
L’amour des ennemis est un point central et caractéristique de la vie chrétienne. Le Pape François a traité de ce point à partir du passage de l’Évangile selon saint Luc (6, 27-38), ce dimanche 24 février, avant de prier l’Angélus avec les pèlerins rassemblés Place Saint-Pierre à Rome.
«Je vous le dis, à vous qui m’écoutez: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.» (Lc 6, 27-28). Les prescriptions de Jésus, rapportées par saint Luc, ne sont pas «une option, c’est un commandement».
Mais cette exigence n’est pas au-delà de nos forces, pour autant que l’on se mette à l’écoute du Seigneur… «et alors cela devient possible!» Jésus «s’est fait homme» non pas «pour nous laisser tels que nous sommes, mais pour nous transformer en hommes et en femmes capables d’un amour plus grand, celui de son Père et de notre Père».
Se laisser transformer par le Christ
«Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux», demande Jésus. Celui qui s’efforce de suivre le Seigneur «devient fils de Dieu et commence à ressembler vraiment au Père qui est aux cieux». «Nous n’avons plus besoin d’être violents, avec les mots et les gestes; nous nous découvrons capables de tendresse et de bonté; et nous sentons que tout cela ne vient pas de nous mais de Lui! Et donc ne nous en vantons pas, mais soyons seulement reconnaissants.»
L’amour, marque de reconnaissance du chrétien
«La logique de l’amour, qui culmine dans la Croix du Christ, est l’insigne du chrétien et nous pousse à aller à la rencontre de tous avec un cœur de frère.» «Il n’y a rien de plus grand et de plus fécond que l’amour», puisqu’il «confère à la personne toute sa dignité, alors que la haine et la vengeance la diminuent, défigurant la beauté de la créature faite à l’image de Dieu».
Le commandement d’amour du Seigneur Jésus fait advenir «la révolution de l’amour, dont les principaux personnages sont les martyrs de tous les temps». Le Fils de Dieu «nous assure que notre comportement, empreint d’amour envers ceux qui font le mal, ne sera pas vain».
«Donnez, et l’on vous donnera: c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous», est-il écrit au dernier verset de l’Évangile de ce dimanche. «Ce sera une belle chose que Dieu nous donnera si nous sommes généreux, miséricordieux.»
Mise en garde contre les “collectionneurs d’injustice”
En conclusion , l’importance du pardon est évoquée dans «cette parole sainte de Jésus, brûlante comme le feu». «Nous devons pardonner parce que Dieu nous a pardonnés et qu’il nous pardonne toujours.»
«Si nos cœurs s’ouvrent à la miséricorde, si le pardon est scellé par une accolade fraternelle et si les liens de la communion se resserrent, nous proclamons devant le monde qu’il est possible de vaincre le mal par le bien.» «Parfois il est nous est plus facile de nous souvenir des torts que l’on nous a faits et des maux que l’on nous a faits et non des choses bonnes.» On regrette que cela «devienne une maladie» chez certains.
«Ce sont des “collectionneurs d’injustice”, ils se rappellent seulement les mauvaises choses qu’on leur a faites.» Jésus nous invite à «faire le contraire»: ainsi, «quand quelqu’un vient avec une rumeur, qui parle mal de l’autre, dire “Mais oui, peut-être, mais il a cela de bon”». En bref, «renverser le discours. C’est ça, la révolution de la miséricorde.»
«Que la Vierge Marie nous aide à toucher le cœur avec cette parole de Jésus, brûlante comme un feu, qui nous transforme et nous rend capables de faire le bien sans contrepartie, de faire le bien sans contrepartie, en témoignant partout de la victoire de l’amour.»
Après l’Angélus, le problème des abus sexuels sur des mineurs
« Ce matin, une réunion très importante sur la protection de l’enfance s’est terminée au Vatican. Les patriarches, les présidents de toutes les conférences épiscopales, les chefs des églises catholiques orientales, les représentants des supérieurs et supérieurs des congrégations religieuses et plusieurs de mes collaborateurs de la curie romaine ont été convoqués. »
« Comme vous le savez, le problème des abus sexuels sur des mineurs par des membres du clergé a longtemps provoqué un grave scandale dans l’Église et dans l’opinion publique, à la fois à cause des souffrances tragiques des victimes et de l’inattention injustifiable à leur égard et de couvrir les coupables par des personnes responsables dans l’Église. »
« Étant donné qu’il s’agit d’un problème répandu sur tous les continents, j’ai voulu y remédier ensemble, de manière coresponsable et collégiale, en tant que pasteurs des communautés catholiques du monde entier. Nous avons entendu la voix des victimes, nous avons prié et demandé pardon à Dieu, nous avons pris conscience de nos responsabilités, de notre devoir de justice dans la vérité, de refuser radicalement toute forme d’abus de pouvoir, de conscience et de sexualité. »
« Nous voulons que toutes les activités et tous les lieux de l’Église soient toujours totalement sûrs pour les mineurs; que toutes les mesures possibles soient prises pour que des crimes similaires ne se répètent pas; que L’Église redevienne absolument crédible et fiable dans sa mission de service et d’éducation des plus petits selon l’enseignement de Jésus. »
« De cette manière, nous pourrons collaborer efficacement de tout cœur, avec tous les hommes de bonne volonté, avec toutes les composantes et forces positives de la société, dans tous les pays et sur le plan international, afin de lutter jusqu’au bout, dans tous les domaines, sous toutes ses formes, contre le très grave fléau de la violence envers des centaines de millions d’enfants, filles et garçons, filles et garçons, partout dans le monde. »
« Je vous souhaite à tous un joyeux dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. »