Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Saint Charles Borromée, archevêque de Milan et cardinal

Saint Charles Borromée, archevêque de Milan et cardinal

Saint Charles Borromée – église Saint Léonard – Croissy-sur-Seine – 78 – Fr

Cardinal à l’âge de 22 ans seulement, Charles Borromée, descendant d’une famille lombarde du XVI siècle, mène une vie de jouisseur; la mort de son frère lui fait découvrir l’amour de Dieu. Il convainc le Pape de rouvrir le Concile de Trente et comme évêque il est «le moteur» de charité pour chacun.

Celui qui se trouve sur les rives du Lac Majeur, aperçoit aussitôt la statue de saint Charles Borromée qui domine les eaux de l’Arone. Haute de trente-cinq mètres, y compris le socle, elle fut réalisée au XVII en cuivre et fer et représente l’Archevêque de Milan en train de bénir.

Mais surtout, le monument a une particularité: son intérieur se visite grâce à un long escalier. Celui qui escalade donc ses nombreux escaliers, peut observer le monde alentour à travers deux ouvertures réalisées justement sur les yeux de la statue de Borromée. Et en voici l’enseignement du Saint: regarder le monde à travers ses yeux, ou encore à travers la charité et l’humilité.

«D’évêque enfant au géant de la sainteté»

«Evêque enfant» d’abord, «géant de la sainteté» ensuite, la vie de saint Charles Borromée se déroule entre ces deux pôles, dans une accélération des temps directement proportionnels à son action pastorale.

En effet, le petit Charles brûle les étapes: né le 2 octobre 1538 à Arona dans la noble famille Borromée, deuxième fils de Gilbert et Marguerite, il reçoit, alors qu’il n’est âgé que de 12 ans, le titre de «commanditaire» d’une abbaye bénédictine locale. Le titre honorifique lui donne le droit de jouissance de revenus importants, mais le futur Saint décide de les destiner à la charité des pauvres.

Le Concile de Trente

Il étudie le droit Canon et le droit civil à Pavie et en 1559, à l’âge de 21 ans, il devient docteur en utroque jure. Peu de temps après meurt son frère aîné, Frédéric. Beaucoup de personnes le conseillent de laisser la charge ecclésiastique pour prendre la tête de la famille.

Charles décide au contraire de continuer son cheminement sacerdotal. A 25 ans il est ordonné prêtre en 1563 et tout de suite après, consacré évêque. C’est en cette qualité qu’il participe aux dernières phases du Concile de Trente (1562-1563), en devenant un des principaux promoteurs de ce qu’on appelle la «Contreréforme» et en collaborant à la rédaction du «Catéchisme tridentin»

Archevêque de Milan à seulement 27 ans d’âge

En mettant aussitôt en pratique les indications du Concile, qui impose aux Pasteurs la résidence dans leurs diocèses respectifs, en 1565, à 27 ans d’âge seulement, Charles prend possession de l’Archidiocèse de Milan, dont il est nommé archevêque.

Son dévouement à l’Église ambrosienne est total; à trois reprises, il accomplit une visite pastorale sur tout le territoire diocésain, l’ organisant ensuite en circonscriptions. Il fonde des séminaires pour aider à la formation des prêtres, fait construire églises, écoles, collèges, hôpitaux; il institue la Congrégation des Oblats, prêtres séculiers, donne aux pauvres les richesses de sa famille.

«Les âmes se conquièrent à genoux»

En même temps, Charles se consacre à la réforme profonde de l’Église à partir de son intérieur: en une époque particulièrement délicate pour le christianisme, «l’évêque –enfant» n’a pas peur de défendre l’Eglise contre les ingérences des puissants et il ne manque pas de rénover les structures ecclésiales, en en sanctionnant et en en corrigeant les défaillances.

Conscient du fait que la réforme de l’Église, pour être crédible, doit commencer justement par les Pasteurs, Borromée encourage prêtres, religieux, et diacres à croire davantage en la force de la prière et de la pénitence, transformant leur vie en un vrai cheminement de sainteté. «Les âmes, répète-t-il souvent, se conquièrent à genoux»

«Que les Pasteurs soient des serviteurs de Dieu et des pères pour les gens»

L’action pastorale réellement ainsi stimulée par l’amour du Christ ne lui épargne pas hostilité et résistances. Contre lui les ainsi appelés «Humiliés», ordre religieux au risque des dérives doctrinales, organisent un attentat, en lui tirant aux épaules un coup d’arquebuse, alors que le futur Saint était recueilli en prière. L’attaque échoue et Charles continue sa mission; il désire «que les Pasteurs soient des serviteurs de Dieu et des pères pour les gens» (pape François, Audience à la communauté du Collège pontifical Lombard de Rome, 25.01.2016).

La peste de Milan

Vers les années 1570, la peste sévit et Milan, à genoux, pliée par l’épidémie et par la famine, ne peut compter que sur son archevêque qui n’épargne pas ses efforts. Fidèle à son moto épiscopal, «Humilitas», entre 1576 et 1577 il visite et réconforte les malades qu’il aide en dépensant tous ses biens.

Sa présence entre les gens est tellement constante que l’histoire évoquera cette période comme la «peste de Saint Charles» et des siècles après Alexandre Manzoni en parlera aussi dans son roman «I Promessi Sposi»(Les Fiancés)

En pèlerinage au Saint Suaire

L’archevêque de Milan joue un rôle fondamental aussi dans l’arrivée du Suaire en Italie: c’est pour répondre à son désir ardent de prier devant le Saint Tissu de Lin, que les ducs de Savoie, en 1578, décident de déplacer le Suaire du Christ du Château de Chambéry, en France, à Turin, où, ensuite il restera pour toujours. Borromée s’y rend en pèlerinage à pieds, en marchant pendant quatre jours, à jeûne et en prière.

Le «Scurolo» dans le Dôme de Milan

Son état physique, éprouvé par de nombreuses fatigues, commence à se détériorer et le 4 novembre 1584, Charles meurt seulement à 46 ans, en laissant cependant un héritage immense, moral et spirituel. Il est béatifié en 1602 par Clément VIII, puis canonisé en 1610 par Paul V.

Depuis lors, sa dépouille repose dans la crypte de la Cathédrale de Milan, dans un mausolée qu’on appelle «Scurolo», recouvert de panneaux en feuilles d’argent qui en parcourent la vie.

Angélus: «La résurrection d’entre les morts de Jésus éclaire le destin de chacun»

Angélus: «La résurrection d’entre les morts de Jésus éclaire le destin de chacun»

Dans son exhortation lors de la prière de l’Angélus en ce dimanche 2 novembre, date de commémoration des fidèles défunts, le Pape a souligné que ce moment «nous rapproche encore davantage du mystère». «Ce désir de Dieu de ne perdre personne, nous le connaissons en effet de l’intérieur, chaque fois que la mort semble nous faire perdre à jamais une voix, un visage, un monde entier.»

COMMÉMORATION DE TOUS LES FIDÈLES DÉFUNTS

PAPE LÉON XIV

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
XXXIe dimanche du Temps ordinaire, 2 novembre 2025

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Chers frères et sœurs, bon dimanche !

La résurrection d’entre les morts de Jésus, le Crucifié, en ce début novembre, éclaire le destin de chacun d’entre nous. C’est Lui-même qui nous l’a dit : « Telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour » (Jn 6, 39). Ainsi, le centre des préoccupations de Dieu est clair : que personne ne soit perdu pour toujours, que chacun ait sa place et brille dans son unicité.

C’est le mystère que nous avons célébré hier lors de la solennité de la Toussaint : une communion des différences qui, pour ainsi dire, ouvre la vie de Dieu à toutes les filles et tous les fils qui ont désiré y participer. C’est le désir inscrit dans le cœur de chaque être humain, qui appelle la reconnaissance, l’attention et la joie.

Comme l’a écrit le pape Benoît XVI, l’expression “vie éternelle” voudrait donner un nom à cette irrépressible attente : non pas d’une succession sans fin, mais d’une immersion dans l’océan de l’amour infini, où le temps, l’avant et l’après n’existent plus. Une plénitude de vie et de joie : c’est ce que nous espérons et attendons de notre être avec le Christ » (cf. Lett. enc. Spe salvi, n. 12).

Ainsi, la commémoration de tous les fidèles défunts nous rapproche encore davantage du mystère. Ce désir de Dieu de ne perdre personne, nous le connaissons en effet de l’intérieur chaque fois que la mort semble nous faire perdre à jamais une voix, un visage, un monde entier. En effet chaque personne est un monde entier. Aujourd’hui est donc un jour qui sollicite la mémoire humaine, si précieuse et si fragile.

Sans la mémoire de Jésus – de sa vie, de sa mort et de sa résurrection – l’immense trésor que représente chaque vie est exposé à l’oubli. Dans la mémoire vivante de Jésus, en revanche, même ceux dont personne ne se souvient, même ceux que l’histoire semble avoir effacés, apparaissent dans leur dignité infinie. Jésus, la pierre que les constructeurs ont rejetée, est désormais la pierre angulaire (cf. Ac 4, 11).

Voici l’annonce pascale. C’est pourquoi les chrétiens ont toujours commémoré les défunts à chaque Eucharistie, et jusqu’à aujourd’hui, ils demandent que leurs proches soient mentionnés dans la prière eucharistique. De cette annonce naît l’espoir que personne ne sera perdu.

Que la visite au cimetière, où le silence interrompt la frénésie des activités, soit donc pour nous tous une invitation à la mémoire et à l’attente. « J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir  », disons-nous dans le Credo. Commémorons donc l’avenir. Ne restons pas enfermés dans le passé, dans les larmes de la nostalgie.

Nous ne sommes pas non plus enfermés dans le présent, comme dans un tombeau. Que la voix familière de Jésus nous atteigne, et atteigne tout le monde, car c’est la seule qui vient de l’avenir. Il nous appelle par notre nom, nous prépare une place, nous libère du sentiment d’impuissance qui risque de nous faire renoncer à la vie. Marie, femme du samedi saint, nous enseigne encore à espérer.

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À l’issue de l’Angélus

Chers frères et sœurs !

C’est avec une grande douleur que je suis les nouvelles tragiques qui nous parviennent du Soudan, en particulier de la ville d’El Fasher, dans la région meurtrie du Darfour du Nord. Les violences aveugles contre les femmes et les enfants, les attaques contre des civils sans défense et les graves obstacles à l’action humanitaire causent des souffrances inacceptables à une population déjà épuisée par de longs mois de conflit.

Prions pour que le Seigneur accueille les défunts, soutienne ceux qui souffrent et touche le cœur des responsables. Je renouvelle mon appel pressant aux parties concernées pour un cessez-le-feu et l’ouverture urgente de couloirs humanitaires.

Enfin, j’invite la communauté internationale à intervenir avec détermination et générosité, afin d’offrir son aide et de soutenir ceux qui se dépensent sans compter pour leurs porter secours.

Prions également pour la Tanzanie où, après les récentes élections politiques, des affrontements ont éclaté, faisant de nombreuses victimes. J’invite tout le monde à rejeter toute forme de violence et à emprunter la voie du dialogue.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins venus d’Italie et de nombreuses régions du monde, en particulier les représentants du groupe PeaceMed, provenant de différents pays méditerranéens, le Collège “São Tomás” de Lisbonne, les Sœurs Ouvrières de Brescia avec la compagnie théâtrale “Uno di noi”, les fidèles de Manerbio, les enseignantes de l’Institut “Aurora” de Cernusco sul Naviglio et les jeunes de Rivarolo.

Cet après-midi, au cimetière du Verano, je célébrerai l’Eucharistie en suffrage de tous les défunts. Je me rendrai spirituellement sur les tombes de mes proches ; comme je prierai également pour les morts dont personne ne se souvient. Mais notre Père céleste nous connaît et nous aime chacun individuellement, et n’oublie personne !

À tous, bon dimanche dans le souvenir chrétien de nos défunts.

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Toussaint: Saint John Henry Newman, proclamé 38e docteur de l’Église

Toussaint: Saint John Henry Newman, proclamé 38e docteur de l’Église

«Je prie pour que l’éducation catholique aide chacun à découvrir sa vocation à la sainteté». Tel est le souhait exprimé par le Pape ce 1er novembre lors de la messe au cours de laquelle il a proclamé John Henry Newman docteur de l’Église. Ce cardinal britannique était dévoué à l’éducation. le Pape a souligné que «nous sommes des compagnons d’étude qui n’avons qu’un seul Maître, dont l’école est sur terre et la chaire au ciel». (saint Augustin)
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SOLENNITÉ DE LA TOUSSAINT

PAPE LÉON XIV

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Samedi 1er novembre 2025

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Chers frères et sœurs,

je tiens à saluer tous ceux qui ont participé à cette célébration solennelle, en particulier les Cardinaux, les Évêques et les Autorités distinguées.

Je suis très heureux d’accueillir la délégation officielle de l’Église d’Angleterre, conduite par Sa Grâce Stephen Cottrell, archevêque d’York. Après la rencontre historique de prière avec Sa Majesté le Roi Charles III, célébrée il y a quelques jours dans la Chapelle Sixtine, votre présence aujourd’hui exprime la joie partagée pour la proclamation de Saint John Henry Newman comme Docteur de l’Église. Du ciel, qu’il accompagne le cheminement des chrétiens vers la pleine unité.

Je salue également tous les pèlerins présents, en particulier les jeunes qui ont participé à la “Course des Saints”, organisée par Missioni Don Bosco, qui allie sport et solidarité envers les enfants les plus défavorisés.

Sœurs et frères, le mystère de la communion des saints, que nous respirons aujourd’hui “à pleins poumons”, nous rappelle quelle est la destinée finale de l’humanité : une grande fête où l’on se réjouit ensemble de l’amour de Dieu, présent tout en tous, en reconnaissant et en admirant la beauté multiforme des visages, tous différents et tous semblables au Visage du Christ.

Alors que nous anticipons cette réalité future, nous ressentons encore plus fortement et douloureusement le contraste avec les drames que la famille humaine subit à cause des injustices et des guerres. Et nous ressentons d’autant plus impérieusement le devoir d’être des artisans de fraternité. Confions notre prière et notre engagement à l’intercession de la Vierge Marie et de tous les Saints !

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse