Condoléances après l’attentat de Strasbourg

Condoléances Pape François

Le Pape François a exprimé sa tristesse après l’attentat survenu mardi soir à Strasbourg, dans l’est de la France. Suite à la fusillade survenue mardi soir sur le marché de Noël à Strasbourg, qui a fait au moins 3 morts et 12 blessés, le Pape François a fait parvenir un message de condoléances à Mgr Luc Ravel, l’archevêque de la ville alsacienne. Il est signé, comme c’est l’usage protocolaire, par le cardinal-Secrétaire d’État Pietro Parolin :

«C’est avec tristesse et préoccupation que Sa Sainteté le Pape François a appris l’attentat perpétré hier soir au marché de Noël à Strasbourg et qui a fait plusieurs victimes. Le Pape François exprime, encore une fois, sa ferme condamnation contre de tels actes. Il manifeste sa compassion en particulier aux familles affectées et à toutes les personnes touchées par cet attentat, les assurant de sa prière. Alors qu’il confie les défunts à la miséricorde de Dieu, le Saint-Père a une pensée spéciale pour les professionnels et les volontaires qui prennent soin des personnes blessées. En gage de consolation, il implore l’abondance des bénédictions divines sur les victimes, sur ceux qui les assistent et sur tout le peuple français.»

Communiqué de Mgr Ravel

Une fois de plus, une fois de trop encore, la violence terroriste a frappé chez nous. Et elle s’est attaquée à notre capitale de Noël, Strasbourg, capitale européenne.

A travers notre belle Cité, c’est l’Alsace qui est blessée, la France qui est touchée, l’Europe qui est meurtrie et toute l’humanité qui est percutée.

Au moment des faits, confiné dans ma résidence, à quelques pas des lieux où se sont déroulés ces crimes, où nous aurions pu être, les uns et les autres, je ressentais le même vertige qu’en 2015 à Paris.

Vertige devant la souffrance des victimes, de leurs familles, de tous ceux qui ont été percutés par ces scènes infernales et qui mettront des années à s’en remettre, s’ils s’en remettent un jour.

Vertige devant la peine de tous ceux qui vont subir les conséquences de cette attaque : nos commerçants en particulier et tous nos habitants devenus inquiets, pénétrés à nouveaux par l’angoisse.

Vertige devant la folie lucide de l’assassin qui ne doit laisser croire à personne que son geste est rationnel ou religieux. Il est absolument nécessaire que toutes les autorités religieuses dénoncent rigoureusement ce rapprochement crapuleux entre Dieu et le terrorisme.

En communion avec toutes les victimes et le peuple alsacien, ce mercredi 12 décembre à midi toutes les cloches de Strasbourg sonneront le grand glas durant dix minutes.

Jeudi soir 13 décembre, nous invitons toutes nos communautés à célébrer un temps de prière pour les victimes, pour les forces de sécurité et pour la Paix dans toutes nos nations.

Je présiderai moi-même une veillée à la cathédrale de Strasbourg à 18h00 à laquelle j’inviterai personnellement toutes les autorités religieuses présentes à Strasbourg.

Cette célébration sera retransmise en direct par KTO.

Unis devant Celui qui est Source de la Paix.

Que Dieu bénisse l’Alsace.

+ Luc Ravel

Une condamnation interreligieuse

Outre la réaction de Mgr Luc Ravel lui-même, à noter également ce mercredi la réaction de la Conférence des Responsables de Culte en France, une organisation instituée en 2010 afin de développer les relations entre les principaux courants religieux présents sur le territoire français:

«Au lendemain de l’attaque perpétrée à Strasbourg nous voulons exprimer ici notre plus vive émotion et surtout notre affection et notre solidarité pour les victimes, leurs familles et leurs proches. Nous, les responsables de Culte en France, réunis aujourd’hui en conférence, nous voulons en appeler à la confiance et à la fraternité et invitons nos fidèles à la prière qui apaise, qui répare et qui console comme nous l’avons fait ce matin ensemble autour du psaume 120 : “Vers l’Éternel quand je suis dans la détresse, je crie et il me répond. (…)  Elle s’est oubliée trop longtemps, mon âme, auprès de ceux qui haïssent la paix.  Je suis paix et quand j’en parle, eux me font la guerre. L’espérance est plus forte que toutes les haines.”»

Mgr Georges PONTIER et Mgr Pascal DELANNOY (Conférence des évêques de France
M. le pasteur François CLAVAIROLY et Mme Christiane ENAME (Fédération protestante de France)
Métropolite EMMANUEL et Métropolite JOSEPH (Assemblée des évêques orthodoxes de France)
M. le Grand Rabbin Haïm KORSIA et M. Joël MERGUI (Consistoire central israélite de France)
M. Ahmet OGRAS et M. Anouar KBIBECH (Conseil français du culte musulman)
Mme Minh Tri VO et M. Olivier WANG-GENH (Union bouddhiste de France)

Catéchèse sur le Notre Père : 2. Une prière qui demande avec confiance

Catéchèse sur le Notre Père : 2.
Une prière qui demande avec confiance

Aujourd’hui, dans le cadre de la célébration liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie de Guadalupe, nous demandons qu’elle nous accompagne à Noël et ravive en nous le désir d’accueillir avec joie la lumière de son Fils Jésus, afin qu’elle brille de plus en plus dans la nuit du monde. (Pape François)

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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 12 décembre 2018


Frères et sœurs, nous continuons le cheminement de la catéchèse sur « Notre Père », qui a débuté la semaine dernière. Jésus met sur les lèvres de ses disciples une prière courte et audacieuse, composée de sept questions – un chiffre qui, dans la Bible, n’est pas accidentel, et qui indique la plénitude.

Je dis avec audace parce que, si Christ ne l’avait pas suggéré, probablement aucun d’entre nous – en fait, aucun des théologiens les plus célèbres – n’oserait prier Dieu de cette manière. Les invitant à s’adresser à Dieu sous le nom de « Père », il leur dit de s’approcher de lui avec confiance, faisant tomber les barrières de la peur.

En nous invitant à demander le pain quotidien, Jésus nous enseigne que la prière s’enracine dans la vie concrète de l’homme : ses besoins, ses combats, ses souffrances, sa recherche de bonheur. Il ne veut pas refréner nos demandes mais veut que toute souffrance toute inquiétude se tourne vers le ciel.

La prière de demande non seulement précède le salut mais le contient déjà, car elle libère du désespoir éprouvé par celui qui ne croit pas à une sortie de situations insupportables. Cette prière de demande n’est donc pas une forme affaiblie de la foi, elle n’est pas moins authentique que la pure louange, elle aussi cependant nécessaire. Dieu est un Père : dans son immense compassion pour nous, il veut que nous lui parlions sans crainte de tout ce qui fait notre vie.

En particulier, je salue les latino-américains et les mexicains en ce jour de notre patronne, la mère de Guadalupe. Que le Seigneur Jésus nous donne la grâce d’une totale confiance en Dieu, Père compatissant qui nous aime et reste toujours à nos côtés. Que Notre-Dame de Guadalupe nous aide à nous livrer à l’amour providentiel de Dieu et à placer en lui toute notre espérance.

Je confie à la Sainte Vierge de Guadalupe, dont nous faisons mémoire aujourd’hui, vous qui êtes présents, vos familles et, en particulier, ceux qui attendent la naissance de leurs enfants. Saint Jean-Paul II a recommandé à sa protection maternelle la vie et l’innocence des enfants, en particulier de ceux qui courent le risque de ne pas naître.

Par l’intercession de Notre-Dame de Guadalupe, en cette période de l’Avent, nous demandons le don des enfants aux familles sans enfants, le respect de la vie conçue et l’ouverture des cœurs aux valeurs de l’Évangile.

Que Jésus-Christ soit loué. Je vous souhaite de tout mon cœur un temps d’Avent plein de lumière, demandant à la Vierge Marie, Mère de Dieu et de l’Église, d’être l’étoile qui protège la vie de vos familles.

Alors que nous nous préparons à fêter la venue du Seigneur parmi nous, ne craignons pas, frères et sœurs, de nous adresser à Dieu avec confiance dans toutes les circonstances de notre vie quotidienne. Nous sommes ses enfants, et il nous a promis d’être avec nous, tous les jours jusqu’à la fin de notre vie. Que Dieu vous bénisse.


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consolation divine pour les martyrs et pour nous

Le Pape a parlé de la consolation, lors de la messe de ce jour, et a fait référence aux martyrs d’aujourd’hui, comme les coptes tués sur une plage en Libye.

Le Seigneur nous console avec la tendresse, comme le font les mamans qui caressent leur enfant quand il pleure. Le Pape François nous exhorte à nous laisser consoler par Dieu et à ne pas opposer de résistance.

La Première Lecture, tirée du Livre du Prophète Isaïe, est en effet une invitation à la Consolation : «Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu», parce que «son crime est expié». Il s’agit donc de la «consolation du salut», de la bonne nouvelle que «nous sommes tous sauvés».

Le Christ Ressuscité, dans ces 40 jours, avec ses disciples fait justement ceci : consoler. Mais «nous ne voulons pas risquer» et «nous opposons une résistance à la consolation» comme si «nous étions plus sûrs dans les eaux turbulentes des problèmes».

«Nous faisons le pari sur la désolation, sur les problèmes, sur la défaite», alors que le Seigneur travaille avec beaucoup de force mais trouve de la résistance. On le voit aussi avec les disciples le matin de Pâques : «mais moi je veux toucher et bien m’assurer». Ceci parce que l’on a peur d’une autre défaite.

La tendresse : parole  annulée du dictionnaire par le monde d’aujourd’hui

«Nous sommes attachés à ce pessimisme spirituel.» «Et comment console le Seigneur ? Avec la tendresse. C’est un langage que ne connaissent pas les prophètes de malheur : la tendresse. C’est une parole annulée par tous les vices qui nous éloignent du Seigneur : des vices cléricaux, des vices de chrétiens tièdes, qui ne veulent pas se bouger… La tendresse fait peur.»

«Mais l’extrait d’Isaïe finit ainsi : “Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemblent les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.” Ceci est la façon de consoler du Seigneur : avec la tendresse. La tendresse console. Les mamans, quand l’enfant pleure, le caressent et le tranquillisent avec la tendresse : une parole que le monde d’aujourd’hui, de fait, annule du dictionnaire. Tendresse.»

La consolation dans le martyre

Le Seigneur invite à nous laisser consoler par Lui, et ceci aide aussi dans la préparation à Noël. Et aujourd’hui, dans la prière de collecte, nous avons demandé la grâce d’une sincère exultation, de cette joie simple mais sincère :

«Et même, je dirais que l’état habituel du chrétien doit être la consolation. Aussi dans les mauvais moments : les martyrs entrent dans le Colisée en chantant ; les martyrs d’aujourd’hui, je pense aux travailleurs coptes égorgés sur une plage de Libye, sont morts en disant : “Jésus, Jésus”. Il y a une consolation à l’intérieur, une joie aussi dans le moment du martyre.»

»L’état habituel du chrétien doit être la consolation, qui n’est pas la même chose que l’optimisme, non, l’optimisme est une autre chose. Mais la consolation, cette base positive… On parle de personnes lumineuses, positives : la positivité, la luminosité du chrétien, et la consolation.»

Le Seigneur frappe à la porte : ne résistons pas à la paix

On ne sent pas la consolation dans les moments de souffrance,  mais un chrétien ne peut pas perdre la paix «parce que c’est un don du Seigneur» qui l’offre à tous, aussi dans les moments plus mauvais. Demandons au Seigneur, dans cette semaine de préparation à Noël, de ne pas avoir peur et de nous laisser consoler par Lui, en faisant référence aussi à l’Évangile d’aujourd’hui, tiré du 18e chapitre de Saint Matthieu :

«Que moi aussi je me prépare à Noël au moins avec la paix, la paix du cœur, la paix de Ta présence, la paix que donnent Tes caresses. “Mais moi je suis tellement pécheur…” Oui, mais qu’est-ce que nous dit l’Évangile d’aujourd’hui ? Que le Seigneur nous console comme le pasteur, s’il perd un des siens il va le chercher, comme cet homme qui a cent brebis dont l’une s’est perdue : il va la chercher.»

«C’est ainsi que fait le Seigneur avec chacun de nous. Moi je ne veux pas la paix, je résiste à la paix, je résiste à la consolation… Mais Lui, Il est à la porte. Il frappe pour que nous ouvrions le cœur pour nous laisser consoler et pour nous laisser mettre en paix.»

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