Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le destin de Marie

Le destin de Marie

Statue de la Vierge Marie avec l'Enfant Jésus -Vatican News
Statue de la Vierge Marie avec l’Enfant Jésus -Vatican News

Parmi les êtres proches de Jésus qui assistèrent à son cheminement spirituel, qui y participèrent chacun à sa manière, sa Mère eut certainement une place de choix.

Marie, attachée à Israël peut-être de façon particulière par ses ancêtres, attachée à son fils par les liens infrangibles de la maternité, inquiète pour lui de toutes manières (et elle eut l’occasion de l’être) sensible et passionnée comme toute femme, tournée instinctivement vers la sécurité des coutumes et leur sauvegarde, entourée des siens qui sans doute la chargeaient de leur incompréhension et probablement de leur jalousie à l’égard de l’un des leurs…

Marie, d’autre part, étant ce qu’elle était devenue par tout ce qu’elle avait vécu et qui se développait en elle, par sa mission dont elle prenait peu à peu conscience en suivant son enfant, proche de lui dans le silence, subissant son ascendant comme nul autre, le comprenant à moitié, lui faisait confiance pour le reste, allant avec lui jusqu’au bout, aveuglément et quelle que soit la fin.

Tel fut son destin.

Ce destin qui, après la mort de Jésus, ne fut certes pas moins lourd à porter, sachant ce que son enfant avait été, ce qu’il avait voulu, ce qui maintenant se faisait et se défaisait, le grain qui poussait et l’ivraie, l’œuvre des apôtres grandiose mais si précaire, la moisson qui s’annonçait mais déjà si attaquée, ce Retour qui se faisait attendre, cet avenir qu’un point final ne venait pas achever, et qui s’ouvrait béant sur on ne sait quel inconcevable avenir !

Marie, par sa proximité avec Jésus, par son attachement à sa race, a vécu plus que personne, dans : la fidélité, les heures difficiles et capitales où la foi, qui s’est substituée à l’attachement à la Loi, ne subsiste que si elle fait corps avec ce qu’on est, au-delà de toute croyance idéologique, de toute évidence, de toute certitude autre que celle de sa réalité propre.

Aussi Marie est-elle, de façon éminente, quotidiennement présente à ceux qui sont des artisans, affrontés à l’impossible, d’un avenir radicalement inconnu et presque inconcevable, tant il devra être plus fidèle que le passé à ce que Jésus a été.

Marcel LEGAUT.

Comme étranger et voyageur sur la terre

Comme étranger et voyageur sur la terre

3* SEMAINE APRÈS PÂQUES : VENDREDI

Telle est donc la condition chrétienne et sa joie. Les disciples du Christ restent solidaires de tous les hommes, dont ils partagent intégralement la pénible condition : travail, souffrances, mort. Saint Pierre nous demande de ne pas nous soustraire à nos tâches politiques ou sociales.

Seulement, nous avons sur les autres hommes l’avantage de savoir que si, de toute manière, nous passons, c’est pour aller à une plénitude plus totale et définitive. Homo viator. Être homme, c’est passer, « comme étranger et voyageur » sur la terre. Mais si l’on a un but, le vagabondage se change en pèlerinage.

Ainsi aiderons-nous mieux nos frères. A construire la cité terrestre tous les hommes peuvent contribuer- Nous y devons travailler comme les autres, plus que les autres, car il n’y aura jamais trop de bonnes volontés.

Mais nous devons surtout leur apporter ce bienfait incomparable et qui ne leur viendra normalement que de nous : que « notre belle conduite les éclaire », de façon qu’ils soient eux-mêmes gagnés à cette douce lumière pascale, et puissent « glorifier Dieu au jour de sa visite » (1 P. 2,12).

qui transfigurera notre corps mortel ?

qui transfigurera notre corps mortel ?

JEUDI 3e SEMAINE APRÈS PÂQUES

Christ ressuscité Palo Veronese 1571
Christ ressuscité Palo Veronese 1571

Il y a bien des manières d’errer. La moindre ne serait pas de justifier et de vanter une conduite trop uniquement naturelle ? Or c’est justement contre cette trahison de l’Évangile nous sommes mis en garde : Que tous ceux qui portent le nom de chrétiens rejettent ce qui est indigne de ce titre, et recherchent ce qui lui est conforme.

Chacun sait que l’obstacle le plus commun à la conversion des incroyants ce sont les fautes, les injustices, ou même seulement la médiocrité de croyants : comment se rallier à ce qu’on croit, quand on a si peu l’air de s’occuper de Dieu et du ciel ? Par contre, rien n’est plus attirant que des chrétiens qui témoignent de leur foi, de leur espérance et de leur charité, par leur allégresse et leur bienfaisance, comme saint Pierre y exhorte.

Il faut donc le demander en pleurant comme saint Paul : Dieu veuille que les chrétiens ne se conduisent pas « en ennemis de la croix du Christ, n’appréciant que les choses de la terre » (Ph. 3, 18-19). Tant pis si on est accusés d’être « sectaires » (il faut y mettre toute son ardeur, sans réserve).

Car « pour nous, notre cité se trouve dans les cieux, d’où nous attendons ardemment, comme Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transfigurera notre corps de misère, avec cette force qu’il a de pouvoir même soumettre tout l’univers » (Phil. 3, 20-21).