deuxième méditation sur la miséricorde

Ce jeudi midi, le Pape François a poursuivi sa série de méditations en sur la miséricorde, en se rendant à la basilique Sainte-Marie-Majeure, où il a, comme il le fait régulièrement, déposé un bouquet au pied de l’icône de la Vierge « Salus Populi Romani ».

Pour cette deuxième méditation, après l’enseignement présenté deux heures plus tôt à Saint-Jean-de-Latran, le Pape s’est appuyé cette fois sur le péché comme un «réceptacle» de la Miséricorde, en insistant sur le fait que même si ce réceptacle est souvent percé, «Dieu ne se lasse pas de pardonner, même s’il voit que sa grâce semble ne pas parvenir à s’enraciner fortement dans la terre de notre cœur, qui est un chemin dur, encombré de mauvaises herbes et pierreux. Il revient semer sa miséricorde et son pardon.»

Les pécheurs peuvent eux-mêmes devenir des transmetteurs de la miséricorde de Dieu. «Nous voyons que, parmi ceux qui travaillent à combattre la toxicodépendance, ceux qui se sont libérés sont généralement ceux qui comprennent mieux, qui aident et savent exiger des autres. Et le meilleur confesseur est d’ordinaire celui qui se confesse le mieux. Presque tous les grands saints ont été de grands pécheurs ou, comme la petite sainte Thérèse, ils étaient conscients que ne pas l’avoir été était une pure grâce prévenante.»

Le Pape François s’est donc arrêté sur la capacité des différents saints à vivre leur condition de pécheur en se laissant toucher par la miséricorde de Dieu, évoquant les figures des apôtres Paul, Pierre et Jean, de François d’Assise et Ignace de Loyola, mais aussi les figures plus contemporaines du curé Brochero, en Argentine, et du cardinal Van Thuan, au Vietnam.

Le Pape François a même évoqué un exemple tiré de la littérature française : «Dans le « Journal d’un curé de campagne », Bernanos nous relate la vie du curé d’un village, en s’inspirant de la vie du Saint Curé d’Ars», a rappelé le Pape, citant un paragraphe dans lequel ce prêtre en fin de vie réfléchit aux joies de son sacerdoce : «Au cours des dernières semaines….que Dieu me laissera, aussi longtemps que je pourrai garder la charge d’une paroisse, j’essaierai, comme jadis, d’agir avec prudence. Mais enfin j’aurai moins souci de l’avenir, je travaillerai pour le présent. Cette sorte de travail me semble à ma mesure… Car je n’ai de réussite qu’aux petites choses, et si souvent éprouvé par l’inquiétude, je dois reconnaître que je triomphe dans les petites joies. » «Un récipient de la miséricorde, tout petit, a un lien avec les petites joies de notre vie pastorale, là où nous pouvons recevoir et exercer la miséricorde infinie du Père dans de petits gestes», a commenté le Pape.

Enfin, puisqu’il se situait à la basilique Sainte-Marie-Majeure, le Saint-Père s’est arrêté longuement sur la figure de Marie, «le vase simple et parfait, pour recevoir et distribuer la miséricorde». «Marie observe avec attention, elle se tourne et s’implique entièrement avec celui qui est devant elle, comme une mère toute attentive à son petit enfant qui lui raconte quelque chose» :  Marie est ainsi un modèle d’attention que toute l’Église doit imiter : «Il nous revient de ne pas nous rendre imperméables à ces regards, de garder en nous chacun d’eux, de les conserver dans le cœur, de les sauvegarder. Seule une Église capable de sauvegarder le visage des hommes qui viennent frapper à sa porte est capable de leur parler de Dieu. Si nous ne déchiffrons pas leurs souffrances, si nous ne nous rendons pas compte de leurs besoins, nous ne pourrons rien leur offrir.»

En conclusion, le Pape et tous les prêtres présents ont entonné un Salve Regina.