L’Esprit-Saint est le rebâtisseur de l’espérance

L’Esprit-Saint est rebâtisseur de l’espérance

Luca Rossetti Trinità Chiesa San Gaudenzio Ivrea
Luca Rossetti Trinità Chiesa San Gaudenzio Ivrea

Le mystère de la Très Sainte Trinité nous dit que nous n’avons pas un Dieu solitaire là-haut dans le ciel, lointain; non, c’est le Père qui nous a donné son Fils, fait homme comme nous, et qui, pour nous être encore plus proche, nous envoie son Esprit. (tweet du Saint Père)

Sur la place Cavour de Camerino,  petite ville des Marches d’un peu plus de 7 000 habitants, ce dimanche matin en la fête de la Sainte Trinité, le Pape François a présidé l’Eucharistie. Dans son homélie livré, il a médité sur la mémoire de Dieu et l’espérance en l’Esprit Saint quand l’homme est frappé par les épreuves.  Se souvenir, réparer, rebâtir en sont les trois thèmes développés.

Se souvenir

«Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ?» Nous avons prié dans le Psaume (8,5). « Ces paroles, je les ai eues à l’esprit en pensant à vous », a dit le Saint-Père aux fidèles de Camerino.  gravement éprouvés par le séisme de l’été 2016.

«Face à ce que vous avez vu et souffert, face aux maisons effondrées et aux bâtiments réduits en ruines, la question suivante se pose: qu’est-ce que l’homme ?» Dieu se rappelle de nous, «comme nous sommes, avec nos fragilités», jamais il ne nous oublie.

«Le Seigneur nous donne une certitude: Il se souvient de nous» et malgré les épreuves terrestres, nous gardons toujours pour lui une infinie valeur. «Nous sommes petits sous le ciel et impuissants quand la terre tremble, mais pour Dieu nous sommes plus précieux que tout.» «Demandons la grâce de nous rappeler chaque jour que nous ne sommes pas oubliés de Dieu..

Les mauvais souvenirs sont nombreux et difficiles et souvent nous restons assaillis par ces mauvaises images du passé. «Pour libérer le cœur du passé qui revient, des souvenirs négatifs qui nous retiennent prisonniers, des regrets qui paralysent, nous avons besoin de quelqu’un pour nous aider à porter les fardeaux que nous avons en nous».

Jésus n’enlève pas le poids qui pèse sur nos épaules, comme nous le voudrions, mais il nous donne l’Esprit-Saint, le consolateur dont nous avons besoin. L’Esprit-Saint transforme en nous les blessures du passé «en souvenirs du salut».

Comme il fait des plaies de Jésus un chemin de miséricorde, l’Esprit vient habiter nos blessures si nous l’invitons, «il est un baume d’espérance sur nos souvenirs douloureux, parce qu’il est le rebâtisseur de l’espérance».

Cette espérance n’est pas passagère, comme nos espérances terrestres, celle de l’Esprit-Saint est au contraire «à longue conservation». «L’espérance de l’Esprit n’est pas l’optimisme, elle est plus profonde, ravive dans les profondeurs du cœur la certitude d’être précieux parce qu’aimés, elle insuffle la confiance de ne pas être seul.»

Réparer

Ce dimanche de la Sainte-Trinité vient nous rappeler que «la Trinité n’est pas un casse-tête théologique, mais le splendide mystère de la proximité de Dieu». En se faisant homme, Dieu nous a donné son Fils pour nous être proches, pour nous aider à porter le poids de la vie. «Il faut plus de force pour réparer que pour construire, pour recommencer que pour commencer, pour se réconcilier que pour s’entendre. C’est la force que Dieu nous donne.»

«Je suis venu aujourd’hui pour être près de vous; je suis ici pour prier avec vous, Dieu qui se souvient de nous, afin que personne n’oublie qui est en difficulté. Je prie le Dieu de l’espérance, afin que ce qui est instable sur terre n’ébranle pas la certitude que nous avons en nous».

Chacun en effet est capable de faire un peu de bien, sans attendre que ce soit les autres qui commencent, chacun peut consoler quelqu’un sans attendre que ses problèmes soient résolus.

Rebâtir

«Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ?» « Dieu qui se souvient de nous, Dieu qui guérit nos souvenirs blessés en les oignant d’espoir, Dieu qui est proche de nous pour ressusciter de l’intérieur, ce Dieu nous aide à être des bâtisseurs de bien, des consolateurs de cœur. Tout le monde peut faire un peu de bien sans attendre que les autres commencent. »

« ‘Je vais commencer, je vais commencer, je vais commencer’: tout le monde doit le dire. Tout le monde peut consoler quelqu’un sans attendre que ses problèmes soient résolus. Même en portant ma croix, j’essaie de me rapprocher pour consoler les autres. Qu’est-ce que l’homme ? C’est ton grand rêve, Seigneur, de te souvenir toujours. L’homme est ton grand rêve, Seigneur, dont tu te souviens toujours. »

« Ce n’est pas facile à comprendre dans ces circonstances, Seigneur. Les hommes oublient, ils ne se souviennent pas de cette tragédie. Mais toi, Seigneur, tu n’oublie pas. Souvenons-nous aussi que nous sommes dans le monde pour donner de l’espoir et de la proximité, car nous sommes tes enfants, ‘Dieu de toutes consolations’ (2 Co 1: 3). »

À Notre-Dame de Paris, première messe après l’incendie

À Notre-Dame de Paris, première messe après l’incendie

Notre-Dame de Paris vers 1525-1530 - pontifical romain.
Notre-Dame de Paris vers 1525-1530 – pontifical romain.

Une  messe a été célébrée ce samedi 15 juin à 18h en la cathédrale Notre-Dame de Paris, la première depuis l’incendie ravageur survenu il y a deux mois. Cet évènement vient rappeler l’éminente vocation cultuelle de l’édifice et incite à la poursuite de la mobilisation en faveur de sa reconstruction.

La date choisie est symbolique,  c’est la fête de la dédicace de la cathédrale,  de la consécration de l’autel pour signifier que le rôle de la cathédrale est de montrer la gloire de Dieu. Célébrer l’eucharistie, même en tout petit comité, en est le signe.  Trente personnes, dont la moitié sont des prêtres, ont participé à cette célébration présidée par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris,  dans la chapelle de la Vierge, située derrière le chœur de la cathédrale.

Trois initiatives pour conserver l’âme de la cathédrale

Deux mois après l’incendie du 15 avril 2019 qui a détruit la toiture, la flèche et une partie de la voûte de Notre-Dame de Paris, le diocèse tient à rappeler que «la cathédrale est, d’abord et avant tout, un édifice à vocation cultuelle». Cette messe est l’une des trois initiatives menées en ce sens.

Le diocèse a aussi décidé que les offices habituellement célébrés à Notre-Dame de Paris le seront, à partir du 1er septembre 2019», en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, où seront vénérées la Sainte Couronne d’épines et les autres reliques de la Passion du Christ jusqu’alors conservées à Notre-Dame. Les célébrations de plus grande affluence auront lieu à l’église Saint Sulpice, ainsi les ordinations du 29 juin prochain.

Enfin, troisième initiative: une réplique de la Vierge du Pilier, symbole de Notre-Dame, sera installée sur le parvis de la cathédrale, dans un espace de recueillement spécifiquement installé dès que les conditions de sécurité le permettront, car «les Parisiens, les touristes et les fidèles du monde entier ont besoin de continuer à se recueillir.

Où en sont les dons ?

La mobilisation en faveur de la cathédrale se poursuit sous des formes diverses:«mobilisation des pouvoirs publics nationaux et locaux dès le soir de l’incendie ; mobilisation des architectes et des entreprises qui assurent, dans l’immédiat, la sécurisation de l’édifice ; mobilisation de dizaines de milliers de donateurs, petits et grands, originaires de toute la France, mais aussi du monde entier.

Cet élan montre que Notre-Dame est un symbole unique, en France, mais aussi au-delà. «Que tous ceux qui se sont mobilisés dès le 15 avril et que tous ceux qui continuent à œuvrer, chaque jour, pour Notre-Dame, qu’ils soient donateurs, architectes, ouvriers du chantier, responsables politiques, soient remerciés chaleureusement pour leurs efforts», a dit Mgr Aupetit.

«Nous voulons sauver la cathédrale. Cet écrin splendide a été voulu pour être la manifestation magnifique du génie humain qui rend hommage à l’amour de Dieu qui, pour se donner à nous, s’est fait l’un d’entre nous. Rendons grâce à la foi des bâtisseurs qui ont su unir le génie humain et la grâce divine», avait-il déclaré lors de la messe de Pâques du 21 avril dernier.

Catéchèse sur les Actes des apôtres: 2. Il fut associé aux onze apôtres

Catéchèse sur les Actes des apôtres:
2. « Il fut associé aux onze apôtres » (Actes 1:26).

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 12 juin 2019

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous avons commencé un voyage de catéchèse qui suivra le « voyage »: le voyage de l’Évangile raconté par le livre des Actes des Apôtres, parce que ce livre montre certainement le voyage de l’Évangile, comment l’Évangile a dépassé, dépassé, dépassé … Tout commence à partir de la résurrection du Christ.

En fait, ce n’est pas un événement parmi d’autres, mais la source d’une nouvelle vie. Les disciples le savent et – obéissant au commandement de Jésus – restent unis, unis et persévérants dans la prière. Ils se serrent contre Marie, la Mère, et se préparent à recevoir le pouvoir de Dieu, non pas de manière passive, mais en consolidant la communion entre eux.

Cette première communauté était formée de 120 frères et sœurs plus ou moins: un nombre qui porte en lui les 12, emblématiques pour Israël, car elle représente les douze tribus et emblématiques pour l’Église, à cause des douze apôtres choisis par Jésus. maintenant, après les douloureux événements de la Passion, les apôtres du Seigneur ne sont plus douze, mais onze. L’un d’eux, Judas, n’est plus là: il s’est suicidé.

La communion du Seigneur

Il avait déjà commencé à se séparer de la communion avec le Seigneur et avec les autres, à faire seul, à s’isoler, à s’accrocher à l’argent au point d’exploiter les pauvres, de perdre de vue l’horizon de la gratuité et du don de soi, jusqu’à permettre au virus de l’orgueil de contaminer son esprit et son cœur, en le transformant d’un « ami » (Mt 26,50) en ennemi et en « un chef de file de ceux qui ont arrêté Jésus » (Actes 1:16).

Judas avait reçu la grande grâce de faire partie du groupe des personnes intimes de Jésus et de participer à son propre ministère, mais à un moment donné, il a prétendu « sauver » sa propre vie avec le résultat de la perdre (voir Lc 9, 24).

Au dessus du Maître

Il a cessé d’appartenir à Jésus avec son cœur et s’est placé hors de la communion avec lui et les siens. Il a cessé d’être un disciple et s’est placé au-dessus du Maître. Il l’a vendue et, avec le « prix de son crime », il a acheté une terre qui ne produisait aucun fruit mais qui était imprégnée de son sang (voir Actes 1: 18-19).

Si Judas a préféré la mort à la vie (voir Dt 30:19; Sir 15.17) et a suivi l’exemple des méchants dont le chemin ressemble à l’obscurité et qui se détruit (voir Pr 4.19; Ps 1, 6) Au lieu de cela, les Onze choisissent la vie, la bénédiction, ils deviennent responsables en la faisant passer à tour de rôle dans l’histoire, de génération en génération, du peuple d’Israël à l’Église.

Avec les yeux de Dieu

L’évangéliste Luc nous montre que face à l’abandon de l’un des Douze, qui a créé une blessure au corps de la communauté, il est nécessaire que son affectation passe à un autre. Et qui pourrait l’engager? Pierre indique cette exigence: le nouveau membre doit avoir été disciple de Jésus dès le début, c’est-à-dire depuis le baptême dans le Jourdain jusqu’à la fin, c’est-à-dire jusqu’à l’ascension au ciel (voir Actes 1: 21-22).

Le groupe des Douze doit être reconstitué. C’est ce stade qu’inaugure la pratique du discernement communautaire, qui consiste à voir la réalité avec les yeux de Dieu, dans la perspective de l’unité et de la communion.

Le corps des Douze

Il y a deux candidats: Joseph Barsabbas et Mattias. Alors toute la communauté prie comme suit: « Toi, Seigneur, qui connais le cœur de tous, montre à qui de ces deux personnes tu as choisi de prendre la place … que Judas a abandonnée » (Actes 1: 24-25). Et, par le destin, le Seigneur indique Mattias, qui est associé aux Onze.

Ainsi, le corps des Douze est rétabli, signe de communion, et la communion l’emporte sur les divisions, l’isolement, la mentalité qui absolutise l’espace privé, signe que la communion est le premier témoin que les apôtres offrent. Jésus l’avait dit: « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres » (Jn 13, 35).

La grâce de l’unité

Les Douze manifestent le style du Seigneur dans les Actes des apôtres. Ils sont les témoins accrédités de l’œuvre de salut du Christ et ne manifestent pas leur perfection présumée au monde mais, par la grâce de l’unité, ils dégagent un Autre qui vit maintenant d’une manière nouvelle parmi son peuple.

Et qui est-ce? C’est le Seigneur Jésus: les apôtres choisissent de vivre sous la seigneurie du Ressuscité dans l’unité des frères qui devient la seule atmosphère possible du don authentique de soi.

Suivre la liberté intérieure des disciples

Nous devons aussi redécouvrir la beauté du témoignage au Ressuscité, émergeant d’attitudes autoréférentielles, renonçant à retenir les dons de Dieu et à ne pas céder à la médiocrité.

La réunification du collège apostolique montre comment, dans l’ADN de la communauté chrétienne, il y a unité et liberté vis-à-vis de soi, ce qui nous permet de ne pas craindre la diversité, de ne pas nous attacher aux choses et aux dons et de devenir des martyrs, témoins lumineux de Dieu. vivant et actif dans l’histoire.

Alors que reprend le temps liturgique ordinaire, après la Pentecôte, efforçons-nous de témoigner jour après jour du Christ ressuscité dans notre vie, dans le don de soi et en communion avec nos frères.

Les salutations

À l’issue de l’audience, le pape a salué la délégation interreligieuse de Hong Kong, accompagnée du cardinal John Tong Hon, et des prêtres orthodoxes russes.

Demain,  commémoraison liturgique de saint Antoine de Padoue, prédicateur distingué et mécène des pauvres et des souffrants. Que son intercession vous aide à faire l’expérience de la miséricorde divine.

Que Dieu vous bénisse.


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