que personne ne profite de ce moment de douleur pour son propre profit

que personne ne profite de ce moment de douleur
pour son propre profit

Lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape a demandé à Dieu de donner à chacun une conscience juste afin d’accomplir le bien et jamais le mal en ces temps difficiles.

L’antienne d’ouverture de ce samedi 4 avril est tirée du Psaume 21 qui commence par les paroles prononcées par Jésus sur la Croix : «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?»

Au début de la messe, le Pape a lu l’appel à l’aide d’un innocent persécuté: «Seigneur, ne sois pas loin de moi, dépêche-toi ma force pour m’aider, parce que je suis un ver et non un homme, une honte pour tous, la raillerie des gens».

Il a ensuite prononcé l’intention suivante afin que personne ne profite de la pandémie pour réaliser ses propres intérêts :
«Dans ces moments de bouleversement, de difficulté, de douleur, on donne souvent aux gens la chance de faire une chose ou une autre… beaucoup de bonnes choses. Mais quelqu’un a aussi l’idée de faire quelque chose de moins bien, de profiter du moment présent et d’en tirer profit pour lui-même, pour son propre bénéfice. Prions aujourd’hui pour que le Seigneur nous donne à tous une conscience juste, une conscience transparente, pour que nous puissions être vus par Dieu sans avoir honte.»

homélie :

Dans son homélie,le Pape a commenté l’Évangile de Jean (Jn 11, 45-56) qui raconte la décision du sanhédrin de tuer Jésus après la résurrection de Lazare. Une décision qui arrive au terme d’un processus graduel: c’est le chemin de la tentation qui commence par peu de chose et se transforme ensuite en péché qui se justifie par lui-même.

La tentation croît lentement, contamine les autres et se justifie, changeant le cœur. Derrière cette tentation, il y a la ruse du diable qui veut détruire Jésus. Le Pape a prié ce samedi afin que l’Esprit Saint nous éclaire.

Cela faisait un moment que les docteurs de la Loi et les grands prêtres étaient inquiets parce qu’il se passaient des choses étranges dans le pays. D’abord ce Jean qu’ils laissèrent finalement tomber parce que c’était un prophète. Il baptisait là et les gens y allaient mais il n’y avait pas d’autres conséquences.

Ensuite, est venu ce Jésus signalé par Jean. Il commença à faire des signes, des miracles, mais surtout à parler aux gens et les gens comprenaient et le suivaient, et il n’observait pas toujours la loi, et cela provoquait beaucoup d’inquiétude. «C’est un révolutionnaire, un révolutionnaire pacifique… Celui-là fait venir des gens à lui et des gens le suivent».

Cette idée les amenèrent à parler entre eux : «Mais regarde, celui-là ne me plaît pas, et cet autre… » et ainsi il existait entre eux ce thème de conversation, de préoccupation pure. Puis certains sont allés le voir pour le mettre à l’épreuve et, toujours, le Seigneur avait une réponse claire qui ne leur était pas venue à l’esprit, à eux docteurs de la Loi.

Pensons à cette femme mariée à sept reprises et sept fois veuve : «Mais au ciel, de quel mari sera-t-elle l’épouse ?» Et Lui répond clairement et eux s’en vont un peu honteux devant la sagesse de Jésus, et d’autres fois, ils s’en sont allés humiliés, comme lorsqu’ils voulurent lapider la femme adultère et que Jésus dit à la fin : «Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre» ; l’Évangile dit qu’ils s’en sont allés, à commencer par les plus anciens, humiliés. Cela fait croître cette conversation entre eux : «Nous devons faire quelque chose, cela ne va pas…»

Puis, ils ont envoyé les soldats pour le prendre et ces derniers sont revenus en disant: «Nous n’avons pas pu, parce que cet homme parle comme nul autre». «Vous aussi, vous vous êtes faits avoir»: fâchés parce que même les soldats ne pouvaient le prendre.

Après la résurrection de Lazare -ce dont nous avons entendu parlé ce matin-tant de juifs allaient là pour voir les sœurs de Lazare, certains sont allés voir comment étaient vraiment les choses pour les raconter, et certains de ceux-là sont allés auprès des Pharisiens et ont raconté ce que Jésus avait fait, et d’autres crurent en Lui. Ceux-là qui étaient allés (tout) raconter, les commères de toujours, qui vivaient en racontant leurs commérages.

À ce moment-là, ce groupe de docteurs de la loi qui s’était formé a tenu une réunion formelle : «Cela est vraiment dangereux, nous devons prendre une décision. Que faire ? Cet homme accomplit beaucoup de signes – ils reconnaissent les miracles -. Si nous le laissons continuer ainsi, tous croiront en lui, c’est dangereux, le peuple le suivra et se détachera de nous. – Le peuple n’était pas attaché à eux -. Les Romains viendront et détruiront notre temple et notre nation.»

En cela, il y avait une part de vérité mais pas toute la vérité. C’était une justification parce qu’ils avaient trouvé un équilibre avec l’occupant. Ils haïssaient l’occupant romain, mais ils avaient trouvé un équilibre. Ainsi, ils parlaient entre eux. Un d’entre eux, Caïphe -le plus radical- dit : «Vous ne vous rendez pas compte que ce qui convient est qu’un seul homme meurt pour le peuple et que la nation tout entière n’aille pas en ruine !»

Il était grand prêtre et fait une proposition : «débarrassons-nous en». Et Jean dit que celui-ci ne le disait pas pour lui mais en tant que grand prêtre de l’année, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation… et qu’ils décidèrent ce jour-là de le tuer.

Ce fut un processus qui commença par de petites inquiétudes du temps de Jean-Baptiste et qui finit par cette réunion des docteurs de la Loi et des prêtres. Un processus qui grandissait et qui était plus (chaque fois) plus sûr de la décision qu’ils devaient prendre, mais personne ne l’avait clairement exprimé. «Celui-là doit mourir».

Cette façon de procéder des docteurs de la Loi est vraiment une illustration de comment agit la tentation en nous, parce que derrière cela, il y avait évidemment le diable qui voulait détruire Jésus et la tentation en nous agit généralement ainsi : elle commence par de petites choses, un désir, une idée, elle croît, contamine les autres et à la fin se justifie.

Ce sont les trois passages de la tentation du diable en nous, et ce furent les trois tentations du diable dans la personne des docteurs de la loi. Cela a commencé avec peu de choses et cela a crû, a contaminé les autres, a pris corps et à la fin, s’est justifié.

 «Il est nécessaire qu’un homme meurt pour le peuple», la justification totale. Et tous s’en sont allés à la maison, tranquilles. Ils avaient dit: «Cela est la décision que nous devions prendre». Et nous tous, quand nous sommes vaincus par la tentation, on finit tranquilles parce que nous avons trouvé une justification pour notre péché, pour ce cheminement empreint de péché, pour cette route prise qui n’était pas selon la Loi de Dieu.

Nous devrions avoir l’habitude de voir ce processus de la tentation en nous. Ce processus qui fait passer le cœur du bien au mal, qui conduit sur une route en descente. Une chose croît lentement, contamine les autres et à la fin se justifie.

Les tentations nous viennent rarement d’un seul coup. Le diable est malin. Il sait prendre cette route, il l’a prise pour arriver à la condamnation de Jésus. Quand nous nous trouvons devant un péché, une chute, oui, nous devons aller demander pardon au Seigneur, c’est le premier pas que nous devons faire, et ensuite nous devons dire : « Comment ai-je fait pour tomber aussi bas ? Comment ce processus a-t-il commencé en mon âme ? Comment a-t-il grandi ? Qui ai-je contaminé ? Et comment ai-je finalement justifié ma chute ? »

La vie de Jésus est toujours un exemple pour nous et les choses qui sont advenues à Jésus sont des choses qui nous arriverons à nous, les tentations, les justifications, les bonnes personnes autour de nous et peut-être que nous n’entendons pas les méchants et qu’au moment de la tentation nous cherchons à nous approcher d’eux pour faire croître la tentation.

Mais nous n’oublions jamais que toujours derrière un péché il y a une chute, qu’il y a une tentation qui commence tout petite, qui croît, qui contamine et à la fin trouve une justification pour chuter. Que l’Esprit Saint nous éclaire en cette connaissance intérieure.

Le Saint-Père a conclu la célébration avec un temps d’adoration et une bénédiction eucharistique, en invitant à la communion spirituelle.

Il a ensuite récité cette prière:

«Mon Jésus, je crois que tu es réellement présent dans le Très Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime au-delà de toutes choses et je te désire en mon âme. Puisque je ne peux maintenant te recevoir sacramentellement, viens au moins spirituellement dans mon cœur. Je t’embrasse et m’unis totalement à toi. Ne permet pas qu’il ne me sépare jamais de Toi. Amen.»

Avant de quitter la chapelle dédiée à l’Esprit Saint, a résonné une antique antienne mariale Ave Regina Caelorum: «Je vous salue, Reine des Cieux, je vous salue, Dame des anges ; apportez et enracinez le salut, apportez la lumière dans le monde. Jouis, Vierge glorieuse, belle parmi toutes les femmes ; salue, ô toute sainte, prie pour nous le Christ notre Seigneur.»

NEUVAINE À MARIE CONTRE LE CORONAVIRUS – JOUR 2

– «Il s’est penché sur son humble servante,
désormais tous les âges me diront bienheureuse.»

Vierge puissante rue du Bac
Vierge puissante rue du Bac

Voici quelques approches pour vous aider à intercéder. Vous pouvez les choisir toutes, ou quelques-unes seulement.
1. Je me mets en présence du Seigneur par un signe de croix dans un endroit propice à la prière;
2. Je prends un temps de silence et lis la courte méditation du jour;
3. Je prie avec foi la prière à Marie contre le Coronavirus (ci-dessous);
4. Je prie le mystère du rosaire du jour pour l’éradication du Covid-19;
5. Je termine le temps de prière par un Gloire au Père, puis un signe de croix.

MÉDITATION – JOUR 2

Ceux qui souffrent peuvent facilement croire que Dieu les a abandonnés … Marie nous rappelle que Dieu se préoccupe de tous, et notamment des plus petits, des plus humbles, de ceux qui sont tellement petits qu’ils semblent oubliés de tous. Elle prophétise même que l’histoire la citera comme un modèle, qu’on l’invoquera toujours comme la «bienheureuse Marie». L’histoire ne l’a pas oubliée, nous ne l’avons pas oubliée, demandons-lui de se souvenir de nous quand elle prie son Dieu et notre Dieu.

PRIÈRE DE LA NEUVAINE À MARIE CONTRE LE CORONAVIRUS

Marie, Mère de Notre Sauveur et notre Mère,
nous vous supplions d’intercéder en notre faveur
pour que le monde soit délivré
sans plus attendre du Coronavirus.

Ève Nouvelle, par votre puissante intercession,
obtenez-nous la délivrance complète et durable
du virus qui paralyse notre monde et ravage les familles.

Arche de la Nouvelle Alliance,
repoussez le fléau de la maladie par ta prière.
Consolez, protégez et guérissez les malades
pour la plus grande gloire de Dieu.

Marie, Mère de Notre Sauveur et notre Mère,
vous qui avez toujours exaucé la prière de nos anciens
quand ils étaient dans l’épreuve, veillez sur nous.
Amen!

IMPRIMATUR: +Mgr Jean Scarcella, Abbé territorial de Saint-Maurice (Suisse) –Mars 2020

APPARITIONS DE LA VIERGE DOULOUREUSE : NOTRE-DAME DE LICHEŃ

APPARITIONS DE LA VIERGE DOULOUREUSE :
NOTRE-DAME DE LICHEŃ

Notre-Dame de Licheń
Notre-Dame de Licheń

En 1813 en Saxe a lieu la guerre Napoléonienne. Les soldats de toute l’Europe sont réquisitionnés. Les Polonais mettent leur espoir en l’empereur français pour sauver leur pays mais c’est la défaite et la Pologne est rayée de la carte en tant que telle. Elle est divisée entre la Russie la Prusse et l’Autriche. Ce seront alors 100 ans de ténèbres mais les Polonais garderont leur confiance envers la Vierge Marie.

A 7 km de Licheń, dans le village d’Izabelin, le soldat Thomas Kłossowski, forgeron, d’une famille aisée, partira lui aussi pour se battre. En 1813, sur les champs de bataille de Leipzig en Allemagne, alors qu’il est grièvement blessé, il appelle Notre-Dame de Częstochowa dont il porte la médaille afin de ne pas mourir en pays étranger.

Selon la tradition populaire, la Vierge Marie lui serait apparue dans une lumière, parmi les morts, vêtue d’une robe amarante et portant un regard triste sur l’aigle blanc – symbole de la Pologne – placé sur son sein.

Elle promit à Thomas de retrouver la santé et de retourner dans son pays, mais il doit chercher son portrait. « Regarde-moi bien afin que j’ai cette apparence sur le tableau comme tu me vois ici. Puis place-le dans un lieu public dans ta région natale. Ma nation viendra prier devant ce tableau et puisera de grandes grâces de mes mains en des temps qui leur seront des plus difficiles. »

Après cette vision, la nuit tomba et des gens trouvèrent le soldat et le ramenèrent chez eux. Après avoir appelé le médecin il guérit rapidement et put rentrer chez lui. Il chercha le portrait de la Vierge durant plus de 20 ans quand, en 1836, au retour d’un pèlerinage à Częstochowa, et encore non loin de ce lieu, il voit, accroché sur un arbre, un tableau peint à l’huile sur une planche de mélèze.

La représentation de la Vierge Marie est majestueuse. Son visage est recueilli dans une douloureuse méditation mais il émane d’elle en même temps la confiance et la bonté. Les symboles de la passion sont sur son manteau d’or blanc. Elle porte une couronne royale. Un aigle repose sur son sein et sur le bas du buste est écrit : « Reine de Pologne, accorde la paix à nos jours. »

Ce portrait aurait sans doute été peint en 1772 mais nous n’avons aucune autre information à son sujet. Le propriétaire du terrain, un occupant allemand protestant, affirme que quelqu’un l’y aurait suspendu sur son arbre, de nuit. Depuis, les pèlerins piétinent son champ de pommes de terre pour aller y prier. Et c’est même très volontiers qu’il le donne gratuitement à Thomas.

Celui-ci le garde 8 ans chez lui. Peut-être l’avait-il gardé un peu égoïstement ou peut-être par peur des représailles, car la foi chrétienne était opprimée en ce temps-là. Mais en 1844, au cours d’une maladie où il était au bord de la mort, la Vierge lui rappelle que son portrait devait être mis dans un lieu public comme déjà elle le lui avait demandé et pour cela il guérira.

Thomas retrouva donc la santé et alla accrocher le portrait dans le bois de Grąblin à 2 km de Lichen. En reconnaissance pour sa guérison, il fit faire une petite chapelle ou disons plutôt un petit appentis comme cela se fait encore aujourd’hui.

A cet endroit paissait le troupeau de vaches de Nicolas (« Mikołaj » en polonais) Sikatka, né en 1787, marié et père de 2 enfants, homme doux et pieux. En 1850, alors qu’il est déjà âgé et que Thomas n’était déjà plus de ce monde, il voit une dame admirable. Dans les troubles politiques actuels, la demande de cette « dame admirable », de faire construire une chapelle sur le lieu des apparitions, créera des tensions entre Nicolas et le Père curé de l’époque.

La première apparition a donc eu lieu début mai. Dans la forêt, non loin de son troupeau, Nicolas priait le rosaire comme à son habitude, à genoux dans l’herbe. La Vierge se montre à lui sous une forme ordinaire, c’est-à-dire vêtue comme les autres femmes, en robe longue claire, avec un voile blanc. Elle est d’une beauté non terrestre. Elle se rapproche de lui et lui dit :

« Que Jésus-Christ soit loué ! »

« pour les siècles des siècles » répondit-il, pensant qu’il s’agissait d’une femme des environs qui venait lui apporter son repas.

Mais, quand il la regarda avec plus d’attention, il vit que ce n’était pas une des femmes de Grąblin ! Troublé par cette rencontre inhabituelle il ne dit mot. Cependant la Dame s’adressa à lui en disant :

« Nicolas, dis aux gens que la punition de Dieu s’approche à cause de leurs péchés. Une maladie contagieuse harcèlera toute la population. Les gens tomberont comme des mouches, d’une mort brutale, dans leurs champs et leurs maisons. Encourage les gens à la pénitence et à la prière. S’ils se convertissent, il n’y aura pas de punition. Surtout que les gens prient le Rosaire, méditant la vie et la passion du Seigneur Jésus. »

Après ces mots, la Dame montra à Nicolas un grand Rosaire composé de 15 mystères.

« Nicolas, je te demande d’aller au bois de pins où est suspendu mon saint portrait. Remets de l’ordre là-bas car toutes les nations y viendront et y puiseront de grandes grâces. »

Puis l’inconnue se tut. Son visage se fit extrêmement triste, longtemps. Elle pleurait presque. Puis, de nouveau elle regarda douloureusement le berger et commença à s’éloigner. Nicolas remarqua qu’elle ne touchait pas le sol mais se déplaçait au-dessus de l’herbe avec légèreté sur un nuage clair. Son cœur se retourna en lui quand il comprit alors qu’il s’agissait d’une personne d’un autre monde.

Tombant à genoux et étendant les bras, il voulut l’appeler mais il ne put. La belle Dame s’arrêta encore un instant et puis tout fondit dans de clairs rayons de soleil. Quand le berger se remit de ses impressions, il constata qu’il n’y avait personne dans les prés alentours. Le troupeau paissait, l’air était paisible et calme.

Il arrangea le lieu où se trouvait le tableau, pria longuement mais ayant peur de la méchanceté des gens et de leur « mauvaise langue », il ne parla à personne de la vision et n’incita donc pas les gens à la pénitence. Lui, cependant priait jour et nuit, jeûna et fit pénitence. Il ne quitta pas son rosaire et alla plus souvent au petit oratoire.

Un jour qu’il y était, il entendit un bruissement. Se retournant, il vit sur le sentier forestier, une femme qui s’approchait. Elle portait un vêtement blanc et avait à la main un panier où elle déposait les fleurs de la forêt qu’elle avait cueillies. Elle était d’une beauté jamais rencontrée, et un rayon clair l’entourait. La Sainte Vierge s’arrêta près du berger et commença à lui reprocher de n’avoir pas dit aux gens de faire pénitence et de prier. Puis elle dit :

 « La nation se perd, elle offense Dieu par ses graves péchés. Mon Fils est très irrité, Il punira lourdement les coupables. Je supplie mon Fils pour qu’Il ait encore pitié mais je ne peux déjà plus soutenir son bras de justice. Si les gens ne se corrigent pas et ne font pas pénitence, ils tomberont sous le coup de sa punition, mourant d’épidémie.  Une longue et meurtrière guerre secouera toute l’Europe. La mer sera rouge de sang. Beaucoup de gens mourront. On entendra les pleurs désespérés des veuves et des orphelins. »

La Mère de Dieu prédisait ici l’approche de la guerre de Crimée qui ébranlera la puissance du Tsar de Russie.

« Que les gens prient le Rosaire et implorent la Miséricorde Divine. Toi, va à tous les alentours et recueille les offrandes pour des saintes messes de supplication. Que tous, même les plus pauvres, déposent une aumône et que les prêtres célèbrent le Saint Sacrifice, demandant à Dieu de détourner la punition et les maladies suspendues au-dessus du peuple. Que les prêtres, entourés du peuple, se tiennent devant Dieu avec les Très Saints Corps et Sang du Christ dans les mains, qu’ils demandent la miséricorde, le pardon des péchés et la grâce de la bénédiction. Les Saintes Messes sauvent les pécheurs. Que la Nation écoute ses prêtres et ne s’en détachent pas, car alors ils s’écarteraient du droit chemin et se perdraient.

Mes prêtres, priez et bénissez, bénissez toujours les gens. Ne vous plaignez pas d’eux, ne les découragez pas, mais bénissez-les. Je suis la plus tendre et la plus indulgente Mère pour chaque prêtre. Quand il prie et fait pénitence, Je le porte, le purifie, le fortifie, le protège et Je remplis son cœur de joie. Il viendra en ce lieu une foule de prêtres. Ici, Je leur donnerai des grâces particulières, ici ils retrouveront un équilibre spirituel et leur ferveur première. Mes fils, ici Je vous attendrai toujours ardemment. Je serai toujours là pour vous attendre. »

La Vierge Marie observa longuement le tableau puis ajouta:

 « Nicolas, fais en sorte que ce tableau soit honoré et à l’abri des outrages des incroyants. Que toute la Nation fasse au plus vite des actes de pénitence et Dieu même la conduira par le chemin de la Croix et de la Gloire. S’il n’y a pas de correction de vie, de pénitence pour les péchés, d’unité entre frères, s’il n’y a pas de conversion, alors tomberont sur ce malheureux pays de nouvelles et terribles souffrances et oppressions. Les mères et les épouses seront en deuil perpétuel. Ce sera une grande épreuve pour la fidélité de l’Église. Les murs des églises seront éclaboussés du sang de ses défenseurs. Les enfants seront maltraités par des discours patriotiques. La bergerie sera secouée, dispersée et les pasteurs enchaînés, mais Je leur donnerai de toujours persévérer et ils ne trahiront jamais leur foi. Les prêtres issus de cette nation accompliront de grands signes et de grandes œuvres, ils seront admirés par le monde entier. »

Après ces mots, la Vierge Marie montra une grande tristesse, regarda Nicolas, puis s’entoura d’une lumière dans laquelle elle disparut. Sa douloureuse déclaration, comme un poids énorme, s’abattit sur les épaules de l’humble et silencieux berger.

D’un côté, il comprit qu’il devait dire ce qu’il avait vu et entendu, et d’un autre côté, il pensa en lui-même qu’il allait s’exposer à une grande dérision de la part du peuple, à des difficultés et des persécutions. Qui croira qu’il a vu la Vierge ? Comment prouver la véracité de ses mots ? C’est au-delà de mes forces pensa t’il. Ainsi passèrent les semaines sans qu’il ne dise rien à personne.

Le 15 août, avec regret, Nicolas resta à garder son troupeau sans pouvoir participer aux cérémonies de ce grand jour.

Il priait Marie avec larmes, exprimant ses doutes sur le fait que les gens puissent le croire et se convertir, quand, d’un seul coup, le soleil illumina toute la forêt. Se retournant, il vit une sphère de lumière s’approchant sur un nuage bleu. Le berger s’étonna, cacha ses yeux aveuglés, puis discerna peu à peu la silhouette de la Vierge Marie.

Elle était vêtue d’une robe fine, couleur amarante, serrée d’une ceinture blanche. Un manteau d’or blanc flottait jusqu’à ses pieds. Les instruments de la passion étaient représentés en bordure de son manteau. Elle avait une riche couronne sur la tête et sur son sein l’Aigle blanc qu’elle soutenait délicatement d’une main, et de l’autre elle portait un long rosaire.

« La douloureuse Reine de Pologne » pensa Nicolas, « La même que sur le tableau. » Il s’agenouilla, frémissant de bonheur, et Marie commença à dire :

« Les gens pèchent sans arrêt, ils ne pensent pas à faire pénitence et à corriger leur vie. Il ne passera pas beaucoup de temps avant qu’ils ne soient sévèrement punis par Dieu. Une maladie contagieuse arrive sur le pays, par laquelle beaucoup mourront. Ils tomberont subitement et il n’y aura personne pour les enterrer. Les vieillards, comme les enfants au sein de leur mère mourront. (…) Puis arrivera une longue et cruelle guerre. »

La Vierge s’arrête, puis : « La miséricorde du Père Céleste n’est pas épuisée, tout peut encore changer. Si la Nation a des saints, tout peut être sauvé. De saintes mères sont nécessaires à la Nation. J’aime vos bonnes mères. Je les aiderai toujours en tous besoins. Je les comprends, J’ai été une Mère très douloureuse. Les intentions les plus sournoises des oppresseurs s’écraseront contre vos mères, mais ces dernières donneront à la nation de nombreux et héroïques enfants. Ces enfants, en ce temps d’embrasement universel, se battront pour la liberté de la patrie.

Satan sèmera la discorde entre frères. Cette terre sera remplie des larmes, des cendres et du sang de ses saints martyrs. La foi se purifiera dans le feu des longues épreuves, l’espérance ne s’éteindra pas, l’amour ne cessera pas. Je marcherai parmi vous, Je vous protègerai, Je vous aiderai, par vous Je viendrai en aide au monde.

A la stupéfaction de toutes les nations du monde, de Pologne sortira l’espérance de l’humanité tourmentée. Alors tous les cœurs seront dans une joie telle qu’il n’y en a jamais eu depuis mille ans. Ce sera le plus grand signe donné à la nation en mémorial et pour son réconfort. Ce signe vous unira. Alors sur ce pays tourmenté et humilié se répandront des grâces exceptionnelles telles qu’il n’y en a pas eu depuis mille ans.

Nicolas, dis-le à tous, reprends et console.

Faites pénitence et soyez vigilants. Quand arriveront ces jours difficiles pour les gens, quand la tristesse envahira les cœurs, ceux qui viendront à ce tableau, qui prieront et feront pénitence ne mourront pas, mais connaîtront la consolation et seront sauvés. (…)

Ce tableau suspendu sur un pin dans l’épaisse forêt, qu’il soit déplacé dans un endroit digne et qu’on lui rende un culte public. Ici, vers mon tableau, viendront des pèlerins de toute la Pologne et ils y trouveront la consolation dans leurs lourdes peines. Je règnerai sur ma nation pour les siècles. Tôt ou tard, sera construite en ce lieu une splendide église en mon honneur. Si les gens ne la construisent pas, j’enverrai des anges et eux la bâtiront. En ce lieu sera construit un couvent où mes fils me serviront.

Nicolas, tu vas beaucoup souffrir mais ne te décourage pas. Propage seulement ce que tu as vu et entendu. Pour que les gens te croient, Je te rajeunis. »

Et Nicolas rajeunit. Ses cheveux blancs redevinrent foncés, sa peau devint lisse, et ses joues roses comme celles d’un jeune homme. Il sentit en lui une nouvelle force pour proclamer par tout le pays ce que la Vierge lui a demandé. Et c’est ce qu’il fit.

Mais les gens préférèrent douter de sa parole plutôt que de se convertir; ou bien, ils croyaient un moment et finissaient par reprendre leurs anciennes habitudes. Souvent on s’intéressait à la façon dont la Vierge était habillée, à son apparence, mais de changement de mœurs, de conversion il n’y en avait pas.

Et pour comble, comme Nicolas disait avoir vu la Vierge portant l’emblème polonais, les gendarmes du Tsar firent mettre ce dernier en prison où il subit des tortures et des persécutions. On le fit passer pour malade mental. A Licheń on posa des affiches mentionnant qu’un certain Nicolas disait avoir eu des apparitions de la Vierge mais que tout ça n’était que mensonge.

En 1852 arriva subitement une épidémie foudroyante de choléra. La maladie se développa rapidement dans tout le pays. La fièvre atteignait des familles entières.  La plupart des gens en mouraient, surtout dans les campagnes où il n’y avait pas de médicaments. On fit creuser une fosse dans le cimetière de Licheń.

On pouvait voir passer 4 cercueils par jour, puis on n’eut même plus le temps de fabriquer les cercueils, ce n’était que des planches sans croix. Les gens fuyaient autant qu’ils pouvaient. Devant l’ampleur de l’épidémie les soldats libérèrent Nicolas. On se rappela alors de ses paroles. Peut-être était-ce là la punition de Dieu ? Les gens commencèrent à se tourner vers Dieu pour être sauvés.

On se souvint du tableau, et le 23 août 1852 on fit construire une petite chapelle pour l’y placer. Les foules s’y réunissaient de tout le pays et même de l’étranger dans un esprit de supplication. Alors des miracles commencèrent. Des malades gravement atteints guérissaient subitement, si bien que l’évêque du lieu fit faire une commission d’enquête.

On commença à construire une église car la Vierge l’avait demandée mais le père Curé suggéra de mettre le tableau dans l’église paroissiale où il serait mieux surveillé et placé sous la vigilance d’un ecclésiastique. Ce qui déclencha une forte opposition de la part des habitants de Grąblin et de ceux des alentours, qui se virent enlever leur tableau.

Le berger fut écarté et sur l’accord de l’évêque, le saint portrait fut déplacé en grande procession à Licheń le 29 septembre 1852, d’abord en l’église de N.D. de Częstochowa car l’église de Sainte-Dorothée était en rénovation. 80000 personnes y participèrent, dont 200 gendarmes à cheval et le gouverneur russe de la ville. Une étonnante lumière, ainsi que des éclairs -mais sans tonnerre- accompagnèrent aussi la procession.

En 1858 l’église rénovée de Sainte-Dorothée est consacrée par l’évêque, qui confirme aussi l’apparition et le culte de la Vierge.  Nicolas reste effacé, il regretta que l’église demandée par la Vierge n’ait pas été construite. Il meurt en 1857 mais 40 ans plus tard, lors d’une exhumation, on pourra constater que son corps est resté intact.

Des dizaines de milliers de pèlerins s’y rendent chaque année pour le 15 août. Le futur Primat de Pologne, le cardinal Wyszyński y séjourna un an en tant que séminariste. C’est à N.D. de Licheń qu’il demanda sa guérison pour pouvoir être ordonné et célébrer au moins une messe ! Il fût exaucé.

En 1939 on pouvait compter 3000 dépositions de grâces et de miracles. Lors de la seconde guerre mondiale, Licheń est occupé par les allemands. Le curé est envoyé à Dachau. Dans l’église et le presbytère est installée une école pour la jeunesse hitlérienne. Le tableau doit être caché.

En 1949 le sanctuaire est confié aux Pères Mariens, puis en 1967 sous Paul VI, a lieu le couronnement de la Vierge de Licheń. Enfin depuis l’année 1994, en dix ans, la plus grande église du pays y fut construite. Elle sera bénie par Jean-Paul II lors de sa venue en 1999. La basilique mesure 139 mètres de long et il peut contenir 20 000 pèlerins; devant elle, sur la place,  peuvent se tenir plus de 250 000 personnes.

En 2006, la miraculeuse icône de Notre-Dame de Licheń fut introduite dans la basilique et le 17 juin 2014 le Sanctuaire  solennellement consacré. Cette petite effigie provient de la deuxième moitié XVIII siècle, elle fut peinte sur une mince planche de mélèze.

D’après le Sanctuaire de Licheń et l’ Annonciade

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