Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 25 octobre 2017

Frères et sœurs, « Paradis » est l’une des dernières paroles de Jésus sur la croix, adressée au bon larron. Au Calvaire, Jésus atteint le sommet de sa solidarité avec nous pécheurs. Et c’est là qu’il a son ultime rendez-vous avec un pécheur pour lui ouvrir, à lui aussi, les portes de son Royaume. C’est à un « pauvre diable » que Jésus promet le paradis, à quelqu’un qui n’avait rien, mais qui se confie à lui. Une humble parole de repentir suffit pour toucher le cœur de Jésus.

Devant Dieu, nous nous présentons tous les mains vides. Chaque fois qu’un homme découvre que ses manques dépassent de beaucoup ses œuvres bonnes, il ne doit pas se décourager, mais se confier à la miséricorde de Dieu. Il est Père et jusqu’au bout il attend notre retour. Le paradis est le lieu de la tendresse de Dieu.

Jésus nous y introduit avec le bien que nous avons fait dans notre vie et avec tout ce qui en nous a encore besoin d’être racheté. Le but de notre existence c’est que tout s’accomplisse et soit transformé en amour. Si nous croyons cela, la mort ne nous fera plus peur et nous pourrons partir de ce monde sereinement et avec confiance. Celui qui a connu Jésus ne craint plus rien.

 Chers amis, je vous invite à mettre toute votre confiance dans la miséricorde et la tendresse de Dieu pour chacun et chacune de vous. Il n’abandonne jamais ses enfants.  Que Dieu vous bénisse !


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pour entrer dans le mystère du Christ

A l’écoute des évangiles |DR

Le Christ m’aime et se donne lui-même pour moi jusqu’à la mort. Tel est le centre de son mystère  et le cœur de l’homélie du Pape François ce mardi dans la chapelle Sainte-Marthe. Il a expliqué qu’il était bon de se rendre à la messe, de prier, d’être des bons chrétiens mais que la question centrale était de savoir si l’on entrait réellement dans le mystère de Jésus.

Dans la première lecture tirée de la lettre de Saint-Paul aux Romains, l’Apôtre explique le sens de l’histoire du Salut. Paul nous pousse pour que « nous tombions dans le mystère du Christ », en utilisant des termes opposés : le péché, la désobéissance, la grâce et le pardon.

Ces termes sont des pas sur le chemin qui nous permet de s’abandonner au Christ, un mystère qui n’est pas toujours facile à comprendre, qui est surabondant et généreux. Pour comprendre qui est Jésus, il faut se couler, se fondre dans ce mystère.

« Seul le Christ veut donner sa vie pour un pécheur comme moi. » Ce mystère, les saints l’ont compris, pas seulement ceux qui ont été canonisés mais tous les saints « cachés de la vie quotidienne », des gens humbles qui mettent leur espérance dans le Seigneur.

Qui est Jésus pour moi?

Ils sont entrés dans le mystère de Jésus crucifié, qui est « une folie » rappelle Saint-Paul. Entrer dans ce mystère, c’est se laisser aller dans cet abysse de miséricorde où il n’y a pas de parole, mais seulement l’étreinte de l’amour.

A la question de savoir « qui est Jésus pour moi », nous pourrions répondre « le Fils de Dieu », en récitant le Credo, tout le catéchisme, ce qui est vrai mais le risque est d’arriver à perdre de vue que le centre du mystère du Christ est que Jésus m’aime et qu’il s’est donné lui-même pour moi. Comprendre le mystère du Christ n’est pas une chose intellectuelle, mais seulement grâce pure.

Le Chemin de Croix comme exercice de piété permet de nous aider à comprendre ce mystère, qui consiste à cheminer avec Jésus, au moment où il nous donne son pardon et sa paix. Il est beau de faire le Chemin de Croix, de le faire chez soi ;beaucoup de grands saints conseillaient toujours de commencer la vie spirituelle par cette rencontre avec le Christ crucifié.

Le Pape a enfin demandé de se mettre à l’école de Saint-Paul, un témoin véritable, un qui a rencontré le Christ Jésus et qui s’est laissé rencontrer par Lui et est entré dans son mystère et de fixer notre regard sur le crucifix, « icône du plus grand mystère de la création, de tout ». Le Christ crucifié, centre de l’histoire, centre de ma vie.

 

L’idolâtrie de l’argent affame les enfants à mort

Le riche insensé par Rembrandt (1606-1669) – Gemälde Gallerie,Berlin

Lors de son homélie dans la chapelle Sainte-Marthe ce lundi, le Saint-Père a ainsi commenté l’évangile de Luc qui relate la parabole de l’homme riche qui accumule ses biens pour lui-même. il a mis en garde une nouvelle fois contre la tentation d’adorer le “dieu argent”, demandant à convertir les cœurs pour ne pas tomber dans ce travers.

L’argent est pour le riche  « son dieu » et cela nous invite à réfléchir sur combien il est vain de s’appuyer sur les biens terrestres sans être en rapport avec le Seigneur. Devant l’abondance de la récolte, l’homme pense à démolir ses greniers, afin d’en construire des plus grands et d’accumuler toutes ses richesses. Il ne connait pas de satiété, rentre dans ce mouvement de consumérisme exacerbé.

C’est Dieu qui met des limites à cet attachement à l’argent, quand l’homme en devient l’esclave. Tant de personnes aujourd’hui vivent pour adorer l’argent, en font leur propre dieu et ne savent pas s’enrichir auprès de Dieu.

Pour illustrer son propos, le Pape a raconté une anecdote qui a eu lieu dans son ancien diocèse de Buenos Aires en Argentine. Un riche entrepreneur avait acheté une villa alors qu’il était gravement malade, sans penser qu’il allait dans un avenir proche « se présenter devant Dieu ».

Aujourd’hui encore nous voyons ces personnes avides d’argent et de biens terrestres, des gens qui ont tant et sont en face d’enfants affamés, qui eux n’ont pas de médicament, d’éducation, qui sont abandonnés. « Ce n’est rien d’autre qu’une idolâtrie qui tue » a dénoncé François, qui sacrifie des humains.

Le drame des Rohingyas de nouveau abordé

Pour appuyer ses propos, le Pape a encore cité le drame des Rohingyas, dont les terres sont accaparées. « Il y a 200 000 enfants rohingyas dans les camps de réfugiés, où vivent 800 000 personnes. Ils ont à peine de quoi manger, ils sont mal nourris, sans médicaments. Cela arrive encore aujourd’hui, et notre prière doit être forte : Seigneur, touche le cœur des personnes qui adorent le dieu argent, touche aussi mon cœur pour que je ne puisse pas tomber là-dedans, que je sache voir »

Une autre conséquence est aussi la guerre, y compris dans les familles. Nous connaissons tous ce qui arrive quand il y a un héritage, les familles se divisent, elles finissent dans la haine.

A la fin de l’Évangile, le Seigneur parle de celui « qui ne s’enrichit en vue de Dieu ». Cela est la seule voie, mais en Dieu. Il ne s’agit pas d’un mépris de l’argent, mais celui de la cupidité, le fait de vivre attaché au dieu-argent.

Voici pourquoi notre prière doit être forte, en cherchant en Dieu un fondement solide de notre existence.