Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Chaque famille est appelée à suivre Jésus

Sainte Famille - petit virail tout simple
Sainte Famille – petit vitrail tout simple

Ce 31 décembre, le Pape François, avant de prier l’Angélus, a médité sur la présentation de Jésus au temple par Marie et Joseph.

En ce premier dimanche après Noël, l’Église célèbre la Sainte-Famille et l’Évangile de ce jour nous invite à réfléchir sur l’expérience vécue par Marie, Joseph et Jésus alors qu’il grandissait, comme une famille dans l’amour réciproque et la confiance en Dieu.

Cette confiance se manifeste quand Marie et Joseph présentent Jésus au temple, il montrent qu’il appartient à Dieu et qu’eux sont les gardiens de sa vie et non les propriétaires.

Ce geste signifie que seul Dieu est le Seigneur de l’histoire individuelle et familiale, que tout vient de Lui. Chaque famille est invitée à le reconnaître, en prenant soin et en éduquant ses enfants à s’ouvrir à Dieu et ainsi à la source même de la vie.

Sont présents au temple la prophétesse Anne et le vieillard Syméon inspiré de l’Esprit Saint qui dit à propos de Jésus : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction (…) ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Ces paroles prophétiques révèlent que Jésus est venu pour faire tomber les fausses images que nous nous faisons de Dieu et aussi de nous-mêmes et pour contredire les sécurités mondaines sur lesquelles nous prétendons nous appuyer. Jésus est venu pour faire renaître un chemin humain et chrétien authentique, fondé sur les valeurs de l’Évangile.

Aucune situation familiale n’est exclue de ce nouveau chemin de renaissance et de résurrection. Chaque fois que les familles, y compris celles marquées par les fragilités, les échecs et les difficultés reviennent à la source de l’expérience chrétienne, s’ouvrent des chemins nouveaux et des possibilités insoupçonnées.

Le récit évangélique de ce dimanche s’achève sur Marie et Joseph : « Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »

Une grande joie de la famille est la croissance des enfants. Ils sont destinés à grandir, à se développer, à acquérir la sagesse et la grâce de Dieu, à l’image de Jésus. Il est vraiment l’un de nous : le Fils de Dieu se fait enfant, il accepte de grandir, il est plein de sagesse et la grâce de Dieu est sur lui.

Marie et Joseph ont la grâce de voir tout cela dans leur fils. Ceci est la mission à laquelle est appelée la famille : créer les conditions favorables pour une croissance harmonieuse et pleine des enfants, afin qu’ils puissent vivre une vie bonne, digne de Dieu et constructive pour le monde.

A l’issue de l’Angélus, le Pape François a dit à propos des nouveaux attentats qui ont visé la communauté copte d’Égypte. « J’exprime ma proximité aux frères coptes-orthodoxes D’Égypte, frappés il y a deux jours par deux attentats qui ont visé une église et un magasin dans la banlieue du Caire. Que le Seigneur accueille les âmes des défunts, soutienne les blessés, leur proches et toute la communauté, et qu’il convertisse le cœur des violents. »

Vendredi 29 décembre, un terroriste a visé un magasin puis une église de Helouan, un quartier populaire du sud de la capitale égyptienne. 10 personnes ont été tuées. Revendiqué par le groupe État islamique, cet énième attentat contre une église copte est survenu alors que les coptes orthodoxes se préparent à la veillée du Nouvel An, puis à la célébration de Noël, le 7 janvier.

L’ENFANT NÉ DE MARIE

La Nativité Giotto - 1267-1337 - fresque église de l’Arena - Padoue
La Nativité Giotto – 1267-1337 – fresque église de l’Arena – Padoue

Tout être humain est unique, enclos en lui-même. Les contingences extérieures de sa naissance ou de son existence n’éclairent pas ce fond secret que seul Dieu pénètre avec la personne même.

Dans ce lien intime, il n’y a «ni Juif, ni Grec, ni homme libre, ni esclave» (Galates 3, 27-28). Pourtant quand on veut connaître un arbre, on regarde la terre qui enferme ses racines.

Considérons donc Marie, d’où est issu le Seigneur. La manière dont elle répond à la salutation de l’ange a quelque chose de remarquable. Une proposition extraordinaire lui est présentée : faire un saut dans la nuit en se fiant à Dieu. Marie le fait avec une grandeur simple et ignorée d’elle-même.

Ensuite son destin se façonne sur celui de son enfant : soupçon douloureux qui se pose entre elle et son fiancé Joseph ; voyage à Bethléem, où elle enfante dans la pauvreté ; fuite en Égypte et séjour inévitable à l’étranger, loin de la douce sécurité où elle avait jusque là vécu ; vie précaire et périlleuse, jusqu’à ce qu’elle rentre chez elle avec la permission de Dieu.

Et, quand à l’âge de douze ans, son fils reste au Temple et qu’elle le retrouve après l’avoir anxieusement cherché, pour la première fois elle semble comprendre que celui qui est entré dans sa vie est un divin étranger (Luc 2, 41-50).

Au reproche si normal : «Enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Voici que ton père et moi, avec douleur, t’avons cherché !», le jeune Jésus répond : «Pourquoi m’avez-vous cherché ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ?»

Pour Marie alors se réalise la prophétie de Siméon : «Un glaive te transpercera le coeur» (Luc 2, 35). Le récit ajoute : «Ils ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur adresser.»

Mais juste après, il y a ces mots : «Sa mère conserva ces paroles dans son cœur.» Elle ne les comprend pas, on nous le dit. Son esprit ne peut les sonder, mais en ses profondeurs son âme croyante les accueille, pareille à la terre s’ouvrant à une précieuse semence, à qui elle consent de se développer. ■

 

Jean-Daniel Planchot, cm

Sans Jésus, ce n’est pas Noël

Durant l’audience générale de ce mercredi 27 décembre 2017, tenue en salle Paul V au Vatican, le Pape François est revenu sur le sens de Noël, la fête de la Nativité du Seigneur. Il a regretté une dénaturation de cette fête, notamment en Europe, où au nom d’un «faux respect de qui n’est pas chrétien», on élimine toute référence explicite à la naissance de Jésus, dans une volonté de «marginaliser la foi».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 27 décembre 2017


Frères et sœurs, je m’arrêterai aujourd’hui à la signification de la fête de la Nativité du Seigneur. A une époque où nous assistons à une sorte de dénaturation de Noël, il faut dire que c’est la naissance de Jésus qui est le vrai Noël, sans Jésus ce n’est pas Noël ! A travers l’annonce de l’Église, comme les bergers de l’Évangile, nous sommes guidés pour trouver la vraie lumière, celle de Jésus qui se révèle de façon surprenante :

il naît d’une pauvre jeune fille inconnue, qui le met au monde dans une étable, avec la seule aide de son mari. C’est ainsi que le Fils de Dieu se présente encore à nous aujourd’hui : comme le don de Dieu pour l’humanité qui surgit dans la nuit et dans la torpeur du sommeil, alors que souvent l’humanité préfère demeurer dans l’obscurité et ne pas changer ses habitudes erronées. Par l’incarnation de son Fils,

Dieu nous a ouvert le chemin d’une vie nouvelle, fondée sur l’amour et non sur l’égoïsme. A Noël, l’histoire humaine a été visitée par l’histoire de Dieu. Avec les petits, les méprisés, Jésus établit une amitié qui continue dans le temps et nourrit l’espérance d’un avenir meilleur. Avec eux, Dieu veut construire un monde nouveau où il n’y aura plus de personnes rejetées, maltraitées, indigentes. En ces jours de fête, ouvrons notre esprit et notre cœur pour accueillir cette grâce.

 Chers amis, en ce temps de Noël, que Jésus naisse aussi dans vos vies et qu’à travers vous, il devienne un don de salut pour les petits et les exclus ! Bon Noël et que Dieu vous bénisse !


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