Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

mouvement et fermeté

19-05-2014 source : L’Osservatore Romano

Mouvement et fermeté. Ce sont les deux attitudes que le Pape François — au cours de la Messe célébrée à Sainte-Marthe lundi matin, 19 mai — a suggéré aux chrétiens pour ne pas se laisser emporter par les événements et par les difficultés qu’ils doivent affronter quotidiennement.

En se référant à la lecture des Actes des apôtres (14, 5 -18), l’Évêque de Rome a reproposé le récit de la tentative de lapider Paul et Barnabé à Iconium de la part des païens et des juifs. Une tentative dont ils échappent tous les deux en se réfugiant dans les villes de la Lycaonie, Lystre et Derbé, et aux alentours.

«Tels sont les événements humains au milieu desquels Paul vivait. Et nous en connaissons tant, nous tous. Nous nous trouvons parmi de nombreux événements qui nous entraînent d’un côté à l’autre, mais nous avons demandé la grâce d’avoir le cœur fixe comme l’avait Paul pour ne pas nous plaindre de la persécution, pour aller à la recherche d’une autre ville, pour commencer à prêcher à partir de là, pour guérir un malade, pour se rendre compte que cet homme avait une foi suffisante pour être guéri. Et ensuite pour calmer ces personnes enthousiastes qui voulaient faire un sacrifice. Ensuite proclamer qu’il n’y a qu’un seul Dieu avec leur langage culturel. »

Paul fait une chose après l’autre, sans relâche. «Et cela ne vient que d’un cœur fixe» en vue de la mission d’évangéliser: un cœur capable de «faire tant de changements en peu de temps», en affrontant les situations «d’une manière adaptée».

Le cœur doit donc être «fixe dans l’Esprit Saint», un don «que Jésus nous a envoyé. Paul avait son cœur fixe dans l’Esprit Saint et nous tous, si nous voulons trouver un point fixe dans notre vie parmi les événements humains qui nous arrivent à tous, nous devons aller à lui. Il est dans notre cœur, nous l’avons reçu dans le baptême. L’Esprit Saint nous donne la force, il nous donne cette fermeté pour aller de l’avant dans la vie parmi tant d’événements. »

A ce propos «Jésus dit deux choses de cet Esprit Saint: il vous enseignera chaque chose et il vous rappellera tout cela. Nous avons vu comment il enseigne à Paul ce qu’il doit faire avec cette capacité de changer le scenario». Il enseigne et il rappelle.

Cet épisode  doit pousser le chrétien à se demander: «Comment est mon cœur ? Est-ce un cœur qui est comme un danseur, qui va d’un côté et de l’autre, qui semble un papillon qui aujourd’hui aime ceci, puis qui va vers cela, et qui est toujours en mouvement? Est-ce un cœur qui s’effraye devant les événements de la vie, qui se cache et a peur de rendre témoignage de Jésus Christ? Est-ce un cœur courageux ou est-ce un cœur qui a très peur et qui cherche toujours à se cacher? De quoi notre cœur a-t-il soin? Quel est le trésor auquel notre cœur est attaché? Est-ce un cœur fixe dans les créatures, dans les problèmes que nous avons tous? Est-ce un cœur fixe dans les dieux de tous les jours ou est-ce un cœur fixe dans l’Esprit Saint? Où est le point fixe de notre cœur?»

«Cela nous fera du bien de nous demander cela. Et aussi de nous rappeler de tant d’événements qui nous arrivent chaque jour: à la maison, au travail, avec nos enfants, avec les personnes qui habitent avec nous, avec nos camarades de travail, avec tous». Nous laissons-nous prendre par chacun de «ces événements» ou les affrontons-nous «avec un cœur fixe qui sait où est le seul qui donne sa fermeté à notre cœur, l’Esprit Saint?» Assurément «cela nous fera du bien de penser que nous avons un beau don que nous a laissé Jésus: cet Esprit de force, de conseil qui nous aide à aller de l’avant. Aller de l’avant au milieu des événements de tous les jours. Faisons cet exercice de nous demander comment est notre cœur. Est-il fixe ou pas? Et s’il est fixe, où s’arrête-t-il, dans les choses ou dans l’Esprit Saint?»

être dociles à l’Esprit Saint

18-05-2014 source : Radio Vatican

En revenant sur la lecture tirée des Actes des Apôtres, le Saint-Père a souligné les conflits qui apparaissaient dans l’Église des origines et les premières tensions entre les disciples, ceux de langue grecque et ceux de langue hébraïque. «Tout ceci arrive aussi dans notre vie, dans nos paroisses. »

« Mais face à ces divisions, les Apôtres ont pris la situation en main en convoquant une assemblée élargie à tous les disciples. Les problèmes ne se règlent pas en faisant semblant qu’ils n’existent pas !» Les Apôtres ont pu continuer à se dédier au service de la Parole de Dieu pendant que sept hommes, choisi pour leur sagesse et honnêteté étaient choisis pour servir les pauvres. Ces hommes n’ont pas été choisis pour leur expertise, mais parce qu’ils étaient remplis d’Esprit Saint et de sagesse.

La foi, raison la plus profonde de l’attention aux pauvres

«La nécessité du don de l’Esprit pour les personnes qui doivent s’occuper de choses matérielles ne doit pas nous étonner. » « L’Esprit, sans enlever à l’assistance aux pauvres sa dimension concrète, la place au-delà des préoccupations matérielles, des intérêts privés, des discriminations. Pour être fiables, les diacres doivent donner la preuve qu’ils sont des personnes de foi et de prière : la foi est la raison la plus profonde de l’attention aux pauvres, et la prière soutien le service et dévouement. »

Le Pape a enfin demandé que le Vierge Marie nous aide à être dociles à l’Esprit Saint, pour que nous sachions nous estimer les uns les autres et converger toujours plus profondément dans la foi et la charité, en ayant le cœur ouvert aux besoins de nos frères.

A l’issue de la prière, le Pape a prié pour les populations des Balkans frappées par de graves inondations, en particulier en Serbie et en Bosnie Herzégovine. Il a fait part de sa proximité spirituelle envers les victimes et leurs familles. Les graves inondations dans la région ont fait au moins 34 morts.

PAPE FRANÇOIS REGINA COELI 18 MAI 2014

le malade, lumière et don pour l’Église

17-05-2014 source : Radio Vatican

« Vos souffrances, comme les plaies de Jésus, sont un scandale pour la foi mais aussi la preuve de la foi, signe que Dieu est Amour, fidèle, miséricordieux et consolateur. » Le Pape François a reçu ce samedi midi au Vatican, salle Paul VI, les quelque cinq mille participants du pèlerinage de l’Association des Ouvriers silencieux de la Croix, qui célèbre le centenaire de la naissance de leur fondateur, le bienheureux Luigi Novarese.

Touché lui-même dans son enfance par la maladie, il fut très sensible à la douleur humaine. Cette rencontre avec notamment 350 personnes en fauteuil roulant, a été l’occasion pour le Saint-Père de revenir sur le sens de la Béatitude : « heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ». « Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés » ne veut pas dire qu’une condition lourde et défavorable soit heureuse. Non, « la souffrance n’est pas une valeur en soi mais une réalité que Jésus nous apprend à vivre d’une manière juste ».

Accepter la réalité avec confiance et amour

Il y a donc deux attitudes erronées à éviter : d’une part, « celle qui consiste à vivre la douleur passivement, se laissant aller par inertie et résignation. » Il y a aussi « la rébellion et le refus » de cette douleur. Entre ces deux extrêmes, il y a ce que Jésus nous a appris : « vivre la douleur en acceptant la réalité de la vie avec confiance et espoir en misant sur l’amour qui transforme toute chose ».

Cet enseignement du Christ, Don Luigi l’a repris à son compte. Il a appris aux malades et aux enfants « à valoriser leurs souffrances au sein d’une action apostolique portée en avant avec foi et amour pour les autres. Les malades doivent se sentir les auteurs de leur propre apostolat ». « Une personne malade, handicapée, peut devenir soutien et lumière pour les autres personnes souffrantes, transformant ainsi l’environnement dans lequel il vit ». C’est en ce sens que « le charisme propre aux Silencieux ouvriers de la Croix » est « un don pour l’Église ».