À Madagascar l’ombre de la Covid-19 s’allonge

Le 20 juillet dernier, l’Organisation mondiale de la santé affirmait être «préoccupée» par l’«accélération» de la pandémie de Covid-19 sur le continent africain. Parmi les pays les plus concernés figure Madagascar, où les cas de contamination se multiplient après plusieurs mois de confinement de la population.
La pandémie de Covid-19 semble avoir pour le moment épargné une grande partie du continent africain, mais l’absence de structures sanitaires dans certaines régions ou de capacités de tests font craindre une sous-estimation de la situation.
C’est ce qui arrive à Madagascar. La population est confinée depuis quatre mois, les messes publiques sont interdites et une distanciation sociale est imposée. Dans cette situation d’urgence sanitaire, l’Église est proche des plus pauvres, de ceux qui n’ont plus de ressources pour manger du fait de leur incapacité à aller travailler.
Situation préoccupante dans la capitale
«La situation depuis un mois s’aggrave surtout depuis ces quinze derniers jours. De trente à quarante cas quotidiens, nous sommes passés à 400/600 cas. Les morts sont quatre à cinq par jour. Mais, selon certains, les décès seraient bien plus nombreux.»
Tous les malades ne se rendent pas à l’hôpital et certains décèdent de manière soudaine, sans explication alors qu’ils présentaient tous les symptômes du virus. La plupart des cas seraient ainsi concentrés dans la capitale, Antananarivo.
«Les gens sont préoccupés, les églises sont fermées depuis quatre mois; depuis le 27 mars les messes en semaine et du dimanche, les funérailles, les mariages, les rencontres entre personnes sont interdits et on ne voit aucune solution.»
Au plus près des habitants
Dans ce contexte difficile, «l’Église distribue du riz, de l’huile, des aliments de première nécessité. En second lieu, elle cherche à être proche des familles frappées par le deuil. On va chez les gens en faisant attention aux normes de sécurité, pour bénir la dépouille et donner un dernier au revoir.» Comme dans de nombreux pays, la messe du dimanche est retransmise à la télévision et sur Facebook.
Malgré les précautions, les missionnaires sont aussi victimes de la pandémie. Récemment, deux Italiens sont décédés de la Covid-19: le père Albano Passarotto, 80 ans, missionnaire vincentien, vivant à Madagascar depuis 56 ans et le père Luigi Piotto, de la Petite-Œuvre de la Divine Providence, 65 ans, depuis 28 dans l’île.
D’après le père Mariani, responsable de la Petite-Œuvre de la Divine Providence à Madagascar.