Comme sa Mère, Jésus met à profit cette voix calme et ce regard bienveillant qui incite à l’apaisement les gens qui le sollicitent, soit spontanément, soit parce qu’ils lui sont adressés. Sa médiation est un mode aimable de prévention et de résolution des conflits.
La Miniature du IXe siècle illustre l’Agneau mystique représentant le Christ et les quatre symboles des évangélistes – bibliothèque municipale – Valenciennes – D.R.
Pour Jésus, le médiateur n’est pas un juge, il ne dit pas le droit, comme les scribes. Ce n’est pas non plus un arbitre qui prend une décision à la place des personnes. C’est un tiers indépendant en qui elles ont foi et qui les aide à trouver par elles-mêmes une solution à leur différend. Ainsi du centurion, de Bartimée, de la femme hémorroïsse : « Ta foi t’as sauvé(e) » (Mathieu 8,13 ; Marc, 10, 52 ; Luc 8, 48).
Comme sa Mère à Cana (Jean 2, 3), Il se passionne pour un processus qui consiste en premier lieu à faire confiance aux gens qu’il rencontre, qu’il reçoit ou chez qui il va. La plupart sont parfaitement en capacité de trouver un accord.
Mais ils ont besoin d’être accompagnés pour quitter ces tranchées qu’ils ont eux-mêmes creusées ou dans lesquelles ils sont tombés. Il les aide à en sortir, à atteindre un lieu où il devient possible de réfléchir et de dégager efficacement quels sont les besoins véritables des uns et des autres.
La médiation, pratiquons-la pour notre part dans un esprit de totale liberté et de bienveillance religieuse. Il se trouve que nous sommes chrétiens et le Nouveau Testament est la source à laquelle nous avons à puiser chaque jour. C’est pour nous le principal puits d’inspiration.
Lisons-en quotidiennement des passages. Cela nous nourrira à coup et, pour faire le lien avec notre vie, nous apportera une certaine humilité, le sentiment certes de notre relativité, mais aussi de notre relation apaisante à autrui.
Comme Jésus Médiateur, comme Marie Médiatrice de ses grâces, tenons-nous dans cette position d’être essentiellement dans le service, le respect, la tolérance et trouvons dans les Évangiles comment soutenir cette posture. ■
Georges de La Tour – saint Joseph charpentier – 1645 environ
1. Aujourd’hui, premier mai, nous célébrons la Fête du travail. Pour nous, chrétiens, celle-ci est placée sous la protection de saint Joseph travailleur. Cet événement important est souligné par diverses initiatives qui tendent à mettre en évidence l’importance et la valeur du travail, à travers lequel l’homme, en transformant la nature et en l’adaptant à ses propres besoins, se réalise lui-même en tant qu’homme.
L’invitation à dominer la terre (cf. Gn 1, 28), placée au début de l’histoire du salut, revêt à ce propos un intérêt déterminant et toujours actuel. La création est un don de Dieu confié à la créature humaine afin que, en la cultivant et en la conservant avec soin, celle-ci puisse pourvoir à ses nécessités. C’est du travail que provient le « pain quotidien », que nous invoquons dans la prière du Notre Père.
On pourrait dire, dans un certain sens, qu’à travers le travail, l’homme devient plus homme. Voilà pourquoi le goût du travail est une vertu. Mais pour que le goût du travail permette effectivement à l’homme de devenir plus homme, il faut qu’il soit toujours accompagné par l’ordre social du travail. Ce n’est qu’à ces conditions que sont sauvegardées la dignité inaliénable de la personne et la valeur humaine et sociale de l’activité du travail. Confions à la protection attentive de saint Joseph travailleur ceux qui, partout dans le monde, appartiennent à la grande famille du travail.
2. Aujourd’hui commence le mois consacré à la Madone, qui est très cher à la piété populaire. De nombreuses paroisses et familles, dans le sillage de traditions religieuses désormais consolidées, continuent à faire du mois de mai un mois « marial », en multipliant avec ferveur les initiatives liturgiques, catéchétiques et pastorales!
Que ce soit partout un mois d’intense prière avec Marie! Tel est le souhait que je forme de tout cœur pour chacun de vous, très chers frères et sœurs, en vous recommandant encore une fois la récitation quotidienne du saint Rosaire. Il s’agit d’une prière simple, apparemment répétitive, mais plus que jamais utile pour pénétrer les mystères du Christ et de sa Mère, qui est aussi la nôtre. C’est, dans le même temps, une façon de prier que l’Église sait être agréable à la Madone elle-même. Nous sommes invités à y avoir recours également dans les moments les plus difficiles de notre pèlerinage sur terre.
3. En ce début de mois marial, je vous invite tous à vous unir à moi dans une prière pour les travailleurs, et en particulier pour ceux qui ont des difficultés à trouver un emploi. Ensuite, nous ne pouvons qu’intensifier notre prière confiante et incessante pour la paix en Terre Sainte… Que par leur intercession, la Sainte Vierge et son époux saint Joseph, gardien du Rédempteur, obtiennent cette grâce pour nous.
SAINT JEAN PAUL II AUDIENCE GÉNÉRALE mercredi 1er mai 2002
Lors de la messe à Sainte-Marthe en ce jeudi de la IIIe semaine de Pâques, le Pape François a adressé au début ses pensées aux victimes du nouveau coronavirus: «Prions aujourd’hui pour les défunts, ceux qui sont morts pour la pandémie ; et aussi, et spécialement pour les défunts – disons comme cela – anonymes : nous avons vu les photos des fosses communes. Tellement nombreuses…»
l’Apôtre Philippe et lintendant de la reine Candace
Dans son homélie, il a souligné qu’annoncer Jésus ce n’est pas faire du prosélytisme mais témoigner de la foi par sa vie privée et prier le Père pour qu’il attire les personnes vers le Fils. Le passage des Actes des Apôtres (Ac 8, 26-40) relate la rencontre de Philippe avec un eunuque éthiopien, un fonctionnaire de la reine Candace, désireux de comprendre qui était celui que décrit le prophète Isaïe : «Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir.» Après que Philippe lui a expliqué que c’était Jésus, l’Éthiopien s’est laissé baptiser.
«C’est le Père, selon l’Évangile d’aujourd’hui (Jn 6, 44-51) – qui nous attire à la connaissance du Fils : sans cette intervention, nous ne pouvons pas connaître le mystère du Christ.» C’est ce qui est arrivé au fonctionnaire éthiopien qui, en lisant le prophète Isaïe, a eu une inquiétude placée dans son cœur par le Père.
«Ceci s’applique également à la mission : nous ne convertissons personne, c’est le Père qui attire. Nous pouvons simplement donner un témoignage de foi. Le Père attire par le témoignage de la foi. Il est nécessaire de prier pour que le Père attire les gens vers Jésus : le témoignage et la prière sont nécessaires. C’est le centre de notre apostolat.
Demandons-nous : est-ce que je témoigne avec mon mode de vie, est-ce que je prie pour que le Père attire les gens vers Jésus ? Partir en mission n’est pas du prosélytisme, c’est du témoignage. Nous ne convertissons personne, c’est Dieu qui touche le cœur des gens. Demandons au Seigneur – c’est la dernière prière du Pape – la grâce de vivre notre travail par le témoignage et la prière afin qu’il puisse attirer les gens vers Jésus.»
homélie :
«“Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » ; Jésus se souvient que même les prophètes avaient prédit cela : « Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.” C’est Dieu qui attire la connaissance du Fils. Sans cela, on ne peut pas connaître Jésus. Oui, on peut étudier, même étudier la Bible, même savoir comment il est né, ce qu’il a fait. Mais le connaître de l’intérieur, connaître le mystère du Christ n’est possible que pour ceux qui y sont attirés par le Père.
C’est ce qui est arrivé à ce ministre de l’économie de la reine d’Éthiopie. On peut voir qu’il était un homme pieux et qu’il a pris le temps, dans beaucoup de ses affaires, d’aller adorer Dieu. Un croyant. Et il rentra chez lui en lisant le prophète Isaïe. Le Seigneur prend Philippe, l’envoie dans ce lieu et lui dit ensuite : « Approche, et rejoins ce char « , et il entend le ministre lire Isaïe.
Il s’approche de lui et lui pose une question : « Comprends-tu ce que tu lis ? – » Et comment le pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? « , et il pose la question : « de qui le prophète parle-t-il ? S’il vous plaît, montez dans le char », et pendant le voyage – je ne sais pas combien de temps, je pense au moins quelques heures – Philippe a expliqué : il a expliqué Jésus.
Cette agitation que cet homme avait dans la lecture du prophète Isaïe était celle du Père, qui l’attirait vers Jésus : il l’avait préparé, il l’avait fait venir d’Éthiopie à Jérusalem pour adorer Dieu et ensuite, avec cette lecture, il avait préparé son cœur à révéler Jésus, au point que dès qu’il a vu l’eau, il a dit : « Je peux être baptisé ». Et il y croyait.
Et cela – le fait que personne ne peut connaître Jésus sans que le Père ne l’attire – cela est valable pour notre apostolat, pour notre mission apostolique en tant que chrétiens. Je pense aussi aux missions. « Qu’allez-vous faire dans les missions ? » – « Moi, convertir les gens » – « Mais arrêtez, vous ne convertissez personne ! Le Père attirera ces cœurs pour qu’ils reconnaissent Jésus ».
Partir en mission, c’est témoigner de sa foi ; sans témoignage, on ne fait rien. Partir en mission – et les missionnaires sont bons ! – ne signifie pas faire de grandes structures, des choses… et s’arrêter comme ça. Non : les structures doivent être des témoignages.
Vous pouvez faire une structure hospitalière et éducative d’une grande perfection, d’un grand développement, mais si une structure est sans témoignage chrétien, votre travail ne sera pas une œuvre de témoignage, une œuvre de véritable prédication de Jésus : ce sera une société de bienfaisance, très bonne, mais rien de plus.
Si je veux partir en mission, et je le dis si je veux partir en apostolat, je dois partir avec la volonté du Père d’attirer les gens vers Jésus, et c’est ce que fait le témoignage. Jésus lui-même l’a dit à Pierre lorsqu’il a confessé qu’il est le Messie : « Tu es heureux, Simon Pierre, parce que le Père te l’a révélé ».
C’est le Père qui attire, et qui attire aussi par notre témoignage. « Je ferai beaucoup d’œuvres, ici, ici, là, d’éducation, de ceci, d’autre… », mais sans témoignage ce sont de bonnes choses, mais ce n’est pas la proclamation de l’Évangile, ce ne sont pas des lieux qui donnent la possibilité que le Père attire à la connaissance de Jésus. Travailler et témoigner.
« Mais comment puis-je faire en sorte que le Père se donne la peine d’attirer ces gens ? ». La prière. Et voici la prière pour les missions : prier pour que le Père attire les gens vers Jésus. Témoignage et prière, ils vont ensemble. Sans témoignage et sans prière, on ne peut pas faire de prédication apostolique, on ne peut pas faire d’annonce.
Vous ferez un beau sermon moral, vous ferez beaucoup de bonnes choses, toutes les bonnes choses. Mais le Père n’aura pas la possibilité d’attirer les gens vers Jésus. Et c’est le centre : c’est le centre de notre apostolat, que le Père puisse attirer les gens vers Jésus. Notre témoignage ouvre les portes au peuple et notre prière ouvre les portes du cœur du Père pour attirer les gens.
Témoignage et prière. Et ce n’est pas seulement pour les missions, c’est aussi pour notre travail en tant que chrétiens. Est-ce que je témoigne de la vie chrétienne, vraiment, avec mon mode de vie ? Est-ce que je prie pour que le Père attire les gens vers Jésus ?
C’est la grande règle pour notre apostolat, partout, et de façon particulière pour les missions. Partir en mission n’est pas du prosélytisme. Il était une fois… une dame – bien, vous avez pu voir qu’elle était de bonne volonté – s’est approchée de moi avec deux garçons, un garçon et une fille, et a dit : « Ce [garçon], Père, était protestant et converti : je l’ai convaincu.
Et cette [fille] était… » – Je ne sais pas, animiste, je ne sais pas ce qu’elle m’a dit, « et je l’ai convertie ». Et la dame était bonne : bonne. Mais elle avait tort. J’ai un peu perdu patience et j’ai dit : « Mais écoutez, vous n’avez converti personne : c’est Dieu qui a touché le cœur des gens. Et n’oubliez pas : le témoignage, oui ; le prosélytisme, non ».
Demandons au Seigneur la grâce de vivre notre travail par le témoignage et la prière, afin que Lui, le Père, puisse attirer les gens vers Jésus.»
Le Pape a terminé la messe par un temps d’adoration puis la bénédiction eucharistique, invitant aussi à la communion spirituelle.
prière dite par le Pape:
«Mon Jésus, je crois que tu es vraiment présent dans le Très Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus tout et te désire dans mon âme. Puisque je ne peux pas Te recevoir sacramentellement maintenant, viens au moins spirituellement dans mon cœur. Comme je suis déjà venu, je T’embrasse et je m’unis tout entier à Toi. Ne permet pas que je puisse jamais me séparer de Toi.»»
Avant que le Saint-Père ne quitte la chapelle dédiée à l’Esprit-Saint, l’antienne mariale de ce temps pascal, Regina Coeli, a été entonnée: