Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

être ouverts et réceptifs aux dons de Dieu

Les rigides ont peur de la liberté que Dieu nous donne, ils ont «peur de l’amour». Le Pape François l’a dit pendant la messe matinale de ce lundi 6 février 2017 à la Maison Sainte-Marthe au Vatican. Pour lui, le chrétien est «esclave» de l’amour, et non pas du devoir, et il a invité les fidèles à ne pas se cacher dans la «rigidité» des commandements.

«Tu es un si grand Seigneur». Le Pape a fait son homélie en partant du Psaume 103, un «chant de louange» à Dieu pour ses merveilles. «Le Père travaille pour faire cette merveille de la création et pour faire avec le Fils cette merveille de la re-création.»

Ouvrir le cœur, ne pas se réfugier dans la rigidité des Commandements

Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde ? «Simplement pour partager sa plénitude,  pour avoir quelqu’un auquel donner, avec lequel partager sa plénitude.» Et dans la re-création, Dieu invite son Fils pour «ré-organiser» : Il fait du «laid un beau, de l’erreur une vérité, du mauvais un bon.»

«Quand Jésus dit : le Père œuvre toujours, moi aussi j’œuvre toujours, les docteurs de la loi se scandalisèrent et voulaient le tuer pour cela. Pourquoi ? Parce qu’ils ne savaient pas recevoir les choses de Dieu comme un don ! Seulement comme une décision de justice : « Voilà les commandements. Mais il y en a peu, nous en faisons en plus. » Et au lieu d’ouvrir le cœur au don, ils se sont cachés, ils ont cherché refuge dans la rigidité des Commandements, qu’ils ont multiplié jusqu’à 500 ou plus… Il ne savaient pas recevoir le don. Et le don se reçoit seulement avec la liberté. Et ces rigides avaient peur de la liberté que Dieu nous donne. Ils avaient peur de l’amour.»

Le chrétien est esclave de l’amour, non pas du devoir

Les docteurs de la loi «voulaient tuer Jésus parce qu’il a dit que le Père a fait cette merveille comme don. Recevoir le don du Père !»

«Pour cela, aujourd’hui, nous avons loué le Père : « Tu es grand, Seigneur ! Je t’aime tellement, parce que tu m’as donné ce don. Tu m’as sauvé, tu m’as créé. » Et ceci est la prière de louange, la prière de joie, la prière qui nous donne la joie de la vie chrétienne. Et non pas cette prière fermée, triste, de la personne qui ne sait jamais recevoir un don parce qu’elle a peur de la liberté que porte toujours avec soi un don. Il sait seulement faire le devoir, mais le devoir fermé. Esclaves du devoir, mais pas de l’amour. Quand tu deviens esclave de l’amour, tu es libre ! C’est un bel esclavage, ça! Mais ceux-ci ne le comprenaient pas…»

Demandons-nous comment nous recevons le don de la rédemption et du pardon de Dieu

Voici les «deux merveilles du Seigneur, la merveille de la création et la merveille de la rédemption, de la re-créationComment moi je reçois ce que Dieu m’a donné, la création, comme un don ? Et si je reçois comme un don, j’aime la création, je prends soin de la Création ?». Parce que ceci, «c’était un don !»

«Comment je reçois la rédemption, le pardon que Dieu m’a donné, le fait de me faire fils avec son Fils, avec amour, avec tendresse, avec liberté, est-ce que je me cache dans la rigidité des Commandements fermés», qui donnent un sentiment de sécurité mais «ne te donnent pas la joie, parce qu’ils ne te rendent pas libre ? Chacun de nous peut se demander comment il vit ces deux merveilles, la merveille de la création, et encore plus la merveille de la re-création. Et que le Seigneur nous fasse comprendre cette grande chose et nous fasse comprendre ce que Lui il faisait avant de créer le monde : il aimait ! Qu’Il nous fasse comprendre son amour envers nous et que nous puissions dire, comme nous l’avons dit aujourd’hui : ‘Tu es tellement grand, Seigneur ! Merci, merci !’ Allons de l’avant comme cela.»

«sel et lumière» du monde

«sel et lumière» du monde

Le Pape François a médité ce dimanche 5 février 2017   lors de l’Angélus sur le texte évangélique du jour : le « Discours sur la Montagne »,  de l’Évangile selon saint Matthieu, appel à ce que les catholiques soient «sel et lumière» du monde.

«Chacun de nous est appelé à être lumière et sel dans son propre environnement de vie quotidienne, persévérant dans l’objectif de régénérer la réalité humaine dans l’esprit de l’Évangile et dans la perspective du Royaume de Dieu».  Jésus, en décrivant la mission de ses disciples dans le monde, s’adresse aussi à nous aujourd’hui, en utilisant les métaphores du «sel» et de la «lumière».

«Jésus nous invite à être un reflet de sa lumière, à travers le témoignage des bonnes œuvres.» Cette lumière de Dieu n’est pas «notre propriété» mais qu’elle ne peut rester allumée que si nous la faisons «resplendir dans le monde» en la transmettant aux autres, qui ont besoin de la «lumière de l’Évangile qui transforme, guérit et garantit le salut à celui qui l’accueille». «En se donnant, la lumière de notre foi ne s’éteint pas mais se renforce.»

Les chrétiens doivent aussi être le «sel de la terre» pour lui donner plus de saveur mais aussi la protéger de l’altération et de la corruption, en tenant éloignés «les germes polluants de l’égoïsme, de l’envie, de la médisance.» «Ces germes ruinent le tissu de nos communautés, qui doivent au contraire resplendir comme des lieux d’accueil, de solidarité et de réconciliation.»

Appel pour le respect de la vie

Au terme de l’angélus, le Pape a dit que «chaque vie est sacrée». Il a exhorté à «faire avancer la culture de la vie comme réponse à la logique de la mise à l’écart et à la baisse démographique». Il a demandé de prier «pour les enfants qui sont en danger d’interruption de la grossesse, comme aussi pour les personnes qui sont en fin de vie», et pour que personne ne soit laissé seul et que «l’amour défende le sens de la vie».

Le Pape a cité Mère Teresa : «La vie est beauté, admire-la, la vie est vie, défend-la.» Chaque vie est sacrée, aussi bien celle de «l’enfant qui va naître» que celle de «la personne qui est proche de mourir».

Le Pape a encouragé «tous ceux qui travaillent pour la vie» et tous ceux qui «collaborent pour la formation des nouvelles générations, afin qu’elles soient capables de construire une société accueillante et digne pour chaque personne».

« Chacun de nous est appelé à être la lumière et le sel dans son environnement quotidien, persévérant dans la tâche de régénération de la réalité humaine dans l’esprit de l’Évangile et dans la perspective du royaume de Dieu. Il est toujours bon de s’aider de la protection de Marie, premier disciple de Jésus et modèle des croyants qui vivent chaque jour dans l’histoire de leur vocation et leur mission. Notre Mère nous aide à nous laisser purifier et éclairer par le Seigneur, pour devenir à notre tour «sel de la terre» et «lumière du monde.« 

système financier qui détruit des millions de familles

En dénonçant l’idolâtrie d’un système financier qui détruit des millions de familles, François invoque un changement dans les règles du capitalisme qui continue à produire des mises à l’écart. Tel est le vœu contenu dans son discours adressé aux participants à la rencontre sur l’économie de communion – promue par le mouvement des Focolari – reçus dans la matinée du samedi 4 février. Le Pape s’est inspiré de deux termes dans sa réflexion, « économie » et « communion », que la « culture actuelle garde bien séparés », allant même jusqu’à les « considérer opposés ». Les héritiers spirituels de Chiara Lubich ont voulu les unir, en accueillant l’invitation de la fondatrice.

Le Pape a approfondi trois thématiques concernant l’argent, la pauvreté et l’avenir. En ce qui concerne la première, il a souligné l’importance de la « communion des utiles », car l’argent « est important, surtout lorsque l’on en n’a pas et de lui dépendent la nourriture, l’école, l’avenir des enfants ». Mais le fait d’en faire une idole est autre chose, or « lorsque le capitalisme fait de la recherche du profit son unique but, il risque de devenir une forme de culte. »

Concernant la pauvreté, le Souverain Pontife a fait l’éloge des « multiples initiatives, publiques et privées » pour la combattre. Et il a rappelé que « la raison de l’existence des impôts » tient « aussi à cette solidarité, qui est rendue impossible par l’évasion et la fraude fiscale ». Néanmoins, « le capitalisme continue à produire les mises à l’écart qu’il voudrait ensuite soigner. » Une hypocrisie évidente qui doit être combattue en s’orientant vers un changement des règles du jeu du système économique et social.

Concernant l’avenir, enfin, le Pape espère une augmentation de cette « expérience qui pour l’heure est limitée à un petit nombre d’entreprises ». Un espoir inspiré du principe de réciprocité, car – comme il l’a rappelé – « la communion n’est pas seulement le partage mais également la multiplication des biens ». Son souhait conclusif a été celui de « continuer à être les graines, le sel et le levain d’une autre économie », dans laquelle « les riches savent partager leurs richesses » et où « les pauvres sont appelés bienheureux. »

En dénonçant l’idolâtrie d’un système financier qui détruit des millions de familles, le Pape François invoque un changement dans les règles du capitalisme qui continue à produire des mises à l’écart. Tel est le vœu contenu dans son discours adressé aux participants à la rencontre sur l’économie de communion – promue par le mouvement des Focolari – reçus dans la matinée du samedi 4 février. Le Pape s’est inspiré de deux termes dans sa réflexion, « économie » et « communion », que la « culture actuelle garde bien séparés », allant même jusqu’à les « considérer opposés ». Les héritiers spirituels de Chiara Lubich ont voulu les unir, en accueillant l’invitation de la fondatrice.

4 février 2017 source : Osservatore Romano