Le Seigneur est présent à nos côtés, tout au long de notre vie. Prenons garde à ne pas oublier la prière dans le tourbillon de notre vie quotidienne.

Pour ne pas se tromper dans notre vie de chrétien, il faut être «amoureux» du Christ, et s’inspirer toujours de Lui pour nos actions, à l’instar de St Paul qui décrit aujourd’hui sa propre vie dans sa première Lettre aux Galates. Il s’agit donc d’un équilibre à trouver entre «contemplation et service», deux qualités bien illustrées par l’Évangile de ce jour, en Saint Luc, centré sur les figures de Marthe et Marie, les sœurs de Lazare de Béthanie qui accueillent Jésus sous leur toit.
Des chrétiens affairés, mais sans la paix du Seigneur
«Ce sont deux sœurs, avec une manière différente d’agir» ; «elles nous enseignent comment la vie du chrétien doit avancer». Marie écoutait le Seigneur, tandis que Marthe était distraite par les occupations du service. Marthe est une femme forte, capable de rabrouer Jésus pour ne pas avoir été présent lors de la mort de son frère Lazare. Elle sait «se mettre en avant», elle est donc courageuse, mais elle n’est pas dans la contemplation, et partant, «incapable de perdre son temps à regarder le Seigneur».
«Il y a des chrétiens qui vont à la messe le dimanche, mais qui sont toujours affairés. Ils n’ont pas beaucoup de temps pour leurs enfants, pour jouer avec eux : ce n’est pas bien. (…) Ils deviennent des adeptes de cette religion qu’est l’affairisme (…). Arrête-toi, regarde le Seigneur, prends l’Évangile, écoute la Parole de Dieu, ouvre ton cœur.» Ces personnes font certes du «bien humain», mais pas «un bien chrétien». Il leur manque la contemplation.
La contemplation n’est pas un doux « farniente »
Marie, quant à elle, ne se complait pas dans un «doux farniente». Elle «regardait le Seigneur parce qu’Il touchait son cœur, et c’est de là que vient l’inspiration pour le travail qui arrive ensuite ». C’est par exemple ce qu’incarne la règle bénédictine d’Ora et Labora (prie et travaille) ; les moines et moniales qui y obéissent «ne passent pas toute la journée à regarder le ciel. Ils prient et ils travaillent» Saint Paul, lorsqu’il se voit choisi par Dieu, n’est pas allé tout de suite prêcher ; il s’est d’abord mis à prier, à contempler le mystère du Christ qui lui a été révélé.
«Saint Paul faisait chaque chose avec cet esprit de contemplation, en regardant le Seigneur. C’est le Seigneur qui parlait à son cœur, parce que St Paul l’aimait. C’est la parole-clé pour ne pas se tromper : être amoureux. Pour savoir de quel partie nous sommes, si nous exagérons dans une contemplation astreinte ou si nous sommes trop affairés, nous devons nous demander : ‘Suis-je amoureux du Seigneur ? Suis-je sûr(e) qu’Il m’a choisi(e) ? Tu fais les choses, mais ton cœur contemple-t-il ?»
Contemplation et service
C’est comme lorsque le mari revient du travail le soir et trouve sa femme qui est là pour accueillir : celle qui est vraiment amoureuse ne le fait pas s’asseoir, pour ensuite s’affairer dans la maison, mais «passe du temps avec lui». «Contemplation et service : c’est le chemin de notre vie. Que chacun de nous pense : combien de temps durant la journée consacré-je à contempler le mystère de Jésus ? Et ensuite : comme travaillé-je ? Le travail est-il une aliénation, ou est-il cohérent avec ma foi, est-il un service qui vient de l’Évangile.»