Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

persévérer dans la lutte contre la traite humaine

Au lendemain de la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humain, le Pape François a reçu ce vendredi matin 9 février les membres du groupe Sainte-Marthe, une organisation informelle qui regroupe des personnalités des forces de l’ordre, du monde de la recherche universitaire, des politiques et des religieux «pour affronter les causes et les effets de ce fléau moderne, qui continue à causer d’indicibles souffrances humaines».

Dans une courte intervention, le Pape a dit son espérance que ces journées «de réflexion et d’échange d’expériences aient mis dans une lumière plus claire l’interaction des problématiques globales et locales de la traite des personnes humaines. L’expérience montre que ces formes modernes d’esclavage sont bien plus répandues que ce que l’on peut imaginer, y compris, pour notre honte et scandale, à l’intérieur des plus prospères de nos sociétés.»

S’appuyant sur ce cri de Dieu adressé à Caïn dans les premières pages de la Bible, «où est ton frère ?», le Pape a invité à «examiner sérieusement les différentes formes de complicité avec lesquelles la société tolère et encourage, particulièrement à propos de la traite à fins sexuelles, l’exploitation d’hommes, de femmes et d’enfants vulnérables».

Il a appelé une nouvelle fois le monde de la recherche universitaire et les médias à s’investir dans ce domaine, afin de développer «la conscience de la nécessité croissante d’aider les victimes de ces crimes, en les accompagnant dans un chemin de réintégration dans la société et de rétablissement de leur dignité humaine».

L’Église, en apportant le «baume de la miséricorde» aux victimes de ces réseaux, a un rôle essentiel à jouer pour «le redressement et le renouvellement de la société dans son ensemble.»

Le pécheur peut devenir saint

Le Pape François, lors de la messe de ce jeudi matin 8 février 2018 à la Maison Sainte-Marthe, a invité à veiller tous les jours pour ne pas finir éloigné du Seigneur. Il a parlé du risque, auquel nous sommes tous exposés, de l’affaiblissement du cœur.
 

David est saint, même s’il a été un pécheur, alors que le grand et sage Salomon est rejeté par le Seigneur parce qu’il s’est corrompu.  La lecture proposée par la liturgie, tirée du premier Livre des Rois, parle de Salomon et de sa désobéissance. «Nous avons entendu une chose un peu étrange : le cœur de Salomon n’est pas resté intègre avec le Seigneur, son Dieu, comme le cœur de David, son père.»

Le problème de l’affaiblissement du cœur

Salomon et la reine de Saba, vitrail roman, Cathédrale de Strasbourg
Salomon et la reine de Saba, vitrail roman, Cathédrale de Strasbourg

Cette parole est étrange car nous ne connaissons pas de gros péchés, il était toujours équilibré, alors que nous savons de David qu’il fut un pécheur, avec une vie difficile. Pourtant, David est saint, et l’on dit de Salomon que son cœur était «dévié par le Seigneur». Lui qui était loué par le Seigneur quand il avait demandé la prudence pour gouverner, au lieu des richesses.

Comment peut-on expliquer cela ? David sait avoir péché, à chaque fois il demande pardon, alors que Salomon, dont tout le monde parlait en bien et que même la reine de Saba aurait voulu rencontrer, s’était éloigné du Seigneur pour suivre d’autres dieux, mais il ne s’en était pas rendu compte.

«C’est ici le problème de l’affaiblissement du cœur. Quand le cœur commence à s’affaiblir, ce n’est pas comme une situation de péché : tu fais un péché, tu t’en rends compte tout de suite : “Moi, j’ai fait ce péché”, c’est clair. L’affaiblissement du cœur est un lent chemin, qui dérive peu à peu… Et Salomon, endormi dans sa gloire, dans sa réputation, a commencé à faire cette route.»

Salomon a fini tranquillement corrompu

Paradoxalement, «la clarté d’un péché vaut mieux que la faiblesse du cœur. Le grand roi Salomon a fini corrompu : tranquillement corrompu, parce que son cœur s’était affaibli».

«Et un homme avec le cœur faible, ou affaibli, est un homme défait. Ceci est le processus de nombreux chrétiens, de beaucoup d’entre nous. ‘Non, moi je ne fais pas de gros péchés…’ Mais comment est ton cœur ? Il est fort ? Il reste fidèle au Seigneur, ou tu dérives lentement ?»

Veiller tous les jours sur son propre cœur

«La vigilance. Veiller sur ton cœur. Veiller. Tous les jours, être attentif à ce qui arrive dans ton cœur», et il a ensuite conclu : «David est saint. Il était pécheur. Un pécheur peut devenir saint. Salomon a été rejeté parce qu’il était corrompu. Un corrompu ne peut pas devenir saint. Et on arrive à la corruption par cette voie de l’affaiblissement du cœur. Comment est mon cœur, mon rapport avec le Seigneur. Et goûter la beauté et la joie de la fidélité.»

Messe – Liturgie de la Parole II. Évangile et homélie

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 7 février 2018


Frères et sœurs,

Comme les mystères du Christ éclairent toute la révélation biblique, ainsi, dans la liturgie de la Parole, l’Évangile est la lumière qui permet de comprendre le sens des textes bibliques qui l’ont précédé. Pour cette raison, la lecture de l’Évangile est faite par un ministre ordonné et elle est accompagnée de plusieurs signes qui manifestent la reconnaissance par l’assemblée de la présence du Christ.

L’Évangile est proclamé pour prendre conscience de ce que Jésus a dit et fait une fois et de ce qu’il continue de nous dire et d’accomplir pour nous. Pour transmettre son message, le Christ se sert aussi de la parole du prêtre dans l’homélie qui est « une reprise de ce dialogue déjà engagé entre le Seigneur et son peuple », afin que la parole du Seigneur puisse prendre chair en nous et se traduire en actions.

C’est le service que celui qui fait l’homélie doit offrir à tous ceux qui participent à la Messe. Mais les fidèles qui écoutent doivent aussi adopter les justes dispositions intérieures et manifester, de façon appropriée, les attentes de la communauté pour aider le prêtre à bien accomplir son ministère. Et, dans tous les cas, la lecture habituelle de l’Évangile et de la Bible favorise la participation à la liturgie de la Parole.

Que la proclamation de l’Évangile et l’homélie puissent faire résonner dans nos cœurs la parole efficace du Christ qui convertit et transforme…  Contemplant la Vierge Marie, tâchons comme Elle d’entendre la Parole du Seigneur avec un cœur docile et simple, et ainsi de la faire chair en nous en la traduisant en œuvres d’amour et de sainteté. Que le Seigneur vous bénisse. Merci beaucoup.


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