bois du Christ en croix pour prier.

Les miracles du Crucifix

En mai 1519, l’église, qui était à l’époque orientée dans la direction opposée, avec la façade tournée vers la place Santi Apostoli, fut détruite par un incendie. Seul le Crucifix qui ornait le maître-autel est resté intact.

Cette circonstance a conduit à la croyance selon laquelle l’événement était miraculeux. Quelques années plus tard, pendant la peste de 1522, le cardinal alors titulaire de l’église, Raimondo Vich, organisa une procession pénitentielle qui dura dix-huit jours, avec le Saint Crucifix porté sur ses épaules à travers tous les quartiers de Rome, jusqu’à la basilique Saint-Pierre.

Tout le peuple de Rome y participa, de tous les âges et de toutes les conditions, ainsi que des nobles et des religieux, qui, pieds nus et la tête saupoudrée de cendres, implorèrent la miséricorde de Dieu. Partout où ils passaient, la peste cessait.

La Confrérie du Saint Crucifix

Plus tard, la Compagnie des Disciples ayant droit au Très Saint Crucifix fut fondée, qui devint une Confrérie et dont les statuts furent approuvés par le Pape Clément VII en 1526. Le crucifix a été placé dans la quatrième chapelle à gauche, où il se trouve toujours aujourd’hui.

Depuis lors, l’image sacrée est portée en procession à l’occasion de jubilés et d’événements importants tels que la Journée du pardon, durant l’Année sainte de l’an 2000, avec le Pape Saint Jean-Paul II.

Inspiré du Crucifix cher à Sainte Brigitte de Suède

Il s’agit d’une statue en bois de peuplier, colorée et dorée, œuvre de l’école romaine et datée d’environ 1370, soit plusieurs décennies plus tard que le Crucifix de San Lorenzo in Damaso, auquel Sainte Brigitte de Suède était dévouée, et qui semble clairement avoir inspiré l’ébéniste inconnu de San Marcello.

Le Crucifix de San Marcello porte en lui de manière visible les signes d’affection et de souffrance de ceux qui s’en approchent dans la prière, avec dévotion et espérance.  Et comme cela arrive souvent dans les œuvres d’art dites «mineures», les imperfections nous poussent à les aimer davantage, précisément parce qu’elles reflètent notre humanité, notre faiblesse.

L’œuvre est placée sur un fond de velours rouge et de décorations dorées. À l’époque, entre 1525 et 1527, l’artiste le plus en vogue, Perino del Vaga, fut appelé à orner la chapelle de fresques qui ne furent jamais terminées et dont certaines ont été perdues. Pourtant, ceux qui s’arrêtent pour prier ne remarquent pas les décorations: c’est la figure brune et douloureuse du Christ qui retient toute l’attention.

L’église reconstruite immédiatement après l’incendie de 1519

L’église comporte une seule nef avec cinq chapelles de chaque côté, sur lesquelles de nombreux artistes ont travaillé, comme Sansovino, qui fut le premier à être appelé par Léon X pour la reconstruction.

La façade, œuvre de l’architecte Carlo Fontana entre 1692 et 1697, coincée entre la rue et les bâtiments voisins, annonce déjà la beauté de l’intérieur avec sa légère courbure traversée de colonnes, de niches et de statues. L’ordre supérieur est décoré sur les côtés du signe des martyrs: des feuilles de palmier.

Les origines de l’église

La première mention de l’église apparaît en 418 dans une lettre de Symmaque, ce grand aristocrate romain, préfet de Rome, puis consul, concernant l’élection du nouveau Pape Boniface I, qui eut lieu à San Marcello. Au XIIe siècle, il y eut une première reconstruction, avec l’entrée à l’est précédée d’un portique. En 1368, l’église fut confiée à l’Ordre des Servites de Marie, qui y officient encore aujourd’hui.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Dante, prophète d’espérance et poète de la miséricorde

Dante, prophète d’espérance et poète de la miséricorde

Dans sa lettre apostolique “Candor lucis aeternae”, publiée ce jeudi, François rappelle le 7e centenaire de la mort de Dante Alighieri, soulignant l’actualité, la pérennité et la profondeur de foi de “La Divine Comédie”.

 

700 ans après sa mort en 1321 à Ravenne, dans un exil douloureux de sa chère Florence, Dante nous parle encore. Il s’adresse à nous, hommes et femmes d’aujourd’hui, et nous demande d’être non seulement lu et étudié, mais aussi et surtout écouté et imité dans son cheminement vers le bonheur, c’est-à-dire l’amour infini et éternel de Dieu.

C’est ce qu’écrit le Pape François dans sa lettre apostolique Candor lucis aeternae – Splendeur de la lumière éternelle-, publiée aujourd’hui, 25 mars, solennité de l’Annonciation du Seigneur.

La date n’est pas fortuite: le mystère de l’Incarnation, qui jaillit du «Fiat» de Marie, est en effet «le véritable centre d’inspiration et le noyau essentiel» de toute la Divine Comédie qui réalise la «divinisation» ou plutôt «l’échange prodigieux» entre Dieu qui «entre dans notre histoire en se faisant chair» et l’humanité qui «est assumée en Dieu, en qui elle trouve le vrai bonheur».

La pensée des Papes sur Dante

Divisée en neuf paragraphes, la Lettre apostolique s’ouvre sur un bref excursus que François fait de la pensée de divers Papes sur Dante: en 1921, Benoît XV lui dédie l’encyclique In praeclara summorum et affirme que le poète florentin appartient à l’Église, au point de l’appeler «notre Dante», car son œuvre tire de la foi chrétienne «un puissant élan d’inspiration».

En 1965, saint Paul VI écrivait la lettre apostolique Altissimi cantus et soulignait combien la Comédie est «universelle», car elle «embrasse le ciel et la terre, l’éternité et le temps» et porte une fin «transformatrice», c’est-à-dire «capable de changer radicalement l’homme et de le conduire du péché à la sainteté». Il soulignait aussi «l’idéal de paix» exprimé dans l’œuvre de Dante, ainsi que la «conquête de la liberté» qui, en libérant l’homme du mal, le conduit vers Dieu.

Vingt ans plus tard, en 1985, saint Jean-Paul II rappelle un autre terme clé de la Divine Comédie: le verbe “transhumaner” qui permet à l’homme et au divin de ne pas s’annuler mutuellement. La première encyclique de Benoît XVI, Deus caritas est, en 2005, souligne l’originalité du poème de Dante, c’est-à-dire «la nouveauté d’un amour qui a poussé Dieu à prendre un visage humain et un cœur humain».

Le Pape François rappelle également sa première encyclique, Lumen fidei, publiée en 2013, dans laquelle le Grand Poète est cité pour décrire la lumière de la foi comme «étincelle, flamme et étoile du ciel» qui scintille dans l’homme.

La Divine Comédie, patrimoine de valeurs toujours pertinentes

Le Pape s’attarde ensuite sur la vie de Dante, la définissant comme «paradigme de la condition humaine» et soulignant «l’actualité et la pérennité» de son œuvre qui «a su exprimer, avec la beauté de la poésie, la profondeur du mystère de Dieu et de l’amour».

Il fait en effet «partie intégrante de notre culture, il nous rappelle les racines chrétiennes de l’Europe et de l’Occident, il représente le patrimoine d’idéaux et de valeurs» proposé aujourd’hui encore par l’Église et la société civile comme «base de la coexistence humaine» sur laquelle nous pouvons et devons «nous reconnaître tous frères».

Père de la langue et de la littérature italiennes, Alighieri a vécu sa vie avec la «mélancolie déchirante» d’un pèlerin et d’un exilé, toujours en mouvement, non seulement à l’extérieur parce qu’il a été contraint à l’exil, mais aussi à l’intérieur, à la recherche de son but.

Et c’est ici qu’apparaissent les deux axes principaux de la Divine Comédie, c’est-à-dire le point de départ représenté par «le désir, inhérent à l’âme humaine» et le point d’arrivée, c’est-à-dire «le bonheur, donné par la vision de l’Amour qu’est Dieu».

Chantre du désir humain de bonheur

Dante ne se résigne jamais et c’est pour cette raison qu’il est un «prophète d’espérance»: avec son œuvre il pousse l’humanité à se libérer de la «forêt obscure» du péché pour trouver «la voie droite» et atteindre ainsi «la plénitude de la vie dans l’histoire» et «la béatitude éternelle en Dieu».

Il s’agit donc d’une «mission prophétique» qui n’épargne pas les dénonciations et les critiques à l’encontre des fidèles et des Pontifes qui corrompent l’Église et la transforment en un instrument d’intérêt personnel. Mais en tant que «chantre du désir humain» de bonheur, Alighieri sait discerner «même dans les figures les plus abjectes et effrayantes» l’aspiration de chacun à se mettre en route «jusqu’à ce que le cœur trouve le repos et la paix en Dieu».

Poète de la miséricorde de Dieu

Le chemin indiqué par Dante est «réaliste et possible» pour tous, car «la miséricorde de Dieu offre toujours la possibilité de changement et de conversion». En ce sens, Alighieri est le «poète de la miséricorde de Dieu» et il est aussi le «chantre de la liberté humaine», dont il se fait le «champion», car elle représente «la condition fondamentale des choix de vie et de la foi elle-même».

La liberté de ceux qui croient en Dieu en tant que Père miséricordieux est «le plus grand don» que le Seigneur fait à l’homme afin qu’ «il puisse atteindre le but ultime».

L’importance des femmes dans la Comédie, dont Marie

La Lettre apostolique Candor lucis aeternae met également en valeur trois figures féminines représentées dans la Divine Comédie: Marie, Mère de Dieu, emblème de la charité; Béatrice, symbole de l’espérance; et Sainte Lucie, image de la foi.

Ces trois femmes, qui rappellent les trois vertus théologales, accompagnent Dante à différentes étapes de son errance, démontrant que l’on «ne se sauve pas soi-même», mais qu’il est nécessaire d’avoir l’aide de ceux qui «peuvent nous soutenir et nous guider avec sagesse et prudence». Ce qui émeut Marie, Béatrice et Lucie, en effet, c’est toujours l’amour divin, «l’unique source qui peut nous donner le salut», «le renouvellement de la vie et du bonheur».

Saint François, dans l’œuvre de Dante, est représenté dans la «rose blanche des bienheureux». Entre le Poverello d’Assise et le Grand Poète, le Pape voit «une profonde syntonie»: tous deux, en effet, se sont adressés au peuple, le premier «allant parmi les gens», le second choisissant de ne pas utiliser le latin, mais la langue vernaculaire, «la langue de tous». Tous deux, en outre, s’ouvrent «à la beauté et à la valeur» de la création, miroir de son Créateur.

Précurseur de la culture multimédiale

Artiste brillant, dont l’humanisme «est encore valable et actuel», Alighieri est aussi «un précurseur de notre culture multimédiale», car dans son œuvre «paroles et images, symboles et sons» se fondent pour former «un seul message» qui a presque la saveur de la «provocation»: il veut, en effet, nous rendre «pleinement conscients que nous sommes dans une tension intérieure et continuelle vers le bonheur» représenté par l’amour infini et éternel de Dieu.

D’où l’appel que le Souverain Pontife lance pour que l’œuvre de Dante soit encore plus connue et rendue «accessible et attrayante» non seulement aux chercheurs, mais aussi à tous ceux qui, «impatients de répondre aux demandes intérieures, désireux de réaliser pleinement leur existence, veulent vivre leur itinéraire de vie et de foi de manière consciente, accueillant et vivant avec gratitude le don et l’engagement de la liberté».

Mettre Dante à la portée de tous, en dehors des écoles et des universités

Félicitant en particulier les enseignants qui savent «communiquer avec passion le message de Dante ainsi que le trésor culturel, religieux et moral» de son œuvre, Le Pape demande toutefois que ce «patrimoine» ne reste pas enfermé dans les salles de classe des écoles et des universités, mais qu’il soit connu et diffusé grâce à l’engagement des communautés chrétiennes, des institutions académiques et des associations culturelles.

Même les artistes sont mis à contribution : François les encourage à «donner forme à la poésie de Dante sur le chemin de la beauté», afin de diffuser «des messages de paix, de liberté et de fraternité». Une tâche plus pertinente que jamais en ce moment historique marqué par  beaucoup d’ombres, la dégradation et le manque de confiance en l’avenir.

Le Grand Poète peut donc «nous aider à avancer avec sérénité et courage dans le pèlerinage de vie et de foi, jusqu’à ce que notre cœur ait trouvé la véritable paix et la véritable joie», c’est-à-dire «l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles».

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Catéchèse – 27. Prier en communion avec Marie

Catéchèse – 27. Prier en communion avec Marie

Le Pape François a poursuivi ce mercredi matin sa catéchèse sur la prière, en centrant sa réflexion sur la figure de Marie, dont la maternité s’étend à toute l’Église. Marie «qui est toujours présente au chevet de ses enfants qui quittent ce monde» a t-il précisé, rappelant la pandémie actuelle.
.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 24 mars 2021


Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Aujourd’hui la catéchèse est consacrée à la prière en communion avec Marie, et intervient à la veille de la solennité de l’Annonciation. La principale voie de la prière chrétienne est l’humanité de Jésus. Le Christ est le Médiateur, le pont que nous traversons pour nous adresser au Père. Toute prière que nous élevons à Dieu est par le Christ, avec le Christ et dans le Christ et se réalise par son intercession.

La Vierge Marie occupe dans la vie et dans la prière du chrétien une place privilégiée parce qu’elle est la Mère de Jésus. Ses mains, ses yeux et son attitude sont un “catéchisme” vivant et indiquent la pierre angulaire, le centre : Jésus. Elle est l’humble servante du Seigneur. Jésus a étendu la maternité de Marie à toute l’Église en lui confiant le disciple bien-aimé, peu avant de mourir en croix.

Marie a été et est présente dans les jours de pandémie, proche des personnes qui ont conclu leur parcours terrestre dans une condition d’isolement, sans le réconfort de la proximité de la famille. Marie est toujours là avec sa tendresse maternelle. Femme du “oui”, Marie est là, elle prie pour nous ; elle prie pour ceux qui ne prient pas. Elle est notre Mère.

Catéchèse :

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, la catéchèse est consacrée à la prière en communion avec Marie, et elle a lieu précisément à la veille de la solennité de l’Annonciation. Nous savons que la voie maîtresse de la prière chrétienne est l’humanité de Jésus. En effet, la confiance typique de la prière chrétienne serait privée de signification si le Verbe ne s’était pas incarné, en nous donnant dans l’Esprit sa relation filiale avec le Père.

Nous avons entendu parler, dans la lecture, de ce rassemblement de disciples, les femmes pieuses et Marie, qui prient après l’Assomption de Jésus: c’est la première communauté chrétienne qui attendait le don de Jésus, la promesse de Jésus.

Jésus Médiateur entre Dieu et les hommes

Le Christ est le Médiateur, le pont que nous traversons pour nous adresser au Père (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 2674). Il est l’unique Rédempteur : il n’y a pas de co-rédempteurs avec le Christ. Il est le Médiateur par excellence, il est le Médiateur.

Chaque prière que nous élevons à Dieu est pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ et elle se réalise grâce à son intercession. L’Esprit Saint étend la médiation du Christ à chaque époque et en chaque lieu: il n’y a pas d’autre nom par lequel nous puissions être sauvés (cf. Ac 4,12). Jésus Christ : l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes.

C’est de l’unique médiation du Christ que prennent leur sens et leur valeur les autres références que le chrétien trouve pour sa prière et sa dévotion, la première de toutes étant celle à la Vierge Marie, la Mère de Jésus.

Elle occupe une place privilégiée dans la vie et donc également dans la prière du chrétien, parce qu’elle est la Mère de Jésus. Les Églises d’Orient l’ont souvent représentée comme l’Odigitria, celle qui “indique la voie”, c’est-à-dire son Fils Jésus Christ. Il me vient à l’esprit cette belle peinture antique de l’Odigitria dans la cathédrale de Bari, simple : la Vierge qui montre Jésus, nu.

Ensuite, on lui a mis une tunique pour couvrir cette nudité, mais la vérité est que Jésus est représenté nu, pour indiquer que lui, homme né de Marie, est le Médiateur. Et elle indique le Médiateur: elle est l’Odigitria. Dans l’iconographie chrétienne elle est partout présente, parfois même avec un grand relief, mais toujours en relation avec son Fils et en fonction de Lui.

Ses mains, ses yeux, son attitude sont un “catéchisme” vivant et ils signalent toujours le pivot, le centre: Jésus. Marie est totalement tournée vers Lui (cf. CEC, n. 2674). Nous pouvons dire alors qu’elle est plus disciple que Mère. Cette indication, aux noces de Cana: Marie dit: «Faites ce qu’Il vous dira». Elle indique toujours le Christ; elle en est la première disciple.

Tel est le rôle que Marie a joué pendant toute sa vie terrestre et qu’elle conserve pour toujours: être l’humble servante du Seigneur, rien de plus. A un certain moment, dans les Évangiles, elle semble presque disparaître; mais elle revient dans les moments cruciaux, comme à Cana, quand son Fils, grâce à son intervention prévenante, accomplit le premier “signe” (cf.  Jn 2,1-12), et ensuite sur le Golgotha, au pied de la Croix.

L’humble servante du Seigneur

Jésus a étendu la maternité de Marie à toute l’Église quand il lui a confié le disciple bien-aimé, peu avant de mourir sur la croix. A partir de ce moment-là, nous avons tous été placés sous son manteau, comme on le voit dans certaines fresques ou tableaux médiévaux.

Même dans la première antienne latine – Sub tuum praesidium confugimus, sancta Dei Genitrix: la Vierge, comme Mère à laquelle Jésus nous a confiés, nous enveloppe tous; mais comme Mère, pas comme déesse, pas comme co-rédemptrice: comme Mère. Il est vrai que la piété chrétienne lui donne toujours de beaux titres, comme un fils à sa mère: que de belles choses dit un fils à sa mère qu’il aime!

Mais faisons attention: les belles choses que l’Église et les saints disent de Marie n’ôtent rien à l’unicité rédemptrice du Christ. Il est l’unique Rédempteur. Ce sont des expressions d’amour comme celles d’un fils à sa mère – parfois exagérées. Mais l’amour, nous le savons, nous fait toujours faire des choses exagérées, mais avec amour.

Nous avons ainsi commencé à la prier en lui adressant certaines expressions, présentes dans les Évangiles: “pleine de grâce”, “bénie entre toutes les femmes ” (cf. CEC, n. 2676s.). Dans la prière de l’Ave Maria est également rapidement apparu le titre “Theotokos”, “Mère de Dieu ”, énoncé par le Concile d’Éphèse.

Marie nous accompagne dans le passage à la vie éternelle

Et de la même manière que dans le Notre Père, après la louange, nous ajoutons la supplique: nous demandons à la Mère de prier pour nous pécheurs, pour qu’elle intercède avec sa tendresse, “maintenant et à l’heure de notre mort ”. Maintenant, dans les situations concrètes de la vie, et au moment final, pour qu’elle nous accompagne – comme Mère, comme première disciple – dans le passage à la vie éternelle.

Marie est toujours présente au chevet de ses enfants qui quittent ce monde. Si quelqu’un se retrouve seul et abandonné, elle est Mère, elle est là tout proche, comme elle était aux côtés de son Fils quand tous l’avaient abandonné.

Marie a été et est présente pendant les jours de la pandémie, auprès des personnes qui ont malheureusement conclu leur chemin terrestre dans une situation d’isolement, sans le réconfort de la proximité de leurs proches. Marie est toujours là, à nos côtés, avec sa tendresse maternelle.

Les prières qui lui sont adressées ne sont pas vaines. Femme du “oui”, qui a promptement accueilli l’invitation de l’Ange, elle répond aussi à nos suppliques, elle écoute nos voix, également celles qui restent enfermées dans notre cœur, qui n’ont pas la force de sortir, mais que Dieu connaît mieux que nous-mêmes. Elle les écoute comme une Mère.

Comme toute bonne mère et même davantage, Marie nous défend des dangers, elle se préoccupe pour nous, même quand nous sommes pris par nos occupations et que nous perdons le sens du chemin, mettant en danger non seulement notre santé, mais notre salut. Marie est là, qui prie pour nous, qui prie pour ceux qui ne prient pas. Elle prie avec nous. Pourquoi ? Parce qu’elle est notre Mère.


Salutations

Je suis heureux de saluer les personnes de langue française ! À la veille de la solennité de l’Annonciation, prions avec foi, afin qu’au milieu de nos angoisses et de nos difficultés en ce moment de crise, nous ne nous sentions pas abandonnés, mais soutenus, réconfortés et accompagnés par Marie, notre Mère.
A tous, ma bénédiction !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. J’espère à tous que le chemin du Carême nous conduira à la joie de Pâques avec des cœurs purifiés et renouvelés par la grâce de l’Esprit Saint. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Christ. Que Dieu vous bénisse!

Je salue cordialement les frères et sœurs germanophones. Il est beau de prier en communion avec la Vierge Marie, de magnifier le Seigneur avec elle et de lui confier nos requêtes. Nous pouvons être sûrs que la Mère du Christ est toujours proche de nous, même dans les moments les plus difficiles de la vie. Marie vous protège, vous et vos proches.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Je vous encourage à confier nos supplications au Sauveur à la puissante intercession de Marie, la Reine Mère qui porte notre prière devant le trône de son Fils, car nous sommes ses chers enfants. Que Dieu vous bénisse et que la Sainte Vierge prenne soin de vous.

Je salue les auditeurs lusophones et vous invite, à la veille de la solennité de l’Annonciation, à vous tourner avec confiance vers la Vierge Mère. La femme du «oui», qui a rapidement accepté l’invitation de l’Ange, répond également à nos appels. Comme et plus que toute bonne mère, Marie nous protège en danger. Elle est là pour prier pour nous, pour prier pour ceux qui ne prient pas. Parce qu’elle est notre mère.

Je salue les fidèles arabophones. Le jour de l’Annonciation, la Femme du «oui», qui a accepté l’invitation de l’Ange, répond aussi à nos appels, écoute nos voix, l’invoque et elle ne vous décevra pas, car elle est toujours là, comme elle l’a été. à côté de son Fils quand tout le monde l’avait abandonné. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement tous les Polonais. Chers frères et sœurs, aujourd’hui en Pologne est la Journée nationale de la vie, instituée par le Parlement en 2004. Demain, à la solennité de l’Annonciation, l’Église de Pologne célébrera le Jour de la sainteté de la vie. Par l’intercession de Marie, Mère de Dieu, prions pour que dans le monde, il y ait une sensibilité renouvelée dans les consciences, dans les familles, dans l’Église et dans la société à la valeur de la vie humaine à toutes les étapes et dans toutes les conditions. Je vous bénis de tout mon cœur.


APPELS

J’ai appris avec douleur la nouvelle des récentes attaques terroristes au Niger, qui ont provoqué la mort de 137 personnes. Prions pour les victimes, pour leurs familles et pour toute la population, afin que la violence subie ne fasse pas perdre la confiance dans le chemin de la démocratie, de la justice et de la paix.

Ces derniers jours, des inondations importantes ont causé de graves dommages dans L’État de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Je suis proche des personnes et des familles frappées encore par cette catastrophe, en particulier de ceux qui ont vu leurs maisons détruites, et j’encourage ceux qui se prodiguent pour rechercher les personnes disparus et porter secours.

C’est aujourd’hui la Journée mondiale de la lutte contre la tuberculose. Puisse cet événement favoriser un nouvel élan dans le soin de cette maladie et une plus grande solidarité à l’égard de ceux qui en souffrent. J’invoque le réconfort du Seigneur sur eux et sur leurs familles.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

site officiel en France