Nous ne pouvons séparer la gloire du Christ de sa croix

Saint Pierre et Saint Paul fondant l'Église d'Antioche
Saint Pierre et Saint Paul fondant l’Église d’Antioche

À l’occasion de la Solennité de Saint-Pierre et Saint-Paul, ce vendredi 29 juin, le Pape François a béni les pallium à l’intention de trente nouveaux archevêques métropolitains, élevés à ce rang pendant l’année. Le Saint-Père a ainsi présidé place Saint-Pierre la messe de cette fête liturgique de ces deux piliers de l’Église, Pierre et Paul. Dans son homélie, il a développé une réflexion sur les ressorts de la foi des disciples du Christ, à l’image de celle de Pierre, «tenté» à de multiples reprises.

S’inscrire dans la tradition des apôtres

En présence d’une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople et d’une foule de fidèles, François a loué les vertus de «la tradition apostolique» dans la droite lignée des deux apôtres célébrés en ce jour, véritables «colonnes de l’Église».

«La tradition apostolique n’est pas une transmission de choses ou de paroles, une collection de choses mortes. La tradition est le fleuve vivant qui nous relie aux origines», a-t-il dit, citant une catéchèse de Benoit XVI.  Cette «tradition [est] pérenne et toujours nouvelle».

«Confesser avec ses lèvres et son cœur»

Comme Pierre, nous aussi nous pouvons la «confesser avec nos lèvres et notre cœur», car «nous avons été ressuscités, soignés, renouvelés, remplis d’espérance par l’onction du Saint», a dit l’évêque de Rome devant les trente nouveaux archevêques nommés pendant l’année, et auxquels il a offert le pallium – parmi eux, l’on comptait notamment l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit.

Prendre garde aux tentations

Contempler cette existence de saint Pierre, et sa confession, signifie aussi apprendre «à connaître les tentations qui accompagneront la vie du disciple». Nous serons toujours tentés par les «murmures» du Malin,  les séductions «en cachette» du diable : «La conduite du démon est celle d’un séducteur: il demande le secret et ne redoute rien tant que d’être découvert» (Saint Ignace de Loyola, Exercices spirituels n. 326).

La croix et la gloire

Dans pareil contexte, participer à l’onction du Christ, «c’est participer à sa gloire, qui est sa Croix». Gloire et croix vont de facto ensemble. Sans la croix, «nous nous tromperons», et nous laisserons éblouir par l’adversaire.

Se délivrer des triomphalismes vides

Cette confession de la foi avec nos lèvres et notre cœur permet dont d’identifier cette esprit malin, de le discerner. Jésus ne souhaite là qu’une chose: délivrer son Église des «triomphalismes vides», «vides d’amour, vides de service, vides de compassion, vides de peuple».

Confesser avec ses lèvres et son cœur, est un peu «notre cantus firmus», du nom de ce genre musical de la Renaissance, soit «notre mélodie préexistante, que nous sommes invités à entonner tous les jours».

la voie des commandements de Dieu

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 juin 2018

Frères et sœurs, nous entrons aujourd’hui dans le texte du Décalogue qui commence par la proclamation que Dieu fait de lui-même et le rappel de sa bonté. Car le Dieu d’Israël sauve d’abord, et ensuite, il sollicite la confiance de son peuple. Ainsi, Dieu n’est pas un étranger : il est « ton » Dieu.

Cette affirmation éclaire le Décalogue et révèle le secret de la vie chrétienne qui est avant tout la réponse reconnaissante à la bonté du Père, à l’image du Christ qui, aimé du Père, nous aime de cet amour.

La formation chrétienne n’est donc pas basée sur la force de la volonté, ni sur le seul sens du devoir, mais sur l’expérience personnelle de la relation avec Dieu, l’accueil de son salut, et sur le fait de se laisser aimer.

D’abord la Mer Rouge, puis le Mont Sinaï. La reconnaissance est un trait caractéristique du cœur visité par l’Esprit Saint. Pour obéir à Dieu, on a d’abord besoin de rappeler ses bienfaits.

Nous sommes ainsi conduits à faire un exercice de mémoire et à reconnaître les belles choses que le Seigneur a faites pour nous ! Pourtant, certains peuvent avoir l’impression de ne pas encore avoir fait l’expérience de la libération de Dieu.

Alors, comme le peuple élu, il nous faut crier vers Dieu et demander à être libérés. Dieu attend ce cri, parce qu’il peut et qu’il veut briser nos chaînes. Pour sa bonté, que notre Dieu soit toujours béni !

Je forme le vœu que cette période estivale qui commence soit l’occasion pour chacun d’approfondir sa relation personnelle avec Dieu afin de le suivre plus librement sur la voie de ses commandements. Que Dieu vous bénisse !


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Le président français, chanoine d’honneur du Latran

Ce mardi 26 juin, Emmanuel Macron a pris officiellement possession de son titre de chanoine d’honneur du Latran, au cours d’une cérémonie en présence de nombreux membres de la communauté française de Rome et du Saint-Siège.

La célébration a débuté par l’ouverture des grandes portes de la splendide Basilique papale, et l’entrée solennelle d’Emmanuel Macron, entouré des membres du chapitre, au son de l’orgue. Puis, une allocution de Mgr Angelo de Donatis, vicaire du Pape pour le diocèse de Rome, qui a donc souhaité la bienvenue au président français, installé au pied de l’autel.

«Une antique tradition se perpétue, il faut souligner les efforts des hommes de bonne volonté en Europe fondée sur les racines culturelles liées à celle de la tradition judéo-chrétienne.»

Après un moment de prière pour la France, ponctué de chants, c’est le président qui a pris la parole,  expliquant voir accepté le titre de chanoine car il «appartient à une tradition d’amitié et de concorde entre la France et le Vatican.»

Des relations d’amitié et de confiance qu’il faut mettre au service de la paix, du bien commun, a insisté le président Macron, afin qu’elles «donnent à chacun la force de relever tous les défis»; des défis rappelés peu avant par Mgr de Donatis, qui a cité la solitude des personnes, -toujours plus prégnante, surtout dans les villes-, la détresse des plus fragiles, et particulièrement des migrants.

Après le chant du Salve Regina, Emmanuel Macron, a donc officiellement pris possession de sa stalle dans la salle du chapitre. Avec sa délégation, il s’est rendu devant la statue d’Henri IV, guidé par Mgr de Donatis.

Il a ensuite rencontré, au Palais du Latran, attenant à la Basilique, les ecclésiastiques, religieux et religieuses résidant à Rome, ainsi que les laïcs travaillant au service du Saint-Siège. Il a d’abord insisté sur l’importance des racines, car les oublier, c’est se défendre « de regarder le présent avec force».

«Nous ne pouvons pas avancer si nous ne savons pas d’où nous venons, quelle est notre histoire. Le lien particulier entre la France et le Vatican est aussi une part de cette histoire», a-t-il déclaré, avant d’ajouter que ce lien particulier n’a pas empêché une discussion franche avec le Pape.

Ce lien indispensable n’est pas incompatible avec la laïcité, laquelle «n’est pas une lutte contre la religion», ni une « pubidonderie contemporaine ». «Elle est parfois «un mystère», a avoué le président français, avant de promettre de revenir.

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