Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Le prophète Isaïe nous ouvre à l’espérance du salut

«La plus grande joie de Noël» est «la paix intérieure» intimement liée à la conviction que le Seigneur efface les péchés. C’est un message d’espérance que le Pape François a transmis ce mercredi matin lors de l’audience générale, salle Paul VI au Vatican. En ce temps de l’Avent, le Saint-Père dans sa catéchèse, a commenté un passage du livre d’Isaïe soulignant que le prophète nous aide à nous ouvrir à l’espérance du salut.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi, 14 décembre 2016

condensé

Isaïe – mosaïque – Saint Vital à Ravenne

Frères et sœurs, à l’approche de Noël le prophète Isaïe nous ouvre à l’espérance du salut. Le Seigneur veut libérer Jérusalem : « Me voici ! ».

Il se fait proche du « petit reste » d’Israël qui, à travers les épreuves, résiste dans la foi et verra bientôt les merveilles de Dieu : « Comme ils sont beaux, sur les montagnes, les pas du messager qui annonce la paix ».

C’est l’annonce joyeuse du Règne de Dieu qui se penche sur les hommes pour leur offrir sa miséricorde, Règne instauré en Jésus Christ.

Lorsque tout semble perdu et que la foi chancelle face à tant de réalités négatives, cette joyeuse nouvelle de Noël retentit : Dieu vient, et il refait toute chose nouvelle ; le mal ne triomphera pas toujours, le désespoir est vaincu.

Chacun de nous est à son tour appelé à se réveiller, à l’invitation du prophète, et à devenir, pour les autres, messager de paix, de justice et de vérité.

En voyant le petit enfant de Bethléem, les petits de ce monde savent que la promesse a été remplie, le message est devenu réalité. Dans un nouveau-né, ayant besoin de tout, enveloppé de langes et couché dans une crèche, est enfermé toute la puissance du Dieu qui sauve.

Noël, c’est un jour pour ouvrir votre cœur: nous devons ouvrir nos cœurs à tant de petitesse, qui est là en cet enfant, et tellement merveilleuse. C’est la merveille de Noël, que nous préparons, en cette période de l’Avent avec espérance. C’est la surprise d’un  enfant Dieu, d’un Dieu pauvre, d’un Dieu faible, d’un Dieu qui abandonne sa grandeur pour se faire proche de chacun de nous.

Je vous invite, devant la crèche, à vous laisser toucher par Dieu qui pour nous s’est fait enfant. Que Dieu vous bénisse !


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le cléricalisme, obstacle à la Révélation divine

L’esprit du cléricalisme est un mal présent aujourd’hui aussi dans l’Église, et la victime est le peuple, qui se sent abusé, écarté. Le Pape l’a affirmé lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, ce 13 décembre 2016, au jour du 47e anniversaire de son ordination sacerdotale. Il a mis en garde les pasteurs contre le fait de devenir des intellectuels de la religion, avec une morale éloignée de la Révélation de Dieu.

Le peuple humble et pauvre qui a foi dans le Seigneur est la victime des «intellectuels de la religion», ceux qui sont «séduits par le cléricalisme», qui dans le Royaume des cieux seront précédés par les pécheurs repentis.

La loi des prêtres, éloignée de la Révélation

Jésus devant les grands prêtres – Duccio di Buoninsegna

Le Pape, en citant Jésus qui dans l’Évangile de Matthieu s’adresse aux chefs des prêtres et aux anciens du peuple, s’arrête justement sur leur rôle. «Ils avaient l’autorité juridique, morale, religieuse, ils décidaient de tout». Anne et Caïphe, par exemple,  «ont jugé Jésus», ils étaient les prêtres et les chefs qui ont «décidé de tuer Lazare», ou encore, c’est vers eux que Judas est allé pour «négocier», et c’est ainsi que «Jésus a été vendu». Un état d’«arrogance et de tyrannie envers le peuple» auxquels ils sont arrivés en instrumentalisant la loi. Lire la suite →

Le Pape dénonce une société de la méfiance

« Sans nous en rendre compte, nous nous sommes habitués à vivre dans la “société de la méfiance” ». Le Pape François a célébré la messe en la fête de la Vierge de Guadalupe ce lundi 12 décembre 2016 en la basilique Saint-Pierre.

Dans son homélie, centrée sur la figure de la Vierge qui apparut à l’indien Juan Diego en 1531 près de Mexico, le Pape est revenu sur la situation sociale qui prévaut dans la majorité des pays américains. Il a dénoncé ainsi une « société toujours plus marquée par les signes de la division et de la fragmentation », qui laisse « hors–jeu » toutes celles et ceux qui ne parviennent pas à boucler les fins de mois.

C’est une société, en somme qui installe progressivement « une culture de la désillusion, du désenchantement et de la frustration chez tant de nos frères ». Comment parler de bien-être quand tout le continent latino-américain s’habitue à voir « des milliers et des milliers d’enfants et d’adolescents qui mendient dans les rues et dorment dans les gares, les stations de métro ou là où ils trouvent un abris ».

Le Pape regrette ces images où se pressent ces enfants exploités, contraints de laver les parebrises des automobiles, où les familles sont « marquées par la douleur de voir leurs enfants victimes des marchands de mort ». Il fustige aussi cette société où les personnes âgées sont rejetées, contraintes de vivre seules, « simplement parce qu’elles ne produisent plus ».

Dans ce contexte bien sombre, il est important de célébrer la Vierge pour montrer que « nous ne sommes pas un peuple orphelin » car « nous avons une Mère ». Le Pape évoque alors les mères latino-américaines qui combattent pour leurs enfants comme le fait la Vierge face à une « société de la méfiance et de la cécité, du laisser-aller et du désordre ». La Vierge est une femme qui « lutte pour donner chair à l’Évangile ».

C’est pourquoi « la contempler, c’est sentir la forte invitation à imiter sa foi… Sa foi nous porte à la réconciliation en nous donnant la force pour générer des liens sur notre terre bénie d’Amérique latine, en disant oui à la vie et non à tout type d’indifférence, d’exclusion, de mise à l’écart des peuples et des personnes ». Le Pape invite enfin à ne pas avoir peur de regarder autrui avec ses mêmes yeux qui ne voient en nous que des frères.