Ce vendredi matin, sous un soleil déjà chaud, le Pape François a célébré la messe dans le parc Suhrawardy Udyan à Dacca devant environ cent mille fidèles, soit le tiers de toute la communauté catholique du pays. C’était le grand moment que tous les catholiques du Bangladesh attendaient.
Cette célébration eucharistique, unique grand moment de rencontre entre le Pape et les Bangladais, a été marquée par l’ordination de seize séminaristes ayant étudié au séminaire majeur du Saint-Esprit. Le Pape a remercié celles et ceux qui sont venus parfois de très loin, au prix de plusieurs jours de voyage, signe de leur amour pour Jésus .
Il les a remerciés pour leur fidélité, et les a appelés à prier pour leurs prêtres, tout particulièrement ceux qu’il a ordonnés. C’est la responsabilité du peuple de Dieu de soutenir les prêtres. Il suffit pour cela de se fier à sa générosité qu’on sait grande chez les Bangladais.
Son homélie a été centrée sur le rôle et la responsabilité des nouveaux prêtres. Les prêtres, collaborateurs des évêques, eux-mêmes successeurs des Apôtres choisis par Jésus, sont appelés à continuer la mission personnelle du Christ, de maître, de prêtre et de pasteur.
Ces nouveaux pasteurs devront dispenser à tous la Parole de Dieu, la lisant et la méditant pour croire ce qu’ils ont lu. Ils devront vivre ce qu’ils ont enseigné. «Que votre doctrine soit donc une nourriture pour le peuple de Dieu, une joie et un soutien pour les fidèles du Christ, le parfum de votre vie, pour que par la parole et l’exemple vous édifiez la maison de Dieu, qui est l’Église.»
«Reconnaissez donc ce que vous faites, imitez ce que vous célébrez, afin que, en participant au mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur, vous portiez la mort du Christ dans vos membres et que vous marchiez avec lui dans une vie renouvelée.»
Au-delà du rappel des sacrements qu’ils administreront dorénavant, le Pape les a enjoints à exercer dans «la joie et la charité sincère l’œuvre sacerdotale du Christ, dans l’unique intention de plaire à Dieu».
Le Pape a conclu en les incitant à avoir toujours devant les yeux l’exemple du Bon Pasteur, «qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir, et pour chercher et sauver ce qui était perdu».
Le texte intégral de l’homélie du Pape, lors de la messe : (page 2)
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Après la messe, le Pape a rejoint la Maison pour les prêtres âgés de la capitale, où il s’est librement entretenu avec les seize évêques du pays. Il a commencé par évoquer la nécessité d’instaurer une proximité plus grande envers les fidèles laïcs.
À cette occasion, le Souverain Pontife a rendu un hommage appuyé aux actions sociales déjà amorcées par l’Église locale, dans son assistance aux familles ou son engagement pour la promotion des femmes.
Les nombreuses œuvres destinées aux pauvres ont également été évoquées, même si, selon le Pape, celles-ci doivent redoubler d’intensité, au regard de la grave crise humanitaire que traverse actuellement le Bangladesh avec l’arrivée massive de réfugiés en provenance de Birmanie.
Dès lors, Il a développé une réflexion sur la compréhension interreligieuse, cruciale dans ce pays où la diversité ethnique reflète la diversité des traditions religieuses. Séminaires, programmes didactiques et initiatives personnelles en faveur du dialogue interreligieux doivent essaimer.
Dans un tel contexte, la responsabilité des autorités religieuses est conséquente : celles-ci se doivent en effet d’accompagner le plus mieux possible les jeunes générations tentées par la logique du mal pour les conduire vers « la patiente recherche du bien».
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La deuxième journée du séjour du Pape au Bangladesh s’est achevée avec une rencontre œcuménique et interreligieuse pour la paix, dans le jardin de l’archevêché de Dacca. Le Pape François a manifesté une nouvelle fois son attachement à un dialogue sincère et constructif entre les religions. Dix-huit réfugiés Rohingyas participaient à cette rencontre.
Discours à la Rencontre Interreligieuse et Œcuménique pour la Paix (page 3)