Croix au centre du cimetière de Saint Sigismond 49
Seigneur, aide-nous à entrer
dans la pureté du jeûne,
qui est le salut des âmes,
à te servir dans la crainte,
à verser sur nos têtes
l’huile de ta bonté,
et à laver nos visages
à l’eau de la chasteté.
Nous qui jeûnons dans le corps,
apprends-nous à jeûner aussi dans l’esprit,
à délier tout lien d’injustice,
à briser les violences.
Permets que nous donnions du pain
à ceux qui ont faim,
que nous ouvrions nos maisons
aux pauvres, qui n’ont pas de toit,
afin de recevoir du Christ
le grand amour.
Transfiguration du Seigneur, cathédrale orthodoxe de Beyrouth, Liban – photo P. Daniel Lamerand
Place Saint-Pierre, le Pape François a médité l’Évangile de ce deuxième dimanche du Carême, qui reprend le récit de la Transfiguration, dans le texte de saint Matthieu.
«Le visage de Jésus devint brillant comme le soleil et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière». C’est sur cette dimension lumineuse de cette scène de la Transfiguration que le Pape a concentré sa méditation, en expliquant que «la luminosité qui caractérise cet évènement extraordinaire en symbolise l’objectif : illuminer les esprits et les cœurs des disciples, afin qu’ils puissent comprendre clairement qui est leur Maître».
Mais Jésus dans le même temps, préparait ses disciples à sa crucifixion, «ce moment triste et de tellement de douleur». En effet, Jésus était «un Messie différent par rapport aux attentes : non pas un roi puissant et glorieux, mais un serviteur humble et désarmé ; non pas un seigneur de grande richesse, signe de bénédiction, mais un homme pauvre, qui n’a nulle part où reposer sa tête ; non pas un patriarche avec une nombreuse descendance, mais un célibataire sans maison et sans foyer.»
Alors face à ce paradoxe déconcertant, Jésus transfiguré a voulu montrer à ses disciples sa gloire, «non pas pour leur éviter de passer à travers la croix, mais pour indiquer où porte la croix. Qui meurt avec le Christ ressuscitera avec le Christ. La Croix est la porte de la Résurrection». Que chacun contemple quotidiennement la Croix du Christ en ce temps de Carême, «pour comprendre toujours plus la gravité du péché et la valeur du sacrifice avec lequel le Rédempteur nous a sauvés».
«La Sainte Vierge a été en mesure de contempler la gloire de Jésus caché dans son humanité. Elle nous aide à être avec Lui dans la prière silencieuse, à être éclairé par sa présence, pour amener au cœur, à travers la plus sombre des nuits, un reflet de sa gloire.»
Enfin le Pape a lancé un appel pour les victimes de l’incendie qui a ravagé un foyer pour mineurs au Guatemala, faisant près d’une quarantaine de morts. «Que le Seigneur accueille leurs âmes, guérisse les blessés, console leurs familles dans la douleur et toute la nation. Je prie aussi et je vous demande de prier pour toutes les jeunes filles et tous les garçons victimes de violences, de mauvais traitements, d’exploitation et des guerres. Ceci est une plaie, ceci est un hurlement caché qui doit être écouté par nous tous, et que nous ne pouvons pas continuer à faire semblant de ne pas voir et de ne pas écouter.»
Duccio_di_Buoninsegna Transfiguration du Christ. 1308 Tempera sur panneau de bois Nationa Gallery London GB
Rappelant que l’Évangile d’aujourd’hui nous présente l’événement de la Transfiguration de Jésus sur le mont Thabor, le Pape François nous invite à poursuivre avec foi et générosité le chemin du Carême en apprenant, un peu plus, à « monter » avec la prière, à « descendre » avec l’amour fraternel et à partager avec le peuple de Dieu « les trésors de la grâce reçue. »
Voici les paroles du Saint- Père :
L’Évangile d’aujourd’hui nous présente l’événement de la Transfiguration. Et la deuxième étape du chemin de Carême : la première, les tentations dans le désert, et la seconde : la Transfiguration. Jésus « prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et les conduisit à part sur une haute montagne » (Mt 17:01 ). La montagne, dans la Bible, représente le lieu de la proximité avec Dieu et de la rencontre intime avec Lui, le lieu de prière, où situer la présence du Seigneur. Là-haut sur la montagne, Jésus se présente aux trois disciples transfiguré, lumineux, très beau, et puis Moïse et Élie apparaissent, qui conversent avec Lui. Son visage est si brillant, et son vêtement si blanc, que Pierre reste ébloui, de sorte qu’il voudrait rester là, comme arrêter l’instant. Soudain résonne du ciel la voix du Père qui proclame Jésus son Fils bien-aimé, en disant : «Écoutez-le » (v. 5). Il est très important cet appel du Père. Nous, les disciples de Jésus, nous sommes appelés à être des gens qui écoutent sa voix et prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, nous devons le suivre, tout comme les foules dans l’Évangile qui le poursuivent à travers les rues de la Palestine. Jésus n’avait pas un siège ou un bureau fixe, mais était un enseignant itinérant, qui portait ses enseignements sur les routes, parcourant des distances pas toujours prévisibles et parfois un peu plus faciles.
Dans cet épisode de la Transfiguration j’aimerais prendre deux éléments significatifs, que je résume en deux mots: montée et descente. Nous devons aller de côté, pour gravir la montagne dans un espace de silence, pour nous retrouver et mieux percevoir la voix du Seigneur. Mais nous ne pouvons pas rester là ! La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à nouveau à « descendre de la montagne » vers le bas dans la plaine, où nous rencontrons beaucoup de frères et sœurs accablés par la fatigue, la maladie, l’injustice, la pauvreté, matérielle et spirituelle. Pour nos frères qui sont en difficulté, nous sommes appelés à porter les fruits de l’expérience que nous avons avec Dieu, en partageant avec eux les trésors de la grâce reçue. Mais si nous n’étions pas avec Dieu, si notre cœur n’était pas consolé, comment pourrions-nous consoler ?
Cette mission regarde toute l’Église et est principalement de la responsabilité des Pasteurs – évêques, prêtres – appelés à se plonger dans le milieu des besoins du peuple de Dieu, à venir avec affection et tendresse en particulier vers les petits, les plus vulnérables et, jusqu’aux derniers. Mais pour ce faire avec joie et disponibilité pastorale, les évêques et les prêtres ont besoin des prières de la communauté chrétienne. Passons maintenant à notre Mère Marie et confions-nous à elle comme guide pour continuer avec foi et générosité le chemin du Carême, apprenant un peu plus à « monter » avec la prière et à « descendre » avec la charité fraternelle.
16-03-2014 lors de l’Angelus, source : Radio Vatican