Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

De la prière à la Règle d’or

L’évangile que la liturgie propose aujourd’hui à notre méditation traite de la prière et de la Règle d’or. (Mt 7, 7-12)

Concernant la prière, l’enseignement que Jésus donne doit être mis en relation avec celui qu’il avait déjà dispensé où il invitait ses disciples à demander  en s’en remettant avec confiance au Père qui connaît bien les besoins de chacun. Cette attitude filiale est explicitée ici encore davantage par Jésus : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. »

Cela traduit l’assurance qui reflète la qualité de notre relation filiale par rapport à notre Père. L’évangéliste, pour appuyer cette idée, utilise l’argument a fortiori propre au Judaïsme de l’époque de Jésus : «Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! »

 Il s’agit donc de demander et demander quelque chose de précis. En effet, un fils ne se sent en rien dispensé de demander à son père.  Ne rien demander ne finirait-il pas par signifier, qu’au fond, il n’a pas besoin de lui. De la confiance, il serait passé à l’indifférence.

Nous nous rendons compte alors que le regard que nous portons sur Dieu a comme un effet boomerang sur nous-mêmes. Plus nous regardons Dieu comme Père, plus nous devenons fils, plus nous avons confiance en lui. Mais, plus nous nous méfions de Dieu, plus nous trouvons des raisons de nous méfier de lui. Comment alors regardez Dieu comme Père ?

Pour regarder Dieu comme notre Père, notre première prière de demande est à adresser à la troisième personne de la Trinité. Seigneur Esprit Saint, nous ne savons pas prier. Mais toi, viens à notre secours. Tourne-nous vers le Père et fais de nous des fils.

Qu’y a-t-il de meilleur que la vie éternelle que le Père nous offre en partage dans l’Esprit ? L’œuvre de salut, accomplie par Jésus en notre faveur, c’est l’humanité toute entière qu’il arrache à l’esclavage du Satan et à une mort absurde, pour l’introduire dans la liberté filiale et la vie divine.

Fils d’un même Père, nous nous recevons comme frères. « Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. »

Cette Règle d’or, que l’on trouvait déjà dans le livre de Tobie (4,15) sous la forme : « Ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne », reçoit à cet endroit dans la bouche de Jésus un sens nouveau. Jésus se fait ici l’interprète de tout l’Ancien Testament (Loi, Prophètes et Écritures). Il explicite pour les disciples le deuxième grand commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est là le fondement de l’amour. C’est là l’essentiel. C’est là toute l’Écriture !

prière pour la première semaine de Carême

Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la Grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul.

C’est indispensable… C’est un temps de grâce, c’est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l’esprit intérieur.

Si cette vie intérieure est nulle, il y aura beau avoir du zèle, de bonnes intentions, beaucoup de travail, les fruits sont nuls: c’est une source qui voudrait donner de la sainteté aux autres, mais qui ne peut, ne l’ayant pas: on ne donne que ce qu’on a et c’est dans la solitude, dans cette vie, seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout le créé pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à Lui.

Notre Seigneur n’en n’avait pas besoin mais il a voulu nous donner l’exemple.

Rendez à Dieu ce qui est à Dieu.

Méditation du Bienheureux Charles de Foucauld

se faire humble pour écouter la voix de Dieu

première prédication de Carême

oreille : détail du David de Michel Ange (1501 et 1504) Galleria dell’Accademia de Florence

Est-ce-que j’écoute la voix du Seigneur qui parle humblement, ou est-ce-que je place mon propre intérêt avant le Royaume de Dieu ?

Devant 74 membres de la Curie, dont le Pape François, tous réunis cette semaine à Ariccia, le père franciscain Michelini a invité son auditoire à se poser quelques questions sur sa propre vie spirituelle.

Pour cela, il est parti de la « confession de Pierre et le chemin de Jésus vers Jérusalem » dans l’évangile de Matthieu. Associés de la Médaille Miraculeuse, nous pouvons nous aussi faire notre profit des grandes lignes de cette prédication.

Comment prenons-nous nos décisions ? C’est la question centrale. Pour y répondre, partons de la figure de Pierre et de la tradition rabbinique. Pierre reconnait que Jésus est le Messie par révélation. De là, le prédicateur suggère que le Père a parlé non seulement via son Fils, mais aussi via Pierre à son Fils.

Jésus, certes, révèle sa vocation, mais il accomplit certains gestes grâce à la sollicitation des autres. Il laisse beaucoup d’espace aux rencontres. Selon la tradition hébraïque, Dieu continue de parler aux hommes de manière particulièrement humble, comme au travers de la voix des enfants et des fous. Sa communication est semblable au murmure d’un vent léger.

Le retrait apparent de Jésus après avoir appris l’arrestation de Jean le Baptiste et les menaces des pharisiens à son encontre. Ce retrait stratégique n’a pas pour but de s’arrêter. Au contraire, après s’être retiré, Jésus accomplit des actes concrets, annonce ainsi le Royaume de Dieu et guérit les malades.

La référence à Hanna Arendt et à la banalité du mal permet d’établir un parallèle entre la manière dont les nazis parlaient de leurs crimes et la manière dont Jean-Baptiste a été tué sur ordre d’Hérode; notons aussi la mention du rabbin Hillel parce que Jésus continue sa mission en assumant toujours plus de responsabilités jusqu’à ce qu’il arrive à Jérusalem, fin de son parcours.

Avons-nous le courage de suivre Jésus Christ, acceptant nous aussi de porter la croix, tout en annonçant la résurrection et la joie, malgré les épreuves ?

06-03-2017 source : Radio Vatican