Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Christ est sorti du tombeau, libre et vainqueur

Résurrection du Christ- Galerie des tapisseries Vatican – Atelier de Pieter Coecke van Aelst 1502 – 1550

Et toi, Église catholique ? Et toi, épouse fidèle, quelle est ton idée ? Quelle est-elle, sinon celle que Jésus t’a enseignée ? Et je reconnais que sur lui tu ne pouvais interroger de témoin plus digne de foi que lui-même. Quelle est donc ton idée ? Ce qu’il t’a appris, savoir que le Christ est tout à la fois le Verbe de Dieu, un esprit et un corps humains.

Comment sais-tu qu’il est le Verbe ? « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ; il était en Dieu dès le commencement ».

Comment sais-tu qu’il y a en lui un esprit humain? « En inclinant la tête, il rendit l’esprit ». Et un corps humain ? Le voici, et sois indulgent pour ceux qui partagent l’erreur où étaient d’abord les disciples. Observe toutefois que ces disciples n’y persévérèrent point.

Les disciples pensaient que le Christ notre Seigneur n’avait pas une chair réelle, et qu’il n’était qu’un esprit. Jésus les laissa-t-il dans cette erreur ? Combien elle est funeste, puisque le Médecin s’empressa d’y porter remède, pour ne pas laisser le mal empirer !

Ils le regardaient simplement comme un esprit ; et, pour déraciner en eux ces pensées funestes qu’y découvrait son œil : « Pourquoi êtes-vous troublés, leur dit-il, et pourquoi ces pensées montent-elles dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds, touchez et voyez, car un esprit n’a ni chair ni os comme ce que vous voyez en moi ».

Ah ! Pour combattre toutes les folles imaginations, attache-toi à cet enseignement ; autrement c’est ta mort. Le Christ est véritablement le Verbe, le Fils unique de Dieu, l’égal de son Père ; il est un esprit humain véritable et une véritable chair exempte de péché. C’est cette chair qui est morte et qui est ressuscitée, qui a été attachée au gibet, puis déposée dans le tombeau pour siéger enfin dans le ciel.

Le Seigneur Jésus prétendait convaincre ses disciples que ce qu’ils voyaient était bien de la chair et des ossements ; tu prétends, toi, le contraire. Est-ce donc lui qui ment, et toi qui dis vrai ? Est-ce toi qui bâtis et lui qui renverse ? Pourquoi d’ailleurs a-t-il voulu me convaincre de cette vérité, sinon parce qu’il sait ce qu’il m’est utile de croire et ce qu’il m’est désavantageux de ne pas croire ? Croyez donc cela ; voilà bien l’Époux.

Saint Augustin, Sermon 238.

le lundi de l’Ange

L’Ange de la Résurrection. © Claudie-Anne Vairon Panneau de résine |DR

Ce lundi 17 avril 2017, «lundi de l’Ange», le Pape François a prié le Regina Coeli, qui remplace l’Angélus durant le temps pascal. À cet occasion, le Saint-Père a appelé les fidèles réunis place Saint-Pierre à être «des hommes et des femmes de résurrection» en posant «des gestes de solidarité et d’accueil». Et Marie, «témoin silencieuse de la mort et de la résurrection de son fils», est là pour nous aider.

Comme l’ange l’avait demandé aux femmes devant le tombeau vide, nous sommes à notre tour invités «rapidement» à «aller» sur les routes, pour annoncer aux hommes et aux femmes de notre temps ce «message de paix et d’espérance» proclamé hier, jour de Pâques, «d’espérance, d’espérance certaine, puisque depuis que Jésus crucifié est ressuscité à l’aube du troisième jour, le tombeau, la mort n’ont plus le dernier mot: c’est la vie!»

«Admirable mystère du salut» qui a le pouvoir de «transformer les cœurs et la vie»

Renforcés de cette réelle «nouveauté de l’histoire et de l’univers», nous sommes appelés à être des hommes et des femmes «nouveaux» par l’Esprit, «en affirmant la valeur de la vie». Au milieu des «événements qui tourmentent le monde» et de la «mondanité qui éloigne de Dieu», il nous faut poser «des gestes de solidarité, des gestes d’accueil, nourrir le désir universel de paix et l’aspiration à un environnement non dégradé».

Ces simples gestes seront d’autant plus efficace «que le Christ est vivant et œuvre dans l’histoire grâce à son Esprit Saint: il rachète nos fautes, il rejoint chaque cœur humain et redonne espérance aux oppressés et aux souffrants.»

Dans cette mission, nous sommes aussi soutenus par Marie. «Témoin silencieuse de la mort et de la résurrection de son fils Jésus», elle nous aide à croire en la Résurrection, en la présence du Christ parmi nous, en cet «admirable mystère du salut» qui a le pouvoir de «transformer les cœurs et la vie».

Elle nous aide encore à être des «signes clairs» du ressuscité, afin que ceux qui sont en difficulté ne restent pas victimes du «pessimisme et de la défaite, de la résignation», mais trouvent en nous «soutien et consolation».

Enfin Marie intercède «d’une manière particulière» pour ces communautés de chrétiens persécutés et oppressés «qui sont aujourd’hui dans tant de parties du monde, appelées à un témoignage plus difficile et courageux»

L’Ange de la Résurrection
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Garder la foi malgré les guerres, la maladie et la haine dans le monde

La Résurrection du Christ – détail – par Carl Heinrich Bloch (1834-1890)

Ce dimanche 16 avril, Place Saint-Pierre, à Rome, le Pape François a présidé la Messe de Pâques, une célébration toute en solennité et en recueillement pour célébrer la Résurrection du Christ. Dans son homélie , le Pape a repris cette annonce de la Résurrection, que l’Église renouvelle depuis 2 000 ans.

Pierre, Jean et les saintes femmes sont allés au tombeau le cœur serré par la tristesse, la confusion, la défaite. «Leur maitre, celui qu’ils aimaient tant est mort. Et de la mort, personne ne revient». Mais l’Ange leur dit : «Il n’est pas ici, il est ressuscité !»

«Mais si le Seigneur est ressuscité, pourquoi de telles choses ? Pourquoi les maladies, le trafic d’êtres humains, l’esclavage, la destruction, les mutilations, la vengeance, la haine… Mais où est le Seigneur ?»

La souffrance demeure un mystère, mais «l’Église ne cesse jamais de dire, face à nos défaites, à nos cœurs fermés et effrayés,Arrêtez ! Jésus est ressuscité !’ Ce n’est pas une invention, une fête avec des fleurs. C’est le mystère de la pierre rejetée, et qui finit par devenir le fondement de notre existence», référence à un verset du psaume 117, «la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle.»

«Dans cette culture du rejet, où tout ce qui n’est pas utile est jeté, cette pierre rejetée -Jésus – est source de Vie, et nous, petits cailloux sur cette terre de douleur, de tragédies, avec la foi en Jésus ressuscité, nous devons regarder au-delà. Il n’y a pas un mur, mais un horizon qui s’ouvre devant vous. Il y a de la vie, il y a de la joie, il y a la croix au milieu de cette ambivalence. Regardez en avant, ne vous fermez pas sur vous-même. Les petits cailloux ont un sens», près de cette pierre angulaire qu’est le Christ.

Il ne s’agit pas d’évacuer les problèmes du quotidien, de ne pas penser à ceux de nos proches, aux guerres, mais de se dire tout simplement : «Je ne sais pas pourquoi cela arrive, mais je suis sûr que le Christ est ressuscité, et je parie sur cela.»

« Frères et sœurs, voilà ce que j’avais envie de vous dire. Rentrez chez vous et répétez dans votre cœur : ‘Christ est ressuscité’ ».