le Saint-Esprit apporte l’harmonie en nous et parmi nous

Le Saint-Esprit apporte l’harmonie en nous et parmi nous

miniature Pentecôte attribuée à Stefano da Verona
miniature Pentecôte attribuée à Stefano da Verona

Le Pape François a célébré la messe solennelle de la Pentecôte sur la place Saint-Pierre, en déplorant les divisions et en exhortant les croyants à ouvrir leur cœur au Saint-Esprit qui apporte l’harmonie et l’unité. Il a exhorté les fidèles à implorer le don de l’Esprit qui fait de nous des artisans de concorde, des semeurs de bonté, des apôtres de l’espérance.

Réfléchissant sur la liturgie du jour, le Pape a expliqué que, grâce au Saint-Esprit, les inquiétudes des disciples avaient disparu. Rajeunis par l’Esprit, leur vie a été changée et « loin d’être une réalité abstraite, il est la personne la plus concrète et la plus proche, celle qui change nos vies ».

« Comment fait-il cela ? Le Saint-Esprit ne leur a pas facilité la tâche. Il n’a pas opéré de miracles spectaculaires, il n’a pas supprimé leurs difficultés et leurs adversaires. L’Esprit a introduit dans la vie des disciples une harmonie qui leur faisait défaut, sa propre harmonie, car il est harmonie. »

Harmonie

« Voir le Seigneur ressuscité ne suffit pas, à moins de l’accueillir dans nos cœurs ». C’est l’Esprit qui fait vivre Jésus en nous, nous soulevant de l’intérieur.

«C’est pourquoi, lorsque Jésus apparaît à ses disciples, il répète les mots:« La paix soit avec vous! »Et confère l’Esprit.» La paix ne consiste pas à résoudre les problèmes extérieurs, mais à recevoir le Saint-Esprit.

Seulement rempli de l’Esprit,  nos cœurs peuvent être en paix et nous pouvons parvenir à une harmonie si profonde qu’elle peut «même transformer les persécutions en bénédictions».

«La résolution de problèmes ponctuels n’apportera pas la paix. Ce qui fait la différence, c’est la paix de Jésus, l’harmonie de l’Esprit.»

Esprit de paix

Au rythme effréné d’aujourd’hui, l’harmonie semble balayée et nous cherchons souvent des solutions rapides. Mais plus que toute autre chose, nous avons besoin de l’Esprit.

« L’Esprit est la paix au milieu de l’inquiétude, la confiance au milieu du découragement, la joie dans la tristesse, la jeunesse dans le vieillissement, le courage à l’heure du procès. »

Sans l’Esprit, notre vie chrétienne se défait, sans l’amour qui rassemble tout.

« Sans l’Esprit, Jésus reste un personnage du passé. Avec l’Esprit, il est une personne vivante pour notre époque. Sans l’Esprit, les Écritures sont une lettre morte. Avec l’Esprit, c’est une parole de vie. Un christianisme sans Esprit est un moralisme sans joie. Avec l’Esprit, c’est la vie. »

Le Saint-Esprit n’apporte pas seulement l’harmonie en nous mais aussi entre nous, en distribuant de manière créative la grande variété des qualités et des dons de l’Église.

Et sur la base de cette variété, l’Esprit construit l’unité: « Depuis le début de la création, il l’a fait. Parce qu’il est spécialiste de la transformation du chaos en cosmos, de la création de l’harmonie. »

Esprit d’unité

Le manque d’harmonie dans le monde d’aujourd’hui a conduit à de profondes divisions. « Il y a ceux qui ont trop et ceux qui n’ont rien, ceux qui veulent vivre cent ans et ceux qui ne peuvent même pas naître. »

«À l’âge de l’ordinateur, les distances augmentent: plus nous utilisons les médias sociaux, moins nous devenons sociaux.»

Nous avons besoin de l’Esprit d’unité pour nous régénérer en tant qu’Église, en tant que peuple de Dieu et en tant que famille humaine.

Il y a la tentation de «s’accrocher à notre petit groupe», de résister à toute contamination.

«Le Saint-Esprit, au contraire, rassemble ceux qui étaient lointains, unit ceux qui sont loin, ramène chez eux ceux qui ont été dispersés. Il mélange différentes tonalités dans une même harmonie, car il voit avant tout le bien.»

«L’Esprit regarde les individus avant de regarder leurs erreurs, les personnes avant leurs actions» et il façonne l’Église et le monde en tant que lieu de fils et de filles, de frères et de sœurs.

Ceux qui vivent selon l’Esprit «apportent la paix là où il y a discorde, concorde là où il y a conflit. Ceux qui sont spirituels remboursent le mal avec le bien. Ils répondent à l’arrogance avec la douceur, à la méchanceté avec le bien, aux cris avec le silence, aux bavardages avec la prière, au défaitisme avec l’encouragement.»

Le pape François a conclu son homélie en invitant à adopter le point de vue de l’Esprit: «Alors tout change: avec l’Esprit, l’Église est le saint peuple de Dieu, la mission est la propagation de la joie, les autres deviennent nos frères et nos sœurs, tous aimés par le même Père.»

Sans l’Esprit, l’Église est une organisation

Sans l’Esprit, « l’Église devient une organisation, sa mission devient une propagande, sa communion un effort. »

« Implorons quotidiennement le don de l’Esprit. »

« Saint-Esprit, harmonie de Dieu, toi qui transformes la peur en confiance et le centré sur soi en don de soi, viens en nous. (…) Fais de nous des artisans de concorde, des semeurs de bonté, des apôtres de l’espérance. »

J’encourage tout le monde à s’ouvrir avec docilité à l’action du Saint-Esprit, en offrant au monde, dans la diversité des charismes, l’image d’une fraternité en communion.

AU REGINA COELI

Hier, à Cracovie, une action de grâce a eu lieu pour la confirmation du culte du Bienheureux Michel Giedroyc, qui a vécu à Cracovie au XVe siècle, modèle d’humilité et de charité évangélique.

Les nouvelles en provenance du Soudan suscitent douleur et inquiétude. Nous prions pour ce peuple afin que la violence cesse et que le bien commun soit recherché dans le dialogue.

Que la Sainte Mère de Dieu obtienne cette grâce pour nous, à l’intercession maternelle de laquelle nous nous confions avec une confiance filiale.

 

Marie au cénacle de la Pentecôte

La prière de Marie au Cénacle. Maitre de l’Échevinage de Rouen, miniature de la Pentecôte, Heures à l'usage du Mans de Jehan de Chahanay, manuscrit sur vélin, feuillet 24, 1460-1465, collection particulière.
La prière de Marie au Cénacle. Maitre de l’Échevinage de Rouen, miniature de la Pentecôte, Heures à l’usage du Mans de Jehan de Chahanay, manuscrit sur vélin, feuillet 24, 1460-1465, collection particulière.

Les actes des Apôtres soulignent que Marie se trouvait au Cénacle « avec les frères de Jésus » (Ac 1, 14), c’est-à-dire avec ses proches parents, comme la tradition ecclésiale l’a toujours interprété.

Il ne s’agit pas tellement d’un rassemblement familial mais plutôt du fait, que sous la conduite de Marie, la famille naturelle de Jésus fait désormais partie de la famille spirituelle du Christ : « Celui qui fait la volonté de mon Père – avait dit Jésus – celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère » (Mc 3, 34).

En cette même circonstance, Luc appelle explicitement Marie « la Mère de Jésus » (Ac 1, 14), comme s’il voulait suggérer que quelque chose de la présence du Fils monté aux Cieux demeure dans la présence de sa Mère.

Elle rappelle aux disciples le visage de Jésus et elle est, pas sa présence au milieu de la communauté, le signe de la fidélité de l’Église au Christ Seigneur.

Le titre de « Mère », dans ce contexte, annonce la proximité, l’attention vigilante, avec lesquelles Marie suivra la vie de l’Église. Marie lui ouvrira son cœur pour manifester les merveilles que le Dieu tout-puissant et miséricordieux a opérées en elle.

Dès le commencement, Marie exerce son rôle de « Mère de l’Église » : son action favorise l’entente entre les apôtres que Luc présente « unanimes » et très loin des disputes qui avaient parfois surgi entre eux.

Enfin, Marie exerce sa maternité envers la communauté des croyants, non seulement en priant pour obtenir à l’Église les dons de l’Esprit Saint, nécessaires à la sa formation et à son avenir, mais aussi en éduquant les disciples du Seigneur à la communion constante avec Dieu.

Elle se fait ainsi l’éducatrice du peuple chrétien, lui apprenant la prière, la rencontre avec Dieu, élément central et indispensable pour que l’œuvre des pasteurs et des fidèles ait toujours dans le Seigneur son commencement et sa motivation profonde.

Jean Paul II, Audience du 6 septembre 1995, § 5

Vigile de Pentecôte : écouter l’Esprit Saint avec le cœur

Vigile de Pentecôte : écouter l’Esprit Saint avec le cœur

Le Pape François a présidé ce samedi soir une messe de la Vigile de Pentecôte, Place Saint-Pierre, à l’initiative du diocèse de Rome.
Raphaël, La Madone de l'amour divin, Pinacothèque, Agnelli, Turin, Capodimonte, Naples, Jésus, Vierge, saint Jean-Baptiste, sainte Elisabeth
Raphaël, La Madone de l’amour divin, Pinacothèque, Agnelli, Turin, Capodimonte, Naples, Jésus, Vierge, saint Jean-Baptiste, sainte Élisabeth

Le Pape François a orienté son homélie vers la «maternité de l’Église», en expliquant qu’il y a 75 ans, le 11 juin 1944, le Pape Pie XII avait accompli un acte spécial de remerciement et de supplication à la Vierge pour la protection de la ville de Rome, dans le contexte de la bataille d’Italie. Il l’avait fait dans l’église de Saint-Ignace, où avait été apportée l’image vénérée de la Madone du Divin Amour.

À travers Marie, «il y a le Christ Ressuscité qui nous parle, nous communique le feu de l’Esprit Saint, nous invite à descendre au milieu du peuple pour écouter le cri.»

«Dieu nous laisse faire pour un peu de temps, de façon à nous faire expérimenter jusqu’à quel point de mal et de tristesse nous sommes capables d’arriver sans Lui». Mais l’Esprit Saint nous fait découvrir la Jérusalem aux «portes toujours ouvertes pour tous, où les différentes langues de l’homme se composent dans l’harmonie de l’Esprit, parce que l’Esprit est l’harmonie».

Un nouveau chemin de disponibilité à l’Esprit Saint

Cette «nouveauté de l’Esprit» doit nous conduire sur «un nouveau chemin» de disponibilité. Moïse, choisi par Dieu pour «susciter et alimenter le rêve de liberté des Hébreux» et en faire un peuple libre, «lié à Lui par une alliance d’amour», a pu accomplir sa mission en descendant au milieu du peuple. «Le cœur de Moïse est devenu comme celui de Dieu, attentif et sensible aux souffrances et aux rêves des hommes.»

De même, Dieu nous demande «d’apprendre à écouter avec le cœur. «Cela me fait pleurer quand je vois une Église qui croit être fidèle au Seigneur et se mettre à jour quand elle cherche des voies purement fonctionnalistes, des voies qui ne viennent pas de l’Esprit de Dieu.»

«Il s’agit d’ouvrir les yeux et les oreilles, mais surtout le cœur, écouter avec le cœur. Alors nous nous mettrons vraiment en chemin. Alors nous sentirons en nous le feu de la Pentecôte, qui nous pousse à crier aux hommes et aux femmes de cette ville que leur esclavage est fini, et que le Christ est la voie qui mène à la Cité du Ciel.» «Demandons le don de la foi pour aller sur cette route».

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